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Critiques de Sally Nicholls (88)
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Les suffragettes. On a souvent entendu ce terme, on voit ce que cela recouvre mais quel a été, concrètement, le combat de ces femmes ? Sally Nicholls, dans ce roman dédié aux jeunes lecteurs, retrace à travers le destin de trois jeunes filles le combat de plusieurs générations de femmes en Grande-Bretagne.



A la veille du déclenchement du premier conflit mondial, Evelyn, 17 ans, issu d'un milieu bourgeois et conservateur, souhaite faire des études de lettres classique. Las ! Les jeunes filles de bonne famille ne font pas d'études, elles se cherchent un mari ! Mais Evelyn ne l'entend pas ainsi et le mouvement des suffragettes semble correspondre à ses idéaux : lutter pour obtenir plus de libertés et de droits pour les femmes.

May, 16 ans, vit seule avec sa mère, une quaker suffragiste, et pacifiste forcément. Depuis toute petite, May fréquente les cercles féministes, assume son homosexualité naissante et participe activement aux manifestations des suffragistes… toujours pacifiquement.

Nell, 15 ans, vit dans l'East End, l'un des quartiers les plus pauvres de Londres. La famille est nombreuse et très modeste. La jeune fille, elle aussi du mouvement des suffragettes, n'hésite pas à mouiller la chemise et à se jeter dans la mêlée quand il y a nécessité. Elle est, comme disent les hommes, une « hommasse » : masculine, habillée comme un homme, rêvant d'être un homme, elle n'a de cesse d'avoir les mêmes droits qu'eux. Et d'aimer comme eux.

Pour ces trois jeunes filles aux vies et visées totalement différentes, un seul point commun pour obtenir un monde plus juste : le droit de vote pour les femmes. Mais la Grande Guerre va bouleverser leurs idéaux et leurs principes, les plongeant dans un monde où leur combat risque encore d'être remis à plus tard.



Tracts, femmes-sandwichs, grèves de la faim, bastonnades, … des actions pacifistes à celles plus violentes, ce sont quatre de ces quinze années de lutte acharnée des suffragettes qui se déroulent sous les yeux du lecteur. Les trois personnages féminins nous permettent de voir les différentes idées qui circulaient parmi les mouvements militants, révélant souvent des discordances dans les groupes notamment au sujet du recours à l'action alors que le pacifisme était auparavant de rigueur. Mais ce roman, plus largement, met en avant la dure condition des femmes durant la Première Guerre mondiale en Grande Bretagne et les bouleversements qu'elle a entraînés. L'homosexualité, autre grand thème du roman, est également abordée à travers les émois de nos héroïnes. Si les mouvements féministes étaient évidemment un moyen de s'affirmer plus librement pour les lesbiennes, je déplore juste une certaine caricature des personnages… et du coup des féministes. le roman aurait gagné également en concision et pêche un peu par la volonté de l'auteur de nous citer tous les mouvements de suffragettes… où l'on se perd un peu en début d'ouvrage. L'éditeur nous le conseille à partir de 12 ans… pour un bon lecteur, oui ! Mais je dirais plus 13 ou 14 ans au vu de la longueur et des détails.



Il n'en reste pas moins que les personnages sont attachants dans leur combat et leurs doutes, l'ensemble très documenté avec l'évocation de personnes et faits véridiques, et que ce roman, en rendant hommage à ces femmes qui se sont battues pour l'égalité, peut être une bonne source pour débuter un débat sur l'histoire du droit de vote des femmes… finalement obtenu en 1918 pour les femmes britanniques de plus de 30 ans. Ce n'était que le début d'une longue histoire…



Merci à Babelio et aux éditions Hatier pour l'envoi de ce roman, soutenu par Amnesty International.

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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Un livre sur le combat des suffragettes en Angleterre, à travers les regards d'Evelyn, jeune fille de bonne famille tentée par la révolte ( on aimerait savoir pourquoi ), May, jeune fille de bonne famille aussi, mais biberonnée depuis le berceau aux idéaux socialistes et féministes, et Nell, jeune fille qui se cherche de la classe ouvrière.

Je sens que mon introduction manque d'entrain, c'est que le livre, même s'il traite de sujets fondamentaux et auxquels il est très nécessaires de s'intéresser, manque de brillant. Il y a quelque chose de trop scolaire et pédagogique dans l'exposé des problématiques de ces jeunes femmes, tout au moins pour un lectorat adulte déjà informé. Car je suppose en fait que ce livre s'adresse aux adolescents et jeunes adultes. En fait, je vais le faire lire à ma fille qui est en troisième, ce sera parfait : on voit d'abord les légers troubles que suscitent les femmes anglaises dans les années 1910, scandaleusement moquées, méprisées mais néanmoins violentées par la police, puis l'étouffement de leur voix par la guerre, mais paradoxalement leur accès final au suffrage en 1918 grâce, sans doute entre autres, au rôle économique important qu'elles ont joué pendant les années de conflit.

Tous les thèmes importants et fondateurs du féminisme sont abordés (liberté d'esprit, de parole, de corps, sexualité, accès au travail, salaires, place dans le couple...), trop superficiellement et de façon simpliste, mais néanmoins abordés, ce qui est bien.

A faire lire aux jeunes filles, donc, mais, aussi, aux jeunes garçons, merci !

Je remercie aussi Babelio et Hatier pour cette lecture !
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Londres, février 1914. Evelyn, adolescente issue d'un milieu bourgeois se rêve étudiante à Oxford. Mais à quoi bon envoyer une fille à l'université ? L'avenir d'Evelyn est tout tracé : un bon mariage avec le jeune Teddy épris d'elle depuis l'enfance, des enfants et une maison à tenir, voilà qui devrait l'occuper sainement et fera d'elle une femme respectable. Pourtant Evelyn ne peut se résoudre à accepter son sort. Dans la rue, les femmes qui manifestent pour le droit de vote attirent son attention et lui font entrevoir un autre destin. Et si les femmes pouvaient décider elles-mêmes de leurs choix de vie ?

Nell, quant à elle, évolue dans un tout autre milieu. Née dans une famille pauvre et nombreuse des quartiers Est de la ville, la jeune fille travaille à l'usine pour un salaire de misère. le mariage ? Elle n'y pense pas ! D'ailleurs les garçons de l'attirent pas du tout, pas sentimentalement en tout cas, mais elle leur envie leur liberté. Vêtue comme un homme, elle est de toutes les manifestations de suffragettes et n'hésite jamais à faire le coup de force avec la police.

