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Citations de Robert Desnos (643)


Églantine, aubépine,
rouge, rouge, rouge et blanc.
Glycine,
L'oiseau vole en chantant.
Églantine, aubépine,
bouge, bouge, bouge et vlan!
Glycine,
L'oiseau vole en chantant.
Et vlan, vlan, vlan !
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Robert Desnos
Il était une feuille.

Il était une feuille avec ses lignes
Ligne de vie
Ligne de chance
Ligne de cœur
Il était une branche au bout de la feuille
Ligne fourchue signe de vie
Signe de chance
Signe de cœur
Il était un arbre au bout de la branche
Un arbre digne de vie
Digne de chance
Digne de cœur
Cœur gravé, percé, transpercé,
Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l’arbre
Racines vignes de vie
Vignes de chance
Vignes de cœur
Au bout des racines il était la terre
La terre tout court
La terre toute ronde
La terre toute seule au travers du ciel
La terre.
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Au mocassin le verbe

Tu me suicides, si docilement.
Je te mourrai pourtant un jour.
Je connaîtrons cette femme idéale
Et lentement je neigerai sur sa bouche.
Et je pleuvrai sans doute même si je fais tard, même si je fais beau temps.
Nous aimez si peu nos yeux
et s'écroulerai cette larme sans
raison bien entendu et sans tristesse.
Sans.
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Notre paire


Notre paire quiète, ô yeux !
que votre "non" soit sang (t'y fier ?)
que votre araignée rie,
que votre vol honteux soit fête (au fait)
sur la terre (commotion).

Donnez-nous, aux joues réduites,
notre pain quotidien.
Part, donnez-nous, de nos oeufs foncés,
comme nous part donnons
à ceux qui nous ont offensés.
Nounou laissez-nous succomber à la tentation
et d'aile ivrez-nous du mal.
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Quand je m’endors et quand je rêve
La belle-de-nuit se relève.
Elle entre dans la maison
En escaladant le balcon,
Un rayon de lune la suit,
Belle-de-nuit, fleur de minuit.
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Pierre à pierre et pied à pied
Et cœur à cœur et tête à tête
Les beaux jours sont passés

Fil à fil et feuille à feuille
Et un à un et seul à seul
Les jours sont beaux et ne passent pas

Grain à grain corps à corps
Et côte à côte et main à main
Bien malin qui gagnera la bataille

Pierre à grain et seule à un
Et main à cœur et tête à cœur
L’amour est vaste comme le monde.
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Un, deux, trois :
Vous avez le bonjour,
Le bonjour de Robet Desnos, de Robert le Diable, de Robert Macaire, de Robert Houdin, de Robert Robert, de Robert mon oncle»...
J'en passe et des meilleurs.
Mes sans cou, mes chers sans cou,
Hommes nés trop tôt, éternellement trop tôt,
Hommes qui auriez trempé dans les révolutions de demain
Si le destin ne vous imposait de faire les révolutions pour en mourir,
Hommes assoiffés de trop de justice,
Hommes de la fosse commune au pied du mur des fédérés,
Malgré les balles pointillées autour du cou.
Hommes des enclos ménagés en plein cimetière,
Car on ne mélange pas les étendards avec les torchons.
On cloue ceux-ci aux hampes,
Et c'est eux qui, humiliés,
Claquent si lamentablement dans le vent de l'aube
A l'heure où le couperet en tombant
Fait résonner les échos des Santés éternelles.
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Robert Desnos
Coucher avec elle
Pour le sommeil côte à côte
Pour les rêves parallèles
Pour la double respiration

Coucher avec elle
Pour l'ombre unique et surprenante
Pour la même chaleur
Pour la même solitude

Coucher avec elle
Pour l'aurore partagée
Pour le minuit identique
Pour les mêmes fantômes

Coucher coucher avec elle
Pour l'amour absolu
Pour le vice pour le vice
Pour les baisers de toute espèce
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Pour hier, aujourd’hui, demain,
Faites des bouquets de jasmin,
Cueillez, cueillez à pleines mains,
Jasmin d’Espagne ou de Madère,
Jasmin de Perse ou Cavalaire,
Cueillez des bouquets de jasmin.
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Sur les bords du Mississipi
Un alligator se tapit.
Il vit passer un négrillon
Et lui dit : "Bonjour, mon garçon."
Mais le nègre lui dit : "Bonsoir,
La nuit tombe, il va faire noir,
Je suis petit et j’aurais tort
De parler à l’alligator."
Sur les bords du Mississipi
L’alligator a du dépit,
Car il voulait au réveillon
Manger le tendre négrillon.
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Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n'existe pas ça n'existe pas

