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Le Juge Ti - Romans et Nouvelles... tome 16 sur 17
EAN : 9782264006974
279 pages
10-18 (12/09/1999)
3.92/5   93 notes
Résumé :
Le savant et le dandy se mêlaient en Van Gulik, comme se côtoient dans ses romans Excellences et malabars, déesses de la Miséricorde et statues du roi Dragon, canards mandarins de l'amour fidèle et serpents de la passion meurtrière. On y arpente les égouts avec élégance avant d'aller au palais du gouverneur prendre - évidemment - une tasse de thé.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
il s'agit du dernier ouvrage de la célèbre série du Vénérable juge Ti mais pour moi c'est une première !
Le très confucéen juge Ti est invité chez son ami le jovial magistrat Lo à un banquet pour la Fête de la mi-automne. Celui-ci est son exact opposé, Lo aime la bonne chère ( les pieds de cochon, le canard fumé) et c'est également un grand amateur de danseuses et de poésie. Il demeure dans le somptueux palais du gouverneur et a convié également pour la Fête, Chao l'Académicien impérial, Chang Lan-po le poète de cour , frère Lou le moine zen obèse qui fait de la calligraphie murale et enfin une invitée spéciale, la célèbre poétesse Yo lan accusée d'avoir assassiné sa servante. Elle est en route vers la capitale où elle sera jugée. Avant la réception, Song, un jeune candidat aux examens littéraires est assassiné. le juge Ti prête main forte à son collègue chargé de l'enquête. Puis lors du banquet, une danseuse est assassinée dans la salle voisine. le perspicace juge Ti se consacre donc à résoudre les trois affaires en même temps. il sera amené à enquêter dans le palais du gouverneur mais aussi dans les bas-fonds où une singulière jeune fille dénommée Safran garde le sombre Sanctuaire du Renard noir.
Les trois énigmes m'ont intéressée sans me passionner. J'ai même préféré le traitement proposé par Qiu Xiaolong dans "Une enquête du vénérable juge Ti" . Plus d'émotion et d'empathie avec la poétesse courtisane chez Qiu. L'écriture de van Gulik est plus froide même si elle contient un peu d'humour pour se moquer des lettrés suffisants. j' ai surtout été sensible à l'extraordinaire reconstitution de la vie quotidienne chez les Tang en 668, le monde des intellectuels, poètes et calligraphes, ceux qui récitent et ceux qui improvisent comme le très intéressant frère Lou. il est aussi question de superstitions populaires, de ce culte énigmatique de la femme-renard qui vient séduire les hommes, culte tantôt raillé, tantôt craint. Enfin, j'ai adoré la mise en forme du texte avec ces titres de chapitres espiègles ainsi que les jolies et très pratiques illustrations.
Bref, je lirai avec plaisir d'autres aventures du juge Ti.
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Poets & Murder
Traduction : Anne Krief

Tout comme dans "Le Mystère de la Chambre Rouge", "Assassins & Poètes" met en scène un juge Ti obligé de se décarquasser pour sauver la mise à son collègue, le juge Lo, à cette différence près que, si Lo quittait précipitamment l'Ile des Plaisirs dans l'affaire du Pavillon Rouge, dans "Assassins ...", il est l'hôte de Ti à l'occasion de la fête lunaire de la Mi-Automne.

Replet, amateur de bons vins, de femmes et de poésie, le juge Lo est tout heureux de faire les honneurs de sa demeure à son ami Ti. Pour lui faire honneur, il le convie à un banquet qui réunira trois poètes estimés de la capitale : Chao Fan-Youen, ancien président de l'Académie impériale, courtisan très en vue ; le poète Chang Lan-Po, autre courtisan en vue et la non moins connue Yo-lan, poétesse issue du peuple et qui, après avoir menée la vie d'une courtisane de haut rang, s'est retiré du monde pour se consacrer à la religion.

La présence de Yo-lan cause cependant problème car elle a est en cours de jugement pour avoir battu à mort la servante qui l'assistait dans le monastère où elle s'était retirée. C'est à la suite d'une dénonciation anonyme que le cadavre de la victime avait été retrouvé enterré dans le parc de Yo-lan.

Comme toujours dans les romans que Van Gulik a consacré au juge Ti, des intrigues parallèles viennent se greffer sur le tronc du meurtre principal.

Au moment où débute le roman, Yo-lan est arrêtée depuis six mois et attend en fait de passer en jugement devant la Cour métropolitaine. C'est au cours de son voyage vers la capitale qu'elle est autorisée à s'arrêter chez le juge Lo. Celui-ci vient d'être alerté pour le meurtre d'un jeune candidat aux examens littéraires, Song Aï-Youen, retrouve égorgé dans la chambre qu'il avait loué chez M. Meng. Présentée au départ comme un simple crime crapuleux, cette mort apparaît très vite comme un meurtre froidement prémédité : Song a été assassiné parce qu'il possédait quelque chose qu'on voulait lui dérober.

Tout l'art de van Gulik réside dans la façon qu'il est là de faire s'interpénétrer des intrigues qui, en apparence, n'ont guère de rapports entre elles. Il a aussi le génie des personnages secondaires : dans ce roman, on retiendra les visages de la danseuse Petit Phoenix qui meurt, elle aussi, de mort violente, et de Safran, une enfant abandonnée qui se veut la gardienne d'un temple abandonné aux spectres et aux renards. Enfin, ce qui ne gâte rien, une pincée de fantastique discret saupoudre nombre des enquêtes du juge, rehaussant d'un frisson aussi discret que raffiné l'intérêt strictement policier du récit. ;o)
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J'avais hâte de lire cette enquête dans laquelle apparaissait la poétesse Yü Hsüan-Ki (appelée Yo-lan par Van Gulik puisqu'il s'en est librement inspiré). Je souhaitais comparer cette version de l'histoire avec celle plus tardive présentée par Qiu Xiaolong, mais finalement le meurtre de la servante de la poétesse n'était pas l'enquête centrale de ce roman-ci.

