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Critiques de Patrick Breuzé (40)
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Le silence des glaces

Patrick Breuzé nous conte la rude vie des montagnards à la fin du XIX ème siècle dans le Cirque du Fer à Cheval à Sixt.

Ce sont les prémices de l'alpinisme, pratiqué par les paysans du coin pour qui "La terre est une priorité qu'on ne discutait pas".

Ceux-ci , faisant corps avec la montagne, prévoyant ses moindres caprices, sentant dans leurs fibres les changements de temps y étaient contraints, afin d'augmenter leurs faibles revenus.

L'histoire se situe à un moment charnière. La profession de guide, jusque là libre, va être réglementée. Une Compagnie des Guides va être fondée et cette décision va créer des tensions au sein des villageois.

L'auteur, lui-même amateur de la haute montagne, sait décrire avec poésie la beauté des paysages quelle que soit la saison, avec précision la rudesse des conditions de vie et avec émotion les personnages enracinés au coeur de cette vallée.

C'est ce qui rend le récit si prenant et même poignant.

Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce récit, peut-être parce que j'aime aussi beaucoup la montagne.
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Bout d'chien

Antoine Belcombe est un homme aigri. Enfant, il a connu l'orphelinat, puis engagé dans la légion, il a participé à la guerre du Tonkin (comme il dit). Marié à une femme à laquelle il n'a pas grand chose à dire, il est employé comme gardien de cimetière mais là non plus avec le maire son patron, l'entente n'est pas très cordiale. Alors sa solitude et ses soucis, il les oublie dans des litrons de bon vieux rouge. La découverte d'un petit corniaud errant entre les tombes va pourtant changer son quotidien.



Celui qui n'a jamais connu de réel échange, amitié, partage, appelez ça comme vous voulez, avec un chien ne verra dans ce court roman qu'une suite de poncifs éculés, voire même de niaiseries bon marché. En revanche pour celui qui, comme moi, ne saurait concevoir l'existence sans la présence d'un animal à ses côtés, ce livre se révélera aussi précieux qu'un bijou. Patrick Breuzé, auteur que je découvre, y raconte comment une relation privilégiée entre un chien et un humain peut faire oublier les affres de la vie et la solitude. L'écriture est belle, on devine que l'auteur est un amoureux de la montagne. Antoine, ce personnage bougon, empêtré dans son passé de soldat, est tout de même très attachant et j'ai craqué pour la bouille de Bout d'Chien en première de couverture. Nul doute que tous les défenseurs de la cause animale apprécieront cet ouvrage auquel j'accorde évidemment un 20/20. Beau et poignant...
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Le silence des glaces

Une jolie odyssée montagnarde, au pays du Giffre, une action se situant en 1865, année de l'âge d'or de l'escalade, puisque c'est elle qui vit le plus grand nombre de conquêtes de sommets alpins.



Mais les protagonistes de ce roman sont bien à l'écart de ces conquêtes menées le plus souvent par les britanniques, ils ont fort à faire entre les travaux de la terre, du bois pour l'hiver, et quand même des courses en montagnes pour quelques clients.



Le roman s'articule autour d'un personnage principal, Cyprien, homme honnête, véritable montagnard, force de la nature, capable de lire dans les regards, de porter aussi des souffrances, la dispartion prématurée des parents, la vie finissante du grand-père. Cyprien est un héros très attachant, un homme aux valeurs ancrées solidement au tréfonds de son être, capable de sentiments, même si ceux-ci sont le plus souvent énoncés que par la puissance du regard.



Un deuxième personnage est capital, l'ingénieur qui a besoin de Cyprien pour son projet fou de découvrir de l'or au coeur du glacier. Il n'est pas sympathique, dur et faible à la fois, dépendant de Cyprien qu'il admire sans l'avouer, enfermé dans ses fantasmes.



La personnalité du grand-père est également très forte, homme sur la fin de sa vie, perclus de douleur, guetteur du ciel et des âmes, particulièrement celles de ses petit-fils.



L'histoire, bien que naïve, tient la route. Elle est peu structurée, les chapitres se suivent avec certain manque de cohérence, largement compensé par les descriptions des saisons et du temps en montagne, brouillard, pluie, neige, orage, printemps lumineux, automne flamboyant, hiver figé dans neige et glace, l'ensemble procurant aux amateurs un vrai plaisir de lecture.



