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EAN : 9782021342901
192 pages
Seuil (04/02/2022)
3.5/5   64 notes
Résumé :
Comment parler des villes que l’on n’a pas visitées ? Voilà une question qu’aurait pu poser le critique Pierre Bayard et à laquelle Philippe Delerm apporte une réponse pleine et jubilatoire : en composant un recueil de textes courts de toutes ses approches de la ville fantasmée.

Aimer New York et ne vouloir jamais y aller : Delerm a fait de cette idée une passion irradiant toute sa vie, brillante comme une bille de verre gardée jalousement au fond de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Toujours adepte du format court, « l'instantané littéraire » Philippe Delerm nous entraîne cette fois dans un voyage immobile, celui qu'il ne fera jamais, un voyage fantasmé pour une ville mythique : New-York.
Pourquoi avoir choisi la « grosse pomme » comme thème ?
« New-York vivait tranquillement en moi depuis toujours, comme le rêve d'un roman parfait alors que je préfère les textes courts, ou comme l'idée d'un livre pour qui n'en écrira pas. »
Pourtant, cette ville rêvée mais jamais abordée, il nous la décrit avec minutie, à travers d'autres regards ou bien grâce à des photos, une pochette d'album ou bien ces cartes postales envoyées par les touristes.
C'est New-York revisité, un voyage à la fois littéraire, visuel, cinématographique, sportif auxquels se rajoutent ces petits riens comme ces adresses de restaurants où l'auteur ne dînera jamais.
On se perd un peu en suivant l'auteur dans ses divagations, c'est ce qui fait le charme de ce livre. Ainsi on y apprend que New-York est la première ville juive du monde.
La ville c'est aussi l'histoire de son marathon auquel Fred Lebow a donné sa pleine mesure en lui faisant traverser les cinq « boroughs » avant de terminer à Central Park.
Après avoir évoqué Withman, écrivain considéré comme le poète de New-York, Philippe Delerm passe à Woody Allen dont les premières phrases dans « Manhattan » sont :
« Il adorait New-York, il l'idolâtrait démesurément ». L'auteur, visiblement séduit par le cinéaste originaire de Brooklyn, lui consacre plusieurs pages
« Effervescent et palpitant. Les deux mots valent pour Allen comme pour New-York »
L'auteur prend un réel plaisir à évoquer les écrivains qui ont eu une histoire personnelle avec la ville comme Truman Capote, Kerouac ou Charles Dickens.
On ne peut parler de New-York sans évoquer certaines de ses photos qui ont fait le tour du monde, photos prises par Depardon ou Vivian Maier.
C'est un aspect de la ville très personnel que nous offre Philippe Delerm, on aime ou on s'ennuie. C'est l'avantage de ce petit opus où les chapitres sont très courts, on s'attarde ou on picore rapidement, et on fait de sa lecture quelque chose de plus personnel. J'ai trouvé que c'était parfois verbeux, qu'il y manque le grain de poésie de ses précédents recueils.


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On dit de Philippe Delerm, l'inventeur de l'instantané littéraire, qu'il écrit toujours le même livre , ce qui est un raccourci un peu facile utilisé par des médias fatigués.



Car, si, bien sur, son style qui le caractérise tant est bien présent d'un livre à l'autre, l'exécution diffère plus ou moins sensiblement à chaque projet littéraire .

A ce propos son nouveau livre "New York sans New York" aux éditions du Seuil tranche du reste de sa bibliographie, même s'il poursuit évidemment son style de l'instantané littéraire. Il nous propose un voyage imaginaire pour décrire une ville où il n'a jamais mis les pieds mais qu'il décrit avec appétit au travers des images, des musiques, du cinéma, de ses lectures.Aimer New York et ne vouloir jamais y aller : Delerm a fait de cette idée une passion irradiant toute sa vie, brillante comme une bille de verre gardée jalousement au fond de sa poche.

La raconter sans même avoir traversé ses rues. L'aimer depuis toujours sans même l'avoir jamais rencontrée.