Autre milieu, autres moeurs, May est la fille d'une suffragiste activiste qui l'a élevée dans le respect du Seigneur et de toutes ses créations. Quaker donc pacifiste, May milite pour le droit de vote des femmes mais refuse toute forme de violence. Il ne s'agit pas pour elle de briser des vitrines ou d'affronter la police mais d'établir le dialogue avec les décideurs pour que la femme tienne enfin dans la société la place qui lui revient de droit. Orpheline de père, éduquée dans une école de filles, toujours entourée de femmes, May a naturellement tournée vers elles ses sentiments amoureux et son coeur palpite pour Nell dont elle admire le culot, la gouaille et le courage.

Ces trois adolescentes, qui aspirent à plus de liberté, de justice, d'égalité, espèrent que les hommes de pouvoir sauront se laisser fléchir par la justesse de leurs arguments sans se douter que leur lutte sera bientôt très secondaire. Les hommes préparent un autre combat et, quand la première guerre mondiale éclate, les suffragettes se trouvent face à un dilemme. Faut-il continuer à revendiquer le droit de vote ou faire une pause pour soutenir l'effort de guerre ?



Derrière chaque femme qui glisse un bulletin de vote dans l'urne, il y a une suffragette qui a lutté pour obtenir ce droit. C'est ce que ce roman destiné à la jeunesse veut mettre en évidence en racontant le parcours militant de trois adolescentes anglaises issues de milieux différents mais avec la même volonté de changer le monde.

Si le propos est louable, le récit de Sally Nicholls souffre de quelques maladresses. A trop vouloir en dire, elle s'enlise dans un texte lourd et répétitif. Très vite on est noyé sous les informations et cela nuit à l'empathie qu'on voudrait éprouver pour les trois héroïnes. de plus, les suffragettes constituent un sujet suffisamment fort pour ne pas y ajouter l'homosexualité féminine. Dans ce rôle, la jeune May paraît d'ailleurs très peu crédible, trop renseignée pour une adolescente de 1914 et trop soutenue par une mère compréhensive qui, quaker et très pieuse, ne devrait pas réagir à l'homosexualité de sa fille avec tant de bienveillance...

Afflux de renseignements, personnages caricaturaux et dispersion font de ce livre une petite déception. Mais il a le mérite de porter un message féministe de liberté et d'acceptation de la différence. A faire lire aux adolescents pour qu'ils découvrent d'où vient ce droit de vote que l'on considère comme allant de soi.



Un grand merci à babelio et aux éditions Hatier pour cette masse critique privilégiée.
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Quand vous lirez ce livre...

Sam est malade, mais il ne veut pas qu'on le plaigne. Il a conscience de ce qui va lui arriver et l'accepte. Son livre, c'est un recueil de pensées avant tout, les choses qui lui passent par la tête. La chronologie n'est pas toujours très claire, elle n'est pas fixe non plus. On y trouve du récit romancé, mais aussi des listes et des dessins.Ce sont des bribes de vie et non des bribes de mort. A aucun moment Sam ne s'apitoie sur son sort et sur une superbe leçon de vie qu'il donne au lecteur. Le lecteur en viendrait presque à oublier le terrible destin qui attend le petit garçon.



Mais si Sam ne veut pas qu'on ne le voit qu'à travers sa maladie, pour le lecteur, elle est toujours présente. Nous sommes témoin de la gestion de ce handicap au quotidien, mais surtout, de toutes les questions que cela va engendrer chez le garçonnet, la modification de ses relations avec sa famille et ses amis...

Et bien entendu, la dernière partie est encore plus émouvante, avec encore plus d'émotion, puisque qu'on comprend tout ce qu'implique les points de suspension du titre. Si y'en a qui n'ont pas encore compris...



Malgré son sujet particulièrement difficile, ce livre s'adresse aux enfants. Le contenu n'est pas gore, pas compliqué, parfaitement adapté au lectorat, tout en restant proche de la réalité, sans rien gommer. La grande qualité de ce titre est aussi de ne pas s’apitoyer. A aucun moment, Sam ne se plaint de sa condition même si elle le fait souffrir. On est pas dans la pathos, le larmoyant. C'est beau, c'est émouvant, oui, mais toujours avec beaucoup de dignité et je n'hésiterais pas à mettre ce livre dans les mains d'un enfant qui serait intéressé.
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Elles sont toutes les trois investies dans le mouvement suffragiste, avec ou sans l'accord de leur famille. Elles sont de milieux différents, elles vivent différemment leur engagement. Mais toutes ont un combat à mener. Evelyn contre sa famille pour faire des études, Nell pour sortir de l'East End et May pour essayer de vivre selon ses convictions quakers. Les 2 dernières sont également homosexuelles. Et puis la guerre éclate : qu'est-ce qui est le plus important à ce moment : le droit de vote, l'effort de guerre,le pacifisme ?

Contrairement à ce que peut laisser penser le titre, il s'agit bien d'un roman, et non pas de biographies (c'est bien ce que j'avais cru...)

Ce roman est la rencontre entre l'histoire mondiale et les cheminements personnels et intellectuels de chacune des 3 femmes du titre, de voir leurs aspirations et leurs idéaux se heurter à la réalité. Que cette réalité soit la guerre, le manque de travail ou un amour déçu ou tout ça à la fois. Sans compter la famille : on l'aime mais parfois elle ne comprend pas bien les aspirations qui animent la volonté de leur fille, surtout chez Evelyn qui la voit mariée avec des enfants et surtout pas étudiante à Oxford. Si toute les filles évoluent, je crois que c'est Evelyn qui a ma sympathie : à vouloir tout concilier (amour, mariage, famille), elle s'oublie et se complique la vie et finit par s'oublier. Et pourtant, c'était elle qui savait le mieux ce qu'elle voulait faire de sa vie ; c'est sa passion qui m'a le plus touchée. Nell et May suivent leur chemin, entre affrontements et rêves à construire, convictions religieuses et politiques. Je crois que ce sont elles qui sont le plus lucides sur l'histoire qui sera racontée pour la postérité : les hommes héroïques sur les champs de bataille tandis que les rôles des femmes seront pour la plupart laissés dans l'ombre. Bien sûr, ce sont des paroles a posteriori, puisque l'auteure est notre contemporaine ; d'ailleurs, j'ai trouvé sa fin un peu à message/leçon, mais pas trop subtil... C'est aussi le rôle qu'assume May, pacifiste et intransigeante, pas toujours capable de se mettre à la place des autres... Elle ne vit que pour son idéal et ne comprend pas que les autres soient incapables de le faire ; cela lui donne un petit côté martyr parfois un peu insupportable... Néanmoins, c'est vraiment un roman hautement recommandable.

Merci à Babelio et aux éditions Hatier pour l'envoi de cet ouvrage !
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Quand vous lirez ce livre...

Je vous écris cette chronique les yeux encore tout mouillés, le nez encore tout coulant, les lèvres encore toutes tremblantes.