Il manque quelquefois le style pour atteindre le niveau d'un Frison-Roche qui est effleuré par moments, même si les clichés descriptifs sont un peu trop récurrents.



Ce roman fleure la montagne, le terroir, la vie dure, une époque très bien traduite, avec le vocabulaire désignant des objets, outils, lieux tels qu'ils étaient en 1865.



Belle lecture.
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Versant secret

Ancien médecin, Martin Grismons s’était reconverti dans l’industrie pharmaceutique. Il a, également, quitté cet emploi et la vie citadine pour s’isoler dans un village de Haute-Savoie. Nous comprenons qu’un évènement, dans le cadre de sa vie professionnelle, a heurté ses valeurs et est à l’origine de son exil. En cette saison creuse, seule une vieille ferme, sans eau courante, ni électricité, lui est proposée pour s’abriter. Cela ne le gêne pas, son désir est de se retrouver avec lui-même. De plus, il sait qu’il repartira. Sa logeuse lui donne un conseil : il doit se méfier de la femme aux chèvres…





Après sa rencontre avec la mystérieuse Fanny, la chevrière mise au ban de la société, il se renseigne à son sujet, en interrogeant les villageois. Sa source la plus sûre est celle d’un correspondant local, malheureux de ne jamais avoir percé comme un journaliste. Une amitié, entretenue par des verres partagés et des conversations, naît entre les deux hommes.





Parallèlement, Martin tente d’apprivoiser celle qui a éveillé son intérêt. Il n’est pas homme à juger ni à forcer aux confidences. Cependant, il espère connaître les raisons pour lesquelles la femme, à la beauté troublante, est tenue responsable de la mort d’un écrivain anglais. Elle finit par livrer son passé douloureux, ses meurtrissures et les drames qui conditionnent sa vie actuelle. Elle raconte pourquoi elle vit isolée en haute montagne et ses liens avec la mémé, une personne âgée de qui elle prend soin. Ah ! La mémé ! Sa plus grande crainte est de se retrouver en maison de retraite. Elle est persuadée qu’on y attache les résidents, la nuit. Et elle ne veut pas quitter ses bocaux, qui contiennent les tragédies de son existence. Cette souffrance si grande, qui conduit la vieille dame à se rattacher à des sourires à qui elle veut offrir de la lumière… Son histoire m’a énormément touchée.





La suite du blog...






Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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La montagne pour refuge

La montagne pour refuge est un très joli roman lu grâce à net galley et les éditions Calmann-Lévy.

Nous sommes en 1925, en Savoie. Jeanne, infirmière, arrive dans les montagnes au chevet d'Antoine photographe de montagne qui se remet doucement d'un grave accident.

La jeune femme a vécue de drôles de choses pendant la guerre, car elle était sur le front, comme infirmière. Elle recherche d'ailleurs un jeune homme, avec qui elle a partagé quelque chose à ce moment là...

Elle arrive dans ce village de montagne pas vraiment par hasard, va t'elle enfin trouver ce qu'elle cherche ?

Quand à Antoine, va t'il supporter cette nouvelle infirmière, lui qui en a déjà congédié deux ?

La montagne pour refuge est un joli roman. Lent à démarrer car il faut avouer que dans les cinquante premières pages il ne se passe pas grand chose.

Puis ça démarre doucement, et impossible de lâcher ce roman :)

C'est tout simple, c'est la vie tout simplement, mais c'est réussi.

J'ai aimé l'ambiance, le fait que ça se passe en montagne.

J'ai apprécié les personnages et j'ai trouvé cet ouvrage bien écrit.

Jeanne est touchante. Et c'est une femme qui m'a beaucoup plu, elle est plus complexe que l'on pourrait croire au début et il est difficile de ne pas s'y attacher.

C'est avec plaisir que je vous invite à lire ce roman, à qui je mets quatre étoiles :)
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Le silence des glaces

Ne l'ouvrez pas si vous cherchez une histoire qui coule toute seule et des personnages qui vous ressemblent.



