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Citations de Pascal Quignard (1518)


J'ai cherché dans tout l'univers le repos et je ne l'ai trouvé nulle part ailleurs que dans un coin avec un livre.
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Si le destin est cet élan qui, provenu d’un autre lieu du monde que de soi, s’empare d’un être pour l’attirer à sa suite, sans qu’il en comprenne à aucun moment la nature, alors elle avait un destin. Elle se dit : « Je ne sais pas où je vais, mais j’y cours avec détermination. Quelque chose me manque où je sens que je vais aimer m’égarer. P 109 »
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L'époque historique commence quand les hommes ayant exterminé les grands prédateurs, supplantant peu à peu en nombre les animaux sauvages qu'ils avaient décimés, parquant les fauves restants dans les paradis des temples, domestiquant les bêtes qui se soumettaient à leur domination dans les enclos, eurent plus à craindre les uns des autres que des espèces qui leur avaient enseigné la beauté, la civilisation, les ruses, la terreur.
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Sans solitude, sans épreuve du temps, sans passion du silence, sans excitation et rétention de tout le corps, sans titubation dans la peur, sans errance dans quelque chose d'ombreux et d'invisible, sans mémoire de l'animalité, sans mélancolie, sans esseulement dans la mélancolie, il n'y a pas de joie.
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Hurler avec les loups. Cette expression n'est pas seulement française. Elle est préhistorique. Elle est paléolithique. Elle est aussi ancienne que l'invention de la chasse. Elle est vaste comme la Sibérie et le lac Baïkal. La seule chose vraiment interdite dans la vie sociale: ne pas hurler avec les loups.
La démocratie : le plus grand nombre de loups qui hurlent dicte le hurlement de tous.
L'essence de la morale : celui qui ne hurle pas avec les loups est dévoré par eux.
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Pascal Quignard
"J'avais besoin de découverte et j'ai compris que les livres étaient des remparts, une digue, une montagne, une spéculation"
Lire Juin 2017
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Lire, en grec, c'est legein.
Le verbe legein, en grec, c'est tout à la fois ramasser, cueillir, collecter, dire, lire. Anthos étant la fleur, une antho-logie est une cueillette de fleurs sélectionnée pour leur beauté, dans le premier instant de leur magnificence. Un choix de couleurs, de pétales, de calices, de corolles, de parfums merveilleux afin de tresser une couronne ou de composer un bouquet.(...) Une "citation", à proprement parler, est une fleur que l'on a arrachée à un livre plus ancien et qu'on a introduite dans un livre plus récent. p 16
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Les femmes ont besoin des hommes afin qu'ils les consolent de quelque chose d'inexplicable.
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J'admirais les "Mémoires d'Outre-tombe" et j'en cherchais la source. Quand je voulus lire, en 1972, dans l'ancienne Bibliothèque Nationale, qui était alors située rue de Richelieu, les "Éloges"de Thomas qui les avaient inspirés, il fallut que je coupasse le livre.
J'ouvris mon canif, je glissai la lame entre les folios, j'étais précautionneux, j'étais ému.
Thomas avait été le maître de Chateaubriand et personne n'avait entrouvert ce volume depuis l'année 1829 où il était paru.
Il m'est arrivé plus d'une fois de trancher, doucement, du plat de la lame, résolument, les oeuvres originales d'écrivains du passé. C'est une sensation singulière de découvrir intouché, vierge de tout regard humain, des oeuvres anciennes que seul le relieur a tenues entre ses mains quand il les a enveloppées pour les adresser au service du dépôt légal de la Bibliothèque Impériale. Même leur auteur ne les a pas ouvertes quand il les publiait. Personne dans le temps n'a rompu le livre ni n'en a reniflé l'odeur particulière, encollée et fade. On saisit son couteau. Ou, avec l'ongle de son pouce, on déplie la lame froide du canif. Curieux silence qu'on "rompt" à peine - mais qu'entendent cependant les lecteurs qui vous entourent. Silence qui n'est même pas celui de la mort puisque rien n'a vécu encore de sa vie propre dans le folio qu'on rogne - dans le livre ancien indemne qu'on perce un peu du vieux bout de l'ancien stylus.