Le juge Ti se retrouve à Chin-houa aux côtés du pétillant juge Lo. Thé, banquets, joutes littéraires, renards et meurtres sont au programme. Entre deux déclamations de poèmes, notre célèbre juge va résoudre des éngimes étroitement liées.

J'ai toujours un faible pour les aventures du juge Ti et je pense que je ne m'en lasserai jamais ! L'auteur distille de petits indices au fur et à mesure et l'enquête est toujours passionnante. de plus, ils nous offre un tableau réaliste de la société du VIIème siècle. Il s'intéresse ici à un milieu plus aisé, aux lettrés et aux banquets, à l'étiquette en vigueur et à l'importance des arts : calligraphie et poésie sont toujours à l'honneur.

J'aime également l'ambiance qui y règne avec ce temple un peu inquiétant, les histoires d'esprits renards etc. L'auteur souligne ici un élément clé de la littérature chinoise classique : les femmes renardes.
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La dernière enquête écrite par Van Gulik. le testament de l'auteur qui préparait un livre sur la mort en Chine, pendant rêvé de son étude sur la vie sexuelle. Un récit aux lisières du fantastique, peuplé de renards et de fantômes. Un moine zen calligraphe. L'un des meilleurs volumes de la série.
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Il y a comme une sorte de charme étrange qui s'empare de vous quand vous commencez à lire les enquêtes du Juge Ti de van Gulik, charme qui a pour conséquence qu'ayant débuté la lecture par quelque hasard, vous serez fort probablement entrainé irrésistiblement à lire l'ensemble des 17 volumes contant ses aventures. Et puis à regretter qu'il n'y en ait point d'autres encore.
Robert van Gulik, qui fut ambassadeur de la Hollande en de nombreux pays d'orient et voyageur infatigable n'est certes pas un auteur comme les autres; il n'avait après tout aucune "carrière" à réaliser en ce domaine. Ce qui lui donna une sorte de liberté de ton et de désintéressement que seule guida son insatiable curiosité culturelle et son humanité. Avec cette sorte d'élégance et de distanciation qui lui permit de dire ainsi " Non, rien ne demeurera. Ni nos noms, qui deviendront des sons ténus, et n'évoqueront au mieux, pour ceux qui viendront après nous, qu'une personnalité qui ne fut pas la nôtre. Ni ce que nous avons dit ou fait, car dès que les mots sont dits, et les actes accomplis, ils deviennent pour nous étrangers, glacés et lointains; ils suivent la voie qui leur est propre, sans se retourner un instant pour nous jeter un regard."
Mais van Gulik ne fut pas non plus indifférent à son temps; ce qui donne à ses romans cette sorte de force et de justesse de l'observation qui les rend si crédibles et si passionnants.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La poétesse leva sa coupe et la tourna dans ses mains quelques instants. Puis elle déclama d'une voix chaude et sonore :
"Le vin ambré est chaud dans les coupes d'or
Les rôts et venaisons exhalent leur parfum
Dans la vaisselle d'argent
Et les chandelles rouges brillent haut et clair."
Le magistrat Lo hocha la tête en souriant de satisfaction mais le juge remarqua la lueur de gêne qui brillait dans les gros yeux du Fossoyeur rivés sur la poétesse.
Celle-ci récita alors le couplet parallèle :
"Mais le vin est la sueur et le sang des pauvres,
Les rôts et les venaisons leur chair et leurs os.
Et les chandelles rouges
Répandent leurs larmes de désespoir."
Il se fit soudain un silence consterné. Le poète de cour, cramoisi, jeta à la poétesse un regard courroucé.
- Vous faites allusion à des difficultés passagères, Yo-lan, et que l'on ne rencontre que dans les régions touchées par les inondations ou la sécheresse, dit-il en maîtrisant difficilement son émotion.
- On les rencontre partout et toujours. Et vous le savez ! répliqua-t-elle sèchement.
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L'obèse frère fossoyeur ouvrit le livre corné osé sur ses genoux. C'était un vieux livre de divination. Suivant de son gros index les caractères du titre du chapitre, il lut à haute voix :
- "Le renard noir sort de son trou. Prenez garde."
Puis il ferma le livre et fixa la porte d'un air de crapaud impassible.
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Après avoir humecté d'encre le pinceau, [Yo-lan] écrivit en élégants caractères :
"Amertume, je cherche les mots justes,
Pour ce poème, sous la lampe.
Je ne puis dormir en cette longue nuit,
Je redoute les couvertures solitaires.
Dans le jardin d'automne là-dehors,
C'est le bruissement triste des feuilles qui voltigent.
La lune luit comme une abandonnée
A travers les carreaux de gaze."
- Ah! s'exclama l'Académicien. Tout le caractère nostalgique de l'automne est saisi dans ces quatre vers.
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Le fossoyeur lui jeta un regard en coin.
- Vous feriez mieux d'aller vous reposer un moment, Ti. Nous avons tous les deux encore un bout de chemin à faire, chacun dans notre direction... Un bon bout de chemin, long et fatigant.
Le fossoyeur se carra sur sa chaise et contempla la lune, de ses gros yeux impassibles.
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"Le vin ambré est chaud dans les coupes d'or
Les rôts et venaisons exhalent leur parfum
Dans la vaisselle d'argent
Et les chandelles rouges brillent haut et clair."
(...)
"Mais le vin est la sueur et le sang des pauvres,
Les rôts et les venaisons leur chair et leurs os.
Et les chandelles rouges
Répandent leurs larmes de désespoir."

(pp. 105 & 108)
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