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Critiques de Silène Edgar (1086)
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14 - 14

Adrien et Hadrien sont deux jeunes adolescents. Ils vivent tous les deux en Picardie, en 14.... mais avec un siècle d'écart. Par le truchement de boîtes aux lettres qu'ils ne savent pas magiques, ils entretiennent une correspondance durant la première moitié de l'année. La Première Guerre Mondiale éclatera le 4 août 1914, le destin d'Hadrien est-il scellé?



Déjà, cette idée de correspondance entre deux jeunes à un siècle d'intervalle était une brillante idée pour captiver l'attention des ados à qui est destiné ce roman. Ensuite, le récit est super bien amené, aborde bien entendu le thème de la Première Guerre Mondiale de manière simple sans être simpliste et les personnages sont très attachants. Les parents (et même les adultes qui n'ont pas d'enfant) prendront plaisir à se plonger dans cette lecture.



Les deux auteurs se sont réparti les personnages, et donc les chapitres tout en écrivant de concert, bien entendu, pour donner de la fluidité à l'histoire. Chacun a apporté sa patte à l'ensemble, la vie des jeunes garçons est crédible de bout en bout, tout en leur apportant à chacun une bonne dose de sensibilité et de bienveillance qu'on aimerait attribuer à la patte de la co-autrice.



14-14 est une vraie lecture intelligente pour la jeunesse. Bien entendu, les thèmes de la guerre et de la vie rurale au début du 20e siècle sont les fils conducteurs. Un dossier pédagogique est d'ailleurs mis à disposition des enseignants ou des parents qui voudraient aller plus loin avec les jeunes lecteurs. Mais ce qui rend cet ouvrage intelligent, c'est qu'il apporte plusieurs éléments qui donneront l'envie de lire aux ados (qui risquent de ne pas être attirés, a priori, par le thème d'une guerre vieille de cent ans). Les préoccupations habituelles des ados du 21e siècle sont en effet également abordés: la motivation à travailler à l'école, les premiers émois amoureux, le "harcèlement" scolaire, l'amitié...



Bref, un roman dans lequel tout le monde devrait plonger. Quel que soit l'âge du lecteur, il en ressortira toujours plus riche !
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14 - 14

Je lis très peu de romans jeunesse mais celui-ci m’a interpellé par son thème et j’ai profité d’une promotion numérique pour acheter ce roman. J’ai mis un certain temps à le sortir de ma PAL mais très peu de temps à le lire, tellement on se laisse facilement prendre au récit. C’est tout à fait le genre de roman que j’aurai aimé lire quand j’étais adolescente.



Ce roman a été écrit à 4 mains: les chapitres se déroulant en 2014 et parlant d’Adrien sont écrits par Paul Beorn tandis que ceux de 1914 et consacrés à Hadrien sont de la plume de Silène Edgar. Adrien est un adolescent de 13 ans, habitant en Picardie, bon élève et amoureux sans lui avouer de sa meilleure amie. Ses préoccupations sont l’école, les filles (surtout une) et le fait de ne pas être compris de ses parents, bref le portrait de tout adolescent de nos jours. Hadrien, habite aussi en Picardie, un tout petit village, a 13 ans et à peu près les mêmes préoccupations mais dans un contexte tout à fait différent, celui de l’avant guerre en 1914. Suite à un quiproquo et à un peu de magie, les deux jeunes gens vont être amenés à entamer une correspondance qui aura une grande influence sur leurs vies.



Ce qui est admirable dans ce roman est à quel point il sonne juste. Les deux adolescents ressemblent à tous les adolescents que l’on peut connaître et tout le monde pourra se reconnaitre en eux ou en l’adolescent qu’il ou elle a été. Les préoccupations de ces deux adolescents sont similaires alors qu’ils vivent dans un monde qui a énormément évolué en 100 ans. Les chapitres se passant en 1914 sont d’ailleurs bien documentés et on apprend pas mal de choses sur la scolarité et la manière de vivre à cette époque. Que ce soit les personnages, leurs relations ou les descriptions du contexte, tout semble réel et donne de la profondeur au roman.



