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Citations de Sigrid Undset (161)


Depuis l’aurore trempée de rosée, on avait entendu le chant des faux dans les prés en fleurs, le bruit du fer contre le fer, et celui des voix qui s’appelaient de près ou de loin. Maintenant l’activité humaine s’était tue : c’était la sieste.
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De toute la journée, les heures qu'elle préférait étaient celles du petit matin. Elle sautait du lit dès que Charly se réveillait, habillait le petit et l'emmenait au jardin. Sa fatigue qui subsistait encore au lever se dissipait, à peine était-elle dehors. L'air était frais et saturé de l'odeur du fjord et de la terre fraîchement retournée. En allant au jardin, il lui semblait presque plonger dans l'eau froide et elle songeait avec une pointe de regret aux jours d'été d'autrefois, au miroitement du soleil sur l'eau, au rideau de buissons qui poussait dru autour de la baie, et à l'abri duquel elle s'était dévêtue. La brise et les chauds rayons du soleil la caressaient. Oh, barboter dans les petites vagues, s'en aller assez loin pour que leurs jeux de lumière sur le fond sablonneux se reflétassent le long de son corps..., et puis l'eau devenait assez profonde pour qu'on pût y nager et la sentir couler, douce et vivante, autour de soi. Les membres d'Ida-Elisabeth, raccourcis et verdâtres, prenaient un aspect cocasse. (page 52)
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Pourquoi ris-tu?
– C’est que je me rappelle une chose que dame Aashild a dite un jour, répondit Kristin. Je n’étais alors qu’une enfant, mais c’était à peu près ceci : que les bons jours échoient aux gens raisonnables, mais que les meilleurs jours sont la récompense de celui qui a le courage d’être fou.
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Elle savait que dans la forêt sauvage rôdaient le loup et l’ours et que sous chaque pierre demeurait le peuple des génies, des lutins et des elfes, et cela lui faisait peur, car personne n’en connaissait le nombre, mais il devait y en avoir bien des fois plus que de chrétiens.
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«  Il vaut mieux n’avoir pas tout à fait assez de ce qui est nécessaire que de ne jamais pouvoir avoir trop de ce qui est inutile » .
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- Te rappelles-tu, dit-elle parmi ses larmes, cet homme qui vint un jour nous voir quand nous étions à Skog ? Celui qui connaissait les vieux chants ? T'en rappelles-tu un sur un homme mort qui était revenu du monde des supplices et faisait à son fils le récit de ce qu'il avait vu ? (...) Des femmes adultères moulaient de la terre en guise d'aliments pour leurs maris ; les pierres qu'elles traînaient étaient sanglantes, et leurs coeurs pendaient sanglants hors de leurs poitrines...
Laurent ne disait rien.
- J'ai pensé, toutes ces années, à ces paroles, dit Ragnfrid. Chaque jour il me semblait que mon coeur saignait, chaque jour j'avais le sentiment de te moudre de la terre comme nourriture...
Laurent lui-même ne sut pas pourquoi il répondit comme il le fit. (...) Mais il posa la main lourdement et d'un geste las sur la tête de sa femme et dit :
- Il faut bien moudre la terre, ma Ragnfrid, avant que la nourriture puisse germer. (...)
Et ils demeurèrent ainsi sans bouger et sans plus rien se dire.
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Il y a des gens qui s'interrogent eux-mêmes sur leur amour pendant si longtemps qu'ils finissent par croire qu'ils n'aiment plus. C'est comme ma belle-mère : si elle reste sans pouvoir dormir pendant une heure, elle ne cesse de penser à cette insomnie, et elle finit par s'imaginer qu'elle ne dort plus depuis trois mois. Et elle dort, en réalité, à poings fermés presque toute la nuit.
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Ce n'est pas du tout un foyer que tu voulais... [...] C'est le drame que tu recherchais. Oui, vraiment, je crois que des scènes comme celle-ci te procurent une espèce de jouissance morbide. Tu nous fais prendre des attitudes de personnages de théâtre, et tu nous regardes agir, toi et moi... Et quand tu vois que la scène se déroule autrement que tu l'avais imaginée, tu t'en prends à moi... Et maintenant tu es fatigué, tu n'en peux plus...
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La vie m'a appris une chose en tout cas, c'est qu'il faut agir selon ce que l'on sent sur le moment et non selon ce que l'on croit qu'on sentira ou que d'autres sentiront un jour...
