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EAN : 978B01CPK7RDK
Grasset (30/11/-1)
4.28/5   67 notes
Résumé :


A 27 ans, Rilke reçoit une lettre d'un jeune poète qui lui soumet ses textes. A cet inconnu, l'aîné ouvre son coeur. Dans cet échange, il lui parle de la création, de l'inspiration, de l'écriture, mais aussi des tourments de l'amour, de la mort et de la solitude.

Cette correspondance, touchante par sa justesse et la confiance qui s'y manifeste, a été publiée après la mort de Rilke. Elle demeure l'un des plus beaux textes adressés à la... >Voir plus
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Que lire après Lettres à un jeune poète - Réflexions sur la vie créatrice par Bernard GrassetVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Elles sont belles ces lettres que Rainer-Maria Rilke adresse à son jeune correspondant, de 1903 à 1908. Plus personne ne fait de correspondances comme ça, c'est dommage.
Dix lettres, suivies d'une réflexion de Bernard Grasset sur le travail de l'écrivain. Parce que "travail", il y est fort question dans l'oeuvre de Rilke. Pas au sens où on l'entend. Mais il semble que la vie, les réflexions et l'oeuvre de Rilke ont tourné autour de ce mot. Travail de création, questionnements, travail sur soi-même, travail de l'amour !
Et puis, il y a une longue lettre où il parle de la tristesse et... ça m'a rendue triste.

Il faut vraiment que je lise autre chose !
Je vous invite à voir les citations qui en diront plus sur la qualité de ces écrits.
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Mon cher Rainer Maria Rilke,

Il y a bien longtemps et sans doute un peu trop tôt, vous avais-je lu mais sans alors véritablement saisir et retenir toute la profondeur de vos lettres à cet apprenti poète, Franz Xaver Kappus .
C'est donc avec enthousiasme qu'un jour de juillet, au rythme des rails, à l'approche d'un de ces moments magiques de nos vies qu'on aimerait ne jamais voir s'arrêter, que j'ai d'abord lu votre première lettre quasiment simultanément avec ma lunaire compagne de lecture… et quelle lettre !! Tout à la fois sincères et évidemment brillants, vos conseils donnés à ce jeune écrivain m'ont tout de suite semblaient pénétrants et éclairants.

-« Entrez en vous-même »-
S'il y a bien une formule que j'ai retenue de cette correspondance, c'est bien celle-ci car elle dit laconiquement tout le long travail nécessaire de l'écrivain sur lui-même. Laisser l'inconscient travailler, sonder les profondeurs de son âme, avec patience et dans une solitude quasi absolue pour une introspection profonde, sans limites, et en extraire toute la vérité de l'écriture et des vers à venir.

Et alors qu'au cours de ma lecture montait en moi une agitation vive liée au point d'arrivée de ce train dans lequel je me trouvais seule encore à cet instant, vous appeliez Franz Xaver à davantage de patience face à l'émergence progressive de son don créatif et vous l'invitiez même à goûter, comme aux plaisirs de la chair, à la sensuelle et jouissive expérience de la naissance des mots et du puissant désir de composer qu'ils procurent chez les êtres touchés par la grâce de l'écriture.
Se donner entièrement à la tache de l'écrivain, aux mots, à corps perdu, infiniment et sans craindre la mélancolie ou la souffrance, voilà des conseils qui sont ceux d'un esprit romantique exalté par la passion de l'écriture.

Je ne puis m'empêcher d'envier Franz Xaver Kappus d'avoir pu correspondre avec vous et surtout d'avoir profité de vos réflexions voire de vos digressions éclairantes pour un poète en plein apprentissage. Comme j'aimerais aujourd'hui pouvoir encore recevoir des mots comme les vôtres, édifiants et délicieusement surannés.

Je me permets d'ailleurs de vous conseiller d'écouter la lecture à voix haute de vos propres lettres, de préférence par une nuit particulière, alors que le doux scintillement des astres vous éblouit encore… j'en ai fait la douce expérience que j'aurais souhaitée sans fin…

Bien à vous,
Une lectrice parfois mélancolique

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J'ai lu ce livre que j'avais déjà, et curieusement jamais lu, alors que je le connais depuis longtemps. J'ai eu envie de le lire, car ce poète allemand était un peu le maître à penser d'Etty Hillesum, il lui donnait de l'espoir durant la guerre puis en déportation, avec toutes ses oeuvres d'ailleurs, pas seulement les Lettres.

J'ai été admirative de la pensée de Rilke effectivement, et on voit se dessiner dans ces lettres une belle âme : bien qu'il ait une mauvaise santé, et voyage souvent pour essayer de trouver la paix intérieure, il prenait soin de répondre aux lettres du jeune homme, de lui donner des conseils qui l'aident à vivre et à endosser cette responsabilité d'être créateur. Il lui arrive aussi de décrire dans un passage bouleversant les eaux vives de Rome, les escaliers et les jardins, la nuit étoilée au-dessus de la ville, c'est magique, il a les mots.

Il est beaucoup question, dans ces dix lettres, de solitude assumée, de relation à la poésie, qu'on doit laisser arriver en travaillant sur soi, en se tenant prêt, mais qu'on ne peut forcer. L'auteur conseille fortement de s'inspirer de sa propre vie, ses propres sentiments, et d'y mettre la plus grande sincérité. Je sais que Rilke souffrait profondément lui-même de périodes sans inspiration, parfois pendant plusieurs mois ou années. Je ne connais pas Kappus, mais il semble que leur correspondance se soit peu à peu terminée, car celui-ci ne s'est pas détaché de la vie active, militaire, puis sociale, pour ne se consacrer qu'à écrire. Il a eu une petite réussite mondaine mais n'a pas été un grand auteur.

