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Critiques de Rainer Maria Rilke (342)
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Notes sur la mélodie des choses

Un tout petit texte très court, datant de 1898, prélude de la poésie de Rainer Maria Rilke.

Il n’a que 23 ans à l’écriture de ces textes.

On sent déjà que certains thèmes ne le quitteront pas pour ses prochains écrits.

C’est un texte un peu exigeant mais si philosophique quand on sait le laisser nous transporter.
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Lettres à une amie vénitienne

J'ai trouvé par hasard ce délicieux petit recueil ( 91 pages ) de lettres adressées par Rilke à une amie vénitienne, une " chère et belle amie ". Peu connu, il mérite la découverte.

Délicatesse surannée, tendresse des mots et des formules amicales, ces lettres écrites en français, permettent de s'imprégner de la poésie de Rilke et de ses préoccupations récurrentes : la poésie, la vie, la mort, la maladie...sans le filtre d'une traduction pas toujours pertinente.



Lu d'une seule traite, ce livre m'a fait poétiquement rêver pendant un voyage en train, qui du coup m'a paru beaucoup moins long et ordinaire, magie du talent poétique.

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Le Livre d'Heures

La vie les heures à lui opposer ou se composer avec, la noirceur qui agresse, mais l'attente de l'aube au matin, sa beauté simple intemporelle

La Mort Eros Thanatos et les instincts de continuer ou détruire

La vie et son balancier qui oscille, rétablissant bizarrement un équilibre, fragile, ...

Et Dieu ! ....

Peut être, ses raisons à Lui au delà de nos raisons à nous , si limités dans notre finitude, raisons qui expliqueraient tout

Ne serait ce que pour cela, réapprendre à ne pas oublier de vivre les quelques faveurs de Beauté offertes à notre attention et à notre portée

La poésie de ses lignes, tracées du noir d'encre de sa plume inspirée sur les belles pages blanches qui attendent

Le livre d'heures comme une sorte de prière un hymne ou une consolation
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Lettres à un jeune poète

Un petit livre tout ce qu'il y a de magique pour toute personne qui se lance dans une passion artistique. Celle de la poésie, bien sûr, mais toute autre passion pourrait également s'abreuver des paroles claires et sereines de cet auteur génial. A lire absolument, plutôt cent fois qu'une...
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Les élégies de Duino

Les Élégies de Duino est un recueil de dix longs poèmes : les élégies.

On y retrouve de multiples thèmes comme l’amour, la nature, la beauté, l’Art, le chant poétique, l’intériorité, la place de l’homme dans le monde, l'accomplissement de chacun et surtout l’expérience de la mort.

Dans tout le recueil, il y a une alternance sensible entre l’abattement et l’exaltation. Chacun peut y trouver un message qui le touche. C'est une parabole sur la souffrance face à la mort d’un être qui se sublime grâce à la poésie. Ces élégies permettent également de réfléchir sur sa propre condition.

C'est simplement beau...
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Lettres à une jeune poétesse

Sans doute me suis-je laissé emporter par l’enthousiasme qu’avaient déclenché en moi les Lettres à un jeune poète ? Et pourtant, la quatrième de couverture est fidèle et honnête, je n’ai aucune excuse. A ma décharge, le titre était aguichant mais trompeur.

Les lettres de la jeune Anita ne m’ont pas émues, et, si les réponses de Rilke peuvent étonner par leur modernité et l’ouverture d’esprit dont il fait preuve, elles n’ont pas non plus soulevé mon enthousiasme.

Sans doute ne suis-je pas (ou pas encore) « amoureuse de l’œuvre de Rainer Maria Rilke », condition suggérée par les éditeurs de cette correspondance, que j’ai finalement trouvé assez peu intéressante.