Il y a dans ce livre des morts, des sauvetages, des aventures en montagne, et plus. Il y a un pays, le massif du Giffre (en Haute Savoie). Il y a surtout un groupe humain, vivant durement dans ce pays rude, vers 1865, époque où le goût de l'alpinisme se développe. Et tout n'y est pas rose, on s'y affronte, par les mots ou par les poings si besoin. Pourtant la solidarité y est frappante : intérêts communs, besoin de s'entraider pour des travaux durs, pour des luttes contre les éléments (eau, feu...), mais aussi empathie sans autre justification que le sens du devoir, de la communauté et l'amour du prochain.



Eh bien, la lecture ressemble à ces hommes et à ces femmes : elle n'est pas facile, elle ne livre pas immédiatement ses aspects les plus amènes. Les longues descriptions, la lenteur de l'action au début, l'aspect peu sympathique du personnage du premier chapitre demandent au lecteur un peu de persévérance.



Le langage rapporté, plein d'expressions dont certaines persistent en Haute Savoie (et un peu plus loin) m'a attiré avant le fond. Un vocabulaire rare, souvent local, m'a plu, tout en continuant à me demander un peu d'effort. Je vous livre quelques exemples de mots ou d'expressions que je connaissais peu ou pas (êtes vous plus savant dans ce domaine?)  :

Une croche (dans le sens de gaffe, crochet)

une bézière*

un chapi

une gueule d'empeigne

baboler

le miche à foin

je me suis mis le piot à la renverse



Endurant, attiré et fatigué tout à la fois, j'ai poursuivi ma lecture, avec un plaisir croissant. Car outre le fait que des péripéties satisfaisaient après les premiers chapitres ma nature de lecteur naïf, je me suis peu à peu senti bien proche de ces rudes paysans montagnards, partageant leurs espoirs, leurs querelles, leurs amitiés. C'est vraiment cet aspect portrait de groupe** qui fait le sel de cette lecture.



Petite remarque finale : la quatrième de couverture reflète très mal le sujet du récit, mais ce n'est pas un défaut : quel besoin aurais-je qu'on me résume l'action avant que je ne la découvre ?



*Les bézières étaient des canaux en bois posées sur des poteaux afin de transporter l'eau d'alimentation des moulins et scieries (www. morzine-avoriaz.com)

** j'ai bien souvent envie de reprendre le titre du roman de Böll
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Les buveurs de ciel

Les buveurs de ciel de Patrick Breuzé est un roman qui se passe dans le froid haut savoyard.

Henri, artiste peintre, en fauteuil roulant suite à un accident en montagne, a ses habitudes au café du village comme beaucoup d'autres habitants, tous des éclopés de la vie, à ressasser des souvenirs entre deux verres de vin. Lorsqu'un nouveau propriétaire arrive, les habitudes sont perturbées et il ne plait pas du tout et quand les habitants apprennent ses projets, une rebellion nait. Arrivé avec lui, Lili quand à elle fait l'unanimité.

C'est un beau roman sur l'amitié, sur la montagne, les personnages avec leurs particularités sont très intéressants.

Il manque quand même un peu de dynamisme dans cette histoire, certaines scènes sont presque trop longues et font que le roman perd en intérêt.

La couverture représente bien les paysages décrits.

Merci Calmann Lévy pour leur confiance.



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La montagne pour refuge

La montagne est une compagne bien fidèle

*

Bien sûr, étant très sensible aux couvertures, j'ai choisi celui-ci justement car il met la Nature en premier plan: la montagne, la forêt, une cabane).

Le démarrage était assez lent pour moi, au bout d'une cinquantaine de pages, j'avais envie de l'abandonner, j'avais l'impression de relire toujours la même histoire - une jeune femme assez perdue de premier abord qui arrive dans une résidence cossue et soigne le maître de maison.

Puis, au bout d'une dizaine de jours, j'ai tout de même poursuivi.

Ce deuxième était le bon!

C'est l'histoire d'une jeune femme infirmière qui, après la 1ère guerre mondiale, décide de trouver "refuge" en Savoie pour soigner un photographe-guide aisé. Sa deuxième intention est de surtout retrouver son fiancé-soldat, n'ayant aucune nouvelles de lui depuis la fin de la guerre.

Jeanne est assez désabusée, blasée par la vie. Elle ne se laisse rien conter au départ puis petit à petit elle fait une rencontre assez fortuite avec un sculpteur/paysan qui lui "raconte" la montagne. "Elle a envie de renouer avec les traces d'un passé confisqué par la vie"

Elle découvre aussi d'autres aspects de la personnalité de chaque interlocuteur qu'elle croise.

