Citations de Romain Sardou (327)
Combien l'Eglise avait-elle perpétré de simulacres. ... ?
À celui qui se plaignait que ses maux le suivaient où qu'il se rendît, Socrate répondit : « Pourquoi t'étonner que tes voyages ne te profitent pas, quand c'est toujours toi que tu promènes? La cause que tu fuis, elle te suit comme ton ombre. »
- Justinien a pris la couleur des Bleus, et Théodora celle des Verts ! C’est un coup de génie ou une audace qu’ils payeront très cher.
- Les Verts sont furieux qu’elle reprenne leur couleur, mais elle les domptera comme elle a dompté tous les hommes de sa vie.
- C’est une chance que tu sois eunuque.
- Justinien, on peut lui parler. Elle… Il faut lui plaire.
- Tu es froid et calculateur. Ne t’inquiète pas, tu lui plais déjà.
On appelle vieillesse l’époque de la lassitude, non pas celle où toute force est brisée.
"Pour que tu ne nous oublies jamais, dit le Chef. Même quand tu seras devenu un grand et gros mossieur avec des lunettes, un plastron, une cravate et des chaussures cirees ! Lorsque tu auras des ennuis, comme toujours les adultes, il te suffira de jeter un œil sur ce lutin pour te rappeler que nous sommes là et qu'il n'y a pas que les ennuis dans la vie!"
Le corps peut sur l'âme ce que l'esprit seul n'oserait jamais rêver pouvoir accomplir.
Etudie et étudie d'arrache-pied, Marcus, afin de faire de toi un homme libre, c'est-à-dire un homme heureux.
C’était étrange comme un simple son ou une simple odeur pouvait ramener loin en arrière, faire renaître des personnes disparues, les rendre proche, comme si elles étaient en face de vous
Mon enfant, tu n'as pas idée de l'ignominie et de la fausseté du monde dans lequel tu vas mettre les pieds. Il te faut oublier tout ce que tu as appris. Les hitlériens sont des fanatiques. Des années durant, on a cherché à ne pas interrompre le dialogue avec le chancelier du Reich, dans l'espoir que la diplomatie aiderait la raison à triompher et que les pourparlers sauveraient la paix en Europe. Beau triomphe, en effet ! Et "pour-parler", voilà bien un mot qui ne dit que ce qu'il est. La démocratie finit toujours par endosser le mauvais rôle quand elle croit qu'elle peut, indéfiniment, faire valoir ses droits moraux sans se salir les mains.
Est pauvre non pas celui qui a peu mais celui qui désire beaucoup. Qu'importe, en réalité, combien d'or gît dans ses coffres, combien de blé il a engrangé, de quelle taille sont ses troupeaux, à quel taux il place son argent, s'il lorgne vers le bien d'autrui, s'il calcule non ce qu'il a acquis mais ce qu'il voudrait acquérir? Tu veux savoir quelle est la saine mesure de la richesse? D'abord, posséder ce qui est nécessaire; ensuite, ce qui est suffisant.
Le prêtre, toujours secret, finit par réduire la blessure et par rendre souplesse et texture à la peau rougie. Les progrès de sa médecine furent diaboliques de prestesse. Certains témoins se signèrent devant tant de prodiges. D'autres abandonnèrent la maison pour aller conter ces miracles à la foule qui attendait dehors. A l'intérieur, le médicastre terminait son pansement en laissant la plaie à l'air libre.
- Je suis toujours partisant de laisser la nature faire ce que l'homme a défait, dit-il. Notre corps s'y connaît mieux en soins que bon nombre de nos maîtres de faculté.
La tournure de la phrase n'échappa à personne : le jeune prêtre avait dit la nature, il n'avait pas dit Dieu.
Je ne vous demande pas de démasquer un tueur, de l'arrêter de vos petites mains innocentes, de risquer votre vie comme dans les scènes de conclusion des films d'action, avec du sang, des cris et des larmes... mais uniquement de jeter un oeil sur l'homme, de voir comment il vit, comment il travaille qui il est.
Gloria n'avait perdu que six ou sept kilos mais, pour elle, c'était rejoindre la cohorte des silhouettes maladives qui fleurissaient tant dans la société des jeunes filles londoniennes.
C'est alors qu'elle revit les évènements chaotiques de la journée et qu'elle se souvint des paroles du voisin!
'Lorsque je m'emporte, je déchaîne les éléments naturels, j'anéantis les fortunes, j'invoque les maladies, je fais souffrir les plus faibles, enfin, je répands la mort après moi ...'
-On dit "avoir des aventures, puis on se marie et cela s’arrête Vous pensez que le mariage n’est plus une aventure ?
-On recommence à en avoir en devenant infidèle…
-C’est donc bien que le mariage n’en est pas une? Je ne sais pas.
-Moi non plus.
-Nous voilà bien…
Arrivés dans une station de métro, ils entendirent un guitariste qui reprenait une chanson de Brassens. Elle remarqua qu’il avait changé les paroles d’un de ses titres les plus connus.
Il n’y a pas d’amour heureux était devenu Il n’y a pas d’amour facile.
Elle trouva que cela sonnait très juste. Beaucoup plus vrai, en réalité.
Il y a bien des amours heureux, mais aucun n’est jamais facile… Il lui en avait coûté un coup de dés et un coup d’éclat pour tenter de faire pâlir l’étoile de la femme en rouge et ravoir sa chance. Pourquoi cela ne s’obtenait-il jamais sans contrariétés ?
Toutefois, comme chacun, son cœur restait convaincu qu’il devait exister quelque part des exceptions. Des exceptions parfaites. Des amours enfin rendues faciles…
Il est des “je t’aime” et des “merci” qui ne se disent qu’avec les yeux.
-"Parce que le raisin qu'ont mangé nos ancêtres était vert, nos dents en sont encore aujourd'hui agacées."
- Quoi?
- Cela veut dire qu'il n'y a jamais de génération spontanée.
Vous êtes le fruit de ceux qui vous ont précédée.
Et de leurs actions.
Leur bien et leur mal se répercutent en vous.
La philosophie n'est point un métier public, ni une occasion de fanfaronner : elle ne vit pas dans les mots, mais dans les choses, elle ne sert pas à distraire l'esprit ou à tuer le temps, elle forge et façonne l'âme, elle ordonne le cours de la vie, elle fixe une direction à nos actes, elle indique ce qu'on doit encourager et défendre, elle tient la barre du gouvernail et dirige l'homme à travers les écueils de nos existences agitées.
N'oubliez jamais qu'aussi bas que vous tombiez ce sera toujours dans la main de Dieu.
(p.104)