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Amo litteras. J'aime les lettres. Musique silencieuse des styles des écrivains que l'on préfère : ils sont comme autant de nudités, bouleversantes, particulières, intimes, touchantes, incomparables.
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Je suis ne dans un pays ou tous les noms se terminaient en bec ou en beuf. Bec c'etait le ruisseau. Beuf c'etait la cabane.
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La bête sauvage est appelée soudain à s'esseuler, à se précipiter, suivant un énigmatique désir qui persiste, vers une cache connue d'elle seule.
Plus rien n'importe pour elle que la recherche d'une " inimportunité" complète, dont le souvenir relève du premier monde.
Singulier désir obstiné de partir toutes affaires cessantes depuis des millénaires.
Singulier désir obstiné d'être seul, de mourir seul, qui remonte d'avant le temps des anciennes cavernes. (p.75)
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C'était une solidarité mystérieuse. C'était un lien sans origine dans la mesure où aucun prétexte, aucun événement, à aucun moment, ne l'avait décidé. Bien sûr ils avaient partagé des scènes cruelles, partagé des deuils, quand ils étaient enfants, ils avaient pleuré l'un à côté de l'autre, mais jamais un pacte n'avait été prémédité et conclu entre elle et lui.
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Il songea que chaque métier avait ses mains : les cals aux gras des doigts de la main gauche des gambistes, les durillons aux pouces droits des savetiers-bottiers.
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Il se trouve que, toutes les fois oû elle se retrouvait à Nohant, George Sand écrivait dans la chambre où lui avait été annoncée, lorsqu'elle était enfant, la mort de son père désarçonné.
C'est dans cette chambre, toute sa vie, qu'elle attendit que son père " eut fini d'être mort ".
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"Que recherchez-vous, Monsieur, dans la musique ?
- Je cherche les regrets et les pleurs."
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Une bêche, un sécateur, une hache pour le petit bois, deux bottes en caoutchouc pour la terre spongieuse, un parapluie jaune pour le ciel, un crayon à papier et le dos des enveloppes -- la vie solitaire ne coûte pas extrêmement cher quand on la rapporte aux sept bonheurs qui l'accompagnent.
Ce ne sont que les jours.
Plus d'autre musique dans ce monde que le bruit de l'eau et des barques précautionneuses des pêcheurs qui font glisser l'ancre avant de lancer leurs lignes dans la brume qui glisse sur l'eau grise.
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"Il y a quelque chose du paradis dans le chant des oiseaux. Dieu n'a pas damné les oiseaux dans l'Eden."
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Elle lève les yeux vers les branches au-dessus d'elles. Elle se lève tout d'un coup. Elle tend les mains vers les branches. Elle secoue une branche. Elle fait tomber les vieux fruits et les graines. Elle sort son mouchoir de la poche de sa veste, le déplie, y dépose les graines. Elle les rapportera chez Madame Ladon, dans le jardin de Saint-Enogat. Elle les enterrera à son retour dans le jardin. Quand le printemps reviendra elles germeront.
Puis elle en plante en secret sur la lande. C'est ainsi qu'elle se passionne pour les fleurs et pour les buissons et que toute la lande devient son jardin.Toutes ses randonnées poussent autour d'elle. " Je passerai par ici. Je passerai par là. Je penserai à ici. Je penserai à là. Je posséderai un peu de la beauté d'ici. Je posséderai un peu de la beauté de là. " Toutes ces beautés sont vivantes. Toutes les belles choses vivent. Elle se disait : " Les choses vivantes sont toujours des souvenirs. Nous sommes tous des souvenirs vivants de choses qui étaient belles. La vie est le souvenir le plus touchant du temps qui a produit ce monde. "
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_ Je pars à Caen demain, lui dit-il.
_ On s'écrira ?
_ Bien sûr.
De Rennes elle lui écrivit. De Caen il lui écrivit. Puis ils cessèrent de s'écrire. Ils disparurent.
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