J'ai terminé la lecture de "Quand vous lirez ce livre" il y a trois minutes à peine, alors vous excuserez les traces de larmes sur mes écrits.



Oh non, ce n'est pas d'un livre triste que je veux vous parler. Pas au sens premier du mot "triste", savoir sombre ou morose. Genre sordide. Qui fait pleurer dans les chaumières juste pour faire pleurer dans les chaumières.



C'est un livre poignant. Voilà le terme adéquat : poignant. Passque la fin du livre, on la devine évidemment dès lecture de la quatrième de couv' :



"Je m'appelle Sam.



J'ai 11 ans.



Je collectionne les histoires et les objets incroyables.



J'ai une leucémie.



Quand vous lirez ce livre, je ne serai peut-être plus là".



Ah ben voilà, je pleure encore. C'est malin.



Mais même en devinant la fin, on entre dans cet ouvrage à pieds joints.



Aussi étrangement que cela puisse paraître, moi, je dirais que ce livre, c'est la vie. La vie d'un enfant en passe de devenir un ado, malade depuis toujours, ou presque. Une vie normale, somme toute... ou presque. Avec des envies d'enfants : battre un record du monde, prendre un escalator en sens inverse. Des rêves d'enfants : voir la terre d'en haut. Et puis des enfants : Sam, Félix son best friend, Elsa sa sister. Et des questions. Des tas de questions. Celles que se pose un enfant de 11 ans. Un enfant de 11 ans malade. Bref, un livre plein de vie, de rire et de joie, malgré la vie, malgré la mort, malgré tout.



Sam devient notre enfant, notre frère, notre ami. La lecture est fluide. Le temps passe vite. Trop vite. Le livre passe vite. Trop vite. Et puis c'est déjà la fin... Trop vite, trop beau, trop poignant, trop drôle aussi. Dès la page 100 (il y en a 280), j'ai senti une grosse boule dans ma gorge, qui n'a cessé de grossir et de faire un va-et-vient durant les 180 pages suivantes. Mais c'était bon.



Un livre sorti à la fois dans la collection adulte et dans la collection jeunesse, parce qu'il peut être lu par tous. Oserais-je dire "parce qu'il doit être lu par tous" ?
Lien : http://www.le-celibat-ne-pas..
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Raconte-nous la forêt

En route pour une promenade en forêt avec Sally Nicholls auteure britannique de livres pour enfants et Carolina Rabei illustratrice qui ont collaborées dans “ Raconte-nous la forêt “ , un album jeunesse qui s’adresse à un public jeune , dès 3 ans . Les parents se feront également une joie de découvrir ce livre illustré avec leur chérubin .

Grand-père et ses petits-enfants se promènent dans la forêt . Le petit garçon et la petite fille s’interrogent sur la création de ce merveilleux endroit . Une balade qui se présente pédagogique et divertissante pour nos personnages avides de comprendre la fertilisation du sol , la naissance des paysages , des insectes , des plantations entre autres …

La description de Sally Nicholls est détaillée et facile à comprendre pour les enfants. Les illustrations colorées de Carolina Rabei invitent à des inspections minutieuses pour une meilleure compréhension . Elles encouragent les enfants à participer à cette découverte.

Dans “Raconte-nous la forêt “, on rencontre des feuilles, des arbres, des fleurs, et des animaux dans une ambiance verte et chaleureuse. C'est un plaisir de suivre chaque saison, de jour comme de nuit, la transformation des merveilles de la nature.

Ce livre nous présente également les forêts du monde de manière claire. Tropicales, nordiques ou tempérées, elles ne seront plus un secret pour les enfants. Un album impliqué dans le développement des enfants qui vont améliorer leurs connaissances tout en s'amusant .

Raconte-nous la forêt est un album jeunesse ludique à déposer entre les mains de vos enfants . Une lecture bénéfique qui met l’accent également sur la protection des forêts .


Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Chère Sally,



Parler des droits des femmes, rappeler les longs combats menés pour obtenir le droit de vote et autres libertés dont ces femmes auraient dû légitimement et spontanément bénéficier, c’est encore aujourd’hui une nécessité pour garder à l’esprit que ce qui est acquis peut disparaître à tout moment. Ton roman se situe à une époque proche et lointaine à la fois, à la veille de la première guerre mondiale où tout restait à faire, à obtenir…



A travers ton récit très documenté, tu retranscris l’ambiance, la vie, la violence de ces années qui ont vu le combat des suffragettes diviser ou réunir les femmes. Tu évoques avec précision la pauvreté et les difficultés financières des familles et plus particulièrement des femmes, tu mets en avant le manque de perspectives réelles qu’elles avaient. Plus que l’acquisition d’un droit de vote, ce qu’elles cherchaient à cet instant, c’était enfin pouvoir accéder aux études, à des métiers qui leur étaient interdits, à des choix de vie encore impossibles, à une autonomie et indépendance véritables.



Aujourd’hui encore certains combats ne sont pas terminés, et l’avantage de ton roman c’est qu’il offre différents points de vue, qu’il interroge, qu’à travers ses héroïnes il décrit les tourments, les hésitations, les difficultés pour entreprendre ou accepter les changements.



Plus qu’un récit historique c’est surtout l’apprentissage de la vie pour trois jeunes filles, des étapes qui jalonnent la fin de l’adolescence, lorsque l’on commence à se forger sa propre opinion, à construire le chemin que l’on veut parcourir, lorsqu’on détermine son idéal, et par conséquent les causes que l’on veut défendre et l’adulte que l’on souhaite être.



J’ai beaucoup apprécié ton livre, sa construction et les orientations proposées. Même si pour moi il s’adresse à un public plus âgé que celui proposé par ton éditeur, il n’en reste pas moins un roman que j’invite à faire lire à toutes nos filles, afin qu’elles sachent, afin qu’elles choisissent…


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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

« Une dame qui se respecte ne monterait jamais sur un cageot pour haranguer des garçons livreurs. » (p. 10) Evelyn Collis, May Thornton et Nell Swancott sont de jeunes filles issues de milieux différents. Mais, inspirées par Sylvia Pankhurst et d'autres figures féminines, elles ont en commun d'être suffragettes et de vouloir un monde plus égalitaire et pacifique. « Quand les femmes voteront, on ne fera plus jamais la guerre. Quelle femme enverrait ses fils au massacre ? » (p. 11) Hélas, ce vœu pieux est balayé par la Grande Guerre. Les frères, pères, amis ou fiancés des jeunes filles partent au front. Restées en Angleterre, Evelyn, May et Nell ont des préoccupations différentes. L'une veut poursuivre des études à Oxford, l'autre cherche à assumer son homosexualité, la dernière enfin se démène pour trouver de quoi subvenir aux besoins de sa nombreuse famille. Leur engagement de suffragette les mène en prison ou les jette dans des bagarres violentes. Au terme des quatre ans de guerre, le droit de vote est enfin accordé aux femmes anglaises, mais le combat ne s'arrête pas. « Je ne serais pas contre aller voter. Mais tu connais quelqu'un qui écoute ce que disent les femmes ? » (p. 48)



