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Thekla Hammer (Autre)Marthe Metzger (Autre)
EAN : 9782070373802
405 pages
Gallimard (30/04/1982)
3.53/5   19 notes
Résumé :
Ce roman d'une vie conjugale met aux prises l'homme diminué par les revers matériels et la femme que les circonstances et son éducation ont poussée à se créer une situation indépendante. Sigurd a toujours souffert obscurément de ne pas être le chef, le protecteur, rôle essentiel de l'homme selon lui. Ses regrets, le sentiment de son infériorité, le mènent à trahir Nathalie pour une jeune fille qui a besoin de lui, qui s'appuie sur lui. La femme abandonnée demande le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ils ont tout pour être heureux, Nathalie et Sigurd.
À part l'absence d'enfant, elle est parfaitement satisfaite de sa vie : elle a une belle réussite professionnelle dans un domaine qui la passionne, elle est très amoureuse de son mari, un mari gentil, avec lequel existe un certain partage des tâches domestiques.
(Nous sommes en 1949, année de parution du Deuxième sexe... mais ici on est en Europe du Nord.)
Nathalie a grandi dans une famille d'intellectuels progressistes, et sa vie semble correspondre en tous points avec ce qu'on lui a transmis : elle est libre, elle est indépendante.
Avec Sigurd, ils forment un couple aimant et complice.
Sauf que…
Sauf que lorsqu'elle découvre la duplicité de Sigurd, le monde de Nathalie s'effondre.
Parce qu'il n'est pas satisfait, lui.
Il le cache bien, mais son rêve c'est des gosses et une femme au foyer. Et ne gagnant pas assez pour que Nathalie quitte son travail, le voici rongé d'amertume.
Sigrid Undset explore, avec sa belle plume subtile, les aspirations des hommes et des femmes, leurs incompréhensions aussi.
Par contre, la forme est parfois répétitive ; le roman se compose surtout de très longs dialogues entre tous les personnages, dialogues qui servent de prétexte à exposer différents points de vue : sur la politique, la religion, la condition féminine, le choix d'avoir ou pas des enfants…
Mais reste tout de même la beauté de l'écriture, ici dans une parfaite traduction de T. Hammar et M. Metzger, avec des passages merveilleux décrivant la Nature, métaphore d'un monde disparu, celui de la jeunesse et du bonheur.

Challenge Nobel
Challenge gourmand (Omelette norvégienne : L'auteur est originaire de Norvège ou l'histoire se déroule en Norvège)
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La Femme fidèle
Sigrid Undset (1882-1949)
Gallimard 1982
Grand roman de la grande et belle norvégienne Sigrid Undset lauréate du prix Nobel de littérature 1928.

Etant adepte de la pensée de Confucius : "Je ne veux ni ne rejette rien absolument, mais je consulte toujours les circonstances", ce qui m'y a amené, c'est en fait son premier court roman dédié à Marthe Oulié "la plus jeune archéologue de France" qui s'est pincée pour la Finlande, les Antilles .., et qui va connaître le succès après ses déboires nés du rejet d'un manuscrit, roman sur l'époque médiévale danoise. L'éditeur en question dira à la timide mais audacieuse jeune fille : "ne vous lancez pas dans ces romans historiques, ce n'est pas pour vous". Je m'étais piqué de curiosité pour les ouvrages de Marthe Oulié du temps où moi-même je m'ouvrais à la géographie tropicale. Quel caractère cette Sigrid du haut de ses 23 ans qui commence son premier roman par : "j'ai trompé mon mari..". Je ne doute pas que ça a plu dans cette Norvège de début de siècle dernier corsetée, livrée à des soubresauts d'ordre moral et religieux !..