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Lettres à un jeune poète

De 1903 à 1908 Rainer-Maria Rilke établit une relation épistolaire avec un jeune homme, Franz Xaver Kappus, élève officier, et poète en herbe qui ose s'adresser à cet aîné admiré, afin de lui demander des conseils d'écriture. Nous ne savons rien de la teneur des lettres du jeune homme. Seules les dix lettres, en réponse, que Rainer-Maria Rilke lui a adressées nous sont parvenues grâce à ce recueil.

Que contiennent-elles donc ces dix missives ? Aucun conseil d'écriture en tous cas, car écrire constitue un acte beaucoup trop personnel pour que l'on puisse s'appuyer sur les avis d'autrui et s'en satisfaire.

En fait Rilke va bien transmettre des consignes à ce jeune homme, mais il s'agit plutôt de préceptes de vie qu'il va plus ou moins développer, voire ressasser tout au long de ces dix lettres : entrer en soi-même, se demander quelle importance écrire représente pour soi, ne surtout pas se laisser influencer par les ouvrages critiques, car « les œuvres d'art sont d'une infinie solitude ; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles. Donnez toujours raison à votre sentiment à vous contre ces analyses, ces comptes rendus, ces introductions ». Par ailleurs, Rilke exalte la solitude, la dure et ingrate solitude, « la grande solitude intérieure. Aller en soi-même et ne rencontrer durant des heures personne, c'est à cela qu'il faut parvenir. ». Infiniment formatrice cette solitude, qui, seule, permet de parvenir aux objectifs que l'on s'est fixé.

Sans oublier de délivrer à son jeune admirateur nombre d'aphorismes exprimés de la plus poétique façon, par exemple : « En une seule pensée créatrice revivent mille nuits d'amour oubliées qui en font la grandeur et le sublime » ...

Voilà en gros le message de Rilke, sans omettre l'injonction de lire et de se repaître de l'oeuvre du poète danois Jens Peter Jacobsen.



La forme épistolaire ne nuit pas à la verve poétique de Rilke, et c'est ce qui fait la valeur de ces lettres, car, pour mon compte, leur contenu n'a rien de révolutionnaire, tant il est évident que la création est un pur acte de vie, essentiel, et non une action à ranger parmi d'autres !

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Le livre de la pauvreté et de la mort

« … Mais le temps des riches est passé… »



Lo Schuh restitue ce texte qui bouleverse et me semble tellement nécessaire et présent en nos temps ou tout semble perdu. Perdu, la porte de l’esprit, perdu la lune de notre psyché, pensées et sentiments, conscience et inconscience, ne reste plus qu’un corps animal, presque robotique animé par un unique algorithme de la pensée totalitaire néolibéraliste !

Temps on ne reste qu’une seule injonction hurlante » ALLEZ vous faire vacciner ! »

Sauf la police évidement, qui doit rester en forme jusqu’au bout, car doit être présente jusqu’à la fin ou tout s’achèvera dans une extinction de l’humanité !

Et j’entends tout a coup Rainer Maria Rilke, alors l’espoir renait !

Je ne perd pas ma Confiance en IEL, je m’y entraine !
Lien : https://tsuvadra.blog/2021/0..
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Notes sur la mélodie des choses et autres tex..

Ecrits de jeunesse, Reiner Maria Rilke a tout juste 23 ans lors de leur rédaction.

Ce sont de courts textes dont objectivement je ne garderai pas de grands souvenirs...

Sans doute à relire, car on a à peine le temps de commencer l'ouvrage ... que c'est déjà fini et presque disparu !
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Lettres à un jeune poète

Lors de mes lectures le nom de Rilke revenait souvent et en particulier avec cet ouvrage dont le titre ne pouvait que m'inciter à le découvrir. J'aime beaucoup les correspondances, les échanges épistolaires surtout quand il s'agit de courriers d'écrivain(e)s car comme dans les journaux intimes, les personnalités se révèlent, se "lâchent" et ici je dois dire que j'ai été surprise du contenu.