Dans son livre, il passe en revue tour à tour ces photographies de la skyline et des gratte-ciels qui apprivoisent le ciel ; le souvenir d'amis revenant de voyage avec des adresses de restaurants où il ne dînera jamais ; une rue de Greenwich Village aperçue sur une pochette de disque de Dylan ; le parc de Washington Square où se déroule un roman. Autant de rêves minuscules pour une ville majuscule. Alors pourquoi y aller ? On risquerait de « trouver à New York moins que New York ».
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Philippe Delerm et moi on est de la classe et c'est peu dire que dans sa déclaration d'amour à New York je me suis retrouvé. Joli livre à déguster comme on l'entend d'une traite ou d'une manière apéritive, grignotant ça et là quelques pages. Cet hymne à la ville-monde, je l'avais offert à mon fils qui l'a aimé puis me l'a prêté (on fait souvent comme ça), ajoutant que c'était encore plus un livre pour le père que pour le fils. Petit coup de vieux que j'ai mieux compris après lecture.

Rapide la lecture comme toujours chez Delerm, mais gouleyante et nostalgique sans ranceur ni rancoeur. le piéton de New York, j'ai très jadis écrit un courte ode à Woody Allen, celui des grandes années. Annie Hall, Manhattan, Hannah et ses soeurs. Delicatessen, cinéma européen et psy, bref du Stuart Allan Konigsberg pur jus. Jus d'Apple, Big Apple of course. Philippe Delerm raconte très bien comment il refuse tout voyage à New York, par crainte égocentrique que New York détruise son New York. C'est très clair et je suis proche de partager ce point de vue. Mais pour moi it's too late. Je suis déjà allé là-bas au siècle dernier. Tant pis, le mal est fait.

