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Citations de Robert Sabatier (310)


« Circule virgule ou je t'apostrophe ! »
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En politique, il est un art qui consiste à faire passer les compromissions pour des compromis.
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L'enfant déplia le mouchoir de batiste à liséré vert et le passa sur son front. Il était assis dans le compartiment de troisième classe, bien serré à sa place, "un coin couloir", les bras croisés sur sa poitrine. Il écoutait la musique du train, regardait ces paysages de banlieue que l'obscurité n'habitait pas encore tout à fait.
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Jeunes ou vieux, tous n'avaient qu'un seul age: celui de la misère, des lèvres gercées et des mains blessées d'engelures.
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Robert Sabatier
N'être qu'un arbre auréolé d'oiseaux,
L'essaim joyeux du jour qui me compose,
Le feu jailli de la première source,
Et me donner à ces nombres, à ces lettres
Comme un cahier d'enfant posé sur l'herbe.

(" Oeuvres poétiques complètes ")
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Se disant « toute retournée », elle demanda au garçon d'une voix mourante « un vulnéraire » et on lui servit sous le nom d'Arquebuse un petit verre d'eau-de-vie, tandis qu'Olivier trempa ses lèvres dans un diabolo-grenadine.
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Depuis le petit matin, il pleuvait, mais ce n'était pas une eau triste : elle préparait la voie du soleil. On percevait la complicité des éléments, les jeux subtils de la brume et de la clarté. Le dos bombé des pavés se réjouissait, et aussi les herbes, les mousses qui les cernaient. La pierre vivante souriait, le gris s'argentait, apprivoisait de nouvelles nuances, vert, bleu, or. L'eau dans les ruisseaux chantonnait doucement.

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Robert Sabatier
L’ÉTERNITÉ SERA BIEN TROP LONGUE

J’entre et je sors de moi-même souvent,
Je me demande audience parfois,
Je me rencontre en de noirs corridors,
Je fais semblant de ne pas me surprendre
Ou je m’ignore.
 
Un long sanglot nocturne
Brise un miroir. On voyage on voyage
Et l’on se quitte, on joue à cache-cache,
Mon corps et moi, mariés de l’aurore.
 
Suis-je sans être ? Et rêver n’est-il vivre
Hors de soi-même, hors les murs, hors le doute,
Là où le corps ne va pas, car il pèse
Plus que le bronze et le plomb des pensées.
 
Et je m’en vais sur des lieux de musique
Pour oublier mon sol de résidence :
Ce corps épais où j’entre et sors, et j’ose
Me résigner à demeurer sans ailes.
 
- Entrez chez moi, j’ai pour vous mille chambres
Et des salons, et des orangeraies...
Mais nul ne vient, le seul hôte est moi-même
Dans ma maison bien trop vaste pour moi.
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Lui : moi

Je me conduis par la main vers la barque
Et nous voguons tous deux, l’enfant et moi
Sur une mer d’eau verte et de mémoire,
Légers, légers, si légers que l’écume
En frémissant recule devant nous.

Quand sans oubli tu reviens à toi-même,
La solitude est faite de musique
Pour mieux gravir les marches de la vie.

Fragile inceste où l’enfant dans son père
Trouve le corps qu’il prépara longtemps.
Il est l’oiseau plus que l’eau de la vasque.
Plus que la soif il est le sel d’attendre.
Il ne boira jamais que dans mes mains.

Notre odyssée est double, enfant d’Ulysse.
Qui tissera les voiles du grand vent ?
Au loin fort loin, les îles-cimetières
N’ont qu’oiseaux blancs sur la cime des vagues.
Il n’est de noir que l’exil dans le temps.