Je pensais lire des conseils d'écriture d'un poète affirmé et reconnu à un apprenti-poète et finalement ce sont dix lettres d'un poète certes mais d'un philosophe à un jeune officier, Monsieur Kappus, celui-ci attendant un avis sur ses écrits et recevant finalement des préceptes de vie : la solitude, la vie, l'amour, la maturité, les choix, préceptes nécessaires selon Rilke au travail d'écrivain



"Laissez à vos jugements leur évolution propre, silencieuse, sereine ; comme tout progrès, elle doit venir du fond de votre être et rien ne peut ni la presser ni la hâter. Tout est là : porter à terme, puis enfanter. Il vous faut laisser chaque impression, chaque germe de sentiment s'accomplir en vous, dans l'obscure, l'indicible, l'inconscient, le domaine inaccessible à votre propre intelligence et attendre avec une humilité et une patience profondes l'heure de la naissance d'une nouvelle clarté : cela seul est vivre pour l'art, qu'il s'agisse de comprendre ou de créer. (p19)"



Comme je le précise souvent je ne suis pas lectrice de poésies et je ne pensais pas être aussi séduite par ces échanges que je pensais axés sur celle-ci et dans une langue difficile d'accès. Il n'en est rien ni pour la poésie ni pour l'écriture, les pensées. Rilke évoque peu les vers de son correspondant mais plus sur ce qui transpire à travers eux où à travers les courriers reçus du jeune homme. Au début le ton est assez distant, presque sévère puis au fil du temps on sent une certaine complicité voire de maître à élève teintée d'amitié sincère s'installer entre eux (il n'y a que les lettres de Rilke et pas celles de Kappus). Rilke voyage beaucoup, souffre souvent de maladies ou de fatigues qu'il évoque en introduction puis développe à son correspondant ce qu'il doit savoir sur la vie mais également sur ce qu'implique être écrivain.



L'écriture est de toute beauté, fluide, le poète argumente, démontre et se fait même parfois prophète :



"Cette humanité que la femme a portée à terme dans la douleur et l'humiliation se révélera le jour où, en modifiant sa situation extérieure, elle se sera dépouillée des conventions de sa seule féminité, et les hommes, qui aujourd'hui encore ne le voient pas venir, en resteront surpris et abattus. Un jour (...) seront là la jeune fille et la femme dont le nom ne marquera plus seulement l'opposition au masculin, et aura une signification propre, qui n'évoquera ni complément ni frontière, simplement vie et existence : l'être humain dans sa féminité. (p46-47)"



J'ai beaucoup aimé car il s'adresse finalement pas seulement à un jeune poète mais l'humain, un petit livre de philosophie à l'usage des hommes (et des femmes) sur les attentes, les espoirs, les interprétations et sur l'impatience alors que tout cela demande temps et réflexion. 



Une véritable bonne surprise, une écriture remarquable et une acuité sur le monde qui l'entoure, malgré son jeune âge à l'époque de la rédaction de ces lettres (de 28 à 33 ans) on a l'impression de lire l'analyse profonde d'un homme ayant déjà beaucoup vécu avec en plus une pensée réduite à l'essentiel et je comprends mieux pourquoi il apparaît comme référence dans de nombreux ouvrages. D'autres ouvrages de correspondances ont été publiés et même si je ne vais pas vers ses poèmes (mais pourquoi pas tenter) j'aimerais les lire car qui ne rêverait d'avoir cette faculté de rédaction.



A lire, à relire, à méditer.... Un petit ouvrage à garder à portée de main pour le réconfort qu'il procure dans les moments de doute, pour revenir à l'essentiel et pour apprécier une vraie belle plume.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Correspondance à trois : Eté 1926

Cette correspondance était improbable, elle ne dura que quatre mois, et encore plus improbable, elle fut conservée malgré toutes les vicissitudes du XXème siècle ! Pasternak écrit depuis Moscou, Marina Tsvetaieva depuis la France où elle a émigré, quant à Rilke il est en Suisse, malade (il meurt en décembre 1926), Rilke ne connaissait pratiquement pas Pasternak et n’a jamais rencontré Marina Tsvetaieva.

