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Critiques de Reinhard Kleist (73)
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Castro

Castro, sa vie, son oeuvre.

Alors que je pensais bêtement le bonhomme à l'origine des célèbres magasins de bricolage Castrorama, quel ne fut pas mon étonnement de constater que non.



Éprouvant précocement la patience de son producteur de fruits de paternel en l'accusant de se faire du blé sur le dos pelé de ses ouvriers, ce futur docteur en droit et en sciences sociales ne cessera de lutter contre le pouvoir en place au nom du peuple opprimé.

Prio, puis Batista, comme cibles du pouvoir privilégiées, notre Lider Maximo y accédera finalement en 1959 pour finalement tirer sa révérence en 2016 sur un bilan, comment dire, des plus discutables.

Raùl, le frangin, assure désormais l'héritage idéologique.



Il faut reconnaître une chose à ce révolutionnaire, une opiniâtreté sans failles.

Proche de la Russie, vent debout face à l'impérialisme Américain qui instaurera répressivement un blocus, Castro appauvrira son peuple de bien des manières, provoquant ainsi un exode massif et un repli nationaliste presque suicidaire.



Le trait est bicolore et plutôt sommaire mais peu n'importe, l'intérêt est ailleurs.

Notamment dans le déroulé plutôt précis de son parcours disparate, une ligne de vie fidèle à la révolution à laquelle Fidel ne dérogera jamais.

Orateur hors pair, charismatique en diable, il soulèvera les foules avant de se les aliéner.

Une volonté farouche et quelques appuis extérieurs ne suffiront pas à sauver le peuple d'une misère presque totale et durable.



Ce récit ne porte aucun jugement et semble assez factuel.

Il permet juste de se faire une idée un peu plus précise de l'homme au cigarillo.

Un révolutionnaire qui, gangréné par la parano et la soif de pouvoir, aura suscité un fol espoir dans le pays avant de le plonger dans le chaos .
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Le boxeur

Relu hier soir, j'ai réalisé que je n'avais pas encore (comme nombre d'autres ouvrages d'ailleurs...), parlé de cette bande-dessinée ici...

Le boxeur nous emmène à Belchatow, en Pologne, en 1939 à l'arrivée des allemands.

Notre héros, issu d'une famille pauvre, doit tenter de nourrir sa famille dont le quotidien se complique chaque jour davantage, mais juif, il est bientôt déporté.

Il traversera l'horreur de plusieurs camps, notamment dans un sonderkommando, avant de se voir proposer des combats de boxe pour distraire les SS.

Au fil des combats, il se forge une réputation, et les officiers viennent de plus en plus loin pour lui opposer le champion de leur propre camp.

Le récit est très prenant sur fond d'histoire d'amour, l'ambiance sordide de la période est particulièrement bien rendue, et l'originalité de l"histoire de cet homme en fait un livre très réussi.

Une bd à découvrir.
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Le boxeur

Le boxeur, c'est Hertzko Haft, né juif polonais en 19129. Une tête brûlée et un des rares de sa famille à avoir survécu à la Shoah ; alors même qu'il n'est âgé que de 15ans et demi au moment de sa déportation.



Je connaissais l'histoire du nageur Alfred Nakach, sportif juif déporté pendant la Seconde Guerre mondiale et utilisé comme distraction pervers pour les SS des camps. C'est donc naturellement que ce roman graphique a attiré mon attention.



Hertzko, qui se rebaptise lui-même Harry lorsqu'il arrive sur le sol américain, fait partie des "chanceux" dans la mesure où lui et son frère ont d'une part, survécu à la vie au camp puis à la marche de la mort.

A Auschwitz, sa bonne étoile le met sur la route d'un SS qui le prend sous sa protection, dans le but plus ou moins pervers de disposer d'une marionnette. Marionnette qu'il compte utiliser d'abord pour se divertir et divertir ses collègues SS, puis au cas où, pour sauver sa peau si la guerre tourne mal (mieux vaut avoir un alibi pour montrer que quand même, il n'était pas si terrible que ça).

Haft a été déporté au même âge qu'Elie Wiesel, et on voit à quel point lui aussi a été détruit. On peut se dire que devoir brûler les cadavres de ses paires dès son arrivée devait être un traumatisme suffisant. Mais à ça c'est rajouté le fait qu'il est devenu une attraction dans un spectacle sadique pour satisfaire les besoins pervers de ses geôliers. Le moins qu'on puisse dire c'est que la noblesse du sport et du combat n'est pas de mise. L'urgence de la survie est exacerbée dans ses combats où l'on joue pour une ration supplémentaire et où le gagnant est fusillé à l'issue de sa défaite... Y-a-t-il vraiment besoin de trouver des qualificatifs pour cette situation ? Comment s'étonner qu'il soit devenu, comme son fils le décrira "un être cruel et violent " ? Peut-on vraiment le blâmer ? Jusqu'où la force de l'esprit peut-elle aller ?

Le graphisme de Kleist met parfaitement en valeur ces regards tourmentés et ses corps meurtris , et sert ainsi parfaitement le récit de cet homme.



C'est en tout cas une histoire assez touchante qui mêle Seconde Guerre mondiale, rêve américain, mafia, boxe et histoires d'amour et de familles. Un récit de vie, mais quel destin ....