Central Park, les agents qui demandent à deux passants s'ils ont besoin d'aide, vu qu'ils marchent normalement. C'est que NY a su banaliser le "différent" et que le "différent" est un peu la norme. Les immeubles, les fameux "tenements" de West Side Story et leurs escaliers extérieurs, le Delerm cinéphile s'avère leur chantre et c'est convaincant. Notre guide semble ignorer davantage la case Scorsese/ Little Italy. Ce qu'il n'ignore pas, moi non plus, d'ailleurs nous y étions tous deux, enfin moralement, c'est les 500 000 personnes au concert historique de Paul et Art le 19 septembre 1981, gratuit sur le Grand Gazon. Moi, ce show d'anthologie, je l'appelle Grace on the grass.
Là où je ne risquais pas d'être par contre c'est au légendaire marathon sur lequel Delerm revient volontiers. Lui-même est un coureur de fond et l'épreuve traverse les cinq boroughs historiques de ce qui fut jadis la Nouvelle Angoulême. La ville abrite plus de Juifs qu'à Jérusalem, plus d'Irlandais d'origine qu'à Dublin. Et toute la poésie d'une pochette de Dylan, En roue libre, célébrissime, le snobisme charmant de Truman Capote, la tournée d'adieu de Charles Dickens, peu connue. And so on... Mais je suis sûr que vous avez tous en vous votre propre City that never sleeps. Notre coeur à tous bat un peu là-bas, en cette ville d'Europe, la plus occidentale qui soit.
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New York sans y avoir été, c'est le récit de l'auteur qui nous fait découvrir cette ville à travers des souvenirs de photos, d'évènements.
C'est tellement bien raconté que l'on a l'impression d'y être.
New York la ville dont tout le monde parle vu à travers Philippe Delerm. Un petit récit qui comblera tous ceux qui aiment cette ville.
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Comme toi une ville m'a toujours fasciné, comme toi c'est New-York. Dans ton petit guide tu nous explique tous ces clichés qui font que tu fantasmes sur la grosse pomme. Cliché au premier sens du terme car tu es beaucoup photo et film. Certains d'entre eux sont aussi les miens : je pense surtout à Manhattan le film de Woody Allen, avec Diane Keaton et le pont de Brooklyn. Je rajouterai « la planète des singes » avec sa fin apocalyptique. Et plein d'autres. Mais tu as oublié les chansons ; évidement ce n'est pas très littéraire mais il y a les paroles.
Dès l'aérogare j'ai senti le choc ….. Façon jambon d'York. Nougaro
J'ai rêvé New York, j'ai rêvé New York, New-York city sur l'Hudson. Hep. Yves Simon.
Et Liza.
Et les experts pour revenir à l'image.
Oui j'ai rêvé NY, c'était même un rêve récurrent quand j'étais petit : je marchais des heures dans les rues NY city, cela ne s'arrêtait jamais et pourtant j'étais heureux le nez en l'air. Mais comme disait cette phrase de Vangélis qui a marqué mon adolescence « Fais que ton rêve soit plus long que la nuit »
Donc si je vais à NY mon rêve deviendra réalité, j'aurai coché une case, j'aurai fait NY, mais je suis sûr que je serai déçu et j'aurai un fantasme en moins. Je veux prolonger ce rêve pour la vie. Et puis le premier nom du lieu était « Nouvelle Angoulême » ma ville natale donc tu resteras un mythe pour moi, définitivement. J'avoue NY c'est plus classe que NA comme nom mais quand même. Tu m'as convaincu comme toi je n'irai jamais. Istanbul restera encore ma ville préférée visitée. Grâce à ton univers new-yorkais j'ai appris beaucoup et notamment que j'ai toujours confondu le Crystal Building avec l'Empire State building. Et puis j'ai retrouvé le Flatiron triangulaire que j'utilisais tous les ans avec mes élèves comme exemple de prisme droit.
Merci Philippe de faire mes rêves éternels.
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critiques presse (1)
LeFigaro
21 mars 2022
Une visite passionnante et poétique de New York, où l’écrivain n’a jamais séjourné.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sentir toute la vie des billes préservées dan sa poche, ajouter ici et là une agate ou une goutte d'eau. Les regarder de temps en temps dans la lumière. Des billes transparentes et, dans chacune un signe de ce qu'il y a de plus grand, de trop grand. de ce mieux qu'impossible. "
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Wall Street. Le nom d'une rue du sud de
Manhattan. Une rue qui ne mène nulle part
sinon à son usage métonymique. Wall Street
est une entité, le symbole du pouvoir écono-
mique des États-Unis, mais bien au-delà le sym-
bole du capitalisme mondial. Le bâtiment qui
abrite la Bourse de New York a été construit
en 1792, mais c'est au début du XX° qu'il a pris
l'apparence d'un temple grec. Un temple où
l'on n'enseigne pas l'épicurisme, mais parfois le
stoïcisme, quand le mot « krach » est associé au
Black Thursday de 1929, et au Black Monday
de 1987. Tout le reste du temps, les deux mots
« Wall Street » claquent comme le drapeau
d'une autorité en mouvement, « Wall Street a
ouvert à la hausse... », et cela veut dire que la
planète entière doit suivre.
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Mais dans la plus grande cité du monde, l'anonymat, la promiscuité, le sentiment que la vie doit se résigner à n'être par longues stases qu'une parenthèse de la vie prennent une ampleur spéciale. Du temps passé, perdu, des graffitis partout, sur les murs et sur les wagons, un enfer de la ville. Mais malgré tout cela, à cause de tout cela, on est dans la vraie vie.
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New York est une cigogne absolue. Je n’irai pas la voir apprivoisée dans son parc naturel. Tant mieux si je ne la vois pas. Je l’invente et je la deviens.
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Aimer New York, fantasmer New York, c'est se balader sur d'interminables voies d'accès en sachant bien que le centre du centre restera impénétrable. A New York, les sources de vie jaillissent comme les bornes d'incendie dégoupillées par un enfant et qui déclenchent les rires alentour, une fraîcheur insolente et libre au coeur de la touffeur d'été. New York, c'est ce que je possède sans l'avoir édulcoré.
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Vidéo de Philippe Delerm
Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies. Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
+ Lire la suite
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