Et toujours cette Montagne en ligne de mire. Cette montagne qui oblige Jeanne à regarder en elle et à admettre ce qu'elle est. Elle n'a pas peur, elle est impressionnée. Et c'est pour cela qu'elle va essayer de "soigner" la montagne. Je n'en dis pas plus, cela vous gâcherait la surprise. En tout cas, quelle admiration pour cette femme qui arrive à "dompter" un petit peu cette masse granitique!

Est-ce une histoire vraie? A l'issue du roman, je me pose encore la question.....
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Le silence des glaces

Des paysans du coin, personnages enracinés au cœur de leur vallée , faisant corps avec la montagne, prévoyant ses moindres caprices, les changements de temps, le vent qui tourne, une communauté de montagnards, en but aux terribles éléments de la montagne, vivant durement dans ce pays, vers 1865, où la solidarité y est prégnante , une expérience parfois dramatique de la montagne, le besoin vital de s'entraider pour des travaux durs, et prêts à déballer tout un attirail pour porter secours. Voilà le décor est planté.

Dans les difficultés ils savent se taire et se montrer solidaires.

Accepter de « monter » des hommes et des femmes attirés par la beauté des sommets, leur permettait d'augmenter leurs petits revenus..

Une rencontre entre deux hommes qui s’attirent et se rejettent, qui s’admirent mais qui vont devoir s’apprivoiser, dans un combat où l’un tient la vie de l’autre entre ses mains, et c’est l’amour de la vie qui va primer.



J’ai gardé de bons souvenirs de séjours en montagne et je souhaitais retrouver cette atmosphère et cette ambiance: toute une palette de couleurs est révélée au travers de ces lignes, des aquarelles, des camaïeux. Dans ces lieux où point n’est besoin de parler pour comprendre, et se comprendre, savoir écouter, les cascades, les torrents, les gouffres , les glaces qui bougent, enveloppé d’odeurs de roche, de terre, de neige, de feux de bivouac ou de cheminée, ressentir la beauté mais parfois la peur aussi.

La force de la montagne se révèle au fil du récit Patrick Breuzé par son choix des mots et il a parfaitement su nous offrir et porter à notre regard et nos émotions tout ce domaine qui n’est pas accessible à tous.





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Le silence des glaces

Le roman se déroule en 1865 à Sixt Fer à cheval , en Haute Savoie. C'est le début de l'alpinisme dans cette région. Quelques années plus tôt, Jacques Balmat avait escaladé le Mont blanc.

Quelques personnages principaux suffisent pour meubler l'histoire qui se passe dans la région du Haut- Giffre, pays enchanteur, paysages époustouflants ...
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La montagne effacée

J'ai cru comprendre en lisant ça et là que Patrick Breuzé est un passionné de montagne : ça se sent ! Il la décrit admirablement, et on sent une vraie passion pour ses personnages, les montagnards, les hommes et les femmes qui vivaient au début du siècle dernier dans des conditions difficiles. L'opposition entre le guide taiseux, obstiné et le citadin, riche, arrogant, hautain et sûr de la force que sa condition lui donne est un brin caricaturale, mais il faut sans doute cela pour installer le roman et son intrigue. Car, bien sûr, petite intrigue il y a, concernant la jeune femme lyonnaise que Léon a aimée, ce qui rajoute un peu d'intérêt au livre, mais je n'en dirai pas plus pour laisser un petit mystère !

La bonne idée de l'auteur est de combiner la maladie d'Alzheimer avec la montagne et les ravages qu'elle peut faire chez de pauvres gens qui n'ont pour gagne pain que cette montagne justement. Mais en même temps, Léon est un homme à poigne, habitué à diriger les autres guides de Samoëns, un homme qui ne lâche rien. On a donc à la fois un roman sur la perte d'autonomie, de la fierté (parce que diminué par une maladie inconnue à l'époque, l'homme n'est plus "un homme" aux yeux de beaucoup, qui ne peut plus nourrir sa famille) et sur la montagne, les randonnées et les paysages. Armande est aussi un personnage important : la femme effacée mais toujours présente, qui est en fait le pilier de ce couple vieillissant (ils ont un peu plus de 65 ans), comme beaucoup de femmes de l'époque. Elle s'inquiète Armande, se demande ce que va devenir Léon