La Femme fidèle, roman qui s'adresse à priori aux femmes, étude intimiste, psychologique ..
Ce sont les déboires conjugaux de Sigurd homme installé qui voit ses affaires péricliter et de ce fait voit aussi sa situation d'homme protecteur s'ensevelir, car pense-t-il l'ambition première d'un homme pour sa femme est de lui assurer protection. Homme qui donc va devoir passer au cran en dessous ou revoir à la baisse comme on voudra son égo et s'éprendra d'une d'une toute jeune femme qui l'aime et qui a besoin de lui. La femme de Sigurd déchue s'interroge sur sa vie de couple et renvoie dos à dos les individualités de chacun plus fortes finalement que le désir de l'un pour l'autre.
C'est un peu sa propre vie que nous raconte Sigrid qui est passée par des épreuves amoureuses chaotiques.
Sur un thème qui m'est cher qui n'est pas sans me rappeller le Bonheur conjugal de Léon Tolstoï, j'ai aimé.
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le constat se répète : j'éprouve des difficultés avec la littérature norvégienne. Ma consolation est qu'il me reste beaucoup d'auteurs à découvrir, et j'espère que leur lecture modifiera cet état de fait.
Le roman a été publié en 1936 et, comme j'ai lu un roman de littérature jeunesse qui se déroulait en 1936 en France, je ne puis que tracer le parallèle entre les deux pays. En France, 1936 est le symbole de la semaine de quarante heures et des congés payés. En Norvège, les féministes ont déjà combattu et obtenu des changements significatifs, même si ceux-ci ne sont considérés que comme provisoires. Nathalie est la femme fidèle du titre. Tout le monde est raconté de son point de vue. Bien que mariée, elle est rendue indépendante par son travail. Elle et son mari ont des centres d'intérêts différents, partent en vacances séparément, le plus naturellement du monde. Ce dernier point m'a cependant semblé en contradiction avec l'amour qu'ils disent éprouver mutuellement - pourquoi partir en vacances séparément alors qu'ils pourraient profiter de moments qui leur appartiennent entièrement ?
Nathalie et Sigrud forment un couple aisé, les autres membres de la famille ne sont pas non plus dans le besoin. La mère de Nathalie, ardente militante féministe, donnait même des conférences, quand elle ne se disputait pas violemment avec son mari - cet amour orageux leur a permis de passer toute leur vie ensemble. Tout est plus trouble dès que l'on aborde la famille de Sigurd : son père s'est suicidé, sa mère est morte de la tuberculose en soignant sa fille, elle-même emportée par la maladie, sa première belle-soeur est internée. J'ai eu l'impression non de me trouver en face de non-dits, mais de rester en dehors du récit parce que les personnages disposaient d'un savoir commun, implicite, qui n'était pas partagé avec le lecteur.
Le thème principal est l'amour conjugual. Soit. Comme le titre le suggère, le bonheur conjugual repose avant tout sur la femme, si possible la femme au foyer, qui prend soin de son mari et le soulage de tout soucis. Nathalie travaille, certes, mais elle préfère soigneusement le repas de son mari, plie et range soingeusement ses affaires, aucun soucis ne ternit leur quotidien. Nathalie a un caractère égal, ce qui explique la sérénité de leurs seize années d'union.
Rien n'est si simple. Ce qui semblait être, aux yeux de Nathalie, un mariage réussi, ne l'était pas. Nathalie était une jeune fille des villes, Sigurd un jeune homme de la campagne - leur éducation fut très différente. Modernité : Nathalie tient pour acquis que chaque personne a un "rêve", un fantasme de bonheur et qu'il cherchera à l'accomplir. Elle a cru être le sien, elle se fourvoyait. Poids des traditions (bien que ce constat soit toujours accusé de causer l'échec de certaines unions) : Sigurd ne supportait pas de ne pas être le chef, le protecteur de sa femme. Il ne supportait pas de ne pas être le chef de famille, puisqu'aucun enfant ne leur était né. Il a rencontré, de manière très banale, une jeune fille qui avait besoin de sa protection et à qui il a fait un enfant. le combat entre tradition et modernité est sous-jacent. Si Nathalie porte le costume traditionnel norvégien par plaisir et parce qu'il lui rappelle de bons moments passés avec Sigurd, si elle est athée, il n'en est pas de même pour Anne sa rivale, dont les parents n'acepteront jamais qu'elle se marie avec un homme divorcé.Anne est destinée à devenir "une de ces femmes paisibles de la campagne" et à reprendre la ferme familliale.
Anne. Ce prénom joue un rôle et fait partie de ces informations implicites. Anne était le prénom de la mère et de la soeur de Sigurd, et le fait qu'il trompe sa femme avec une toute jeune Anne ne doit rien au hasard, il cherche à travers elle les figures des femmes aimées, si différentes de Nathalie et si rassurantes. Les morts sont nombreuses dans ce roman et n'étonnent personne, la mortalité infantile ou maternelle m'a semblée élevée. Il s'agit là d'un reflet de la réalité, bien sûr, cependant, surtout vers la fin du roman, j'ai trouvé que certains décès étaient bien commodes pour le développement de l'intrigue.
Si je n'ai pas apprécié ce livre (contrairement aux autres livres que j'ai lu pour le challenge des Nobel), je reconnais qu'il m'a fait m'interroger sur les notions de fidélité et d'amour telles que l'entendait Sigrid Undset.
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"La femme fidèle" est un roman écrit en 1936 par l'auteure norvégienne Ingrid Undset, prix Nobel de littérature 1928.