Le roman est court et se lit très vite, tellement on est pris dans le récit. Il est vraiment très bien écrit, dans un style fluide et imagé. J’avoue avoir une légère préférence pour les chapitres se situant en 1914, peut-être parce qu’ils correspondaient moins à notre monde et apportaient plus de surprises et d’éléments dont nous sommes peu familiers. Cependant, les personnages sont très attachants et une fois le livre entamé, on a vraiment du mal à le lâcher.



L’idée du livre est vraiment excellente et permet de montrer à la fois que notre monde a beaucoup changé en 100 ans, mais que les humains eux ne changent pas vraiment et ont des centres d’intérêt plutôt similaires. Il montre ensuite simplement les conditions de vie qui ont elles beaucoup évolué et parle de la guerre de façon simple et didactique. Il s’adresse à la jeunesse principalement mais peut vraiment plaire à un vaste public. 14-14 est pour moi une réussite, un roman humain qui permet d’expliquer des faits de très belle manière et admirablement écrit.
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14 - 14

j'ai était emporter par cette histoire.



Adrien de 2014 a treize ans et vit en Picardie et Hadrien 13 ans aussi de 1914 vit lui aussi en Picardie.



Nous suivons en parallèle la vie de ces 2 jeunes garçons par des envoies de lettres croyant chacun s'adresser à son cousin.



va s'ensuivre une bien belle histoire et surtout une belle amitié .
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14 - 14

Dis comme ça, vous ne réaliserez peut-être pas à quel point ce roman est un délice. Mais lisez donc les premières pages, je suis prête à parier que vous ne pourrez plus le reposer. C'est un roman jeunesse, à partir de 12 ans, mais il conviendra à tous. Je vous défie de ne pas accrocher à cette histoire hors du temps ou plutôt non, très ancrée dans le temps.



Lire la chronique sur le blog:
Lien : http://bookenstock.blogspot...
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14 - 14

Ce livre est passionnant. Je l'ai lu en une après-midi car je n'ai pas réussi à le lâcher une seule seconde. On suit deux jeunes garçons qui sont séparés par un siècle. Hadrien vit en 1914, il aime une jeune fille nommée Simone et qui a un an de moins que lui, il ne veut pas travailler dans la ferme familliale. Hadrien est ambitieux, il veut réussir son certificat pour pouvoir entrer au petit lycée de Laon et espérer devenir un grand ingénieur. Malheureusement, tout n'est pas toujours rose et un problème fondamental s'oppose aux rêves du jeune garçon : la première guerre mondiale est sur le point de commencer. De l'autre côté, nous suivons Adrien qui vit en 2014 et qui est amoureux de sa meilleure amie Marion. Elle lui anonce qu'elle sort avec Franck, un jeune homme plus vieux qui a l'apparence d'un bad boy. Adrien le vit mal mais grâce au soutien de ses amis, il va reprendre espoir. Un beau jour, une boîte aux lettres apparaît dans chaque ville, c'est le début d'une grande correspondance entre les deux garçons. Ils vont se confier, s'aimer et s'aider au fil des mois. J'ai trouvé que les deux personnages étaient vraiment attachants. Hadrien est beaucoup plus mature que Adrien qui est innocent et ne se doute de rien. Ce livre m'a permit de passer un bon moment de lecture, on révise un peu l'Histoire et on découvre deux destins exceptionnels.
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14 - 14

Parut pile poil au moment du centenaire de la première guerre mondiale, j’avais déjà beaucoup entendu parlé de ce roman avant sa sélection dans le Prix des Incorruptibles, notamment par des adolescents qui l’avait abordé à l’école.



Le roman met en parallèle le quotidien de deux garçons de 13 ans à un siècle d’écart. Et l’on peut dire que les différences sautent aux yeux et que la société a beaucoup évolué en 100 ans. Les deux héros en viennent à correspondre via des boîtes aux lettres mystérieuses et mettent quelque temps avant de se rendre compte qu’ils vivent à des époques différentes. Le côté fantastique marche très bien et reste sans explication tout au long du livre sans que cela soit gênant car le propos du livre n’est pas là.



