Citations de Robert Van Gulik (248)
Voyant les yeux du poète fixés sur sa tasse, il dit à Tao Gan : Verse-lui du vin, quand il n'y a pas d'huile dans la lampe, la mèche n'éclaire pas ! (page 147)
Il est en effet facile de se rappeler les poèmes. Non seulement à cause des rimes, mais surtout parce qu'ils répondent aux pulsations de notre cœur et au rythme de notre respiration. Le rythme est la charpente de tout bon poème, et de la prose également.
Ah, te voilà revenue, Ombre menaçante ! Tu approches, et moi je recule, terrifié. Mais je dois t’obéir. Tu trouves qu’un instant de répit si bref est encore trop pour moi ? Pourtant, n’ai-je pas exécuté tous tes ordres ? Le mois dernier, à mon retour de cette funeste cité de Han-yuan nichée au bord de son lac sinistre, n’ai-je pas immédiatement choisi une date propice pour les noces de ma fille ? N’est-elle pas mariée depuis une semaine ? Je ne saisis pas tes paroles… mes sens sont engourdis par une insupportable douleur. Comment ? Ma fille doit apprendre la vérité ? N’auras-tu donc pas pitié de moi ! Ce secret de mon cœur va briser le sien. Non… non, ne me torture pas davantage, j’obéirai.
[Juge Lo] Vous avez la réputation d'être le juge le plus subtil de toute la province, il me semble! J'ai toujours cru que le temps de boire une tasse de thé, et hop, vous aviez débrouillé l'énigme la plus embarrassante!
[Juge Ti] Il ne faut pas toujours se fier aux réputtaions, répliqué le juge Ti avec un sourire en coin.
-C'est une drôle de région , fit lentement remarquer le juge à l'adresse du sergent Hong.Ce matin , en traversant les marais à cheval , j'ai vu passer des nuages aux formes étranges et des lambeaux d brume qui avaient l'air de tendre leurs longs bras hors de l'eau comme pour...
Le jeune homme avait écouté le juge avec une attention extrême.
-Mieux vaut ne pas parler de tout ça !fit-il en coupant la parole au magistrat
L'insignifiante personne qui est devant vous se nomme Tchang Wen-Tchang et est docteur en Littérature ,répondit le personnage en robe bleue d'un ton posé qui contrastait avec la surexcitation de Liou-Fei-Po .Un grand malheur s'est abattu sur ma maison,me privant à la fois de ma bru et de mon fils bien-aimé.
Vous allez entendre une longue histoire de meurtres atroces, et bien souvent vous vous demanderez comment Auguste Ciel, le Souverain d’En Haut, a pu permettre tant de cruauté, d’injustice et de violence ! Personnellement, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi désolant.
Dans une rue plus bas, un mendiant unijambiste demandait l' aumône. Ma Jong déposa une sapèque au creux de sa main crasseuse et lui demanda où se trouvait la cave du Roi des mendiants. L' homme posa sur Ma Jong des yeux sournois, profondément enfoncés dans un visage flasque. Puis il partit clopin-clopant sur ses béquilles le plus vite qu' il put. Ma Jong poussa un juron. Il aborda deux badauds qui se contentèrent de le regarder sans le voir.
L'action du présent ouvrage se situe à Lan-Fang, cité imaginaire à la frontière de l'Empire fleuri. On trouvera en postface l'indication des sources utilisées dans ce roman. Que l'on sache seulement que les trois intrigues sont tirées de source chinoise et que je me suis conformé à la tradition chinoise pour la composition de ce livre : les titres de chapitre sont composés de deux lignes parallèles ; une brève introduction fait allusion aux principaux événements auxquels nous assisterons dans le livre.
Deux Abbés :
Le premier sur terre,
Le second dessous.
Deux Abbés :
L'un prêche ses moines,
L'autre les vers de terre !
Le juge lut à haute voix un distique tracé par un pinceau habile :
Crains que la Porte par où tu es entré dans la vie
Ne devienne pour toi la Porte qui conduit à la mort.
Que votre Excellence n'oublie pas qu'elle est en vacances ! Tous les cadavres qui flottent dans les environs sont la propriété exclusive de son collègue, le magistrat Teng !
Un, deux, trois... Hou, Mei, Yi !
L'un va perdre son œil.
Un, deux, trois... Hou, Mei, Yi !
L'un va perdre la tête.
Un, deux, trois... Hou, Mei, Yi !
L'autre perdra son lit.
Il arrive à ces forces obscures de s’introduire dans un cadavre qu’elles réaniment pour continuer leur sinistre besogne. Remarquant la mine troublée de ses compagnons, il ajouta vite : Mais aussi puissantes que soient ces forces surnaturelles, elles ne peuvent tourmenter que ceux dont les noires actions les attirent ici-bas.
Le pinceau est un instrument d’une si grande sensibilité qu’il est très difficile de ne pas trahir sa personnalité en le maniant, même si l’on emploie un différent type d’écriture.
Le vide est beaucoup plus important que le plein. Vous pouvez choisir la meilleure argile qui soit pour faire une belle potiche, mais sans son vide, elle ne vous sera d’aucune utilité. Et vous pouvez décorer tant que vous voudrez une porte ou une fenêtre, sans leur vide, elles ne vous seront d’aucune utilité non plus.
Tous les prêteurs sur gages sont des voleurs.
Je dois t’avouer que ce matin je me sentais un peu abattu, et j’ai réellement douté un instant que cette carrière fût vraiment celle qui me convenait. J’étais stupide. C’est une fonction magnifique, Hong ! Ne serait-ce que parce qu’elle nous permet de parler pour ceux qui n’en ont pas les moyens.
Un juge n’est censé interroger un accusé que publiquement, à l’audience. Mais il ne s’agit pas d’un véritable interrogatoire ; plutôt d’une conversation d’ordre général, pour ma gouverne.
Il ne fallait pas se montrer trop difficile, car ramasser les cadavres est une besogne peu plaisante. Mais leurs cagoules ne les protègent pas seulement contre la contagion, elles leur assurent aussi l’anonymat. Nombre de gredins en profitent pour extorquer de l’argent aux familles des morts qu’ils viennent enlever.