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Mais il ne l'avait pas trompée, il l'avait abandonnée moralement, faisant de sa vie une source d'angoisse et d'insécurité constantes - non, il ne l'avait jamais trompée, mais il ne l'avait pas protégée non plus, et elle n'en voyait pas la fin. Et voici qu'elle était revenue à Haugen pour le supplier de revenir à son foyer, de remplir tous les jours sa coupe d'inquiétude et d'incertitude, de crainte et d'espérance vaine, d'aspirations qui se briseraient...
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Avait-elle engendré une nichée de jeunes rapaces, qui s'impatientaient dans le nid qu'elle leur avait préparé, n'attendant que le moment où leurs ailes seraient capables de les porter au-delà des montagnes bleues de l'horizon ? Et leur père - leur père battait des mains et riait : "Volez, volez, mes jeunes éperviers !"
En s'envolant, ils arracheraient et emporteraient des lambeaux saignants du cœur de leur mère, et ils n'en sauraient rien. Elle resterait seule, et toutes les fibres, qui jadis l'avaient attachée à ce vieux foyer qui était le sien, elle les avait déchirées elle-même dans le passé.
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Dans l'obscurité il nous vient toutes sortes d'idées comparables à ces plantes transparentes qui poussent dans la mer, ondulent, se balancent, étrangement séduisantes tout qu'elles restent dans leur éléments. Mais sitôt que des enfants les arrachent et les jettent dans leur barque, elles ne forment plus qu'un amas visqueux et sans couleur. Pendant la nuit, des pensées naissent, à la fois terribles et pleines de séduction.
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Ma sœur, tout autre amour n'est qu'un reflet du ciel dans les flaques d'eau d'un chemin boueux. Tu t'y saliras si tu t'y plonges. Mais souviens-toi toujours que c'est un reflet de la lumière de l'autre séjour ; alors tu jouiras de sa beauté, mais crains de la détruire en remuant la vase qui est au fond...
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"Tu comprends bien, n'est-ce pas, que tu pourrais faire le tour du monde sans trouver une épouse qui vaille la tienne ?
- C'est vrai, dit enfin Ljot, mais je préfère le grain de beauté qu'elle a entre les seins à toute la grâce de Leikny. Je l'aimais plus quand elle m'a frappé au cou avec son couteau que j'aime Leikny quand elle m'entoure le cou de ses bras. J'étais moins malheureux au temps où, errant dans les montagnes du Dovre,en plein hiver, je pensais à ses paroles de malédiction, que lorsque je rentre à Skomedal sachant que Leikny m'accueillera avec des paroles de tendresse, sur le seuil de notre maison. J'aimerais mieux que l'ours blanc me brise les os dans son étreinte que de penser que Kare la tient sur ses genoux."
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L'âme de Christine avait vécu comme on vit dans une ferme pendant l'activité estivale, lorsque l'on quitte la grand-salle pour aller habiter la chambre haute.
On passe devant la demeure d'hiver chaque jour, mais on ne pense jamais à y entrer ; même pas à poser la main sur le loquet de la porte. Quand par hasard on. a affaire dans la salle, elle vous parait étrangère et presque solennelle, parce qu'elle a pris l'odeur de la solitude et du silence.
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Sa lutte allait-elle la voir se terminer maintenant ainsi ? avait-elle engendré une nichée de jeunes rapaces qui s'impatientaient dans le nid qu'elle leur avait préparé, n'attendant que le moment où leurs ailes seraient capables de les porter au delà des montagnes bleues de l'horizon ? Et leur père - leur père battait des mains et riait : "volez, volez, mes jeunes éperviers".
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Il respira longuement — il faisait bon vivre. Une joie riche et dorée débordait de son cœur. Kristin était sa douce amie à lui. Les pensées amères qui avaient pu l’assaillir n’étaient plus que sottises, à demi oubliées. Pauvre amie, que ne puis-je te faire du bien! Pour te revoir heureuse, je donnerais volontiers ma vie.
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Il se souvenait qu’adolescent il éprouvait par moment une telle tendresse pour sa petite sœur qu’il était comme forcé de la lui témoigner. Il se mettait alors à la taquiner, lui tirait les nattes, lui pinçait les bras! Il ne savait pas, eût-on dit, montrer son affection autrement que par une attitude odieuse.
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… quand elle apporta Naakkve au père et voulut le mettre dans ses bras, Erlend fit la moue et demanda ce qu’elle voulait qu’il fît de ce nourrisson qui fuyait par en haut et par en bas.
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N'avaient-ils pas vécu une heureuse vie, précisément parce qu'ils étaient restés crédules, confiants ?
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