Roman bien écrit, dans une langue simple et soignée, insérant pas mal de dialogues dans le patois local, ce qui lui donne du rythme et du corps. Un livre qui a ce côté roman du terroir ou régional, un peu désuet, mais loin d'être désagréable. Un peu comme un téléfilm de France 3 : pas le film de l'année, mais on le regarde avec plaisir en famille ! Ce genre d'histoire ne deviendra pas ma lecture favorite, mais une de temps en temps (point trop souvent non plus), pourquoi pas ?
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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La lumière des cimes

L'histoire se passe au siècle passé en Haute Savoie. Gros Louis tient un café non loin de Samoëns, où les habitués chaque jour viennent discuter de tout et de rien, se saouler parfois. Un jour un jeune homme y débarque et c'est le début d'une intrigue, il ressemble étrangement au fils de Gros Louis disparu en montagne.

On est tenu en haleine dans ces paysages splendides des montagnes de la vallée du Giffre. Un livre que je conseillerai aux amateurs d'escalades dans les hauts sommets.
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Versant secret

En butte avec une société industrielle qui l'a licencié, délaissé par sa femme et son fils, Martin lâche tout et part rejoindre la montagne où il veut poser son sac à dos et couper court avec sa vie parisienne. Il loue le premier logement minable venu, sans lumière et électricité, uniquement préoccupé de mettre de la distance avec sa vie d'avant et de fermer la porte de la vieille ferme derrière lui.

Rapidement, il se trouve embarrassé par la chevrière du village qui rentre chez lui sans prévenir, qui veut absolument qu'il écoute son mal-être et prenne position dans cette histoire avec le vieil anglais… Il n'aspire à rien d'autre qu'à se reposer, prendre la vie comme elle vient, ne plus écouter que le silence.

Alors lorsqu'il se retrouve, avec cette femme envoutante, à manger dans une bergerie, installés sur de bottes de paille, il relâche la tension. Ne plus s'interroger, ne plus penser, profiter du temps qui passe, la tête dans la lumière des sommets. Il retrouve un havre de paix.

Peu à peu, il comprend que cette femme a été également victime de la justice, a dû faire de la prison avant d'être relâchée pour non-lieu. Il accepte de découvrir sa vie de femme trop belle. Même si le doute persiste parfois, il la suit en montagne...

Je retrouve toujours avec plaisir cette ambiance de moyenne montagne, d'un petit village où la vie s'écoule, à bas-bruit, sous la neige, dans les chalets, ou en randonnée sur les versants enneigés;

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Bout d'chien

Une découverte lors d'un séjour en montagne. La plume de l'auteur est parfaitement alerte alors on se laisse mener vers ce chien perdu et cet homme qui travaille dans un cimetière. Une histoire de lien entre un homme et son chien. De très belles descriptions, le coeur lâche parfois pour cet animal abandonné... Un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a donné l'envie de lire un second roman.
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Versant secret

Patrick Breuzé – Versant secret – Juin 2021



Le personnage principal serait plutôt la montagne ou plutôt les petites gens qui habitent les villages, et pas du tout les montagnards dont parle les medias avec suffisance. Ils se connaissent tous, ils colportent les mêmes bruits, les mêmes ragots, ils entretiennent la légende et dans les difficultés, ils savent se taire et se :montrer solidaires. Ils connaissent bien la montagne, ses dangers, les orages, la neige, ses hivers, la pluie le vent.

C'est l'épicière-buvette où chacun va se raconter, l'ancien journaliste alcoolique, bavard impénitent qui connait toutes les histoires, la bibliothécaire élégante et reverche, à la poitrine plate qui détient les livres de l'histoire, le riche fermier tel l'harpagon des temps modernes, la femme aux chèvres qui traîne un passé difficile, et la vieille mémé qui finit tristement sa vie.

Martin Grismons, ancien médecin et cadre d'une multinationale laisse tout tomber pour aller vivre au naturel dans la montagne. Il s'installe dans une ferme abandonnée où il risque de mourir d'une intoxication au monoxyde de cadonne, quand la femme aux chèvres en lui apportant du lait le découvre inanimé et le soigne. Il réalise que sa ferme a été habitée par un romancier anglais et sa femme venu habiter là pour écrire l'histoire de l'alpinisme, et qui tombe d'un sentier en altitude guidé par la femme aux chèvres longtemps soupçonnée de l'avoir poussé dans le vide.