En commençant cette lecture, je ne savais pas qu'il s'agissait d'un roman pour la jeunesse. J'ai donc été un peu déstabilisée par la simplicité du et de la construction, mais pas déçue. Le texte aborde avec sérieux des sujets de fond, comme l'engagement politique, le lesbianisme ou l'émancipation des femmes, et ce sans s'encombrer d'un didactisme trop lourd. Les choses sont présentées clairement et le jeune lecteur est confronté à des thèmes complexes sans être infantilisé ou submergé par la difficulté. C'est tout à fait ce que j'attends d'un roman jeunesse. Je salue l'excellent travail du traducteur et/ou de l'éditeur sur les notes de bas de page. Le roman étant destiné à un lectorat jeune, il est important d'expliquer ce que sont les monuments, les œuvres ou les personnages historiques croisés par les personnages. Cela est fait avec une précision et une économie de mots remarquables.



Rien de plus normal que ce roman soit soutenu par Amnesty International : il est question de droits gagnés ici et encore bafoués ailleurs, et de tous les progrès qu'il reste à faire pour créer une société juste et égalitaire, où l'accès à l'éducation et à l'expression démocratique est acquis à tous. 100 ans après les évènements décrits par le roman de Sally Nicholls, et même s'il faut saluer les progrès et les acquis sociaux, il est impossible de se reposer sur des lauriers bien fragiles.
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Evelyn, May et Nell sont trois jeunes filles anglaises impliquées, d'une façon ou d'une autre, dans le militantisme pour le droit de vote des femmes. La Première Guerre mondiale va mettre un frein brutal aux manifestations et va donner un tournant à leurs vies.



Je dois avouer qu'au début, je n'accrochais pas à cette histoire. J'avançais péniblement de page en page malgré des thèmes - le suffrage des femmes, l'homosexualité, l'émancipation - qui me tiennent à coeur. Ce qui m'a dérangé, c'est la mise en contexte un peu trop rapide du début et des personnages qui m'ont semblé, à première vue, un peu creux.



Et puis, est venu le moment où tout se fluidifie, où Evelyn, May et Nell, prennent de la consistance : le début de la Première Guerre mondiale. Ma lecture a repris du souffle à partir de ce moment là. Sally Nicholls a su cerner les doutes, les difficultés, la multiplicité des situations, rencontrés par les féministes du début du XXe siècle. Toutes les causes sont évoquées, de façon simple, certes, mais n'oublions pas que ce roman est destiné à un public jeunesse de 12/13 ans. A ce propos, je pense qu'il vaut mieux conseiller ce livre aux adolescent.e.s plus âgé.e.s car le texte est vraiment dense et parlerait sans doute plus aux 15/16 ans. Même si l'âge ne fait pas la maturité, évidemment.





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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Evelyn, May et Nell portrait de trois femmes magnifiques, fortes, pleines de conviction. Qui se battent pour leurs droits et celui de toutes les femmes.



Ce roman vous parle d’un autre siècle où les femmes n’avaient comme devoirs que de vivre pour sa maison, sa famille et le bonheur de son mari. Une époque où une partie cherche l’émancipation. Cela passe par le droit d’étudier, de travailler, mais surtout de voter.



Evelyn est une jeune fille qui aspire plus que tout étudier la littérature. Afin de contrer l’interdiction de son père, elle s’engage dans les actions des suffragettes.



May a toujours eu un côté rebelle. Elle vit dans le quartier pauvre de Londres. Depuis toute petite, elle refuse de porter des vêtements pour son sexe. Accoutrée des vieux vêtements de son frère, elle préfère cogner pour se défendre. En femme libre, elle d’engage dans le combat des suffragettes.



Nell a grandi auprès de sa mère qui mène un combat de longue haleine pour les droits des femmes. C’est dans ses gènes, son éducation. Elle aspire à l’égalité pour tous et bien entendu au droit de vote.



Trois femmes, toutes différentes pour un même combat.



L’auteur nous fait remonter le temps. Alors que de nos jours on a l’impression de régresser. Que le combat est régulier entre les femmes battues, le taux de décès suite aux coups d’un homme, les révélations de balance ton porc, l’extrémiste religieux ..Et j’en passe ! Il est bon de se souvenir par quoi sont passées les femmes afin de nous permettre de faire ce que l’on veut. Que notre voix soit entendue.



Alors bien que l’auteur se permette quelques modifications chronologiques (tout à fait volontaire !), ce roman est un magnifique rappel historique. Bien que romancée, Sally Nicholls, nous insère des lettres, des articles et divers éléments tout à fait réels pour le coup.



D’ailleurs, ce livre m’a révélé quelques éléments comme le droit de vote pour les hommes : Seul un propriétaire et homme ayant résidé une année entière dans le pays pouvait voter. Cela limitait déjà pas mal. La saisie de biens est aussi extraordinaire ! Je vous laisse le découvrir.



Vous l’aurez compris, pour la curieuse que je suis, je me suis régalée. Ces trois femmes sont attachantes. Découvrez les destins de May, Nell et Evelyn. L’Histoire va bien entendu bouleverser tout ce petit monde. La guerre engendre toujours beaucoup de douleurs, mais permet aussi certaines ouvertures d’esprit.



C’était Evelyn, May et Nell et MOI car je suis restée à leurs côtés et j’aspire à continuer à vivre encore avec elles.
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Quand vous lirez ce livre...

Je suis tombée sur ce livre par hasard à la bibliothèque. Je cherchais de nouveaux livres à emprunter, quand mon regard s'est posé sur " Quand vous lirez ce livre... " et le titre m'a intriguée. J'ai donc lu le résumé, et j'ai été obligée de l'emprunter.



Dans ce livre, on découvre la vie de Sam, petit garçon de 11 ans, atteint d'une leucémie. Il vit avec ses parents et sa petite soeur Elsa, et ne va plus à l'école. A la place, une jeune professeur, Mademoiselle Willis, vient leur faire cours, à lui et à son meilleur ami Félix, également atteint d'un cancer, un jour sur deux à domicile. C'est pendant l'un de ces cours que Sam décide d'écrire un livre, un livre sur lui, sur sa vie. On découvre alors sa vie au jour le jour, du 7 janvier au 12 avril.



Ce livre a été un véritable coup de coeur ! On s'attache tout de suite à Sam, et on suit ses aventures avec plaisir. De plus, il est vraiment très bien écrit. On a à la fois l'impression que le livre a vraiment été écrit par un petit garçon de 11 ans, mais en même temps, il s'exprime vraiment très bien et est très mûr pour son âge, et on oublie qu'il est censé n'avoir que onze ans.