Cette correspondance éblouissante entre trois grands poètes est à lire absolument. Rien de quotidien, de terre à terre, de purs échanges intellectuels et poétiques, l’enthousiasme de Marina Tsvetaieva, la solitude et la mélancolie de Rilke, la fascination de Pasternak, initiateur de cette correspondance, …
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Les Cahiers de Malte Laurids Brigge

Poésie, roman, journal intime. ? Rien de tout cela. Il s‘agit d‘une tentative d’expression de soi par un assemblage disparate de fragments de vie, de pensées, de réminiscences historiques . On pense à la technique du collage utilisée par les cubistes ou/et la représentation dans la même peinture( Picasso) de visages de face et de profil. ( l‘homme a plusieurs visages , dira t il)

La lecture est ardue mais trois grands thèmes se dégagent qui semblent ordonner le récit

-le séjour de Malte à Paris où ce jeune étudiant danois se plaît à ne voir que la misère et la souffrance individuelle d‘êtres anonymes qui pénètrent dans son moi intime et le transforment.La solitude et l’incommunicabilité sont omniprésentes mais ne constituent pas forcément une souffrance bien plutôt une expérience de vie propice à son désir de devenir poète.

- Les souvenirs d‘enfance de Malte( et non de Rilke)dans le château de ses aïeux nimbé des brumes de la Baltique. On y croise des êtres au passé mystérieux enfermés en eux-mêmes et qui expriment la mort

- Une évocation de personnages historiques à l’esprit chevaleresque et à la mort glorieuse comme celle de Charles le Téméraire

Je suis partagée arrivant à la fin de cette complainte très germanique débordante de sentiments parfois obscurs ( sur l‘amour par exemple). Sans aller jusqu’à dire comme un critique allemand que ce livre est „ un râgout“ je préfère le Rilke lumineux du Jardin du Luxembourg célébrant la beauté de l‘enfance qui tourne avec insouciance sur un manège enchanté.
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Lettres à un jeune poète

Il y a des livres dont la rédaction de l’avis tardif n’est pas une bonne idée. Ma lecture des lettres à un jeune poète en est un bel exemple. J’ai trop tardé pour l’écrire et je m’aperçois qu’il ne m’en reste presque rien. Je n’ai qu’un ressenti sur l’écriture, un souvenir d’un aspect redondant qui n’apporte rien et le sentiment d’un manque. Avec ça pour écrire un avis c’est mal parti mais on va essayer. Lettres à un jeune poète est un recueil de 10 lettres envoyé par l’auteur à un jeune homme début 1900. On comprend qu’elles correspondent à des réponses au sujet de conseils d’écriture mais on n’a pas les lettres de ce jeune inconnu. C’est donc une succession de choses à mettre en place quand on veut écrire et une ode à la poésie. J’aurai préféré suivre la correspondance plutôt que d’avoir un seul point de vue. La partie des lettres qui devraient marquer le lecteur se sont les conseils et idées d’exercices mais je suis incapable de me souvenir d’un seul point abordé. La seule chose qui me reste au sujet de ces lettres c’est l’omniprésence sous une forme variée de formules d’excuses qui expliquent pourquoi la réponse a tant tardé. Niveau écriture, j’ai trouvé ça agréable à lire. Voilà ce n’est pas un avis très construit ni très pertinent mais c’est une belle illustration d’une lecture sitôt lue sitôt oubliée même si sur le moment elle était agréable.

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Lettres à un jeune poète - Réflexions sur la vie ..

Mon cher Rainer Maria Rilke,



Il y a bien longtemps et sans doute un peu trop tôt, vous avais-je lu mais sans alors véritablement saisir et retenir toute la profondeur de vos lettres à cet apprenti poète, Franz Xaver Kappus .