Le dossier en fin d'ouvrage, signé du journaliste sportif Martin Krauss, redonne des "titres" à ces champions des camps de la mort loin d'être de cas isolés. Très intéressant, à ne rater sous aucun prétexte.
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Berlinoir

Berlinoir – Les vampires ont pris le contrôle de la ville , s'assurant leur rasade réguliere de sang bien frais par le biais d'usines de collectes controlées sans relache , finales garantes d'un breuvage vital totalement pur visant à pérenniser la race ! S'ils craignent toujours la lumiere du soleil , il est un autre probleme qu'ils aimeraient éradiquer au plus vite : le pere Zebaoth et ses partisans entrés en clandestinité et bien décidés à se libérer du joug de ces cadavres ambulants ! Niall , farouche opposant de la premiere heure , participe activement à la disparition de ces Nocturniens , n'aimant rien d'autre que de bouffer de l'  " éternel "  au petit dej' . Devenu la cible prioritaire de Marzahn , l' éminence grise vampirique , il se sent dangereusement attiré par sa fille Hellen , jeune nymphette de 160 printemps , et tout prêt de croquer la pomme , petit canaillou va ! Ce qu'il ignore , c'est cette volonté travestie de le rallier à la cause vampire et ainsi , devenir le cheval de Troie permettant la localisation et l'élimination de ses freres d'arme ! La guerre fait rage , le jeu de dupes peut désormais commencer...



Dans un Berlin intemporel , les auteurs posent un récit rappelant furieusement l'époque d'un certain petit moustachu mégalomane qui , cependant , adorait les enfants parait-il (sic) . La dictature fait loi ! Les innombrables édits contraignants , les violentes milices répréssives ne sont jamais bien loin pour vous le rappeler ! Si tant est qu'on puisse l'oublier...

L'originalité de cette BD tient en la personnification de ces nouveaux tyrans ! D'etres pourchassés ayant à se terrer au moindre rayon de soleil ( et la creme solaire , c'est pour les bigorneaux ? ) , les vampires dirigent d'une main de fer tout ce petit monde apeuré qui ne vit , désormais , que pour contenter de leurs généreux dons du sang presque volontaires ces délicieux oppresseurs atypiques ! Le récit démarre à sang à l'heure et ne souffre d'aucune longueur! Le crayonnage est particulierement réussi ! La mise en page est nerveuse , rien à redire . Les couleurs vous explosent littéralement au visage , contrastant ainsi avec un propos bien sombre . Le peti bémol, voire le gros fa diese en clé de sol pour les plus mélomanes , ce sont ces petites bulles sur fonds gris du plus moche effet ! Affaire de goût...Amateurs de vampires , fans de despotisme , ce récit est pour vous !

Dans un décor architectural et une ambiance rappelant méchamment le mythique Blade Runner , l'on est cependant à mille lieues d'un Blade ou d'un Van Helsing , chasseurs de vampires sans peur et sans reproche , issus de germain au 3e degré du chevalier Bayard , comme nul ne l'ignore . Ici , les héros sont faillibles et font rarement de vieux os , contrairement à leurs proies millénaires ! Atmosphere oppressante , jeu du chat et de la souris dans cette histoire de séduction à la Roméo et Juliette , clins d'oeils appuyés aux révolutions passées ( Kiko en gavroche sur les barricades ) , le tout dans un univers autoritariste voué à disparaître sous les coups de boutoir d'un peuple insurrectionnel , le tout se tient parfaitement dans une cohérence admirable ! Mélange des genres audacieux qui vous donne les crocs et l'envie d'en découvrir un peu plus !

Vampires versus humains , faites vos jeux...



Berlinoir , sang pour sang abouti !
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Knock-Out

Grand boxeur champion du monde que je découvre avec ce roman graphique. Alors que Emile Griffith sort d’un bar, quatre individus le tabassent en le traitant de sale tantouze et de sale nègre. Un homme en capuche apparaît et lui fait raconter son passé de boxeur et chapelier. D’accord, c’est un témoignage de plus sur le racisme et l’intolérance des américains, mais celle-ci est un regard sur un grand champion décédé en 2013. Un joli trait de crayon noir.
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Le boxeur

Né en 1925 à Belchatow, Hertzko Haft a 14 ans lorsque les allemands envahissent la Pologne. Parqué avec le reste de la population juive dans un ghetto de la ville, Hertzko est arrêté en 1941 et déporté dans les camps de travail de Poznan et Strzelin. En 1943 il est transféré à Auschwitz, puis au camp annexe de Jaworzno. C’est là que ses talents de boxeur sont remarqués par un officier SS qui le recrute afin de mettre sur pied des combats contre d’autres déportés. Un spectacle navrant dont le but est de distraire les gardiens du camp. Hertzko sait qu'il lui faut gagner pour éviter de mécontenter les soldats qui parient gros sur ses chances et ainsi préserver sa situation « privilégiée ». Au début de l’année 1945, alors que l’armée rouge se montre de plus en plus menaçante, les déportés entament plusieurs « marches de la mort » qui les déplacent de camp en camp. Hertzko y survit miraculeusement en s’échappant lors de la traversée d’une forêt.