Tu me conduis par la main vers la halte.
Nous chargerons les tonneaux du soleil,
Et des rayons de lune entre les doigts
Caresseront notre joie retrouvée.
Le temps de vivre et nous serons étoiles.
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Olivier lutta contre le sommeil qui le gagnait. Pris par le spectacle des flammes, il découvrait un bien-être nouveau, un mélange de calme, de joie, de douceur où sa mère, le foyer, lui-même semblaient se veiller, tissant ainsi des fils d'union, composant une sensation exquise dont Olivier recevait les bienfaits en ignorant que cette sensation, c'était celle du bonheur.
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Olivier prit l’habitude de mener paître, parfois sans la mémé, comme un grand. Un livre sous le bras, un béret sur la tête et l’aiguillon à la main, il faisait semblant de diriger les bêtes qui le dirigeaient. Pieds-Blancs jappait tout content et l’enfant lui jetait du pain à la volée. […]. Il pris possession du pré, se tenant près d’un saule qui trempait le pied dans l’eau près d’un promontoire dominant la Seuge. De là, il avait vue sur toute la courbe de la rivière. Silencieux comme un chat, il y guettait patiemment toutes les manifestations animales. Une truite parmi les herbes glissait d’un trait vif et coloré, une loutre filait traçant un sillage, des sauterelles imprudentes retardaient le temps de la noyade. […] . Une libellule volait comme un modèle réduit d’avion, une araignée d’eau se laissait dériver, puis courait, légère, en faisant de minuscules vaguelettes.
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La mémé trouva un seau qu’Olivier alla remplir à la rivière. Elle jeta du sel, mélangea avec une branche et demanda à l’enfant d’arroser les endroits où l’herbe mêlée de joncs et de bruyères devenait si dure que les vaches la dédaignaient. C’était vrai qu’elles aimaient le sel, le pépé n’avait pas menti ! Elles suivaient Olivier, ramassaient l’herbe salée d’un coup de langue, soufflaient, broutaient, mâchaient. Sur le conseil de sa grand-mère, il prit du sel dans sa paume et la Marcade vint le lécher. Maintenant, il ne craignait plus les cornes et il aimait ces grosses bêtes mélancoliques et affectueuses.
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Robert Sabatier
Le jardin musical



extrait 2

Muguet, mon clavecin.
Lavandin, mon pipeau.
Orange, ma guitare.
Chêne, ma contrebasse.

Je m’enivre des mots
Qui chantent les parfums
Dans ce jardin si jeune
Qu’il est d’éternité.

Ainsi tout un orchestre
Pour éblouir le jour.
Qui entend bien la terre
Ne connaît pas le froid.
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Robert Sabatier
Le peuple vert est l'alphabet du monde
L'eau son prélude et le feu son empreinte.
Et les enfants nomment à perdre haleine
Les fruits-prénoms ,les herbes-hirondelles.


( Extrait de " L'étudiant en calme intérieur")
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L'homme était seul au seuil de la nuit. La lune, déjà, se montrait à la fenêtre. L'apaisement venait du ciel et chaque étoile proposait un sourire confiant à la terre. Tout reposait, revêtu de silence. La chaîne du chien ne grinçait plus dans la cour; aucun pas ne claquait sur la route...
C'était l'hiver, l'hiver serein, l'hiver lucide. La neige n'avait pas encore fait son apparition; décembre s'étirait vers Noël sans cette présence.
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Les abominables démons de l'insomnie nous montrent les choses négatives à travers des verres grossissants et gomment toutes les raisons d’espérer.
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La vie en ce jardin

« Ils m’appellent lilas ! »
Disait-il à la rose
Et la rose riait
De ce nom peu banal.

« Ils m’appellent la rose ! »
Disait-elle au lilas
Et le lilas pensait
Que ce n’était pas mal.

Jasmin et chèvrefeuille
Entre eux s’amusaient bien
D’être garçon ou fille
Au caprice des mots.

« Mais qu’ont-elles à rire,
Se demandait l’enfant,
Ces fleurs impertinentes
Que j’arrose le soir ? »

(Les fleurs ont d’autres noms
Au secret des corolles.
Celui qui les saurait
Serait fleur à son tour.)

« Ils m’appellent lilas ! »
Disait-il à la rose,
Mais l’abeille emportait
Son vrai nom sur ses ailes.
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"Ta grand-mère est partie de bon matin. Qui sait où elle est allée ? Elles est comme une chèvre. Toujours à courir aux herbes !"
Il ajouta :
"Il vaut mieux que tu le saches : la mémé peut te surprendre. Elle ne fait pas la cajoleuse, oh non ! Là où d'autres sont de mie, elle est de croûte. Enfin, elle n'est pas comme on peut s'y attendre. Il faut la connaitre...
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Si j'étais un poète,
Jamais je n'écrirais.
J'aimerais le silence
Qui peut vivre sans mots.

Je serais l'innocent
Du village des ombres.
L'oiseau me parlerait.
Je saurais son langage.

CIL DE SILENCE
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Robert Sabatier
J'ai des amis plus sérieux que moi.
J'ai de la vie un sentiment tragique
et je le tais — rire contre poignard,
la tête froide et la flamme au-dedans
quand tous les mots sont de l'encre des pleurs.
Je ne ressemble à personne, pas même
à mon sosie : il pleure quand je ris
et quand il crie on entend mon silence.
Ont-ils raison de croire qu'un visage doit se fermer comme une porte noire quand l'autre frappe et demande l'asile ?
J'ai des amis, je les critique un peu mais moins que moi : je m'adresse reproche de ne les voir qu'avec des yeux lointains, ceux désertés d'un passant qui s'éloigne.
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