Sam est petit garçon intelligent et lucide sur son état de santé, même si les adultes tentent de lui cacher la vérité pour le préserver. Il se sait condamné mais il essaye de faire avec. De plus il est très curieux, et aime apprendre des choses. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé toutes les " histoires vraies " qu'il raconte au fil du livre, et tout les détails qu'il donne sur certaine chose, comme sur les dirigeables par exemple.



Dans son récit, Sam pose également plusieurs questions au fil du livre, les " questions auxquelles personne ne répond jamais ". Celle-ci portent essentiellement sur la mort. Pour n'en citer qu'une en exemple, la question numéro 4 est " Est-ce-que ça fait mal de mourir ? ". Il cherche à comprendre sa situation, pourquoi il est malade, pourquoi est-ce-qu'il devrait mourir ?. Il pose toutes les questions qu'on peut se poser sur la mort, qu'on soit enfant ou adulte, et le fait que ce soit un enfant " mourant " permet d'aborder ces questions, car en général, les adultes ne parlent pas de la mort aux enfants. Il tente de trouver des réponses avec sa famille, Félix et Mademoiselle Willis, en établissant de nouvelles listes qui permettraient d'y répondre.



J'ai également beaucoup aimé la forte amitié entre Sam et Félix. Ils sont inséparables et sont là l'un pour l'autre. Ils s'amusent beaucoup et font des bêtises ensemble. Quand Sam commence à écrire son livre et à rédiger des listes de différentes choses, Félix l'aide à trouver des idées. Et c'est également Félix qui pousse et aide Sam a réaliser les choses de sa liste des choses qu'il veut faire. Ils se soutiennent mutuellement et sont très important l'un pour l'autre.



Au niveau des autres personnages, j'ai trouvé que la mère et la soeur de Sam étaient assez sympathiques, tout comme Mademoiselle Willis et Annie, l'infirmière de Sam. En revanche, l'attitude de son père dans la première moitié du livre m'a assez dérangée. Il faut l'autruche, refuse de parler de la maladie de son fils, ne dit jamais rien, et même si je peux comprendre que ça doit être difficile pour lui, et que c'est probablement parce qu'il a peur et refuse d'affronter la réalité qu'il agit de cette façon, ça m'a quand même un peu dérangée qu'il reste si distant parfois.



Pendant la première partie du livre, Sam raconte son quotidien, ses cours avec Mademoiselle Willis et Félix, les bêtises qu'ils font tous les deux, il parle de sa famille et raconte des histoires ou des souvenirs. Même si on sait que Félix et lui son malade, on l'oubli un peu car ils font tout pour rendre leur vie la plus belle possible. Malheureusement, la maladie les rattrape, et Sam, Félix, et leur familles doivent faire face et affronter cette nouvelle épreuve.



D'ailleurs, dans la deuxième partie du livre, l'attitude des gens qui entourent Sam change. Sa mère qui avait un peu tendance à être toujours sur son dos et à la surprotéger lui donne plus de liberté, sa petite soeur essaye de se comporter en petite soeur modèle, quant à son père, c'est lui qui change le plus. Il ne fait enfin plus l'autruche, et décide de passer du temps avec son fils et de l'aider à réaliser ses rêves.



La fin est très bien écrite, émouvante sans pour autant être larmoyante ( ce qui aurait pu arriver vu le thème du livre. )



En conclusion, c'est un livre magnifique, que je vous incite vivement à lire ! De plus, je reste très impressionnée de savoir que l'auteur l'a écrit quand elle n'avait que 23 ans ! Je lirais sans aucun doute ses autres livres !
Lien : http://anaislovestoreadbooks..
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

J’ai eu le plaisir de découvrir ce nouveau roman par le biais de ma participation à la masse critique Babélio, que je tiens à remercier d’ailleurs ainsi que la maison d’édition Hatier.



Ce roman historique destiné à la base pour les adolescents est un ouvrage sur les militantes de la Women's Social and Political Union, une organisation créée en 1903 pour revendiquer le droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni. Leur façon d’agir est fondés sur la provocation, rompirent avec la bienséance qui dominait jusqu’alors le mouvement suffragiste britannique.



Ce roman va nous apprendre comment trois jeunes adolescentes , qui mènent des vies très différentes , vont se démener pour que les femmes soient reconnues dans cette société anglaise du début du XXe siècle alors que la guerre approche.

Il leur faudra beaucoup batailler mais aussi apprendre à se démarquer de leur famille.



Evelyn, dix-sept ans qui considère son âge plus comme un handicap que comme une chance, elle deuxième d’une fratrie de quatre enfants.



Elle a un frère de dix neuf ans qui fait ses études à oxford. Elle l’envie car il peut faire tout se dont on lui interdit à elle.



Alors qu’Elle est dans une école de Belsize Park, où l’on considère que l’étude du piano et du français constitue l’essentiel de l’éducation d’une jeune fille.

C’est Mlle Dempsey (professeure d’Evelyn) qui lui donnera l’envie de poursuivre ses études à Oxford. Mais à cette époque, les jeunes filles ne pouvaient pas obtenir de diplômes.



À Noël, elle se décida à aborder le sujet avec sa mère, mais la seule réaction de celle-ci fut de lui dire :

« Mais ma chérie pour quoi donc faire ? », « Christopher (frère d’Evelyn) va y rencontrer toutes sortes de gens qui lui seront utiles dans ses affaires. Il faut qu’il gagne sa vie, lui, ma chérie – ce que tu n’auras certainement jamais à faire. Ces femmes universitaires ont des vies très tristes… »



Pour ses parents, son avenir est tout tracé, elle épousera Teddy son ami d’enfance, elle aura des enfants et tiendra sa maison comme toute femme de cette époque.



Mais pour elle, son rêve est de pouvoir faire des études et elle finira par décider de se lancer dans le combat des suffragettes. Leur devise est : « Deeds not words. », des actes plutôt que des mots.



La deuxième jeune fille se prénomme May Thornton,



May, fille d'une mère engagée et anticonformiste qui de plus est Quaker (suffragiste) et donc pacifiste.

Ce mouvement désapprouve les méthodes violentes des suffragettes qui elles lançaient des pierres dans les fenêtres, lacéraient des tableaux et faisaient exploser des cocktails Molotov dans des maisons inoccupées.

Les suffragistes refusent de se mettre en danger tout l’opposé des suffragettes, Deux clans agissant pour la même cause (le droit de vote pour les femmes) sans pour autant agir de la même manière.



Le père de May est mort alors qu’elle n’avait qu’un an, il était le directeur d’une école libre consacrée à l’éducation des pauvres. Depuis May vit avec sa mère et Mme Barber leur gouvernante.