La seconde partie de l’album dépeint l’arrivée d’Hertzel à New York après la libération. Rebaptisé Harry Haft, il y mènera une carrière de boxeur dans un premier temps prometteuse mais dont l’élan sera brisé en 1949 lors d’un combat perdu par k-o contre le futur champion du monde Rocky Marciano.



Ce roman graphique retrace un destin tragique où la devise « se battre pour survivre » prend tout son sens. Le boxeur n'est pas vraiment quelqu'un de touchant, il apparaît même assez antipathique. L'aspect fascinant de sa trajectoire tient en une question : comment cet homme a-t-il pu supporter la vie dans les camps ? Affecté aux crémations, au tri des effets volés aux déportés ou à l’extraction du charbon au fond d’une mine, Hertzko ne va jamais s’effondrer. Derrière son inébranlable instinct de survie, un seul rêve l’anime : revoir Leah Pablanski, son amour de jeunesse. C’est en pensant à cette jeune fille qu’il parvient à rester debout, sur le ring ou ailleurs. Il la retrouvera bien des années plus tard, en Floride, pour une dernière rencontre bouleversante…



Un album en noir et blanc où le trait vif et nerveux du dessinateur allemand fait merveille. Le gros reproche que je ferais concerne le format, trop petit pour magnifier la maîtrise graphique de Kleist. Beaucoup de cases semblent minuscules, écrasées, et donnent par moment au lecteur la désagréable impression de regarder cette histoire par le petit bout de la lorgnette.



Cette biographie est adaptée des mémoires de Haft, publiées en 2003 par son fils, associé à deux chercheurs américains. Il est précisé en postface qu’il peut y avoir quelques confusions sur les dates et que certaines scènes décrites par l’ancien déporté sont invérifiables mais la véracité de son parcours reste indiscutable. Le récit de ce père analphabète et violent aura entre autres permis au fils de mieux comprendre pourquoi son géniteur, souvent taciturne, pouvait entrer dans des colères terribles. En racontant son douloureux passé, Harry a pu faire la lumière sur des années d’incompréhension entre lui et les siens. C'est sans doute l'aspect le plus touchant de son témoignage.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Castro

Le roman-graphique Castro de Reinhard Kleist propose quelques bonnes idées. Dommage qu'elles ne parviennent pas à percer, laissant une impression franchement mitigée malgré un sujet passionnant.



La narration cumule ici plusieurs niveaux, fruits d’entretiens entre l’auteur et Völker Skierka (connu pour une biographie de Castro ayant inspiré un reportage qui a rencontré un certain succès) et d'une part de fiction. Les clins d’œil cinématographiques sont les bienvenus, tout comme l’épilogue, où l’importance laissée au lecteur lui laisse l'illusion de devenir un spectateur privilégié.



La partie relevant de la fiction est franchement ennuyeuse, convenue (ah le coup de l’amour contrarié et des convictions) et prévisible. Le protagoniste ne brille guère et ne sort pas des sentiers battus, sa casquette d’anti-héros n’étant guère exploitée. Les deux premiers chapitres du roman-graphique se focalisent surtout sur Castro avant de s’arrêter brusquement, laissant le lecteur dans un certain désarroi. Pourquoi passer tout le reste sous silence ?



La partie directement inspirée des travaux de Skierka n’est pas vraiment mise en valeur. Les repères temporels sont peu nombreux. Par ailleurs, de nombreux épisodes sont résumés de manière assez rapide. L’on pouvait en attendre davantage de la crise des missiles par exemple. Par ailleurs, plus le récit progresse et moins celui-ci se fait consistant, laissant une plus grande place à la fiction. L’épilogue est sympathique mais arrive trop tard pour renverser la tendance.



Le style graphique ne convainc pas non plus. Les dessins sont simplistes, en monochromes. Souvent la gestuelle est trop caricaturale. Malgré un nombre évident de possibilités, l’ambiance de Cuba ne ressort pas. Elle reste prisonnière d’un style auquel il faudra adhérer. L’édition française s’enrichit toutefois de quelques planches supplémentaires qui valent le détour.



Voici un ouvrage qui donne furieusement l’impression d’avoir voulu s’inscrire dans la perspective de l’ouverture de Cuba avec les Etats-Unis. Dommage, qu’il ne parvienne à susciter davantage notre attention.
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Nick Cave : Mercy on me

J’ai pas tout compris, ce n’était pas forcément le but.



Une bio de Nick Cave bien barrée, pour se mettre la tête à l’envers, perdue entre le réel, les chansons, les fantasmes et les hallucinations.



Une BD magnifiquement soutenue par un dessin bien noir et agressif.
Lien : http://noid.ch/nick-cave/
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Johnny Cash

Vers la fin de Johnny Cash. I See A Darkness, Reinhard Kleist évoque une session d'enregistrement entre Rick Rubin (son nom n'est pas cité, seul son prénom est cité) et Johnny Cash où il est question d'une chanson d'un « des petits gars » de Rick Rubin, à savoir Trent Reznor, que Cash pourrait reprendre. La chanson n'est pas citée mais quelques paroles seulement :



« I hurt myself today

To see if I still feel

I focus on the pain

The only thing that's real

The needle tears a hole

The old familiar sting

Try to kill it all away

But I remember everything

What have I become?

