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Citations de Robert Sabatier (310)


Tandis que tous allaient, couraient de pièce en pièce, s'affairaient, s'affolaient, tentaient de choisir les biens les plus précieux pour les soustraire aux convoitises supposées de l'envahisseur - car l'ennemi dit héréditaire, on ne le supposait que pillard, reître, assassin, violeur... - tandis que l'oncle Henri glissait ses titres de Bourse, ses billets de banque et trois lingots d'or dans une serviette en crocodile, que la tante Victoria, avec l'aide de Marguerite, la bonne, réunissait les écrins de la lourde argenterie, Olivier, retenant sa moquerie, glissait des livres dans son sac tyrolien. Sa tante lui ordonna :
- Non, pas de livres! C'est inutile et encombrant.
Olivier ne répondit pas. Il écarta en partie son trésor et glissa Les Fleurs du mal dans sa poche.
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Il rapporta du cellier la bouteille mystérieuse entourée d'un linge humide. C'était un mousseux qu'il baptisa généreusement champagne. Le bouchon partit comme une balle et retomba au beau milieu de la table. Le pépé applaudit. La grand-mère semble intéressée, mais jeta tout de même :
"Du vin pareil, ça doit coûter le prix du lait de lièvre !"
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Le chemin le plus court d'un point à un autre est celui où l'on s'ennuie le moins.
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J'ai détourné le cours de la rivière
Et tes yeux noirs ont cessé de pleurer.
Emporte-moi vers le pays des biches
Nous serons l'herbe offerte à leurs désirs.
Jeune mouette,ô deviens mon amie.
Nous danserons sur la pointe des flots
Et tu seras ma prime caravelle.
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- Ca change, Montmartre. Ils construisent des immeubles partout, comme à Paris.
- C'est la faute aux Américains.
- Tu parles, Charles !
- Avec leur cinéma sonore et parlant, on ne pourra même plus discuter dans les salles.
- C'est le progrès.
- Des progrès comme ça...
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Robert Sabatier
Quand on me passe un savon , je m'en lave les mains .
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Robert Sabatier
Il faut se méfier des faibles, ils sont redoutables.
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- C'est une chaussure de ton père. Et là ce sont ses médailles. Il est revenu le pied éclaté, gazé, avec des éclats d'obus dans tout le corps. Il a fait un bel enfant et il est mort. On a fait faire la guerre part des gamins et ils n'ont pas le temps de vivre.
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Contre notre parler, ça a été une lutte constante. Il fallait faire une nation d'un seul tenant. Et la langue des hommes, c'est leur particularité. A l'école, on utilisait une pièce qu'on appelait "la patoise". Le maître la remettait au premier écolier surpris à parler patois, à charge pour lui de trouver un autre gamin qui commette la même "faute". Et ainsi de suite, c'était le dernier qui la tenait en main qui recevait le pensum, la punition.
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Que de livres chez M. Stanislas ! On en trouvait partout, même dans la cuisine, même dans les toilettes. Les avait-il tous lus ? Olivier se le demandait. Parfois, les titres étaient bizarres, incompréhensibles. Pour les lire, il fallait être calé et on l'était encore plus quand on les avait lus. M. Stanislas appelait son grenier "le capharnaüm". Olivier croyait que ce mot venait de "cafard", peut-être parce que les livres attiraient ces insectes ou parce qu'on les prenait quand on "avait le cafard".
Olivier lisait tout ce qui lui tombait sous la main : illustrés, magazines, journaux, et même les romans sentimentaux qu'adorait sa mère. Certains livres comme "Sans-famille", "Les Trois Mousquetaires" ou "Un bon petit diable" avaient été trois fois lus.
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Poète : écrivain de haute mer.
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Il finissait par perdre son bien le plus précieux : l'envie de réver et d'espérer.
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J'aurai toujours assez de forces et de foi
Pour jeter cet oiseau qu'on appelle Colombe.
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Ses moments les plus pénibles étaient ceux où chacun se mêlait de parler de son sort.Il devenait alors un objet qu'on ne sait où ranger, chaque lieu étant trop plein et refusant de le recevoir.
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Le souvenir étant un poète, il ne faut pas en faire un historien.
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« Une grand-mère pas comme les autres ! » Pas d’attendrissements, de manières, de câlineries, de tendresses. Elle allait droit sa vie sans être embarrassée de ce qui se fait en société, des attitudes qu’on doit prendre. […]. Parce qu’elle ne savait pas feindre, certains le croyaient méchante. Et si on lui rapportait un commérage la concernant, elle répondait : « On ne peut plaire à tout le monde. »
Elle marchait d’un pas vif et menu, son torse se projetant d’un côté, puis de l’autre, ses pieds chaussés de galoches légèrement en dedans comme ceux qui ont dû porter de lourdes charges, avec toute l’énergie d’un corps façonner par la peine. Au grand air, elle devenait une autre. Faite pour la vie sauvage, elle se retrouvait, et cela imprimait sur son visage musculeux, tendu, une sorte de bonheur.
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Robert Sabatier
Thoreau

