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Citations de Pierre Drieu La Rochelle (319)


Alain n'avait jamais regardé le ciel ni la façade des maisons, ni le pavé de bois, les choses palpitantes ; il n'avait jamais regardé une rivière ni une forêt ; il vivait dans les chambres vides de morale : "Le monde est imparfait, le monde est mauvais. Je réprouve ; je condamne, j'anéantis le monde."
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En attendant la mort du siècle dans des supplices atroces, nous acceptons avec simplicité ce que nous donne encore la vie.
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Il y avait dans cet homme perdu un ancien désir d'exceller dans une certaine région de la vie, que l'applaudissement aurait pu redresser.
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Il fallait accepter la solitude, c’était la réalité même de sa souffrance; la solitude prenait des proportions fantastiques, c’était décidément sa destiné. “ C’est un don inestimable qui m’est fait, prononçait-il avec une gravité dérisoire, que de connaître le sort humain dans toute sa nudité. Les solitaires sont riches de tout l’aveu de la véritable situation humaine”.
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Elle commença de danser. Ses premiers ^pas allaient se briser, semblait-il, dans le silence effrayé et hostile comme un verre où l'eau se glace.
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Ma gratitude s’attarde devant la grue je la louerai de s’incliner favorable à la vie dont la lourdeur comble les bateaux et les trains.
Elle meut ses chaînes préhensive. Elle tourne dans l’huile suave. Sa mâchoire domestique dégorge sa goulée dans les cales obscures et les wagons creux. J’approuve ce geste dur et durable et efficace vers les choses vivantes.
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Je me suis donné deux ou trois fois dans des batailles - deux ou trois fois dans des lits. Je me suis donné.
Je me suis donné, je ne puis me reprendre. C'est fini.
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-Un jour peut-être, vous serez général, m'écriai-je.
-Je n'y tiens pas. Je vais m'enfoncer dans le désert. Ceux qui aiment le désert ne deviennent pas généraux.
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La solitude c'est le chemin du suicide, du moins c'est le chemin de la mort . Certes dans la solitude on jouit plus que tout autre manière du monde et de la vie.Comment mieux goûter une fleur, un arbre ,un nuage,les animaux , les hommes meme qui passent au loin et les femmes; mais quand même c'est déjà la pente par ou l'on se perds au monde ( p 20 )
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Je n'ai pas des angoisses, je suis dans une angoisse perpétuelle.
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La vie n'allait pas assez vite en moi, je l'accélère. La courbe mollissait, je la redresse. Je suis un homme. Je suis maître de ma peau, je le prouve.

Bien calé, la nuque à la pile d'oreillers, les pieds au bois du lit, bien arc-bouté. La poitrine en avant, nue, bien exposée. On sait où l'on a le coeur. Un revolver, c'est solide, c'est en acier. C'est un objet. Se heurter enfin à l'objet.
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Victoria à Drieu 14 août 1929
Il me semble que je suis moi-même condamnée à cette affreuse solitude du silence à perpétuité. A perpétuité.
Mais ne touchons pas à ces choses ou nous toucherons au robinet des larmes et ce papier est trop mince pour supporter une pluie salée.
Tu n'imagines pas combien j'ai besoin de ton amitié, quand je me balade par ces ténèbres de silence et que j'en souffre à hurler
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Le docteur sentait ce défi, et en était fort gêné ; car, dans ce paisible asile, il ne s'était nullement entraîné à l'autorité. La peur de voir arriver malheur à Alain aurait pu lui donner du courage, mais plus encore que de sa témérité, il avait peur de l'ironie d'Alain. Il n'osait pas lui protester que la vie était bonne, faute de se sentir en possession d'arguments bien aigus.
Soudain, sans le regarder, il lui toucha la main et s'enfuit.
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L'argent peut aller avec la volupté. Car si elle avait un désir passionné de bas de soie, c'était pour le lendemain en affoler encore un autre, pareil à moi. Elle se dévêtit et m'exhiba une poitrine flasque, qui se tordait d'une façon émouvante sur un bréchet provocant. Deux ou trois poils bruns se hérissaient avec la pointe de ces seins et il y avait un contraste échauffant entre des dents blanches et une maladie de foie. Enfin ses hanches que la maigreur carrait et rendait assez arides, se lustraient sous la main et se fuselaient. Une minute, elle se prit aux tâtonnements éperdus de mon art sans lendemain. Moi, je me désespérais de ne pas pouvoir une heure connaître la femme avant que la mitrailleuse turque ne me crible le ventre de balles.
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Oh ! vous qui restez derrière et debout, songez à l'image du monde que je vais enterrer. Craignez l'horreur qui fermentera dans ma tombe.
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Vous avez beau dire. Vous refusez la civilisation.
- Comment ?
- Vous n'appartenez à aucune patrie. Or, la forme inévitable d'une société, c'est d'être une patrie. Une patrie, c'est à la mesure du regard des hommes. Et puis, il faut bien de la variété sur la planète.
- D'abord, aujourd'hui la France ou l'Allemagne, c'est trop petit.
- Certes, quand je parle de patrie pour moi, je parle de l'Europe. Eh bien, allez aux Etats-Unis ou en Russie, ou militez pour les Etats-Unis d'Europe.
- Non, j'ai lâché l'Europe pour de bon. Je l'ai fait par instinct, mais aujourd'hui ma raison me dit qu'elle crèvera dans ses dissensions.
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Oh, ma pauvre jeunesse déçue. Je m'étais donné à l'idéal de la guerre et voilà ce qu'il me rendait : ce terrain vague sur lequel pleuvait une matière imbécile. Des groupes d'hommes perdus. Leurs chefs derrière, ces anciens sous-lieutenants au rêve fier, devenus de tristes aiguilleurs anxieux chargés de déverser des trains de viande dans le néant...
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Il ne voulait pourtant pas se perdre dans le néant. On ne peut pas s'abstenir complètement de donner des preuves, de s'engager, de se compromettre. Vivre, c'est d'abord se compromettre.
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C’était la première fois que Gilles se trouvait devant une femme, à l’un de ces moments où elle n’est jamais si sincère qu’en mentant. Cette sincérité féminine qui nie les faits passés est incompréhensible à l’homme qui en bénéficie. La femme est une grande, une puissante réaliste; elle croit aux faits, elle est entièrement dans les faits, les faits actuels. Le passé pour elle peut être fort, impérieux, écrasant, mais jusqu’au moment où le présent requiert un plus grand amour; alors le passé est soudain aboli.
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Elle portait un germe de luxure qui n'avait pas pu s'épanouir et qui remuait dans sa cervelle comme une graine morte.
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