My sweetest friend

Everyone I know goes away

In the end

And you could have it all

My empire of dirt

I will let you down

I will make you hurt

I wear this crown of thorns

Upon my liar's chair

Full of broken thoughts

I cannot repair

Beneath the stains of time

The feelings disappear

You are someone else

I'm still right here

What have I become?

My sweetest friend

Everyone I know goes away

In the end

And you could have it all

My empire of dirt

I will let you down

I will make you hurt

If I could start again

A million miles away

I would keep myself

I would find a way »



Le titre de cette chanson est Hurt, chanson très personnelle de Trent Reznor où il est question de drogue et d'automutilation. Dubitatif à l'idée de reprendre cette chanson lorsque Rubin lui fait écouter, Johnny Cash en proposera une reprise très personnelle et très différente par rapport à l'original de Trent Reznor.



J'écoute souvent cette chanson dans les deux versions en ayant commencé par écouter l'original puis la reprise.



Je ne me souviens plus comment je suis arrivé à Johnny Cash, qui dénote quelque peu dans la musique que j'écoute - pour faire simlple, je suis plus Trent Reznor que Johnny Cash à la base.



Pour autant, la musique du Man in Black, le surnom de Johnny Cash, m'accompagne depuis quelques années - d'où le choix de la lecture de cette biographie ou du moins de l'évocation de quelques périodes de la vie de Johnny Cash.



Reinhard Kleist évoque ainsi l'enfance relativement pauvre de Johnny Cash, le décès de l'un de ses frères, sa relation avec les femmes de sa vie, ses chansons évidemment, son concert à la prison de Folsom ( - J'te dis pas, c'est sûr, ouais ! C'est quand même lui le King. - le King, c'est Elvis. - Laisse tomber Elvis, c'est pas cet enfoiré qui viendrait jouer ici [Folsom]. C'est Cash, notre pote. Il sait ce que c'est de vivre l'enfer. (p. 15)), la drogue, l'alcool et d'autres excès au sujet desquels il disait :



« Je ne regrette rien, pas une seule minute de ma vie, pas une seule expérience, bonne ou mauvaise. Il y a des passages obligés pour devenir un type de mon âge et de ma carrure, et sans l'alcool et les drogues, je ne serais pas le Johnny Cash que vous avez en face de vous et que vous entendez sur American recordings ou Unchained. Il y a maintenant un certain nombre d'années que j'ai cessé de m'excuser pour les erreurs que j'ai commises. Je ne dois d'excuses à personne, sauf peut-être à moi-même ­ mais ça, c'est un problème intime. A une époque, je passais mon temps à demander pardon : à ma famille, mes amis, à des membres de l'industrie discographique. Mais c'était une bêtise. On ne peut pas passer sa vie à traîner des boulets. Maintenant, je suis en paix avec moi-même, et en paix avec mon Dieu. Il y a longtemps que j'ai semé le fantôme de la culpabilité. Je sais que là où je vais maintenant, il ne sera plus dans mon dos » [1],



les enregistrements pour American Recordings, la religion, …



Johnny Cash. I See A Darkness est davantage un récit elliptique de quelques éléments de la vie de Johnny Cash qu'une biographie complète.



À lire tout en écoutant la musique de Johnny Cash.



[1] https://www.lesinrocks.com/musique/johnny-cash-lame-en-noir-99931-18-12-1996/

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Le boxeur

Cette bd aborde un thème rarement connu: le sort des boxeurs durant la Seconde Guerre Mondiale qui ne plaisaient pas aux nazis. En effet, de nombreux champions ont terminé leur vie dans les camps de concentration. Il se trouve que dernièrement, j'ai lu Zigeuner qui traitait également du destin d'un célèbre boxer à savoir Johann Trollmann qui était d'origine Tzigane et qui fut abattu en 1943 par les nazis.



La première partie de l'ouvrage est sans doute la plus poignante avec le passage dans les camps de concentration où les matchs de boxe permettait de divertir les dignitaires. La seconde partie sur le sol américain paraîtra un peu plus fade malgré les matchs truqués par la mafia locale.



Une oeuvre historique de 180 pages qui sera documenté à la fin par un documentaire sur le sort des différents boxers dans les camps. Le présent roman s'intéresse au polonais Hertzko Haft et c'est un bel hommage qui est rendu par l'auteur de Castro. Visiblement, l'auteur arrive à nous émouvoir. Le dessin ressemble un peu de Wil Eisner.



En conclusion, une histoire poignante servie par un dessin à la hauteur.
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Johnny Cash : Une vie (1932-2003)

Raconter la vie de Johnny Cash a été fait au cinéma et magistralement par James Mangold dans Walk the line, en 2005. Reinhard Kleist, scénariste et illustrateur allemand, de manière beaucoup plus sombre, s'est lancé lui aussi dans le récit de la vie d'un homme parti des champs de coton pour triompher sur scène. S'il est tombé plusieurs fois, il a toujours su se relever pour rester une véritable légende de la chanson, de la musique populaire américaine.

