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Citations de Sandrine Collette (1582)


C'est un pays que j'aime. (...) Ce pays-là personne ne le connaît entièrement et si quelqu'un essayait de le faire de toute façon ça changerait tout le temps, ce territoire ne veut pas qu'on sache qui il est ni comment il se renouvelle c'est sa force.
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... un enfant c’est une tâche immense, ça signifie s'occuper de quelqu'un d'autre que soi et je ne suis pas sûr qu'on en soit tous capables...
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Le ciel, nous y sommes. Quand nous tendons les bras, que nous ouvrons les doigts, que touchons-nous sinon le ciel ? Pourquoi est-ce que ce serait toujours loin par-dessus nous ? Nous avons les pieds sur terre, mais tout ce qui est au-dessus baigne dans le ciel. Il est là, tout près, qui nous entoure et nous enveloppe. Nous avons les mains dedans, nous le respirons chaque seconde.
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Quand on peut pardonner, on peut guérir.
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[L’ours] :

Il y a de l’instinct en lui, massif, puissant, celui de la survie et celui du territoire, il y a de la colère et du réflexe, la confiance d’une bête qui ne connaît aucun prédateur hormis l’homme.
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Surtout ne pas les gronder. Il n’y a rien de plus vivant que ses petiotes, rien qui ait davantage raison qu’elles, ancrées dans chaque instant, oublieuses du passé, inconscientes de l’avenir quand il dépasse la prochaine heure où le prochain repas. Il envie leur spontanéité animale, l’élan irréfléchi qui les porte vers le lendemain quoi qu’il arrive, égoïste et superbe, des âmes vierges ignorantes du bien et du mal, ses marmottes, ses petites filles. Il s’assoupit une heure ou deux en les couvant du regard. Si elles n'étaient pas là, il serait déjà mort.
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Et puis c’est le contrecoup, une fatigue immense, la même lassitude que les matins de grand chagrin lorsqu’on espère que les douleurs de la veille sont des rêves, juste des rêves, et que la réalité vient taper à la tête et à la conscience - alors on se souvient que tout est vrai même si on essaie de dire le contraire, et les crampes dans le ventre et le halètement du souffle se remettent en place, et les yeux brûlent déjà, à regretter le point qu’on a perdu en s’endormant, où la souffrance est telle qu’elle s’anesthésie elle-même, comme une maladie dévorant le corps qui la porte, engourdissement étrange, jusque dans les sanglots et les mots brisés.
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- Mais il en manque.
- De quoi ?
- De l'argent.
- Allons donc.
Avec ses doigts boudinés, la vieille a éparpillé les billets et les pièces sur la table de la salle à manger.
- Deux heures à 12 €, et tu t'es arrêtée 10 minutes pour prendre un café, ça fait 22 €.
- Mais le café c'est vous qui me l'avez offert.
- Bien sûr. Je ne te le fais pas payer, tu vois. Juste le temps, je vais pas te payer le temps que tu n'as pas travaillé tout de même.
- L'autre jour quand je suis passée prendre votre colis chez l'épicier, je n'ai rien compté moi.
- C'est sur ta route, hein, tu peux y aller quand même.
- Ce n'est pas vrai, ça me fait un détour.
- Un détour ! Alors que tu as la chance d'être en voiture , tu vas pas pleurnicher pour si peu.
- Et les dix minutes du café, ce n'est pas 'si peu' ?
- Dis donc, ma fille, où tu veux en venir ? Il y en a des tas des gens comme toi, qui cherchent du travail.
- Des gens comme moi ?
(p. 23-24)
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On sait ce qui arrive quand un macchabée vous tient la jambe, elle brûle et passe violet puis noir, et l'os apparaît dans les chairs, et puis c'est tout le corps qui y va, dévoré par une force terrifiante, gobé par la Grande Marcheuse, par les ténèbre sans fin.
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Il regardait les Forêts et cela lui faisait penser à un dessin à l’encre de Chine, cela lui faisait penser à des squelettes que quelqu’un aurait peints en noir avec la régularité et l’acharnement d’un être malade. 
