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Citations de Richard Russo (429)


La vie est comme une rivière. Nous pensons pouvoir influencer son cours, mais finalement il n'y a qu'un destin, et nous restons nous-mêmes, parce que nous n'avons simplement pas le choix.
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Ca force à s'interroger. Supposons que les secondes chances existent. Si on disposait tous de plusieurs vies, seraient-elles différentes?
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Et il sentait qu'il y avait dans le passé de cette femme, quelque part, une tristesse ou une déception profonde dont elle ne parlait jamais, qu'elle avait vaincue ou combattue jusqu'à obtenir un match nul honorable.
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Mais ce n'était pas tout. Il sentait qu'il avait autre chose à régler ici, une chose dont la nature exacte lui échappait, maïs qui avait l’air de concerner ses amis. Car à peine avait-il envisagé de venir sur l’île qu'il avait invité Teddy et Mickey à le rejoindre. Et s'ils étaient réunis ici tous les trois, comment Jacy ne serait-elle pas là, elle aussi, au moins par la pensée? C'était sa présence fantomatique qui rendait inévitable le parallèle entre ce week-end et celui du Memorial Day en 1971.
Qui avait eu l’idée du premier week-end? Lincoln s'étonne de ne pas s’en rappeler: Était-ce une suggestion de sa mère ? Trudy se réjouissait toujours d'accueillir son fils avec ses amis, alors oui, peut-être. Ou bien s’'agissait-il d'une décision collective ? A l'approche de la fin de leurs études, ils avaient compris que tout était sur le point de changer. p. 103
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Mon prof préféré à la fac m’a conseillé de ne pas écrire de livre jusqu’à ce qu’il me soit impossible de ne pas l’écrire.
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Il avait pris une profonde inspiration et avait expliqué que Joy avait commencé à travailler tout de suite après sa licence, qu’elle avait trouvé un emploi intéressant dans lequel elle s’épanouissait. « Très bien, mais quel genre d’individu ne fait pas de troisième cycle ? » Sa mère avait légèrement insisté sur le mot individu comme pour suggérer qu’une telle personne ne pouvait appartenir à aucun des deux sexes, à moins qu’elle soit des deux. La pauvre Joy avait passé la première décennie de leur mariage à essayer de plaire à sa belle-mère, la deuxième à essayer de comprendre pourquoi ça ne marchait pas et la troisième à prétendre que c’était sans importance. Et depuis peu, elle envisageait de prendre un numéro sur liste rouge.
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Les choses qu’on ne peut pas se permettre de perdre sont celles que le monde vous vole.
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Était-ce ainsi qu’éclataient les guerres : les graines du conflit, grosses et petites, germaient dans le fossé entre ce que les gens voulaient croire et les vérités qu’ils redoutaient ?
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Il la perdra évidemment, car c’est toujours comme ça. Les choses qu’on ne peut pas se permettre de perdre sont celles que le monde vous vole. Comment le monde sait-il ce dont vous avez le plus besoin, afin de vous en priver, voilà une question pour les philosophes.
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Quand le tic-tac de la cafetière s'arrêta lui aussi, Sully sentit enfler dans sa poitrine quelque chose qui ressemblait à de la panique. Venait-il d'être victime de cette crise cardiaque annoncée ? La fin de la vie ressemblait-elle à ça, vue de l'intérieur ? Tout s'arrêtait, sauf la conscience qui poursuivait gaiement sa tâche de témoin scrupuleux.
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Alors quand en pénétrant dans l'allée il avait vu ces 3 valises posées sur le perron, il avait compris ce qu'elles signifiaient ou étaient censées signifier - elle le quittait-, mais surtout, cette scène lui avait paru théâtrale, presque comique. La porte était entrouverte. Était- elle retournée chercher une chose oubliée à l'intérieur?
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Raymer ignorait qu'un serpent pouvait ouvrir la gueule aussi grand. Toute l'arcade sourcilière gauche de Smith disparut derrière la tête triangulaire du reptile. Pendant plusiers secondes, sembla-t-il, il demeura suspendu dans cette position, tel un ruban aux couleurs vives attaché au visage de sa victime, avant de tomber sur ses genoux. Quelque part à bord du car, une femme poussa un cri perçant. Puis Dougie utilisa la main de Raymer pour se saisir du serpent, le flanquer dans la boîte et refermer le couvercle. Smith se massait l'arcade qui enflait déjà de manière impressionnante.
"Merde alors, dit-il. J'aurais dû m'en douter."
Belle épitaphe, songea Raymer.