Glen Sherley, rencontré lors de son passage à la prison de Folsom, sert de narrateur et permet de suivre la vie tumultueuse de notre héros. Cet homme, chanteur lui-même, est tiré du mauvais engrenage dans lequel il se trouve par Johnny Cash qui l'emmène en tournée et lance sa carrière. Hélas, Glen Sherley supporte mal la célébrité et se suicide en 1978.

L'auteur n'évite pas les épisodes peu glorieux de la vie de Johnny Cash comme lorsqu'il met le feu à la forêt du parc national de Los Padres, détruisant complètement une zone de nidification du condor californien. Glen ajoute : « Il en a choqué plus d'un avec cette histoire. »

On retrouve Cash avec Bob Dylan qui tente de lui proposer son porte harmonica mais : « C'est pas bon pour moi ton truc. Ça me ralentit. » Quand il ajoute : « Je vois trop d'obscurité dans ce monde. » Bob lui demande, un rien moqueur : « Oh, alors, c'est pour ça que Monsieur s'habille toujours en noir ? » La réponse est cinglante : « Tu vois beaucoup de raisons de porter les couleurs de l'arc-en-ciel, toi ? »

Ainsi, Une vie s'égrène, rythmée par quelques paroles de chanson et June Carter. Leurs rencontres sont toujours très animées comme lorsqu'elle lui demande ce qu'il pense du texte de Cercle de feu. Il rétorque : « Assez psychédélique. Tu t'es envoyé des trucs ? Ha ! Ha ! Ha ! » Mais June ne se laisse pas faire : « Je suis sérieuse. Cette chanson représente beaucoup pour moi et je voudrais ton avis sincère. » Et celui qui chantera si bien Ring of fire répond : « C'est une super love song. Celui à qui tu as pensé en l'écrivant peut s'estimer heureux. » L'échange se poursuit avant qu'elle lui donne des conseils pour bien chanter Jackson, leur fabuleux succès…

Plus tard, elle sera à ses côtés lors d'une désintoxication qui donne l'occasion au dessinateur de créer des planches très impressionnantes comme celles, magnifiques, qu'il livre à la fin du livre. S'il est mort en 2003, quelques mois après June Carter, il faut encore et toujours écouter Johnny Cash !




Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Castro

Hier, je regardais les actualités et on a présenté Castro comme l'un des derniers dictateurs de la planète à être invité à l'ONU. Le mot est lâché: dictateur. J'ai toujours gobé cette idéologie capitaliste depuis ma plus tendre enfance. Les médias influencent bien les masses et n'arrêteront d'ailleurs pas...



Il est toujours intéressant d'avoir une oeuvre qui restitue avec exactitude les choses par un homme qui l'a bien connu. Ce portrait de Fidel Castro se fera sans complaisance même si le point de vue est subjectif. Il en ressort que les choses ne sont pas aussi simples que cela. C'est un idéologue qui a voulu lutter contre les injustices mais qui une fois au pouvoir va en déclencher d'autres notamment en matière de liberté. Il perdra d'ailleurs le soutien de la communauté intellectuelle et artistique. Pour autant, son bilan n'est pas aussi mauvais. On sait que toutes les révolutions ont échoué. Cependant, cela aurait pu être pire.



J'ai un autre regard sur Cuba. Il est vrai que la lecture de Le Tueur m'avait ouvert un peu les yeux. Une analyse des données d'Amnesty International, permet de se rendre compte que Cuba est le pays d’Amérique latine qui viole le moins les droits de l'homme et que 23 des 25 nations européennes qui ont voté les sanctions politiques et diplomatiques contre Cuba en 2003 présentent une situation des droits de l’homme bien plus désastreuse que celle de Cuba. Je ne savais pas non plus que l'éducation et le système des soins étaient très développés.



Bref, tout n'est pas rose pour autant. Néanmoins, quand on me redira le terme "dictateur", je saurai faire la part des choses. A découvrir pour ceux qui veulent en savoir plus sur le Leader Maximo.
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Castro

50 ans de révolution cubaine en 300 pages... Castro.



Reinhard Kleist s'invente un double, Karl Mertens, journaliste allemand qui va couvrir la "révolucion" pendant 50 ans, des forêts cubaines aux files de rationnement.



Même si on sent un parti pris en faveur de Castro, et on se demande comment on peut résister au charisme incroyable du leader "maximo"... Kleist termine sur la faillite du système. Sur les rationnements, la pauvreté, la misère, les manifestations, la vieillesse de Fidel en survêtement Adidas...



La moitié du livre (au moins, voire deux tiers) relate l'ascension et les moments de gloire du leader cubain. Le Che interpelle aussi l'auteur. La chute occupe une part assez faible... Mais qu'y a-t-il à dire des errements d'un dictateur obnubilé par une idée fixe?



Kleist n'incrimine même pas l'embargo, même s'il en parle car c'est incontournable. Il montre au fil des ans à quel point Castro a maintenu le cap dans un monde en mutation, se révélant donc incapable de gouverner, d'anticiper, de diriger, d'adapter sa ligne...



On pourra reprocher une certaine complaisance de Kleist qui ne parle pas ou à peine des prisons cubaines et met l'accent sur les bateaux (ce qui est un phénomène en effet assez rare dans les dictatures) qui permettent aux opposants de partir. Mais la torture a quand même existé.