C’est lors d’une manifestation où la présence de Sylvia Pankhurst (qui est à la tête du mouvement des suffragettes, celle-ci fut arrêté et jeté en prison, puis ressortie) que May va faire la connaissance de Nell Swancott « jeune fille trapue, qui portait des culottes, veston et casquette comme un garçon »



Nell, vivait dans un deux pièces avec ses parents et ses frères ( dont un était atteint de la diphtérie) et sœur à l’East End de Londres qui était le quartier des docks, le plus pauvre de la capitale.

Là-bas vivaient des juifs d’Europe de l’Est, des Lascars venus d’Inde, des immigrants Irlandais et des Antillais et Africains.



Nell a toujours été un garçon manqué, elle ne voulait pas se marier ni avoir d’enfants. Elle aime jouer au cricket.

A quatorze ans, elle a quitté l’école. Elle aurait souhaité trouver un emploi de livreur, mais personne à cette époque embauchée des filles. Alors elle s’est retrouvé comme « chargée d’emballage » dans une fabrique à confitures. Ce fut pour elle une période sombre, solitaire, jusqu’au jour où elle vit une annonce dans le journal (ancien N° de la suffragette) où il était inscrit :



« VOUS ETES EXPLOITÉES ?

NOUS POUVONS VOUS AIDER !

A TOUT TRAVAIL, SALAIRE DÉCENT »





Très rapidement elle décidera de suivre ce mouvement.



À cette époque les femmes, qu’elles soient riches ou pauvres, paysannes ou bourgeoises, ouvrières ou nobles, elles n’ont pas davantage de droits qu’un criminel, qu’un enfant ou même qu’un malade mental. A métier équivalent, elles gagnent le tiers de ce que gagne un homme et n’ont pas accès à l’éducation. La femme mariée ? Elle ne s’appartient plus, « son identité est subordonnée à celle de son mari ».



Je ne vous en dirais pas plus, je vous laisse le soin de découvrir comment ses trois jeunes filles vont mener leur combat pour « le doit de vote des femmes »,l’égalité des salaires, les études supérieures qui ne sont pas pour les femmes, l’amour entre May et Nell et aussi leur vie et leur combat pendant la première guerre mondiale.



C’est un roman historique très intéressant pour lecteurs de tout âge. Il est rigoureux et riche d'informations. Il nous fait repenser à quatre femmes qui ne sont sans doute pas connu de tous :



• Millicent Garrett Fawcett commence à militer dès les années 1870. Un jour, on lui vola son sac ; lorsqu'elle voulut porter plainte, la police lui expliqua que son sac appartenait à son mari et que seul ce dernier pouvait porter plainte. en 1897 elle devient la présidente des Suffragists, la National Union of Women's Suffrage Societies (NUWSS).



• Selina Cooper est une autre suffragiste. Elle a commencé à travailler à l'âge de 12 ans. En 1901, elle devient la première femme à représenter le parti travailliste. Dans les années 30, elle lutta contre le fascisme.

Le 7 évrier 1907, fut organisé la Mud March march, leur première manifestation de grande ampleur.



• En 1903, Emmeline Pankhurst fonde l'Union sociale et politique féminine (Women's Social and Political Union, WSPU) avec ses deux filles Christabel et Sylvia et d'autres militantes qu'on appela les "Suffragettes" par opposition aux "Suffragistes". Les actions du WSPU sont spectaculaires et parfois violentes ; on s’enchaîne aux lampadaires, on détruit des vitrines, on incendie des bâtiments. Les membres du parti sont souvent arrêtés et Christabel dut même s'exiler deux ans à Paris après la promulgation du "Cat and mouse act".



• En 1913, la suffragette Emily Davison se jeta sous le cheval du roi George V qui participait à un derby en 1913 ; elle mourut quelques jours après.

• La première guerre mondiale fut importante dans la prise de conscience de l'injustice envers les femmes ; elles avaient participé à l'effort de guerre mais on leur niait toujours le droit de voter.

Le droit de vote fut accordé aux femmes de plus de 30 ans en 1918. Le droit de vote pour les femmes de plus de 21 ans - comme les hommes - fut accordé en 1928 (un mois après la mort d'Emmeline Pankhurst).



Désolée pour ceux qui ont trouvé cette critique trop longue…

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Quand vous lirez ce livre...

C'est un livre que l'on m'a offert, je l'avais vu en librairie, j'avais même eu un extrait mais l'idée qu'une adulte écrive un roman sur la maladie et la mort d'un enfant comme si c'était lui qui écrivait me dérangeait beaucoup et puis la maladie, la mort je n'étais pas prête... Ma réaction a été de me dire agacée "je le lis vite pour m'en débarasser". Mais comment lire "vite" un livre sur un sujet qui m'a touché de près il y a si peu de temps?

Le livre est bien construit, les chapitres sont courts, datés.

Sam a 11 ans, il a une leucémie et Mademoiselle Willis vient lui faire la classe chez lui ainsi qu'à Félix lui aussi gravement malade. Les deux garçons ont déjà eu plusieurs fois la maladie et en sont à un stade où il n'y a plus d'espoir et ça Mademoiselle Willis l'a compris et les cours prennent une toute autre tournure pour devenir divertissants. C'est ainsi que nait l'idée pour Sam d'écrire ce livre. Un livre avec des listes écrites manuellement dans le livre, avec quelques dessins, des objectifs mais surtout des questions sur la mort. Je ne vous résume pas plus sinon je vous dévoilerais une partie de l'histoire...

C'est un livre à la fois dûr et doux, qui m'a beaucoup fait pleuré... ça m'a renvoyé à des moments d'il y a quelques mois... Et puis dès que ça touche des enfants personnellement c'est encore plus douloureux. Les personnages sont forts, tous, ils nous font aborder la maladie et la mort sous des angles différents, obligatoirement ça nous renvoie à nos propres rapports avec la maladie et la mort, ça nous amène aussi à une certaine réflexion...

Malgré tout quand j'ai fini le livre j'en ai voulu à l'auteur (une jeune femme de 23 ans) d'avoir osé imaginer ce livre en me disant que ça arrive dans tellement de famille que ce n'est pas nécessaire d'en rajouter...
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Un roman que j'ai vraiment aimé ♡



Un récit qui nous fait suivre trois jeunes femmes ayant chacune une histoire et un destin différent. Trois chemins de vie uniques. Pourtant, malgré leurs divergences, Evelyn, May et Nell se rejoignent dans un même combat : celui pour le Vote des Femmes.

Elles sont toutes les trois suffragettes dans une Londres au début de la Première Guerre Mondiale. Elles se battent pour le même objectif mais ne se connaissent pas. Enfin... jusqu'à que la rencontre entre May et Nell bouleversent ces deux dernières...

