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Critiques de Raymond Depardon (111)
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Raymond Depardon, photographe militaire:

Doté d'un large appareil critique, ce beau livre édité par Gallimard et le ministère des armées nous présente le travail réalisé par Depardon lorsque, effectuant son service militaire, il en vint à travail pour le le magazine TAM, pour Terre, Air, Mer.

La maquette du livre est élégante, certains chapitres introductifs nous présentent la conception de ce magazine, le replacent dans une histoire de l'armée française et de ses liens avec la nation (alors que l'on était à la fin de la guerre d'Algérie ou venait juste d'en sortir, et de quelle façon…), de la société de consommation...L'idée était de tenter de séduire une jeunesse qui aurait eu des raisons de se défier de la Grande muette..

Et puis ensuite on trouve des dizaines de photos, qui sont d'un intérêt un peu inégal, même si c'est toujours intéressant de se pencher sur les prémisses du talent d'un grand photographe. On verra donc des soldats sauter en parachute, dans les dortoirs, au café, en train de nager etc...

Cela ne m'a pas complètement bouleversé, mais cela n'enlève rien à l'intérêt du livre notamment sur le plan historique. Le livre est d'ailleurs préfacé par Pascal Ory, une grande référence en ce qui concerne l'histoire de la France contemporaine.
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Glasgow

Il y a à peine une vingtaine d'années, les habitants du quartier le plus pauvre de Glasgow avaient l'espérance de vie la plus basse de toute l'Europe. Vous y ajoutez toute une zone industrielle, des murs couleur de lave et une pluie omniprésente, ça ne donne pas vraiment envie d'y faire un tour. C'est pourtant une ville à fort caractère qui s'est modernisée et embellie depuis.



Suite à une commande du Sunday Times, en 1980, Raymond Depardon a photographié les quartiers industriels de la ville: autant dire qu'il y a un côté déprimant dans toutes ces photos de terrains vagues et de cheminées d'usine plongés dans une bruine incessante! Pourtant, dans chacune, ou presque, surgit de la couleur et de la vie: les bulles roses de chewing-gum de deux petits garçons, un anorak rouge, un tee-shirt jaune, des enseignes, un panneau, un bus jaune à étage... et surtout des enfants qui jouent, des femmes qui discutent devant leurs cordes à linge (je me demande encore si ce linge sèchera un jour), trois vieillards qui ont gardé le sourire espiègle de leur enfance, et partout des gens qui marchent, en route pour l'usine, en revenant, traversant la rue, allant on ne sait où sous ce ciel lugubre.

Des photos déprimantes mais magnifiques où la fumée des usines se confondent aux nuages et où un rayon de soleil tout d'un coup illumine la rue.
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Donner la parole

Un objet d'une laideur assez singulière. Outre la disparité des clichés choisis (mais je n'ai pas assisté à l'exposition, sans doute in situ la proposition muséale avait du sens), je m'interroge sur le choix du support : pour quoi avoir inséré ces photos sur les dialectes en danger, dans un cahier d'écolier ? "Donner la parole", est-ce nous inviter à écrire dans les marges quadrillées ? Pourquoi, afin d'évoquer ces langages pour l'essentiel oraux ou en cours de fixation écrite, nous astreindre à cette vision occidentale de l'apprentissage par le rabâchage ? Un non-sens graphique qui saute littéralement aux yeux et à la langue, un objet qui vide l'espoir de nos dernières énergies... Du point de vue du contenu, j'ai aimé le fait de retrouver le breton aux côtés du chipaya, le kaweskar, le quechua, le mapuche, le guarani, le yanomami, l'afar, et l'occitan. C'est intéressant d'envisager la perte d'un idiome comme une question internationale.
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Errance