Les dessins noir et blanc font merveille. Kleist dessine très bien les visages, très ressemblants. Mais les dernières pages qui montrent des pages coloriées (aquarelles) révèlent une puissance assez phénoménale et on en vient à regretter qu'il n'y ait pas eu davantage de pages en couleurs. Elles sont fantastiques.



J'avoue, enfin, que je ne suis pas neutre, et j'ai toujours été fasciné par Castro, par le fait qu'une révolution doive automatiquement déraper... Comme s'il était impossible à un chef d'Etat de cette trempe de céder sa place et de regarder vivre sa création. Cuba représente un gâchis énorme. Et Kleist le montre fort bien à travers les yeux de son personnage, qui s'accroche à des chimères, car elles ont un sens pour lui qui peut se replonger 50 ans auparavant et rêver de ce qu'aurait pu devenir la révolution.
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Le boxeur

La première biographie de cet homme fut écrite par son fils, Alan Scott après que Harry « Herschel » Haft, alias Hertzko Haft, lui raconta son parcours en 2003. Hertzko mourut en 2007, peu de temps après la publication de l’ouvrage. En 2012, Reinhard Kleist adaptera à son tour cette biographie dans Le boxeur, roman graphique paru en Allemagne en 2012 sous le titre de Der Boxer.



Le scénario balaye rapidement l’enfance de cet homme. On apprend notamment que suite au décès de son père, Haft a alors 5 ans, c’est son frère aîné qui endosse la responsabilité de chef de famille :



« A partir de ce moment, il fallait travailler, sinon c’était la raclée ».



Issu d’une famille juive polonaise très modeste, Hertzko sera renvoyé de l’école à l’âge de 14 ans. Dès lors, il aidera ses frères dans le petit commerce clandestin qu’ils ont monté. Puis, il rencontre Leah dont il tombe amoureux. Ils envisageront rapidement de se marier mais le destin en a décidé autrement.



Hertzko est déporté aux camps de concentration. Par chance, dans chaque camp où il passe, il parvient à obtenir la protection d’un officier S.S. C’est notamment le cas de Schneider, un nazi en poste à Auschwitz, qui intègre Hertzko dans son équipe de boxeurs.



« Là, animé d’une rage dévorante et du souvenir de sa fiancée Leah, il survit à la force de ses poings et devient La bête de Jaworzno, un boxeur qui combat d’autres prisonniers pour distraire les nazis. A la Libération, tous ses proches ayant disparu, il immigre aux Etats-Unis où il continue à boxer, mais avec cette fois une seule idée en tête : devenir assez célèbre pour que Leah, où qu’elle soit, entende parler de lui » (présentation éditeur).



Le scénario de Reinhard Kleist se construit de façon classique autour des trois grands moments de la vie du personnage : 1/ son départ pour les camps, 2/ son départ pour les Etats-Unis et 3/ lorsqu’il raccroche les gants pour ouvrir son épicerie de quartier.



Le récit reste fidèle à la chronologie des événements. A partie du deuxième chapitre, quelques brèves réminiscences nous rappellerons l’ampleur les séquelles infligées par quatre années passées dans les camps de la mort. Ces passages sont percutants mais ils sont si peu nombreux et si succincts qu’ils ont un faible portée. Je trouve cela dommage que l’auteur ne décolle pas de la chronologie des faits et ne cherche pas à déstabiliser le lecteur outre mesure. La narration se contente de poursuivre sa fuite en avant, irrémédiablement, dépossédant ainsi le personnage principal du charisme auquel il pourrait légitimement prétendre.



De même, il me semble que l’auteur s’appuie exagérément sur l’instinct de survie exacerbé du boxeur. C’est là le principal fil conducteur de son histoire, LE trait spécifique de la personnalité de Hertzko Haft mais à trop vouloir en faire, Reinhard Kleist perd de vue l’essentiel : son récit manque de profondeur. La force évocatrice de certains dessins est mal exploitée, l’œil du lecteur n’a pas l’opportunité de marquer un temps d’arrêt suffisamment conséquent, lui aussi poursuit sa fuite en avant, attiré par les jeux de contrastes entre l’ombre et la lumière du dessin suivant. Les visuels se succèdent et les pages se tournent au rythme mélodieux d’un métronome…



L’originalité de cet album tiendrait plus à la présence de deux narrateurs qui se relayent pour relater les faits. Ainsi, Alan est notre orateur pour la période actuelle (contenue dans le prologue et le dernier chapitre). Harry quant à lui se charge du passé et nous accompagne pendant la majeure partie du récit en racontant. Il regarde avec distance son expérience des camps et son parcours depuis qu’il vit aux Etats-Unis. Il raconte de façon répétitive que l’espoir de retrouver Leah est devenu son leitmotiv, la seule raison de survivre aux camps, le seul intérêt de continuer les combats en Amérique…



Habituellement, j’apprécie ce genre de témoignages historiques. Mais dans cet album, je ne suis pas parvenue à investir le personnage principal. Celui-ci m’a semblé froid, désincarné et dépourvu d’affect. Certes, le traumatisme qu’il a vécu explique en grande partie pourquoi cet homme n’est plus que l’ombre de lui-même… mais malgré tout, il manque un soupçon d’humanité à ce récit.