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"Je n'ai pas fait beaucoup d'efforts pour te garder, hein ?" De fait, lorsque ma mère était entrée... pour annoncer ses intentions, il n'avait dit qu'une chose : "OK, prends-le."
Il a poursuivi : "C'est peut-être pas ce que tu crois. Tu es mieux ici, c'est tout. A l'abri de tout ce bordel." Il ne lui restait plus qu'à me flanquer une taloche sur le crâne, ce qu'il a fait. "On s'est marrés un peu, tous les deux, non ?"
J'ai dit oui et j'étais sincère.
Il m'a serré la main, il est monté dans le pick-up, il a baissé sa vitre et il m'a souri. "Tu le sais pas encore, mais tu viens de me prêter deux cents piastres. Je te les enverrai par la poste dans une semaine ou deux.
_ Garde-les, c'est pas grave.
_ M'étonnerait. Tu aurais pas pris toutes ces précautions, autrement. J'ai quand même bien cherché."
Et il était parti.
Je ne l'ai pas revu pendant dix ans, et personne ne m'a dit où il était. Pas une lettre, pas une carte à Noël. Je devais m'y attendre, d'ailleurs, parce que, une fois le pick-up disparu, je suis entré au garage et j'ai joué triangle après triangle, sous l'ampoule nue qui pendait au plafond, avec un nuage de mites muettes pour compagnie.
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A sa façon, le Grill a participé à mon éducation. J'y ai tout appris sur les chevaux et les pronostics. Il y avait toujours un quotidien hippique sur une table, et en général quelqu'un prêt à m'offrir une explication de texte. Vers midi, Untemeyer, le bookmaker, faisait son entrée, il s'asseyait au comptoir sur le dernier tabouret, prenait les paris des uns et des autres, et ses petits formulaires disparaissaient dans les poches gonflées de son costume d'alpaga. "Ca veut rien dire du tout", disait-il au sujet du quotidien et des statistiques. Selon lui, d'autres facteurs ne voulaient rien dire non plus, dont les jockeys, l'état du terrain et l'origine du cheval. "Qu'est-ce qui veut dire quelque chose, alors ?" lui ai-je innocemment demandé un jour. "Rien, a-t-il grogné. Rien ne veut rien dire."
J'ai réfléchi. "Il n'y a aucun moyen de prédire ?"
Nouveau grognement. "Il y a des tas de façons de prédire. Le problème, c'est qu'il n'y en a aucune qui marche. Quel âge tu me donnes ?"
Je n'en savais rien, mais je me doutais qu'il n'était pas tout frais. J'ai dit cinquante ans, ce qui m'a valu un troisième grognement. "Essaie plutôt soixante-six. Devine combien j'ai perdu aux courses ?
_ Beaucoup ? S'il avait cet âge...
_ Pas un traitre rond. Devine combien j'ai parié, dans toute ma vie ?"
J'avais compris son jeu : "Pas un traitre rond ?
_ Tu es plus malin que ton vieux, toi. Evidemment, tu es encore jeune. T'as encore tout le temps de devenir bête."
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Perdus ou pas, mon père et mon grand-père ont été les deux personnages cardinaux de mon enfance. Des deux, c'est le grand-père qui, grâce à maman, était le plus présent. Je ne m'en souvenais pas personnellement mais, dès l'âge de six ans, je savais mille choses à son sujet et, aujourd'hui à trente-cinq ans, je suis encore capable de le citer mot pour mot : "Il y a quatre saisons à Mohawk, disait-il à l'envi (par la voix maternelle). Le Quatre juillet ; la Fête foraine ; Mange-ta-dinde ; et l'Hiver."
C'est vrai, chaque année, l'hiver s'accrochait obstinément à Mohawk.
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_ "Qu'est-ce que c'est que tout ce boucan ? voulut savoir sa mère.
_ De la musique. Je suis au mariage, maman.
_ Quel mariage ? Tu m'as dit que tu allais disperser les cendres de ton père.
_ Je t'ai dit plusieurs choses. Tu n'en as retenu qu'une.
_ Quelque part dans le Nord, je crois. Sandwich, peut-être.
_ Ce n'est plus tout à fait le cap, rectifia Griffin. Tu détestais Sandwich. Tu ne veux pas qu'on le jette dans le canal, pendant que tu y es ?
_ Qui ça, on ? C'était une suggestion. fais comme tu l'entends.
(..)
_ Maman, il faut que je retourne au mariage.
_ Tu ne m'as pas dit ce que tu en pensais.