Passionnée de photographie depuis des années, je cherchais un ouvrage parlant de l'art photographique sans entrer forcément dans les détails techniques. Cet ouvrage intime de l'auteur m'a touché, j'ai aimé cette promenade silencieuse à ses côtés, écoutant ses pensées mises à nues. Il y raconte des sentiments que je connais comme la solitude du regard mais également comment notre pratique de la photographie est imbriquée dans notre état mental. Errance c'est lui qui erre, qui photographie en liberté, tout en ayant des règles imposées par lui-même, et le flot de ses pensées durant ce trajet. Je retiens la phrase p.136: " L'idée forte de l'errance, c'est qu'on ne prend rien à personne. "
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La porte des larmes : Retour vers l'Abyssinie

Bab El Mandeb, "la porte des larmes", détroit qui fait communiqué la mer rouge et l'océan indien. On ne pouvait choisir un meilleur titre pour ce livre qui nous emmène dans la corne de l'Afrique, dans l'Abyssinie de la fin du millénaire, alors le pays le plus pauvre de la planète. Un départ de Djibouti, un passage à Harar (les passionnés de la vie de Rimbaud la connaissent peut-être), et un long voyage en train jusqu'Addis Ababa. Une remontée en jeep vers le Nord, traversée des hauts plateaux Ethiopien et arrivée à en Erythrée: Asmara, Nakfa, Mitsiwa, et plongée finale sur la mer rouge et l'archipel des Dahlak. Voilà pour quelques escales sur une carte de géographie. Mais ne vous y trompez pas, ce n'est pas le guide du routard. Ce livre est, comme beaucoup de vrais voyages, un témoignage d'une époque, mais aussi un récit intime. Jean-Claude Guillebaud a passé le début des années 70 en Ethiopie, comme journaliste. Il y revient à l'automne 1995, avec l'oeil du quinquagénaire expérimenté, mais aussi en fin connaisseur de l'histoire de l'Ethiopie. Il tisse sa narration avec les fils du passé et du présent. Il livre un texte intime, un regard sur ce monde qu'il connait et qu'il découvre, autre et semblable, prêt de 30 ans après sa première vie en Ethiopie. Sa plume offre un regard sur l'histoire contemporaine de l'Ethiopie, la culture, mais elle raconte aussi l'homme qui "revient vers son passé", ses idéaux de jeunesse. Un double voyage, que je ne me permettrai pas de résumer tant il est riche, et complexe. Il m'aura permis de rendre un peu plus nettes les quelques images très floues que j'avais de l'Ethiopie: grandeur mais aussi famines récurrentes, résistance au colonialisme, dictature communiste, et guerres "civiles". Le lecteur averti que je n'étais pas, a appris beaucoup, complétant les récits historiques avec "wikipédia". La fin du voyage et l'entrée en Erythrée, peu après l'indépendance, mais aussi peu avant le retour à la guerre, est particulièrement intéressante. J'aime lire ces instantanés qui ne savent rien du futur et qui pourtant pourtant le laissent lire en filigrane.



Ce récit, écrit d'une plume littéraire puissante d'évocations, n'est qu'un des visages de ce livre. Comme Bouvier qui voyageait avec Thierry Vernet pour l'usage du monde, Guillebaud avait emmené avec lui Raymond Depardon et son Leica. Les photos de Depardon sont magnifiques. Bien qu'en relation avec le récit de Guillebaud, elles racontent une autre histoire. Il y a plus de rencontres dans les photos de Depardon, toutes en lumières et en contrastes. Chacun traverse la porte des larmes à sa manière.
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Errance

Encore une pépite trouvée pour 20 centimes chez Gibert !

J'avais déjà remarqué ces petits recueils de photos de Depardon, en poche. Ce que je trouve très chouette.

Et je m'attendais plutôt donc à un livre de photos. Pas n'importe quelles photos, il s'était donné un cadre, des contraintes : des photos en vertical, en noir et blanc, prises d'assez loin, et sur le thème de l'errance. Déjà en soi la moitié de l'ouvrage est passionnante.



Mais ce qui m'a surprise c'est qu'en fait je crois que j'ai encore plus aimé le texte ! Je trouve que Depardon se livre incroyablement dans ce bouquin, parlant du métier de photographe, de ses difficultés, et sans faute humilité.