C’est donc avec enthousiasme qu’un jour de juillet, au rythme des rails, à l’approche d’un de ces moments magiques de nos vies qu’on aimerait ne jamais voir s’arrêter, que j’ai d’abord lu votre première lettre quasiment simultanément avec ma lunaire compagne de lecture… et quelle lettre !! Tout à la fois sincères et évidemment brillants, vos conseils donnés à ce jeune écrivain m’ont tout de suite semblaient pénétrants et éclairants.



-« Entrez en vous-même »-

S’il y a bien une formule que j’ai retenue de cette correspondance, c’est bien celle-ci car elle dit laconiquement tout le long travail nécessaire de l’écrivain sur lui-même. Laisser l’inconscient travailler, sonder les profondeurs de son âme, avec patience et dans une solitude quasi absolue pour une introspection profonde, sans limites, et en extraire toute la vérité de l’écriture et des vers à venir.



Et alors qu’au cours de ma lecture montait en moi une agitation vive liée au point d’arrivée de ce train dans lequel je me trouvais seule encore à cet instant, vous appeliez Franz Xaver à davantage de patience face à l’émergence progressive de son don créatif et vous l’invitiez même à goûter, comme aux plaisirs de la chair, à la sensuelle et jouissive expérience de la naissance des mots et du puissant désir de composer qu’ils procurent chez les êtres touchés par la grâce de l’écriture.

Se donner entièrement à la tache de l’écrivain, aux mots, à corps perdu, infiniment et sans craindre la mélancolie ou la souffrance, voilà des conseils qui sont ceux d’un esprit romantique exalté par la passion de l’écriture.



Je ne puis m’empêcher d’envier Franz Xaver Kappus d’avoir pu correspondre avec vous et surtout d’avoir profité de vos réflexions voire de vos digressions éclairantes pour un poète en plein apprentissage. Comme j’aimerais aujourd’hui pouvoir encore recevoir des mots comme les vôtres, édifiants et délicieusement surannés.



Je me permets d’ailleurs de vous conseiller d’écouter la lecture à voix haute de vos propres lettres, de préférence par une nuit particulière, alors que le doux scintillement des astres vous éblouit encore… j’en ai fait la douce expérience que j’aurais souhaitée sans fin…



Bien à vous,

Une lectrice parfois mélancolique



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Lettres à un jeune poète, et autres lettres

Correspondance tronquée (puisque la version que j'ai lue ne contient que les réponse du poète confirmé Rainer Maria Rilke au poète en devenir Franz Kappus), ces "Lettres à un jeune poète" font l'effet des conseils du sage pour son disciple.

L'auteur se pose en guide pour aiguiller son correspondant sur la voie de l'art. Comment savoir si telle est bien sa destinée ? Où trouver son inspiration ? Comment rester authentique ?

On pourrait alors penser qu'il n'a de pertinence que pour celui qui se destine à un métier de plume, pourtant ces lettres sont aussi de celles qui aident à grandir, à s'apprivoiser en tant qu'individu particulier, à ne pas se sentir terrorisé par le sentiment de solitude qui peut s'emparer de soi que l'on soit effectivement isolé ou que la présence de nos semblables ne fasse qu'aviver cette impression.

Il en dit aussi assez long sur son auteur, qui parfois se laisse aller à des digressions philosophiques et qui surprend par sa modernité, que ce soit par ses propos féministes ou sa conception toute particulière de la spiritualité.

Mais je dois dire que malgré toutes ses qualités et le fait que je trouve que son contenu peut être le meilleur des allié dans des périodes critiques de la vie ou l'on se sent perdu et incompris, ce qui m'a gênée c'est qu'il n'est pas toujours très facile d'accès. Les tournures de phrases sont assez alambiquées. Cela n'effraiera certainement pas le lecteur aguerri féru de classiques, mais pour ma part j'ai dû souvent relire des phrases qui me paraissaient un peu nébuleuses au premier abord.
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Lettres à un jeune poète

Je n'ai que la version audio, écoutée en boucle mais les lettres du jeune poète n'y figurent pas. Seuls les réponses de R.M Rilke sont là, lues par Barbara.