L’histoire se centre sur l‘amitié qui naît entre ces deux personnages grâce aux encouragements et aux conseils qu’ils se prodiguent dans leurs lettres. On s’attache à eux comme à leurs familles et amis. On espère une issue favorable sachant que la guerre arrive.



Ce que j’ai apprécié particulièrement c’est l’équilibre entre les deux récits, le répondant des situations et les perspectives générées par chaque ligne temporelle. En plus, l’écriture est fluide et le tout se lit avec facilité. Il y a quelques reproductions en fin de chapitre pour donner un aperçu des évènements de 1914 (une belle façon de faire lien avec les cours d’histoire). Je comprends que le roman est séduit tant d’enfants.
Lien : http://boumabib.fr/2016/03/1..
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14 - 14

Le titre de ce roman renseigne sur sa teneur: deux jeunes garçons d'environ 14 ans, prénommés Hadrien (1914) et Adrien (2014) s'écrivent des lettres à partir du 1er janvier. Ce qui ne devait être qu'un poli mais banal échange de vœux pour la nouvelle année entre deux cousins plus qu'éloignés se transforme bien vite en un échange nourri d'impressions, d'amitié, de sentiments et de confidences. Leur relation épistolaire est construite en miroir, les mêmes vécus scolaires, familiaux et amicaux ancrés dans leur époque à chacun bien sûr et avec pour point central la Première Guerre mondiale. A venir pour Hadrien, les commémorations pour Adrien.



Pour lire la suite:
Lien : http://vivrelivre19.over-blo..
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Adèle et les noces de la Reine Margot

De Silène Edgar j'avais beaucoup aimé "8848 m", notamment la ténacité qui animait Mallory et le lien qui l'unissait à son père.

J'espérais retrouver un peu de ce caractère et de cette émotion dans "Adèle et les noces de la Reine Margot", il n'en est rien.



Ayant lu et aimé "La Reine Margot" sensiblement au même âge que l'héroïne, je me demandais ce qu'une prof de français dans le civil pouvait en faire dans une œuvre de littérature jeunesse. Mais les évènements - dramatiques - de l'époque ne servent que de fond à une histoire sentimentale plutôt banale.



De leur côté, les parents d'Adèle sont caricaturaux au possible, elle-même se comporte de manière souvent incompréhensible et les difficultés inhérentes au voyage dans le temps sont expédiées par des pirouettes grossières (prise de somnifères, objets tenus fort dans les mains...). Quelle surprise de la part de cette auteure ! J'espère être plus enthousiaste lors de ma prochaine lecture de l'un de ses romans.
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La dame des murs

La Dame des murs de Silène Edgar et Paul Beorn.

Silène ou Sophie Claire Marie Ruhaud-Trouffier est professeure de lycée et à sorti une vingtaine de livres depuis 2010.

C’est l’histoire de Mara, une célèbre chanteuse d'opéra. Elle a une petite fille très curieuse qui s'appelle Emma. Elle veut en savoir plus sur l'histoire de sa famille. Elle va donc partir dans le pays natal de sa grand-mère : la Lettonie. Là-bas elle va faire des découvertes surprenantes et apprendre des secrets cachés par sa grand-mère depuis de nombreuses années.

J’ai aimé cette histoire, car elle m’a appris plein de faits historiques sur le mur de Berlin, mais il est vrais, que certains passages peuvent paraître longs par manque de rebondissement et d’action. Malgré cela, je garde de bons souvenirs de ma lecture.

Si je devais le noter je lui mettrais 16/20 car c’est un bon livre.

Je conseille ce livre à tous ceux qui aiment apprendre des faits historiques pendant leurs lectures, mais si vous préférez qu’il y ait tout le temps de l’action, je ne pense pas que cela vous plaise.
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Au nom de nos rêves

"Au nom de nos rêves" est un roman vraiment original par son concept : le principe de cette histoire commune, racontée en onze nouvelles par onze auteurs différents (dont certaines autrices que je connaissais et appréciais déjà), qui décrivent le point de vue de onze personnages différents m'a beaucoup plu.