Ça m'a passionnée, et beaucoup de ses doutes ont raisonné en moi.

Je pense que beaucoup d'artistes devraient lire ce bouquin, quel qu'on soit le prix ! ;)



Tout le thème sur l'errance pour moi sera à relire car c'est assez complexe, mais très intéressant évidemment. Depardon est dorénavant, pour moi, un écrivain !
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Errance

J'ai beaucoup aimé cette édition.

On y alterne entre une page de texte et une photographie petit format. Ce choix de taille d'image fait de ce livre une sorte de carnet, non pas de voyage, ce n'est pas le sujet ici, mais plutôt un journal de bord, où on navigue au gré des pensées du photographe. Depardon nous y déroule ses réflexions autour de l'errance. Son texte n'est ni descriptif ni explicatif, il remonte le fil de son projet en nous racontant ce qui l'a conduit à ce sujet. Il revient sur sa construction de photographe à travers ses expériences et ses différentes carrières. Il réfléchit sur lui-même, son identité, son rapport à la solitude, aux gens et au monde. Cela donne un ensemble très fluide, avec un texte, comme les photographies qu'il illustre, d'une grande honnêteté et d'une belle sobriété.
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Communes

De belles photos, de belles maisons, rues, d’une belle région !

Rien à dire, à part peut être qu’il a photographié tous les villages autour du mien... Sauf bien sûr le mien... Pourtant mon village est un peu plus beau que Bélarga et bien d’autres....
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La France de Raymond Depardon

La France représentée par Raymond Depardon, c’est l’image d’une belle France !

Vouloir observer tous ces lieux, dont regorge mon pays.

Me balader dans ses rues et grimper sur ses montagne !

Goûter les spécialités qu’offre nos régions !

Découvrir les plus de 365 fromages que nous possédons !

Dommage que je suis au chômage...

Peut-être dans une autre vie ? qui c’est ...
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New York aller et retour

Je trouve que le livre est bien car il montre a travers ses photos la vie des personnes new-yorkaises.

Il a choisi de faire des photos en noir et blanc et je trouve sa plutôt bien



Résumé: Il me fallait en finir au plus vite avec cette décennie de violence,qui avait débuté avec la perte de Gilles Caron. Avec la mort de Michel Laurent au Vietnam. Le prochain sur la liste j'étais persuadée c'était moi.
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Communes

Je ne suis pas très "livres d'art sur la table basse du salon", mais il faut avouer que celui-ci va quand même y rester quelques jours ! ;)



Après avoir vu l'expo photo "Communes" au pavillon populaire de Montpellier, j'ai eu un tel coup de foudre pour les clichés de Depardon que pour la première fois j'ai acheté un catalogue d'exposition.



Raymond Depardon est parti dans les petits villages d'Occitanie après le confinement, à l'été 2020.

Ces communes auraient pu être à une époque obligées de laisser exploiter le gaz de schiste dans leur sous-sol mais heureusement le "permis de Nant" a été révoqué. Le photographe a eu envie d'aller à la rencontre de ces communes.



On ne trouve jamais personne sur les photos, c'est l'été, il fait très chaud, ces villages sont parfois en voie de désertification, et cela met en valeur les façades et les pierres, le tout en noir et blanc.



Une atmosphère que j'ai trouvée à la fois poétique et très réaliste. Cela me donne envie d'aller voir dans les villages, les vrais lieux !
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Adieu Saigon

Une moto démarre, il y a du flou, nous sommes devant le mythique Hotel Continental de Saïgon (on dit désormais Ho Chi Minh City, du moins est-ce ainsi sur les cartes...).

Trois aveugles, un masque sur les yeux, une canne dans la main, marchent dans la rue. Ils s'entrainent à traverser la rue. Au lien des vols, quelques mobylettes, une seule voiture, des palmiers. La photo n'est pas plastiquent bouleversante, d'autres le sont davantage mais elle est très forte tout de même. Et comme souvent Depardon commente, explique, contextualise.