Ecrit en Janvier 2021 c'est un roman dans le style de Jean Giono ou Christian Signol qui rachète les excès du roman moderne. A la fois un roman policier, et une belle histoire de vie, pleine d'humanité et de tendresse, quand Martin Grismons n'existe plus, c'est un homme nouveau.

Chacun retrouve sa vraie personnalité meurtrie par tant d'épreuves.

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Versant secret

Au vu du résumé, je m'attendais à suivre une enquête policière sur la mort de cet écrivain anglais disparu lors d'une excursion en montagne. Mais finalement, l'action se place bien plus tard, et l'enquête menée par Martin Grismons est bien plus personnelle, voire intérieure.



Martin n'est pas un enquêteur, un policier ou un journaliste. C'est un ancien médecin parisien à la recherche d'une nouvelle vie. En arrivant dans ce petit village, il ne pensait y rester que quelques jours, semaines tout au plus. Il souhaitait prendre du temps pour lui, faire une pause, loin de tout, loin de tous. C'était sans compter la « femme aux chèvres », Fanny, d'une beauté sans pareille mais tellement abimée par la vie qu'elle vit retirée dans les montagnes. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi lui conseille-t-on de ne pas l'approcher ? En retraçant l'histoire qui fit de Fanny une paria dans le village, Martin va développer une curieuse fascination pour elle.



Si je n'ai personnellement pas été autant fascinée par Fanny, j'ai été hypnotisée par cette enquête presque silencieuse. Tout se passe à demi-mot, à l'ombre des regards, au travers de chuchotements et de non-dits. L'ambiance est pesante, surplombée par ces montagnes majestueuses mais aussi meurtrières. Il y a vraiment une poésie qui se dégage de ce récit, que ce soit dans les descriptions ou les réflexions amenées par l'auteur. La force de ce roman est donc pour moi dans l'écriture plus que dans son histoire.
Lien : https://mangeonsleslivres.bl..
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Versant secret

Résumé :

Las de la vie parisienne, Martin Grismons se décide un jour à tout plaquer pour partir mener une vie simple et sans attache dans un village en Haute Savoie.

C'est sans compter sur sa rencontre avec Fanny.

Fanny est surnommée la "femme aux chèvres", et un épais mystère flotte tout autour d'elle.

Martin, qui fuyait pourtant les soucis, se retrouve inexorablement attiré dans le passé trouble de Fanny.

Mais en cherchant la vérité, on déterre souvent de lourds secrets...



Mon avis:



J'ai été drôlement touchée par la fragilité, mais aussi par la force de caractère de Fanny.

Je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler l'histoire, mais cette femme intrigue, pas étonnant que Martin ait été irrémédiablement attiré par elle.

L'histoire est belle et dure à la fois, mais l'auteur a une belle plume. La description des lieux, de la Haute Savoie, nous y transporte et en fermant les yeux, on peut presque entendre le murmure de la source, en amont ou peut être en aval de la ferme.



Je vous invite à lire ce beau roman qui se passe dans une des plus belles régions de France !
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Les buveurs de ciel

J'ai découvert l'auteur lors d'un séjour en station cet automne. J'ai acheté deux de ces livres pour le découvrir. Ce second roman est déconcertant car il tient à la découverte des personnages, leurs vies passées... On s'attache rapidement car la plume est efficace. Le style est fluide et maitrisé. Un écrivain de talent, amoureux de ses montagnes. Pas d'intrigue forte mais un fil rouge que l'on suit avec plaisir tant l'histoire est bien racontée... Plaisant.
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Versant secret

Quelque part en Haute-Savoie, vers probablement Samoëns, un homme entre deux âges marche péniblement vers un col à la recherche d’un hébergement. Sa démarche montre qu’il n’est pas du coin, qu’il ne connait pas la montagne rien qu’à la façon de mettre ses pieds. Il porte un grand sac et semble aller vers l’inconnu. Effectivement, il tente une nouvelle expérience pour remettre sa vie vers un autre mouvement. Martin a quitté son grand duplex de Boulogne et, démuni de presque tout, cet ancien médecin devenu cadre dans une grande firme pharmaceutique et en quête d’apaisement et d’authenticité.