Un chef d'oeuvre pour moi qui découvre la réponse que je ferai désormais à ceux qui me poussent à écrire; et bien des écrivains qui se prennent pour des génies méconnus devraient méditer ce texte!
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Au fil de la vie : Nouvelles et esquisses



Onze petits récits plus ou moins prenants. Rilke était très jeune lorsqu'il a écrit ces petits récits mélancoliques. Est-ce dû à la traduction, certaines phrases m'ont parfois semblé peu claires.

Une réunion de famille pour commémorer un décès, une rivalité entre deux femmes, des vieux qui prennent le soleil, une rencontre en train, le retour à la maison d’un jeune homme condamné par la maladie.. Et celui que j’ai préféré L'enfant Jésus qui malgré sa tristesse contient une étrange magie de Noël.



Pas une révélation mais ça se laisse lire.

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Lettres à un jeune poète

Quand on lit les Lettres à un jeune poète, l’impression qui domine dès les premières pages est que l’auteur de ces 10 lettres est un homme âgé qui, ayant parcouru l’essentiel de son chemin personnel, donne à un jeune homme des leçons de vie. C’est ce que j’ai cru au début, avant de me renseigner et de constater avec une grande surprise que Rainer Maria Rilke n’avait que 28 ans quand il écrivait à Franz Xavier Kappus (lequel il est vrai n’avait que 20 ans). Mais, tout de même, on ne peut échapper au sentiment que Rilke fut vieux avant l’âge, tenant sur l’amour ou la solitude des propos qu’on n’attendrait pas d’un jeune homme. Et, quelque part, c’est un peu triste. Car l’enthousiasme et la fraicheur, la naïveté aussi parfois, qui caractérisent la jeunesse, soit l’ont déjà quittés (et c’est inquiétant à cet âge…) soit ne l’ont même jamais saisis.



Du reste, Rainer Maria Rilke est mort jeune (51 ans), ce qui est souvent le cas des hommes ou des femmes qui parcourent la vie trop vite, brûlant les étapes, et manquant quelque peu de carburant passé un certain âge.

Je me suis interrogé aussi sur la volonté de Rilke de répondre à ce jeune Kappus qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam et qu’il ne verra jamais. C’est un trait de caractère intéressant, comme une obligation qu’il se donne, d’autant plus qu’il répond avec retard et en donne souvent des excuses peu crédibles. Cependant, on sent dans certaines lettres (pas toutes) qu’il se prend au jeu et profite de ces moments d’écriture pour définir et distiller au fil de la plume un peu de sa vision de la vie et du monde. C’est un peu l’Evangile selon Rilke, ces lettres.



Ce qu’il dit par ailleurs ne manque pas d’intérêt. Il commence par une violente charge contre la critique (il faut comprendre la Critique Officielle, pas celle que nous faisons ici à Babelio qui n’est que divertissement pour passer le temps…). « Rien n’est pire que les mots de la critique », dit-il, elle n’aboutit qu’à des malentendus et les choses ne sont pas à prendre comme on aimerait nous le faire croire. Les œuvres d’art sont inexprimables et s’accomplissent dans une région que jamais parole n’a foulée ». Sur ce point, je suis bien d’accord avec lui et (s’il vous plaît) ne me demandez pas pourquoi je suis en train d’écrire ce qui ressemble fort à une critique (chacun ses contradictions…). Bref, il faut écrire pour soi, en soi, et se contrefoutre de ce qu’en pensent les autres. Il faut même s’en détacher pour exprimer ce qu’il y a de plus profond en soi et être capable d’y puiser un art original.