Voici un livre de photographies prises au Vietnam depuis 1964.

On y sent l'attachement du photographe à ce pays (mais il a eu bien d'autres attachements !), le livre est particulièrement agréable à regarder, à feuilleter, tout en découvrant les commentaires modestes, comme toujours, de l'auteur.

Le titre du livre est superbe, le livre lui-même n'est pas mal non plus, son prix modeste. Que vouloir de plus ?
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New York aller et retour

Photos volées, photos posées, tranches de vie, c’est en noir et blanc que Raymond Depardon nous convie à partager ses errances dans les rues de New-York, une ville qu’il connait bien pour y avoir séjourné de nombreuses fois. Impossible de ne pas rapprocher ces photos de celles de Vivian Maier dont l’exposition vient juste de se terminer. Raymond Depardon, dans cette sélection de tirages, se situe tout à fait dans la lignée de ses collègues américains de la Street Photography.

Une courte préface de Philippe Séclier, que je n’ai pas trouvée particulièrement explicite, accompagne ces photos en noir et blanc du début des années 1980 (si j’ai bien compris). Elles sont sans légendes et sans date et je trouve ce parti pris un peu dommage.

Les éditions Points proposent ici un "Beau Livre" à petit prix. C’est une excellente initiative mais je suis toujours gênée par les formats paysages imprimés sur deux pages. A défaut d’aller à la rencontre rencontrer des New-Yorkais des quartiers populaires je pourrai souvent retrouver les belles photos de Raymond Depardon en feuilletant ce petit ouvrage.

Merci aux éditions Points et à Masse Critique de Babelio
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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New York aller et retour

Dans des tonalités sombres, Depardon nous fait parcourir Central Park, la plage de Coney Island, Harlem, Park Avenue, Broadway et la 42e Rue, nous retient sur une scène de crime ou nous offre une vue inédite sur le Flatiron Building.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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New York aller et retour

Un beau-livre au format d’un poche, les éditions Points l’ont réalisé en rassemblant des photographies de Raymond Depardon sur la ville de New York.



Comme l’explique la préface du biographe, Philippe Séclier, la ville de New York est un lieu emblématique dans l’œuvre de Raymond Depardon. Lieu de passage lorsque le journaliste reporter couvrait les différentes guerres du globe, New York est devenue la ville qui l’a fait naitre à la Street Photography.



Après la mort d’un ami journaliste au Vietnam et le départ de Gilles Caron, le photographe en autres de Mai 68, il a peur d’être le prochain et recherche une autre façon exercer son talent. Admiratif d’un Garry Winogrand et d’un Walter Evans, en passant par une Susan Meiselas, Raymond Depardon se cherche une écriture ou « un regard » dit Philippe Séclier. Les photos de New York Aller et retour témoignent des déambulations d’un homme décidé à changer d’expression, presque de métier.



Soixante-cinq photos sont présentées en noir et blanc le plus souvent sur double page. La plupart rendent compte d’habitants surpris dans la rue, souvent isolés dans la ville de la démesure. Raymond Depardon scrute les différences, les solitudes et les paradoxes. Le cadrage retravaillé à l’impression insiste sur la volonté du photographe de pointer et d’accentuer les contrastes. Mais, la plupart raconte l’histoire des failles que cette société du dernier tiers du XXè siècle met en scène.



Par exemple, un homme d’âge mûr, certainement un cadre, blanc imper costume cravate, sort de son bureau, situé certainement dans un des buildings derrière lui. Tout semble indiquer sa réussite. Et pourtant, un pansement sur son nez pervertit cette impression. Une bagarre ? Une porte prise en pleine face ? Tout est possible pour expliquer le détail qui contredit l’impression de l’ensemble.



La ville y est présentée en marche avec ses habitants si dissemblables et pourtant exprimant cet ensemble mythique d’une époque où voitures paquebot, lavabos doubles s’offrant une vue sur Manhattan et tags du métro racontent la violence, la dureté à survivre mais aussi la liberté de s’y promener torse nu, de côtoyer lumières crues et noirceur saturée.