_ De quoi ?
_ North Shore. Même si je dois reconnaître que ton idée du canal commence à me plaire.
_ En quoi ça t'intéresse ? Tu veux bien me le dire ?
_ Parce que si tu le disperse dans le Nord, tu pourras me mettre dans le Sud.
_ Maman, on a eu beaucoup de conversations absurdes, mais celle-ci bat tous les records.
_ Je serais plus à l'aise de savoir que nous avons le cap entre nous, ton père et moi, chacun son côté."
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Toutes les deux semaines, Laura recevait un e-mail et elle attendait quelques jours avant de répondre pour ne pas qu'il se méprenne sur ses intentions, même si elle aimait avoir des nouvelles de sa famille, de ses cours, de ses petits boulots. Elle apprit aussi à lire entre les lignes, et à interpréter la modestie de Sunny (il n'était pas "bon" en cours, mais excellent), son optimisme (l'état de son père n'allait pas "vers une amélioration", mais se dégradait), son stoïcisme ("il s'entendait bien avec plusieurs de ses professeurs", ce qui voulait dire qu'il n'avait pas d'amis). Il y avait beaucoup de jeunes filles belles et intelligentes dans ses cours, admettait-il, mais la plupart étaient prises et de plus, sa mère tenait à tout prix à ce qu'il épouse une Coréenne qu'il ferait venir aux Etats-Unis. Cette perspective ne l'enthousiasmait pas, certes, mais tant qu'il ne rencontrerait pas quelqu'un qui l'aimerait en retour, il ne voyait pas l'intérêt de faire de la peine à sa mère en rejetant l'idée d'un mariage arrangé.
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Elle ne le harcelait jamais durant le dernier mois du semestre. Ayant été universitaire toute sa vie, elle savait comment se déroulaient ces ultimes semaines et le laissait respirer. Mais une fois la date limite franchie, tout lui était permis. Le fait qu'elle appelle ce jour-là suggérait qu'elle était retournée sur le site de la fac et avait découvert que les cours étaient terminés. Il n'aurait jamais dû lui offrir un ordinateur portable pour son anniversaire, mais dans la maison de retraite précédente, on l'avait accusée de monopoliser la machine de la salle commune. Et de monopoliser l'attention des quelques vieux messieurs qui résidaient là, une incrimination qu'elle rejetait d'un revers de la main. "Regard-les, persiflait-elle. Tout le Viagra du Canada n'y suffirait pas." Comme pour couper court aux impitoyables interrogations sur le sujet, elle reconnaissait par là que le sexe avait plus de place dans les maisons de retraite qu'on ne pouvait le croire. Beaucoup plus.
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Tout Boston rentrait impeccablement dans le rectangle de son rétroviseur, et lorsque la silhouette du Sagamore, un des deux ponts qui enjambaient le canal du cap Code, surgit au loin, le ciel avait pris une teinte argentée à l'est, et les tergiversations qui avaient étreint Griffin commencèrent à se dissiper en même temps que les bancs de brouillard qu'il traversait depuis qu'il avait quitté la ville. Le Sagamore se cambrait dramatiquement en son milieu, comme pour aider le soleil à se hisser au-dessus de l'horizon, et bien que l'air fut beaucoup trop frais, Griffin se rangea sur le bas-côté pour baisser la capote, pris d'un sentiment de liberté inédit depuis son départ du Connecticut.
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Depuis quelques années, la Gazette publiait le dimanche de vieilles photographies d'Empire Falls et de ses habitants dans leur glorieuse époque. La rubrique, qui avait pour titre "Les beaux jours", avait exhumé dans le courant de l'été une photo de l'Empire grill datant des années 60, où l'on retrouvait le vieux Roger Perry qui, derrière sa caisse, avait plutôt l'air de sortir d'un bateau de pêche au homard. On reconnaissait derrière lui la perspective du long comptoir dont tous les tabourets étaient occupés par des ouvriers, puis, au fond, dans une pénombre exagérée par le grain de la photo, des tables pleines de clients. L'un des jeunes hommes installés au comptoir fréquentait encore le restaurant et s'installait toujours à la même place, si elle était libre. Pour des raisons qui intriguaient Miles, cette série réjouissait ses concitoyens, qui semblaient prendre un réel plaisir à se rappeler que quarante ans plus tôt, le samedi après-midi, l'Empire Avenue avait grouillé de gens, de voitures, et d'activité, alors qu'aujourd'hui, évidemment, on pouvait y vider le chargeur d'une mitraillette sans risquer de blesser personne.
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