Si j'avais seulement lu les Lettres, j'aurais sans doute mis une note un peu plus élevée, car elles sont touchantes et vraies, mais les textes autour m'ont moins plu, j'ai trouvé son oeuvre un peu froide, distante, les textes font réfléchir mais ne m'ont pas touchée. Il faudrait que je découvre plus sur ses livres, mais ce ne sera pas dans mes priorités, plutôt si je retombe dessus par hasard.
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A 20 ans, Franz Xaver Kappus décide d'écrire une lettre au poète Rilke, à laquelle il joint ses poèmes et demande à Rilke de les juger. S'ensuit alors une correspondance entre les deux hommes de 1903 à 1908. Dans cette édition, seules les lettres de Rilke apparaissent.

Dans celles-ci, Rilke offre sa vision de la création, la nécessité de la solitude et de l'introspection, l'importance de la nature, le retour à l'enfance, le doute et son pouvoir bénéfique si l'on sait l'apprivoiser.

Il est incroyable de voir à quel point Rilke, alors âgé de seulement 28 ans, a déjà un recul tout à fait épatant sur son processus créatif et sur l'art de manière générale.

Chacun∙e d'entre nous peut trouver ce dont il/elle a besoin dans ses lettres car Rilke y prodigue quasiment des conseils de vie. « Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. »

C'est beau, doux et inspirant. J'avais constamment envie de surligner des passages, de les recopier et je sais déjà que je vais me l'acheter car c'est un livre auquel je vais avoir envie de revenir régulièrement, d'en relire des extraits. Cette édition, trouvée dans une boîte à livres, va être déposée dans une autre pour que quelqu'un puisse également profiter de cette beauté et de cette sagesse. Un vrai coup de coeur.
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"Vous demandez si vos vers sont bons. Vous me le demandez à moi. Vous l'avez déjà demandé à d'autres. Vous les envoyez aux revues. Vous les comparez à d'autres poèmes et vous vous alarmez quand certaines rédactions écartent vos essais poétiques. Désormais (puisque vous m'avez permis de vous conseiller), je vous prie de renoncer à tout cela. Votre regard est tourné vers le dehors ; c'est cela surtout que maintenant vous ne devez plus faire. Personne ne peut vous apporter conseil ou aide, personne. Il n'est qu'un seul chemin. Entrez en vous-même, cherchez le besoin qui vous fait écrire : examinez s'il pousse ses racines au plus profond de votre coeur. Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire ? Ceci surtout ; demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit : "Suis-je vraiment contraint d'écrire ?" Creusez en vous-même vers la plus profonde réponse. Si cette réponse est affirmative, si vous pouvez faire front à une aussi grave question par un fort et simple : "Je dois", alors construisez votre vie selon cette nécessité." Rainer-Maria Rilke (I, p. 17).
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
L'ironie :
Ne vous laissez pas dominer par elle, surtout à vos heures de sécheresse. Dans les moments créateurs efforcez-vous de vous en servir comme d'un moyen de plus pour saisir la vie. Employée pure, elle aussi est pure; il ne faut pas en avoir honte. Si vous vous sentez trop de penchant pour elle, si vous redoutez avec elle une intimité grandissante, tournez-vous vers de grandes et graves choses, en face desquelles elle devienne petite et comme perdue. Gagnez les profondeurs : l'ironie n'y descend pas.
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La science a dû déjà bien souvent modifier ses idées sur le mouvement : de même n'apprendrons-nous que peu à pe que ce que nous appelons la destinée ne vient pas du dehors de l'homme, mais qu'elle sort de l'homme même.
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Si vous vous accrochez à la nature, à ce qu’il y a de simple en elle, de petit, à quoi presque personne ne prend garde, qui, tout à coup, devient l’infiniment grand, l’incommensurable, si vous étendez votre amour à tout ce qui est, si très humblement vous cherchez à gagner en serviteur la confiance de ce qui semble misérable, — alors, tout vous deviendra plus facile, vous semblera plus harmonieux et, pour ainsi dire, plus conciliant.
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Seul un homme qui serait placé brusquement, et sans y avoir été aucunement préparé, de sa chambre au sommet d’une haute montagne, éprouverait quelque chose de pareil : une insécurité sans égale, un tel saisissement venu d’une force inconnue, qu’il en serait presque détruit. S’il imaginait qu’il va tomber, ou être jeté dans l’espace, ou encore éclater en mille morceaux, quel monstrueux mensonge son cerveau devrait-il inventer pour qu’il puisse recouvrer ses sens et les mettre en ordre ! Ainsi pour celui qui devient solitude, toutes les distances, toutes les mesures changent. Comme chez cet homme au sommet de la montagne, naissent en lui des images extraordinaires, des sentiments étranges qui semblent défier sa résistance. Mais il est nécessaire que nous vivions cela aussi. Nous devons accepter notre existence aussi complètement qu’il est possible. Tout, même l’inconcevable, doit y devenir possible. (p. 91-92)
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Vivez quelque temps dans ces livres, apprenez-y ce qui vaut, selon vous, d’être appris ; mais surtout, aimez-les. Cet amour vous sera mille et mille fois rendu, et quoi que devienne votre vie, il traversera, j’en suis certain, le tissu de votre être, comme une fibre essentielle, mêlée à celles de vos propres épreuves, de vos déceptions et de vos joies.
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Vidéo de Rainer Maria Rilke
"L"heure grave" Poème de Rainer Maria Rilke, chanté par Colette Magny
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