Citations de Robert Goolrick (439)
Je raconte cette histoire, parce que j’ai dans le cœur une douleur, poignante en imaginant la beauté d’une vie que je n’ai pas eue, de laquelle j’ai été exclu, et cette douleur ne s’estompe pas une seconde…je la raconte pour tous les garçons, pour la vie qu’ils n’ont jamais eue … je la raconte car je tente de croire, car je crois de tout mon cœur, que toujours demeure l’écho obstiné d’une chanson.
Il existait une loi familiale qui dictait de ne pas parler de la famille à l'extérieur, de ne pas révéler la moindre fissure dans la façade, et j'avais violé cette loi.
J'avais pensé que les démons reposeraient enfin. Je pensais que la rage et la haine que les hommes du Sud peuvent ressentir à l'égard de leur père, cette rage et cette haine si anciennes et si atroces qu'elles ne peuvent se décrire, je pensais que tout ce poids s'envolerait de mes épaules et que je serais libre.
Je ne l'ai pas été. Pas un jour. Pas une foutue heure.
Rien n'y faisait. Ils continuaient à se battre en privé et à se montrer charmants en public, même si certaines personnes commençaient à percer à jour la façade. Un de leurs amis écrivit dans son album de photographies, sous une vue de la maison que j'allais acheter plus tard : "Quand j'ai rencontré ces gens, j'ai d'abord trouvé qu'ils étaient beaux et brillants, et leur maison, magique. Puis j'ai commencé à les trouver ordinaires puis, pour finir, pitoyables." Mon frère vit ce commentaire. il raconta plus tard que c'était la chose exacte qui l'avait fait basculer dans cette folie silencieuse, quelques années plus tard. Je n'arrive pas à comprendre ce qui peut pousser quelqu'un à écrire une chose pareille sur un album de photos.
Trump. Menteur.Escroc. Raciste. Immonde sac à merde. Un homme qui croit pouvoir diriger un pays comme un PDG une entreprise, et dont chaque caprice fait basculer le premier domino d'une série infinie de renoncements et d'exactions, jusqu'à ce que tout repose en ruine à ses pieds (...) Dans cette Rome, tout le monde a un violon, comme Néron en train d'en jouer en contemplant le saccage, et la cacophonie stridente est assourdissante et noie le mot que personne ne se décide à prononcer : trahison.
"Si vous prenez les choses comme ça, en effet. Je vous conseille une formation en contact clientèle. Ou bien de prospecter dans un secteur où vous n'aurez pas affaire au public. Comme écrire de mauvais romans, par exemple. Bonne journée."
"Les hommes ne vous font de cadeaux, pensait Catherine en fixant cette neige incontrôlable et sans fin, que lorsqu'ils savent qu'ils ne peuvent vous donner ce que vous voulez."
Elle regarda la personne qu'elle avait essayé d'être partir en fumée, et elle pleura. Ses vêtements. Sa personnalité. Si elle ne devait pas être ce dont elle avait rêvé, alors que deviendrait-elle? Qui était-elle? Pourquoi la vie n'était-elle pas comme dans les films?
Quand j'ai rencontré ces gens, j'ai d'abord trouvé qu'ils étaient beaux et brillants, et leur maison, magique. Puis j'ai commencé à les trouver ordinaires puis, pour finir, pitoyables.
L'enfance est l'endroit le plus dangereux qui soit. Personne n'en sort indemne.
Il y a dans l'impuissance quelque chose qui nous fait mépriser celui qu'elle accable. Il y a dans le désespoir quelque chose qui nous rend incapables d'accepter de l'affection.
En Virginie, on commençait en général à fumer en secret vers l'âge de 15 ans ; on se mettait à fumer devant ses parents à 16 et l'idée était qu'on ne s'arrêtait plus de fumer jusqu'à sa mort.
Je pensais qu'il devait y avoir quelque chose que je pourrais faire, pour tout arranger. Je savais confusément que c'était ma faute, que je pourrais trouver la clef de leur tristesse et ouvrir la porte sur un monde radieux. Je savais qu'alors nous pourrions tous être heureux et pardonnés de cette honte de malheur.
Dans cette émission, Helen avait indéfiniment trente-cinq ans et Sylvan était littéralement suspendue à ses lèvres, à chacun des refus qu'elle opposait aux déclarations de Gil. Elle répétait les moindres paroles des acteurs, copiait leurs manières, et peut-être est-ce là qu'elle fit son éducation. Pour elle, Helen Trent était une vraie personne, figée dans le temps, parlant un anglais parfait et dessinant des costumes pour les vedettes de cinéma. Sylvan voulait être comme elle, avoir la même vie. Peut-être le rêve commença-t-il là, peut-être est-ce ainsi que son imagination s'enflamma pour cette manière d'être. Hollywood. Les célébrités et la mode. La quête désespérée du véritable amour, toujours insaisissable. Le genre d'amour que seules les petites filles croient possible.
Il mettait à profit l'heure dont il disposait avant l'arrivée de Will pour nettoyer la boutique, il balayait le plancher et répandait de la sciure propre chaque matin...
Il était trop tôt pour la radio. On ne captait l'écho lointain et les parasites de l'unique station qu'à partir de neuf heures, aussi Charlie fredonnait-il pour lui-même en préparant le matériel. De vieilles chansons que lui chantait autrefois sa grand-mère, et d'autres qu'il avait entendues la veille sur les ondes, un son nouveau venu de Nashville. Toute cette musique country était une découverte pour lui, et il aimait ça. Il se sentait chez lui parmi ces voix de montagne fluettes qui racontaient le paradis et l'enfer, la trahison et le deuil. Parfois les chansons parlaient d'amour et de meurtre. Il y avait dans ces airs quelque chose qui rappelait à Charlie ce qu'on ressentait quand on était amoureux, et qui lui donnait l'envie de l'être de nouveau.
Les gens d'ici croyaient en Dieu et en la Bible. Pour eux, le Verbe s'était fait chair pour habiter parmi nous, le Verbe était vérité - non, il était réel, tel qu'il a été donné aux prophètes et aux saints. La foi de leurs pères leur était transmise de mère en fils, et de fils en fille et fils, jusqu'à peupler toute la ville qu'ils avaient bâtie.
Ils nourrissaient l'espoir de leur propre salut et craignaient la perdition de leur prochain. Ils ne divorçaient pas. Pas un seul divorce dans toute la ville, jamais, depuis le commencement. L'Eglise le condamnait, et la tradition l'interdisait.
Ginky avait disparu du radar et je nageais dans mon smoking, si bien que nous étions finalement dans l'esprit du bal. C'est alors que je les aperçus : Wanda, Claudie et Curtissa, alignées le long d'un mur, comme devant le peloton d'exécution. Personne ne leur parlait. Elles ne se parlaient même pas entre elles. Elles portaient toutes les trois le petit bouquet de circonstance au poignet, sans doute acheté par leurs parents. Seule et maigre. Seule et grosse. Seule et noire.
Le froid était glacial,l'air électrique,chargé de tout ce qui allait advenir.Le monde se tint en arrêt, à quatre heures pile.Rien ne bougeait,nulle part ,pas un corps pas un oiseau;une seconde durant,il n'y eu plus que le silence et l'immobilité. Des silhouettes gelées sur la terre gelée, hommes ,femmes et enfants.
Il y a des choses qu'on ne dit pas. On se contente de les porter.
Elle réfléchissait à son jardin. Elle pensait à sa vie comme une courtepointe bigarrée, faite de chutes de tissus disparates cousues tant bien que al entre elles; l'expérience, le savoir, la clairvoyance. Rien de tout cela n'avait de sens pour elle.