C’est quand il parle de l’amour qu’il nous bluffe ou nous inquiète, vu son âge. Et le plus surprenant est qu’il critique la jeunesse tel un vieillard prêt à passer la main. « Là est l’erreur si grave et si fréquente des jeunes » écrit-il par exemple. Il leur reproche ce manque de maturité qui mène leur amour, si disgracieux et imparfait, à l’échec. « Que peut faire la vie de cet enchevêtrement de matériaux gâchés qu’ils appellent leur union » écrit-il encore. Qu’a donc vécu Rilke pour dire des choses pareilles à 28 ans ? Rien, peut être… A-t-il été acteur de ce dont il parle ou n’est-il qu’un observateur désabusé, plus lucide que les autres, qui s’agace et s’attriste de l’agitation vaine et désordonnée de ses contemporains ? La seconde option paraît plus sûr (je me trompe peut-être).



C’est quand il parle de la solitude qu’il est le plus juste et le plus intense. Il ne parle pas de la solitude du génie créateur obligé de fuir le vulgaire pour toucher à la quintessence de son art. Non, il parle des hommes en général, insistant sur leur solitude indépassable. Il s’adresse à nous tous dans ce cri qu’il jette soudain sur sa feuille papier « Nous sommes solitude ». Et il faut l’accepter car, hélas, c’est plus que vrai et c’est bien un des drames de l’être humain, même si, comme il le martèle : certains se leurrent en donnant le change et faire comme si cela n’était pas.



Ces lettres ne sont pas d’une folle gaité. Mais elles sont à lire et éclairent certaines vérités que nous avons trop souvent tendance à oublier.

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Au fil de la vie : Nouvelles et esquisses

La force des nouvelles et de l'oeuvre même de Rilke c'est son acuité à voir ce que les autres ne perçoivent pas ou à appréhender des situations d'un point de vue qu'on n'aurait jamais envisagé.



De manière naturelle, simple mais d'une langue magnifiquement poétique, le poète autrichien nous fait voir ce qu'on a sous les yeux, ce qui littéralement crève les yeux, et qu'on n'a pourtant jamais vu.

Dans ces instantanés de vie qui se lisent comme on regarde une photo, Rainer détache le visible du secret des évidences.



Chaque nouvelle est habitée par des personnages qui regardent, impuissants, la vie les enfouir sous les rides.

On entend littéralement résonner une voix discordante, ironique, qui se bat à chaque phrase au nom de la vérité, contre l'élégance trompeuse, celle des mots et des sentiments.



Emile Ollivier a dit : La lecture est une félicité qui se mérite.

Das war's schon ! Lire Rilke c'est garantir sa petite part de bonheur !





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Lettres à un jeune poète

Lettres à un jeune poète, comme son nom l'indique si bien, rassemble les lettres que Rainer Maria Rilke a envoyé à un de ses admirateurs qui lui demandait des conseils, un avis sur ses propres vers.



On est frappé par la sincérité du poète, son refus de critiquer les vers et les conseils qu'il prodigue à son jeune pair : ne pas prêter attention aux critiques, travailler, cultiver sa solitude, tirer de soi sa poésie...J'ai souri lorsque Rilke recopie un poème de son correspondant en lui assurant que voir ses poèmes calligraphiés par d'autres permet d'en révéler l'essence.



Au-delà de simples considérations poétiques ou stylistiques, la correspondance de Rilke s'étale sur plusieurs années, et se fait même philosophique ; la religion, l'enfance, l'amour, les relations humaines...A noter un intéressant passage sur "l'être féminin" et les changements à venir, qui laisseraient enfin présager un amour "d'être humain à être humain, et non d'homme à femme".



J'aurais été curieuse de lire également les lettres reçues par Rilke ; la correspondance à sens unique perd un peu de sa saveur au fil des pages. Une intéressante découverte néanmoins, surtout si l'on veut profiter de l'édition bilingue pour entraîner son allemand !
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