Je n’ai eu de cesse de penser à L’Espion de Staline (Isabel Kreitz) durant la lecture de l’album de Reinhard Kleist. Trois raisons à cela :

- les deux albums parlent de la Seconde guerre mondiale et traitent le sujet de manière atypique,

- l’ambiance austère des albums (la découpe des planches m’est apparue redondante, me donnant l’impression que les cases sont placées de manière automatique) et une difficulté à identifier/reconnaître les personnages,

- de nombreuses ellipses narratives sont réalisées passant ainsi sous silence des périodes plus ou moins longues. Dans Le boxeur, on découvre régulièrement que le « héros » a sympathisé avec tel ou tel protagoniste sans comprendre réellement comment ce miracle (je ne trouve pas d’autre terme pour expliquer pourquoi plusieurs officiers S.S. le prennent sous leur aile) a pu se produire. Ces ellipses saccadent la lecture, casse le rythme du scénario et contraignent le lecteur à rester spectateur de cette histoire. Cela m’a agacé.



Kleist et Kreitz n’ont pourtant aucun point commun dans leurs parcours artistiques mais les choix retenus par ces scénaristes m’ont amenée à rester extérieure au drame qui se déroulait sous mes yeux.
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Nick Cave : Mercy on Me

Le mariage du rock et de la bande dessinée peut donner de beaux enfants, un reportage de Luz, des planches de Joe Sacco à un concert de Fugazi. Avec Nick Cave Mercy On Me, la qualité est à nouveau au rendez-vous.

Autant le dire de suite, on apprend pas grand chose sur Nick Cave. Ce n'est pas une biographie.

C'est l'interprétation de Reinhard Kleist. Sa façon de mettre en images ce qu'on écoute.Les dessins, les planches sont déjà du pur rock’n’roll déjanté, la musique sort directement des images.

Toute une galerie de personnages évolue au long de ces pages. Un Nick Cave multiple, à la fois chanteur et meurtrier, diable et créateur. Blixa Bargeld, Anita Lane, Tracy Pew tout en sauvagerie, les Bad Seeds évidemment, Siouxsie et Richard Butler, Peter Murphy qui prend le temps de passer et de nous effrayer avec un regard de vieille chouette. Et les personnages réels ou fictifs de Nick Cave, pauvres mortels pour la plupart, et Robert Johnson.

La période de jeunesse australienne, l'arrivée à Londres dans un véritable chaos avec Birthday Party, les drogues, les concerts qui commencent à se remplir sont illustrés magistralement. Le noir et blanc est une évidence.

R. Kleist s'accapare une photo célèbre de Bleddyn Butcher prise en 1985 à Berlin, dans la chambre bordélique de Nick Cave. Le dessinateur reprend cette image au long de l'album, en vieillissant son personnage, de moins en moins barje, de plus en plus inquiétant.

Le temps est élastique dans cette BD. Une bonne vingtaine d'années se résument avec l'illustration de quelques morceaux emblématiques, à chaque fois comme une déflagration. « The Mercy Seat », « Where The Wild Roses Grow », etc. « Red Right Hand » apparaît page 260, et fout la trouille, la même silhouette trois pages plus tard est prête à nous assassiner.

On arrive vite, avec des planches d'énergie brute, un dessin hyper dynamique, à « Push The Sky Away ». Quelques illustrations de concerts, le visage hanté de Warren Ellis, les fans hypnotisés. Une course effrénée jusqu'aux époustouflantes dernières pages.

Certaines planches sont tellement réussies qu'elles mériteraient d'être encadrer. A lire et à regarder en écoutant bien sûr.

Quelques dessins en couleurs à la fin en guise de bonus. La reconnaissance de Nick Cave lui-même en prime.

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Johnny Cash : Une vie (1932-2003)

Que dire face à un tel ouvrage ? Incroyable, magnifique, extraordinaire ? La vie de Johnny Cash réserve bien des surprises à la lecture de ce livre magnifiquement orchestré. L'histoire est fluide, les tumultes sont nombreux, la parole de l'auteur ne fait pas de concession face à l'espoir et au désespoir ou la tristesse. Cette vie reste malheureusement fragile face au succès et cela lui vaudra bien des embûches et même des chutes.

A lire au plus vite !!!
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Nick Cave : Mercy on me

Comment définir ce livre ?

Nick Cave fait partie de mon panthéon personnel. Un personnage hors-norme, d'un charisme exceptionnel.

Reinhard Kleist, habitué des biographies, avait déjà consacré un livre à Johnny Cash, l'une des influences majeures du rockeur australien.

Mais peut-on parler de biographie pour ce livre ?

A chaque chapitre, Kleist adopte le point de vue d'une création de l'artiste. Le fugitif de "The Hammer Song", Eliza Day, la rose sauvage de "Where the wild roses grow", Euchrid, héros de son premier roman "And the ass saw the angel", le condamné à mort de "The Mercy Seat"... De là, Kleist mélange faits avérés, demi-vérités, mensonges éhontés et les chansons de Nick Cave pour composer un portrait fascinant de l'artiste, de sa démarche artistique, de ses démons... Les textes de chansons illustrent des visions enfiévrées. D'un chapitre l'autre, certaines scènes sont représentées selon une perspective différente, accentuant le puzzle narratif voulu par l'auteur. Le résultat est un livre fiévreux et habité, dans lequel la voix de Nick Cave s'impose naturellement.