Ici, le parti-pris de départ est de supprimer les légendes originales du photographe et les dates de prises de vues. Assez dommageable en fait ! Car, du coup, le talent spécifique de Raymond Depardon y apparaît un peu tronqué au profit de sa quête de l’humain.



Comme la photo de couverture montrant un homme au bord de la rue, levant la tête vers les lumières des publicités, Raymond Depardon invite son lecteur en embarquer dans son univers où chaque photo raconte une histoire à inventer pour redécouvrir le mythe de la ville de New York qu’on aime et qui nous manque tant !



Merci à @Babelio et sa masse critique et aux éditions Points pour #NewYorkAlleretRetour de #raymond depardon
Lien : https://vagabondageautourdes..
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New York aller et retour

Saviez-vous tout d’abord que Points fait aussi des beaux livres ?

Des petits beaux livres pour être cohérent avec les formats maisons mais des jolis beaux livres à l’image de ce New York Aller et Retour, recueil de photographies de l’immense Raymond Depardon, préfacé par Philippe Séclier, un des spécialistes de son œuvre.



Alors à défaut d’y retourner enfin, l’occasion était trop belle de replonger au cœur de la ville qui ne dort jamais grâce à cette soixantaine de photos aux noirs et aux blancs remarquablement traités. Loin du city-tour habituel de ses confrères, Depardon choisit ici – ou plutôt là-bas – de s’intéresser aux gens.



Inconnus, flous, de dos, marchant, courant, explorant, s’inquiétant, attendant… Les New-Yorkais de Depardon ont en commun d’être tous saisis en mouvement, ou en passe de l’être. Une constante de la street photography prisée par l’auteur après tant d’années de photojournalisme et de photoreportage.



Des scènes de rues de Broadway à Coney Island en passant par Harlem ou Park Avenue. Un grand écart permanent entre les quartiers pour des gens si différents mais dont les attitudes finissent par se confondre, et un regard curieux de pénétrer les âmes plus que les lieux.



« À l’époque, le fossé était énorme entre les photoreporters et les photographes français humanistes. Entre les deux, il n’existait strictement rien et je me demandais s’il n’y avait pas une voie médiane à prendre » s’interrogeait Depardon à la fin des années 70. Une voie médiane qu’il ne cessera plus alors d’explorer.



Suivant les traces de Robert Pledge, son « ami américain », ses séjours à New York seront nombreux, notamment celui de 1981 en commande pour Libération. Recontextualisées par une intéressante préface, ces photos ont gagné en rêveries potentielles ce qu’elles ont perdu en légendes de l’époque. Ce qui en fait un joli recueil à feuilleter et à refeuilleter encore. En attendant d’y retourner…
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L'image et le monde

Je ne peux pas résumer ce texte. Raymond Depardon se raconte, son enfance paysanne, sa jeunesse, ses voyages, sa formation, son œuvre et son travail de photographe, journaliste et cinéaste. Il est question de l'acte créateur en photographie, de l'errance à la recherche du sens et du sujet, et sans doute de soi. « Depardon comprend et expérimente alors la photographie comme l'art et le jeu avec le temps, non pas tant parce qu'elle restituerait le passé, mais parce qu'elle est la preuve et l'épreuve que le présent est un don, un don unique, un présent royal. »



C'est un texte très riche et passionnant, mais clairement trop technique et pointu pour moi qui ne connait rien à la photographie.
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La terre des paysans

Le photographe Raymond Depardon revient sur ses voyages, ses immersions, ses échanges, et ses attachements aux terres paysannes du centre de la France, de la Haute-Saône à la Lozère, en passant par la Haute-Loire et l'Ardèche. des années 1960 où le jeune Raymond prend ses premières photos en famille, jusqu'au années 2000 où il retrouve parfois certains de ses sujets et lieux de reportages, c'est une vraie fresque d'une France cachée, secrète, discrète, qui se meurt un peu aussi.