Un peu à la manière d'un cadavre exquis, le lecteur déroule le fil de l'histoire, un personnage en introduisant un autre, personnages tous plus attachants les uns que les autres. Nous sommes plongés dans la rue des Roses avec tous les protagonistes de "Liens publics" et l'on se prend à espérer avec eux que l'association ne soit pas expulsée de ses locaux et trouve une issue heureuse pour continuer d'aider les étudiants en situation précaire.

C'est un sujet grave, important qui est traité dans ce roman, et qui met ainsi en lumière le travail formidable réalisé par l'association Linkee !

Pour illustrer le beau message d'espoir et de solidarité que délivre ce roman, les auteurs ont décidé de reverser intégralement les droits à l'association venant en aide aux étudiants. Un grand bravo sur toute la ligne !
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Les affamés

J'ai adoré la dystopie initiée dans ce roman, qui me rappelle "S.O.S Bohneur", une bande dessinée de Jean Van Hamme parue à la fin des années 90.



Le parti de la santé gouverne la France. Le mot d'ordre pour chaque citoyen, rester en bonne santé. L'état s'occupe de tout: bilan de santé, recommandations d'alimentations, tout est fait pour réduire les coûts d'une hygiène de vie qui pourrait mettre en péril les finances publiques. Tout le monde à la même enseigne? Pas vraiment. Les personnes se voient assigner une "classe d'Utilité" de 1 à 5, en fonction de l'utilité de votre profession. Notre personnage principal, Charles, écrivain reconnu, classe d'utilité 5 est un bon vivant et adore cuisiner. Lui a accès à tout ce qui lui fait envie. Mais quand il apprend qu'une motion veut réduire le nombre d'écrivains privilégiés en fonction de la teneur subversive de leurs oeuvres, tout s'écroule.



Sur cette base, je m'attendais à un coup de coeur. Mais le dernier tiers du roman tourne vers une amourette qui m'a plutôt déçu.
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8848 mètres : Là-haut, elle ne sera plus la même

Mallory veut atteindre à 15 ans le sommet de l'Everest.



C'est un projet construit avec son père depuis de nombreuses années. Pour cela, ils ont conclu des accords avec des sponsors et doivent donner régulièrement des informations sur leur périple.



La jeune fille a déjà réalisé d'autres ascensions pour se préparer moralement et physiquement.



Mais c'est la première fois qu'elle découvre aussi fortement les conditions qui entourent ces escalades.



Il y a d'une part le côté administratif avec l'obligation de suivre un certain nombre de contraintes mais aussi les effets des activités humaines sur l'environnement.



En effet, l'arrivée de nombreux sportifs, en même temps, au même endroit, génère de nombreux déchets mais aussi de morts.



Les consignes et les contraintes sont nombreuses et la véritable découverte de Mallory consiste dans sa rencontre avec les préceptes bouddhistes.



J'ai beaucoup aimé ce livre par la richesse des pistes abordées, le récit d'initiation et les notions comme l'impermanence qui sont détaillées.



L'autre point fort du livre concerne les pages de type documentaire qui propose une carte de l'ascension avec les différents camps mais aussi des extraites d'interviews ou encore des informations sur la montagne.



A lire !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Pour un sourire de Milad

Thisbée est une jeune fille ordinaire, ou presque. Elle fait partie de ses bonnes élèves qui ne se mettent pas en avant pour ne pas se faire remarquer des professeurs mais aussi des élèves pas toujours bienveillants, pour ne pas dire pas du tout. Thisbée entre au lycée, et c’est pour elle une première séparation : Juliette, sa soeur jumelle, a choisi d’être scolarisée dans un autre établissement, parce qu’elle préférait les options qui y étaient présentées. Elle retrouve pourtant deux amis, l’excentrique Antoine, et Sonia, geek de son état. Thisbée est très forte pour analyser finement les relations entre les ados, leur évolution, les changements de comportement entre le collège et le lycée, où les ados s’assument davantage qu’au collège. Forte, ce qui ne veut pas dire qu’elle agit avec forfanterie. Elle se rend aussi parfaitement compte des différences entre les professeurs qui enseignent dans son lycée – et je suis assez d’accord avec elle, certains sont merveilleux, une autre tient exactement le discours que l’on m’a tenu en 1990.