Rien n'est tout-à-fait faux.

Tout est plus ou moins exact.

Mais l'âme de Nick Cave est omniprésente, indéniablement.

Son intensité également.

Fascinant et vénéneux, ce livre réussit l'exploit de "dessiner la musique". Il est évident qu'ayant les chansons en tête, elles résonnent naturellement dans ma tête lorsque les paroles débutent. Même lorsqu'il introduit le "gong" de "Red Right Hand", il s'intègre parfaitement dans le rythme de lecture que nous recomposons dans notre tête. Mais si vous ne connaissez pas la chanson, l'effet sera sans doute raté.

C'est sans doute là l'écueil majeur de ce livre. Les fans de Nick Cave seront aux anges. Les autres risquent de ne pas adhérer à cet ovni pour initiés.

je dois aussi préciser l'avoir lu en anglais parce que je me demande sincèrement comment le traducteur a pû se dépétrer pour traduire les paroles de chansons sans en perdre le rythme, alors qu'elles sont ensuite intégrées dans les dialogues.

Nick cave a cautionné ce livre. Mais il tient à rétablir la vérité. Il n'a pas tué Eliza Day.
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Johnny Cash : Une vie (1932-2003)

Un Johnny Cash incandescent, en proie à ses démons intérieurs. Le tout soutenu par un dessin en noir et blanc superbe et tranchant. Une passionnante page musicale sans le moindre son.
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Le boxeur

L'histoire vraie du boxeur juif polonais Hertzko "Harry" Haft, déporté dès 1939 dans des camps de travail en Pologne où il apprend à se servir de ses poings pour survivre et qui devient, à la libération, boxeur professionnel aux États-Unis...



Le récit se fait en 3 temps : celui des camps, dur, sombre et impitoyable, puis celui de la libération et enfin celui de l'âge mûr, que Harry Haft attend pour confier son incroyable et terrible histoire à son fils, qui ignorait tout de son passé. Le dessin est très sombre, il souligne admirablement bien la dureté de la survie dans les camps et l'horreur que Harry y a vécu. Les traits sont coupants, on dirait presque que l'auteur de cette BD a dessiné comme il boxerait. Et néanmoins, on se rend compte dans la partie documentaire de la fin que le personnage de Harry tel qu'il est dessiné ressemble vraiment au vrai Harry, photographié après guerre. Ce travail est très intéressant, je l'ai dévoré, y compris la partie documentaire, d 'une seule traite et j'en ressors comme d'un ring de boxe, un peu sonnée...
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Nick Cave : Mercy on Me











Comment définir ce livre ?

Nick Cave fait partie de mon panthéon personnel. Un personnage hors-norme, d'un charisme exceptionnel.

Reinhard Kleist, habitué des biographies, avait déjà consacré un livre à Johnny Cash, l'une des influences majeures du rockeur australien.

Mais peut-on parler de biographie pour ce livre ?

A chaque chapitre, Kleist adopte le point de vue d'une création de l'artiste. Le fugitif de "The Hammer Song", Eliza Day, la rose sauvage de "Where the wild roses grow", Euchrid, héros de son premier roman "And the ass saw the angel", le condamné à mort de "The Mercy Seat"... De là, Kleist mélange faits avérés, demi-vérités, mensonges éhontés et les chansons de Nick Cave pour composer un portrait fascinant de l'artiste, de sa démarche artistique, de ses démons... Les textes de chansons illustrent des visions enfiévrées. D'un chapitre l'autre, certaines scènes sont représentées selon une perspective différente, accentuant le puzzle narratif voulu par l'auteur. Le résultat est un livre fiévreux et habité, dans lequel la voix de Nick Cave s'impose naturellement.

Rien n'est tout-à-fait faux.

Tout est plus ou moins exact.

Mais l'âme de Nick Cave est omniprésente, indéniablement.

Son intensité également.

Fascinant et vénéneux, ce livre réussit l'exploit de "dessiner la musique". Il est évident qu'ayant les chansons en tête, elles résonnent naturellement dans ma tête lorsque les paroles débutent. Même lorsqu'il introduit le "gong" de "Red Right Hand", il s'intègre parfaitement dans le rythme de lecture que nous recomposons dans notre tête. Mais si vous ne connaissez pas la chanson, l'effet sera sans doute raté.

C'est sans doute là l'écueil majeur de ce livre. Les fans de Nick Cave seront aux anges. Les autres risquent de ne pas adhérer à cet ovni pour initiés.

je dois aussi préciser l'avoir lu en anglais parce que je me demande sincèrement comment le traducteur a pû se dépétrer pour traduire les paroles de chansons sans en perdre le rythme, alors qu'elles sont ensuite intégrées dans les dialogues.

Nick cave a cautionné ce livre. Mais il tient à rétablir la vérité. Il n'a pas tué Eliza Day.
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