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[ après les attentats du 13/11 à Paris ]
Elle ignore encore à quel point elle a raison ce jour-là, comment le monde va s'enliser en quelques années dans une haine qui excusera tout, reniant ses dernières valeurs pour se protéger croit-il, fermant les yeux sur des combats absurdes et silencieux, et finalement, au bord de l'implosion, séparant et enfermant, choisissant d'aligner des milliards d'euros et de dollars afin de tenir loin de lui la menace avérée ou fantasmée des exclus, fanatiques ou athées, sans distinction aucune si ce n'est celle de la précarité, il suffit qu'un appel téléphonique les désigne et qu'une patrouille les cueille au coin d'une rue. Dans ces villes 'casses' qui portent si bien leur nom, [elle] sait maintenant qu'il y a 90% de gens comme elle, des ratés, des broyés, un peu mauvais, un peu voleurs, ni plus ni moins que ceux qui restent du bon côté.
(p. 119)
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[Il] pass[e] un bras autour des épaules de Moe, elle sait à quoi il pense, ce qu'il espère, elle s'en moque ; au moment de repartir, elle lui fera des promesses – les hommes croient toujours aux promesses.
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Celui qui m'a vu bourré, il est pas né.
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Augustine vieillissait doucement.Comme les arbres. La peau fripée pareil,noueuse, un peu plus tordue qu'avant, à cause de d'arthrose.
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Le vide au-dedans de lui est une immense béance qui déborde son corps, et la barque, et l’océan ; un creux qui descend jusqu’au fond du monde, quand les fonds marins ont disparu, et que la roche est chaude de se rapprocher du noyau de la terre. C’est là que Louie voudrait se trouver, pelotonné dans un recoin inaccessible, sourd à toutes les plaintes et toutes les douleurs, seul s’il le faut, pour ne pas devenir tout à fait fou, s’il n’est pas trop tard. Seul, et en finir.
Plus personne sur terre.
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Pourtant voilà, elle a beau s’échiner, ahaner, voir des drôles d’étincelles dedans ses yeux quand elle les ferme, la nuit l’arrête et elle n’a pas aperçu la moindre île où s’accrocher. Alors elle jette l’ancre au milieu de la mer, terrifiée par les secousses de la chaîne qui n’en finit pas de descendre, des mètres et des mètres de profondeur, elle essaie de ne pas imaginer ce qu’il y a en dessous, ce qui la guette et la renifle.
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Une vieille nostalgie qu’il aurait mieux valu ne pas réveiller tant cela fait mal; mais se sentir humain, enfin. Elles se taisent un long moment, ravalant lentement leur émotion telle une petite bête échappée qu’il faut remettre dans sa cage à coups de fausses promesses et de douceur.
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- Parce que, dit Ada en regardant Moe, quand tout va bien, à quoi tu penses ?
- Moi ?
- Oui. Quand tout semble parfait – presque.
- Que, heu... À l'argent ?
- Non.
- L'amour ?
- Non, Moe. Quand tout va bien, ce à quoi tu penses, c'est que ça ne va pas durer.
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Quelle société ruinée a oublié qu’elle s’était bâtie sur des générations d’entraide et de solidarité, quelles églises ont baissé les bras, quels hommes sont nés, pour qu’un tel projet voie le jour ? Les pauvres, ils n’en veulent plus. Ont assez de leurs problèmes de chaque jour. Quelque chose s’est forgé en eux, la vague conviction que tout est justifié et que l’on n’y peut rien, le sentiment coupable et soulagé d’être à l’abri, la colère envers ceux à qui ils doivent la création de ces lieux pour lesquels il faut payer encore un peu plus de taxes. D’une certaine façon, ils admettent que c’est mérité et, même si c’est trop facile, pensent tout bas que les autres, ceux qui vivent là-bas, n’avaient qu’à travailler.
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L'image de la vieille le tarabuste, et ses cris et ses colères. Parfois avec Mauro, ils regardaient la statuette de la Vierge posée sur le meuble, et aucun d'eux ne croyait qu'elle puisse être de la même essence que la mère, pas la moindre ressemblance, soit on leur avait menti, soit ils s'étaient trompés, mais qu'on n'essaie pas de leur faire gober une parenté hasardeuse, d'un côté cette masse presque aussi large que haute au cheveu épars, aux joues de dogue, qui ne sait que se taire ou brailler, et de l'autre une silhouette fine et souriante, que rien qu'à la toucher on se sentait mieux, non, vraiment, non. Pour Joaquin et Mauro, il y a les femmes, les hommes et la mère.
(p. 104)
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