J'aurai davantage aimé que nos trois protagonistes dont on suit le point de vue à tour de rôle se connaissent et forment un trio. Au final, May et Nell passent de nombreuses scènes ensembles alors que la vie d'Evelyn se passe complètement à côté. J'ai trouvé ça un peu dommage même si l'histoire en elle-même reste géniale.



La lecture est fluide et le récit n'est pas ennuyeux. J'ai beaucoup aimé suivre le point de vue de personnes à l'arrière pendant la Première Guerre Mondiale. Cela avait un côté très intéressant que j'ai adoré ! Ayant étudié cette période historique il y a seulement quelques mois (je suis en Troisième ^^), certains repaires chronologiques cités dans l'histoire m'étaient familiers et ainsi j'ai pu mieux comprendre certains extraits ! :)



Je n'ai pas vraiment eu de préférence pour nos trois jeunes femmes. Mon avis envers May et Nell a beaucoup changé et évolué. J'adorais May au début, puis j'ai changé d'avis et ai préféré Nell... Puis je me rattachais à May. Cela dépendait des moments, mais au final je les apprécie beaucoup toutes les deux !! ^^ J'aurai aimé que la fin de leur histoire soit différente, même si j'avoue qu'elle a été tourné de sorte qu'on ne peut pas vraiment leur en vouloir...

Evelyn aussi est une jeune personne très attachante, bien que je me suis sentie moins proche d'elle qu'avec May et Nell.



En tout cas, c'était une lecture que j'ai beaucoup apprécié !! Je la recommande à tout le monde ♥
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Trois jeunes filles, de différents milieux, vont se battre pour que les femmes soient mieux reconnues dans cette société anglaise du début du 20e siècle et traverser la guerre. Il leur faudra se battre mais aussi apprendre à se différencier de leur famille afin de mieux se connaître.



Evelyn a son avenir tout tracé : épouser Teddy son ami d'enfance, avoir des enfants et tenir sa maison. Mais elle rêve de pouvoir faire des études et se lance dans le combat des suffragettes.



Elle y rencontre fugacement May, fille d'une mère engagée et anticonformiste qui de plus est Quaker et donc pacifiste.



Cette liberté familiale va lui permettre de tomber amoureuse de Nell, une adolescente issue d'un milieu où l'on se bat déjà chaque jour pour tenter de survivre.



Alors que leur combat pour le droit de vote des femmes prend de l'ampleur, la Première Guerre mondiale éclate et rabat les cartes...



Un roman passionnant qui donne beaucoup d'informations sur le mouvement des suffragettes en Angleterre mais toujours par le prisme humain et sociétal.



Les héroïnes ont chacune une personnalité bien distincte et qui évolue au fil des événements du récit.



J'ai aimé le combat incessant de chacune pour tracer son propre chemin au sein d'une société rigide et fortement codifiée.



Ce livre nous rappelle que la lutte n'est jamais terminée, et qu'il faut beaucoup de courage pour s'affranchir des attentes extérieures et devenir soi-même. Les rencontres et l'éducation sont les deux leviers de la réussite.



A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Quand vous lirez ce livre...

Sam a 11 ans, il est atteint de leucémie. C’est Mademoiselle Willis qui lui fait la classe à lui et Félix, son ami qui est aussi atteint d’un cancer. Il parle de sa vie de famille, ses questions, ses discussions avec Félix et des choses qu’il aimerait faire avant de mourir.

Une histoire émouvante mais aussi amusante par certains côtés. J’ai bien aimé la scène avec les escalators, un petit moment assez simple mais candide et touchant. Ca rappelle aussi des souvenirs. L’écriture collait moins à un enfant de 11 ans par moments mais l’ensemble reste agréable et prenant.

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Quand vous lirez ce livre...

Dans le cadre de l'opération Masse Critique, une initiative du site de mise en connexion des bibliothèques de lecteurs Babelio (un livre en échange d'une critique), j'ai reçu Quand vous lirez ce livre..., le premier roman de Sally Nicholls, édité par Pocket Jeunesse.



Je dois reconnaître que je n'étais peut-être pas le bon destinataire pour apprécier ce livre qui est certainement plus intéressant si on a entre 8 et 11 ans qu'au-delà (l'âge du personnage principal, Sam), mais promis, je le ferais tout de même passer à qui de droit qui devrait mieux l'apprécier que moi.



Pourtant, comme le dit très bien Points d'Actu, le site de recommandation de lectures de la Bibliothèque Municipale de Lyon, le livre mérite d'être signalé. Signalé parce que les romans jeunesse qui traitent de la mort et plus encore de la mort de l'enfant lui-même (Sam, le héros du livre est leucémique et dès les premières pages ont comprend qu'il n'y aura aucune rémission) sont extrêmement rares. Les livres pour enfants sans happy end, qui traitent de sujets difficiles sont devenus rares ou sont plutôt des documentaires que des romans.



Ici, le jeune Sam raconte son quotidien, sa maladie avec ces soins médicaux qui prennent tout l'espace, cette fatigue constante qui l'épuise. Le livre se veut un peu son journal, un espace pour garder trace, pour écrire ce qui ne se dit pas, pour dire ses émotions, ses peurs, ses questions, ses derniers rêves. Pour raconter la mort de son ami, malade comme lui également (certainement le meilleur moment du livre, qui nous confronte le mieux à la mort).



Avec un style très simple, Sally Nicholls décrit d'une manière assez pudique le quotidien de la maladie de cette famille frappée par l'inéluctable. Elle rend les silences, les gestes, les larmes que les mots ne peuvent pas remplacer. Elle décrit, pour éviter de penser. Elle liste les questions auxquelles personne ne répond pour éviter d'y répondre à son tour.



Au final pourtant, le livre n'évite pas deux écueils. Dans cette succession de petites scènes du quotidien, rien n'apparaît avec relief une fois qu'on l'a refermé. A force de trop souvent éviter l'émotion, d'éviter les confrontations entre ses personnages, à force de ne pas aller jusqu'au bout des doutes, Sally Nicholls semble ne pas aller jusqu'au bout de son livre. Elle reste pudique à l'image de nous-mêmes et de nos sociétés face à la mort. C'est peut-être réaliste, mais on aurait aimé qu'à un moment la carapace que chacun revêt se brise.



Mais le plus gros regret est de constater que si ce livre est un livre, il n'est pas de la littérature. Il manque à Sally Nicholls un style, une amplitude pour raconter cette histoire. Si le jeu à la première personne fait penser au Goscinny du Petit Nicolas, il n'en a ni l'humour, ni la force évocatrice. Sam paraît bien grand finalement. On comprend que l'approche de la mort le transforme profondément, dommage tout de même qu'il ne lui reste pas grand chose de l'enfance.