Une fourmi traînant un char
Plein de pingouins et de canards
Ça n'existe pas ça n'existe pas

Une fourmi parlant français
Parlant latin et javanais
Ça n'existe pas ça n'existe pas

Et pourquoi pas?
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Saute, saute, sauterelle,
Car c’est aujourd’hui jeudi.
Je sauterai, nous dit-elle,
Du lundi au samedi.

Saute, saute, sauterelle,
À travers tout le quartier.
Sautez donc, Mademoiselle,
Puisque c’est votre métier.
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LE ROSSIGNOL BLEU

Refrain

Buvons à la santé
De l'Indre-et-Loire,
Buvons en gaîté
Versez à boire
Versez-nous donc du Vouvray
Qui soit bien frais
Et du Chinon
Échantillon
D' poudre à canon.
O mon bel amour!
Mon cœur avec ton cœur
Bat en cadence
Un rêve dans mon cœur
S'élève en silence:
C'est le rossignol bleu
L'oiseau des amoureux
Qui vole au ciel d'Indre-et-Loire
Le soir
Joli rossignol bleu.
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Robert Desnos
Je me lèverai demain matin
Plus tôt qu’aujourd’hui
Le soleil demain matin
sera plus chaud qu’aujourd’hui
Je serai plus fort demain matin
Plus fort qu’aujourd’hui
Je serai gai demain matin
Plus gai qu’aujourd’hui
J’aurai demain matin
Plus d’amis qu’aujourd’hui
Et bien que demain matin
La mort soit plus proche qu’aujourd’hui
Je serai demain matin
Plus vivant plus vivant qu’aujourd’hui
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Robert Desnos
J'ai tant rêvé de toi


J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'à être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
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Ce cœur qui haïssait la guerre…

Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat.
Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,
Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Français se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur imposera.
Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.
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Une sardine de Royan
Nageait dans l’eau de la Gironde.
Le ciel est grand, la terre est ronde,
J’irai me baigner à Royan,
Avec la sardine,
Avec la Gironde,
Vive la marine !
Et salut au monde !
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Les hiboux

Ce sont les mères des hiboux
Qui désiraient chercher les poux
De leurs enfants, leurs petits choux,
En les tenant sur les genoux.
Leurs yeux d’or valent des bijoux
Leur bec est dur comme cailloux,
Ils sont doux comme des joujoux,
Mais aux hiboux point de genoux !
Votre histoire se passait où ?
Chez les Zoulous ? Les Andalous ?
Ou dans la cabane bambou ?
A Moscou ? Ou à Tombouctou ?
En Anjou ou dans le Poitou ?
Au Pérou ou chez les Mandchous ?
Hou ! Hou !
Pas du tout, c’était chez les fous.
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(p.112 - IV)

après moi mon amour, avec tant d'insistance
Tu appelles en rêve et désires me voir
que ton rêve m'atteint à travers la distance
Et que tu m'apparais à la chute du soir

J'admire ton amour et chéris ta constance
Ce n'est pas pour sept ans, comme un bris de miroir
Mais pour l'éternité qu'un regard sans prudence
a marqué ton destin du sceau de mon pouvoir

Je sais ce que je puis ordonner à ton coeur
Que ce coeur m'appartient et que jamais ne meurt
Le feu qui m'illumine autant qu'il te consume

Mais je suis ta victime autant que ton vainqueur
Et notre amour gagna, comme un fer, sa vigueur
Des chocs d'un lourd marteau sur une dure enclume.
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Alors la trompette retentira à toutes les portes de la ville
Et des oiseaux s’envoleront au bruit des fanfares.
Ils voleront longtemps au-dessus de la ville
Et, quand ils se poseront,
Déjà nous reposerons
Heureux, joyeux, le cœur contenté,
Dormant dans la nuit qui précédera le premier lever de soleil du bonheur retrouvé.
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