Le fils de l’eau se dissout dans la brume
Pour mieux aimer le feuillage de l’insecte.
Sa sœur la lune accompagne ses pas,
La luciole est sa seule musique.

Il est parti, la ville sur son dos,
Il a rejoint sans la mort l’autre monde,
La face esquisse oubliée à l’aurore
Par un troupeau d’aveugles obstinés.

Lui contemplait l’infinité des astres
Dans le grand jour : suis-je reinette ou grive ?
Ou bien fendait le monde comme un œuf
Pour contempler ses secrètes pensées.

Il respirait l’arôme du pourquoi
Et, la saveur de l’homme sur la langue,
Il mûrissait les blés de son regard
Pour se baigner dans leur immensité.

Cueillons, cueillons des roses de cristal
Pour percevoir les saisons qui s’échappent.
Lui qui durait comme pointe de flèche
Perce pour nous les secrets du grand jour.

(Robert Sabatier, in Icare et autre poèmes)
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Il fit briller le parquet le plus qu’il put, « de façon, dit-il, à ce qu’ils se cassent tous la margoulette ». Le travail terminé, ils se retrouvèrent suants et soufflants dans un office où la femme écarta sa servante pour servir elle-même le verre de vin rouge à Bougras qu’elle appela « brave homme ». Il lui demanda alors, « Vous n’en prenez pas ? » Comme elle ne répondait pas il ajouta : « Et pour le petit, il aime le rouge vous savez ! » Choquée, elle se rengorgea et Bougras lui expliqua fort sérieusement qu’Olivier était son fils, qu’il avait eu sur le tard d’une union avec la femme à barbe du cirque Amar et que le bébé avait été nourri avec des biberons de vin sucré.
Olivier compris vite qu’il s’agissait d’une nouvelle blague de Bougras et qu’il se devait d’y apporter sa participation. Il fit exprès de prendre un air idiot et de se précipiter sur le verre de Bougras.
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C’est vrai qu’Elodie était gentille. Même quand elle le traitait de voyou, elle le faisait avec affection. Bien sûr, ses cousins ne cessaient de l’accuser de désobéissance. En fait, il ne refusait pas d’obéir, mais comme ce qu’on lui demandait de faire restait toujours imprécis et contradictoire, il n’en faisait finalement qu’à sa tête. Mais comment concilier les deux parties d’une phrase qui revenait souvent : « Tu es toujours à trainer dans la rue. Allez, va jouer ! » Au fond, Olivier savait qu’il ne faisait rien de mal.
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Un side-car les précédait portant deux gendarmes reconnaissables à la plaque feld-gendarmerie attachée au cou par un collier de chaînons d'acier comme une marque d'alcool sur une carafe ou un prix de concours agricole sur du bétail. Au carrefour, le passager sautait du siège et réglait la circulation au moyen d'un bâton terminé par un disque rouge. Les soldats avançaient sans que nul les regardât, n'existant que pour eux-mêmes. Étaient-ils conscients de l'absurdité de leur marche ? S'enivraient-ils du bruit de leurs bottes ? Sur l'ordre rauque d'un gradé, ils entonnaient un chant viril et lourd avec des arrêts et des reprises brusques. Les pas rythmaient, chacun d'eux pesant un quintal. Les chants ne parvenaient à aucune oreille pas plus que les yeux ne voyaient cette troupe devenue inexistante parce que les Parisiens le voulaient ainsi.
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