Ce roman très agréable, est ce que j'appelle un roman "féminin", càd "pour femmes". Il étudie les relation d'un couple sans enfant marié depuis 16 ans et qui va se séparer suite à l'infidélité du mari. Pour la jeune femme, c'est un "tremblement de terre", elle n'avait rien vu venir et elle aime encore profondément son mari. Plus douloureux encore, la toute jeune maîtresse de son mari, attend un enfant de lui !

L'auteur décrit les sentiments et réflexions qui traversent la femme trompée avec beaucoup de talent. Elle laisse s'exprimer le mari également et donne une certaine compréhension de son attitude.

Après un divorce, diverses rencontres, l'adoption d'enfants et un chemin de maturité solitaire pour chacun des deux, l'espoir de retrouvailles renaît pour les époux séparés.

A travers l'histoire de ce couple, l'auteur prend le temps d'exprimer (à travers ses personnages principaux) de longues réflexions sur le fait de vieillir, vivre en couple, ne pas avoir d'enfant, être la tante des enfants des autres, la différence de classe sociale dans le couple, les attentes dites ou non dites de chacun des époux au moment de leur rencontre, être autonome pour une femme, travail de la femme alors que le mari est au chômage, importance du travail pour l'homme, désir de rester à la maison chez une femme... etc..

Tous des sujets qui me touchent assez à coeur et que j'ai donc trouvés profonds et bien abordés. D'autres pourraient avoir l'impression que ces réflexions alourdissent l'histoire, ce n'est pas l'impression que j'en ai eu. La profondeur du roman d'Undset au contraire, vient en grande partie de ces réflexions et elles reflètent bien l'époque du roman.
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Nathalie et Sigurd vivent une vie de couple marié bien rodée. Chacun semble comblé et se satisfaire de ce que l'autre a à lui apporter.
Toutefois dès le premier chapitre, on sent comme une fausse note, comme un grain de poussière qui vient se glisser dans une horlogerie bien huilée et qui au fur et à mesure va tout détraquer.
Sous les apparences se cache une autre vérité. Sigurd a une liaison avec une femme plus jeune, qui plus est enceinte de lui.
Tout va alors voler en éclat.
Une histoire plutôt banale avec un mari qui n'assume pas vraiment son infidélité et une femme qui cherche à comprendre, qui se sent trahie.
Toutefois, il faut remettre tout cela dans le contexte de l'époque. le divorce en Norvège est autorisé, mais il n'est pas si facile que cela de vivre le divorce.
Je suis très partagée sur ce roman.
J'ai eu l'impression que l'auteur profitait du roman pour passer en revue tous les thèmes de l'époque : la montée du féminisme et l'égalité homme femme, l'interrogation sur la nécessité d'avoir des enfants, les débats religieux et politiques. Je dois dire que si j'ai trouvé quelques réflexions intéressantes et si j'ai été emportée au début, je me suis vite lassée et ne suis même pas arrivée jusqu'au bout...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi vouloir nier qu'il y ait quelque chose de consolant et d'encourageant pour une femme à recevoir des compliments et à être courtisée par un autre homme, quand son propre mari l'a si cruellement déçue ?
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N'avaient-ils pas vécu une heureuse vie, précisément parce qu'ils étaient restés crédules, confiants ?
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Chose bizarre, quand elle ne se regardait pas comme en ce moment dans la glace, elle se voyait toujours elle-même sous l'aspect de la jeune fille qu'elle avait été.
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Crois-tu que je sois une chose qu'on n'a qu'à se baisser pour ramasser, parce que celui qui l'a possédait l'a laissée tomber ?
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Elle rêverait le Jésus historique, car elle prétendait qu'il était un pionnier du féminisme tandis que le clergé et l'église n'avaient jamais fait autre chose qu'opprimer les femmes.
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