Enfin, mais c'est là encore réflexion d'adulte. C'est un livre qui vous prend un peu en otage. On est plongé dans une histoire qui a toutes les apparences de la réalité, alors qu'elle n'est un roman. On s'attache à un personnage emblématique mais qui n'existe finalement pas et on se sent un peu floué de l'émotion que l'on ressent.



Je suis persuadé que des lecteurs plus jeunes ne verront pas tout cela et qu'ils prendront plaisir à ce livre qui parle d'un sujet dont on ne parle pas assez et qui est pourtant capital pour vivre.



Bon, ça se lit tout de même facilement. Le sujet est intéressant par les questions qu'il évoque et le fait qu'il refuse le Happy End, mais le livre ne va pas au bout et manque d'une force qui surpasse l'histoire. Vous me direz, aujourd'hui, c'est beaucoup en demander, mais c'est encore ce qui sépare un bon livre d'un grand livre. Dommage.
Lien : http://lacatapulte.viabloga...
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Evelyn, May et Nell, trois adolescentes anglaises du Londres de 1914 sont aux antipodes les unes des autres pourtant elles se réunissent sur un point : leur volonté de défendre les droits des femmes.



Car dans ce Londres de début du 20ème siècle les femmes se font entendre pour réclamer notamment le droit de vote.



Le combat des féministes est confronté aux destins des trois adolescentes. Evelyn s'engage dans la lutte lors que les études supérieures lui sont refusées. May grandit avec une mère engagée elle-même dans la lutte de façon intensive. Nell, quant à elle, doit articuler ses souhaits d'indépendance avec les préoccupations matérielles d'une famille ouvrière.



Le livre est très intéressant et traite de façon intelligente et fine de différentes problématiques.



En premier lieu la lutte des suffragettes et des suffragistes (connaissez-vous la différence d'ailleurs ?) qui est évoquée en n'occultant rien : les actions pas toujours glorieuses, l'ennui, les doutes des militantes.



Les deux histoires d'amour rythmant le récit sont belles et délicates, pleines de poésie mais ne sombrent pas dans le romantisme écœurant.



Enfin, la partie de l'histoire se déroulant lors de la première guerre mondiale est également très bien dépeinte. Que ce soit dans ses répercussions sur la situation des femmes mais également sur le traumatisme des soldats de retour du front.



C'est un livre que j'ai dévoré et qui, bien que classé dans la littérature jeunesse et malgré son accessibilité, aborde plein de thèmes de façon juste.



Le tout servi par une plume très agréable, sans temps morts.



Bref, j'ai passé un très bon moment de lecture et je remercie Babelio et les éditions Hachette pour cet envoi dans le cadre d'une masse critique privilégiée.



Il sort aujourd'hui et je vous le conseille.
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Evelyn, May et Nell : Pour un monde plus ju..

Le sous-titre de ce roman destiné aux adolescentes "Pour un monde plus juste" illustre le combat que les femmes ont du mener dans les siècles passés, et ici plus spécifiquement en Grande-Bretagne au début du 20ème siècle, pour tenter d'obtenir l'égalité avec les hommes. Et cette égalité passe d'abord par l'octroi du droit de vote qui donne accès à la sphère du politique, domaine réservé à la gente masculine.

Alors que tant de jeunes filles négligent de se faire inscrire sur les listes électorales ou ne se déplacent pas pour voter lors des scrutins, il est salutaire de rappeler que par le passé, des femmes se sont battu pour acquérir ce droit, ont été molestées, emprisonnées, ont affronté le mépris de leurs contemporains sans jamais baisser la garde.

Et c'est grâce à leur détermination que l'égalité Hommes/Femmes est entrée dans la loi et permet de poursuivre le combat pour que les avancées législatives se traduisent dans le quotidien.

Sally Nicholls explore le parcours de trois jeunes filles : Evelyn la bourgeoise promise au mariage avec son ami d'enfance, mais qui ne rêve que d'intégrer la prestigieuse université d'Oxford. May la délicate quaker convaincue que la foi religieuse doit diriger les conduites, fille d'une suffragette acquise au progrès. Nell la prolétaire qui n'hésite pas à faire le coup de poing dans les manifestations féministes mais doit avant tout lutter pour survivre au sein de sa famille aussi nombreuse que désargentée.

Le parcours de ces trois jeunes filles s'entrelace avec un point commun, le soutien au vote des femmes. Une relation sentimentale authentique nait entre May et Nell.

Quand arrive la première guerre mondiale, les femmes doivent s'interroger sur leurs priorités et le pacifisme des suffragettes fait mauvais ménage avec le patriotisme et l'effort de guerre.

Sally Nicholls a utilisé toutes les ressources d'une documentation soignée pour ancrer son récit dans un contexte historique fouillé.

Il est bien utile de rappeler que l'effort de guerre n'a pas été mené uniquement par les hommes au combat mais aussi à l'arrière du front par leurs courageuses compagnes qui les ont remplacés dans les tâches les plus rudes parce qu'il fallait bien vivre et que la mobilisation privait les foyers des ressources essentielles.

Ce qui m'a interpellée dans ce roman, c'est la présentation de l'homosexualité féminine, à travers la relation de May et Nell comme une évidence, un amour admis par la secte religieuse à laquelle appartient May. Les quakers prônent l'égalité homme/femme, tous deux créatures de Dieu mais paraissent aussi singulièrement ouverts à ce que l'époque considérait non pas comme un mode d'expression normal de la sexualité mais comme une déviance pénalement réprimée (même si pour être tout à fait exacte, le jugement porté sur les femmes lesbiennes devait être moins sévère que sur les hommes homosexuels qui comme Oscar Wilde l'apprit douloureusement à ses dépens, pouvaient voir leur vie anéantie brusquement lors de leur coming out).

Sally Nicholls aurait-elle souhaité donner à son roman une touche de modernité afin de satisfaire tous les publics ? Les liens étroits qu'elle met en évidence entre les choix sexuels et le combat pour l'égalité me paraissent un peu trop appuyés pour restituer une réalité historique authentique.

La fin ouverte du livre permet toutes les interrogations. Evelyn parviendra t'elle à mener de front sa vie de famille et ses études ? Teddy survivra t'il au gazage dans les tranchées qui a détruit ses poumons ? May et Nell parviendront elles à se retrouver après leur rupture ? Ce sera aux lectrices à imaginer la suite de leurs histoires.

La lecture est agréable et les courts chapitres permettent au récit d'adopter un rythme soutenu. La mise en page est aérée et la couverture superbe.

Voici de quoi tenter les lectrices (adolescentes et jeunes adultes) de se lancer sur les traces de Sylvia Pankhurst, figure emblématique du mouvement des suffragettes britanniques.
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