Il trouve une vieille ferme au confort plus que rudimentaire, c’est-à-dire sans confort aucun, où cinq ans auparavant un couple d’Anglais a logé. John Cox, passionné d’alpinisme, souhaitait écrire un livre et retracer la grande aventure britannique dans les Alpes et marcher sur leurs traces. Mais son état de santé et sa faible expérience ont décidé de son destin. Cependant, le doute persiste malgré le non-lieu prononcé car une sibylline femme aux chèvres n’est guère apprécié dans le secteur et d’aucuns pensent toujours à sa culpabilité. Martin est d’ailleurs mis en garde.



Qui est cette femme, cette Fanny ? Elle est très belle et le reste malgré ses nombreuses cicatrices que Martin, en tant que médecin, a immédiatement sourcé l’origine. Intrigué, Martin va tenter d’en savoir plus et va rencontrer un surnommé Pin-Pon, l’ancien correspondant du quotidien local qui se console de sa vie ratée avec la dive bouteille…



Un roman très réussi qui emprunte les voies du renouveau par la nature et son immensité. Au fil des saisons, le lecteur se retrouve au cœur d’une montagne, aussi grandiose que tragique, aussi mystérieuse qu’offerte à tous les regards. Peut-être un peu comme Fanny. Beau portrait d’une femme qui se reconstruit et le tableau est complété par le personnage de Martin, sémillant quinquagénaire aussi taiseux que certains natifs de la montagne, aussi vigilant que ceux qui en caressent les croupes. Quelques rencontres pimentent le récit, le correspondant de presse mais aussi la propriétaire du bar épicerie et cette vieille femme touchante qui verra son destin basculer grâce à Martin.



Grande sensibilité de plume et regard implacable sur les êtres et ce qui les entoure comme cette nature que l’on retrouve dans toute sa splendeur presque d’origine au fur et à mesure que l’on prend de la hauteur.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Versant secret

Imaginez, un jour la galère, vous vous levez et plus envie de cette vie, parisienne ou non ....mais de ce quotidien toujours plus plan plan : metro, boulot dodo.



C'est exactement ce qu'il arrive à Martin, ancien médecin, qui est aujourd'hui employé dans une firme pharmaceutique.



Et le voici parti à l'aventure dans un petit village de Haute Savoie.



Au gré des quand dira t-on le voici intriguée par la femme aux chèvres.



Tout le monde en parle, beaucoup de rumeurs, et surtout une culpabilité qui plane autour d'elle suite au décès "accidentel" de l'anglais, ancien propriétaire de la maison qu'il occupe aujourd'hui.



Rien de plus pour donner à Martin l'envie d'en savoir un peu plus sur cette femme et son passé compliqué.





L'ambiance et le décor sont posés : dans une bergerie sans confort, nous retrouvons Martin, au fin fond des montagnes de Haute Savoie, sous la neige.



Par un récit proche du conte, l'auteur va permettre au lecteur de suivre le quotidien de martin, totalement à l'opposé de ce qu'il connait.



Dans ce village, loin du confort des grandes villes, ne subsiste que l'épicerie qui fait également office de café et de point de ralliement des habitants assez taiseux. Seule la boisson permet de délier les langues.



Amoureux des lectures mélant description des paysages et intrigues, vous trouverez votre bonheur avec ce roman, qui saura conquérir les jeunes adultes comme les moins jeunes.



Le point fort de l'écriture de l'auteur est à mon sens dans le récit de l'histoire de Fanny, cette mystérieuse femme à la beauté qui fait tourner la tête de nombreux hommes. Mais elle attise également les mauvaises langues de tout le village.



Par son style, elle nous livre le passé difficile de Fanny, mais également de la vieille dame qui l'héberge.



Puis j'ai apprécié cette ambiance digne des soirs de décembre dans un petit village en haute montagne, où l'auteur vous laisse à penser que vous prenez place à côté des habitants, dans leur logis et que vous participez pleinement à leur quotidien.



Un roman dans lequel l'auteur réussit à distiller de nombreuses émotions qui feront de vous un lecteur ravi.



Je vous conseille cette lecture.
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