Avec tendresse je retrouve l'œil de Raymond Depardon, et sa voix, sa voix qu'il me semble pouvoir réentendre, dont j'ai gardé le souvenir de ses documentaires de la trilogie Profils paysans : L'Approche - Le Quotidien - La Vie moderne. Le vieux Brès, le hameau du Villaret, Marcel Privat, et Paul Argaud, le solitaire de Haute-Loire. Je les ai retrouvés , et cela m'a tout autant touchée. Au bas des 120 photos sont souvent reportés leurs échanges, des paroles des paysans, ou ses souvenirs à lui.



Les photos sont un voyage, tantôt brumeuses, tantôt très contrastées, le noir & blanc fait ressortir la dureté des vies, et contribue à confondre personnages et paysages, l'ancrage des paysans à la terre, La terre des paysans.



Un livre de bienveillance et de transmission.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Rural

raymond Depardon ce que l on retient de son oeuvre, ce sont peut etre les images en noir et blanc de Rural, son dernier livre

magnifique écrin offert à des photos prises lors d un travail au long cours sur la France rurale des annes 1900 à 2000

lui meme, fils de paysans du rhone, raymond depardon voulait temoigner de la vie des agriculteurs de moyenne montag,e Alors il s est lancé sur les routes de Lozere, d Ardeche et de Haute loire pour rencontrer, écouter, comprendre et photographiier dans leur environnement , ces hommes et ces femmes qui persistaient à cultiver des territoires isoléees, loin de l agriculture intensive

raymond depardon ecrit : " des sages, des philosophes, de héros "

a lire et à admirer aussi
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Le désert, allers et retours

Au filtre du désert, comme paysage et comme humanité, l’étonnante fusion d’une esthétique et d’une politique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/04/15/note-de-lecture-le-desert-allers-et-retours-raymond-depardon/



Fort peu de textes parviennent aussi bien à mêler de très près le livre d’art, le traité technique, la passion pour un certain type de paysages et de géographies, et le contenu politique sous-jacent de cette passion, de cette technique et de cet art, que les 110 pages de ce « Le désert, allers et retours », long entretien du photographe et cinéaste Raymond Depardon avec l’écrivain et auteur Éric Hazan, entretien assorti de 70 photos et de 2 cartes, publié à La Fabrique en 2014.



Du Tchad à l’Arabie Saoudite, de l’Algérie au Mali et du Niger à la Mauritanie, de Djibouti à l’Égypte en passant par le Soudan, du Mexique à la Patagonie, de l’Arizona à l’Atacama, Raymond Depardon a multiplié au fil des années les traversées et les immersions, les imprégnations du paysage, bien sûr, les rencontres et les échanges peut-être aussi surtout. Parmi les superbes personnages minuscules croisés au hasard des oasis et des carrefours, les rebelles instinctifs ou analytiques, les figures tutélaires et les artistes, en face-à-face ou à travers des écrits surgissant au moment nécessaire, l’auteur évoque aussi avec plus ou moins de détails, Théodore Monod (« Méharées »), Wilfred Thesiger (« Le Désert des déserts »), Gus Van Sant (« Gerry »), ou encore Chris Marker (« Si j’avais quatre dromadaires »).



Il faudrait sans doute chercher du côté du véritable pendant fictionnel de cet ouvrage que constitue le magnifique et toujours trop méconnu « Mon cri de Tarzan » de Derek Munn (même si la savane s’y substitue largement au désert), ou du côté d’un récit documentaire à propos de Rimbaud, de louma et de causses, justement filmé lui-même à la louma, l’incroyable « Le dormeur » de Didier Da Silva, pour ressentir avec une intensité comparable la fusion d’éléments techniques et esthétiques (le morceau de bravoure sur le grand angle et l' »enterrement de la caméra », par exemple) avec un contexte géopolitique toujours discrètement présent, et surtout avec une intimité humaine traitée sans emphase, avec la simplicité d’une évidence, mais avec toute sa juste puissance politique, précisément.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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