Arrive Milad. Il est un « mineur isolé », et il se retrouve jeté dans le monde du lycée. Nous le découvrons à travers le regard de Thisbée, regard juste, regard bienveillant, regard qui deviendra regard amoureux bientôt. Mais chut ! Il serait horriblement réducteur de lire ce livre comme une banale romance entre ados, comme une simple confrontation entre deux adolescents venus d’univers différents. Ne serait-ce que parce Milad aussi est un personnage bienveillant. Oui, son histoire est poignante, oui, nous découvrons son parcours pour arriver jusqu’ici et surtout, le vide qui entoure l’accueil de ses enfants, de ses ados, de ces jeunes que l’on regarde comme des gêneurs, voire des terroristes en puissance. Oui, j’écris à l’emporte pièce, mais quand on se décide à parler d’eux, ce sont quasiment les seules représentations que l’on en a. Bref, ses êtres humains isolés sont considérés globalement, jamais respectés dans leur individualité.

Alors oui, le fantastique fait son apparition dans le roman, et le lecteur gagne du temps, considérablement, parce que les personnages qui y sont confrontés l’admettent peu à peu, comme une dimension nécessaire pour que Milad puisse renouer avec son passé, et son présent : sa soeur Yasmine.

En contrepoint, la vie de Thisbée, qui « explose » parce que ses parents se séparent. Ce n’est pas facile, parce que ses parents construisent, chacun de leur côté, une nouvelle famille, ils sont heureux, déjà, alors que Thisbée et sa soeur doivent subir, comme dans tout divorce, ce que les parents ont décidé pour elles, oubliant qu’elles n’ont plus l’âge (y compris d’un point de vue légal) que l’on décide de tout pour elles. Les parents doivent ainsi composer avec une fille qui n’est plus l’enfant obéissante qui leur apportait toute satisfaction, une enfant qui veut aussi plus de liberté. Des parents trop occupés par leur propre histoire, par leur famille qui n’a jamais connu de crise pour faire immédiatement les meilleurs choix – parce qu’il faut aussi gérer la gémellité.

Nous sommes dans un espace romanesque, et je ne dirai pas que la fin est ouverte, je ne dirai pas que tout est résolu, je dis simplement que nous sommes dans un moment de vie très important pour Milad, pour Thisbée. Je ne peux cependant oublier, en contrepoint, les rouages implacables de la justice et de la protection de l’enfance : même l’éducateur le plus bienveillant peut se retrouver submerger par le nombre de dossiers dont il a la charge.

Le livre s’arrête, mais la postface est à découvrir, pour aller plus loin.
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Loups-Garous de Thiercelieux : Lune Rousse

Lune et Lapsa sont deux amies inséparables vivant dans le village de Thiercelieux, en 1848. La levée de la lune rousse va engendrer des phénomènes étranges dans le village et révéler le destin des deux jeunes filles : la vengeance et la recherche de vérité...

Combien de fois ai-je joué au Loup Garou de Thiercelieux, en centre aéré, puis en colonie de vacances et enfin entre adultes nostalgiques ? Impossible de le dire, mais c'est un jeu que je connais par coeur, tout comme sa dynamique mythique, et que je chéris toujours autant. Inutile de dire qu'à l'annonce du projet d'une novellisation de ce jeu, j'ai été agréablement intriguée : les Loups-Garous offrent tous les ingrédients pour une histoire pleine de mystères, de faux-semblants et d'hémoglobine. Cela a-t-il été le cas ?

Pas exactement, hélas…

Déjà, bien que je possède 14-14 dans mon fonds et ai entendu nombre d'éloges pour ce roman de ces mêmes auteurs, je n'avais jamais lu de roman de leur plume. C'est donc une découverte, et je suis agréablement surprise : le style reste fluide, facile à lire sans s'encombrer de poésie ou de métaphores superflues. On est dans l'efficacité. le plaisir de lecture est là et le roman se lit donc très vite.

Ce qui m'a le plus gêné dans ce roman c'est qu'il ne répond pas vraiment aux promesses liées au jeu de société en lui-même. D'enquête, de déduction autour de l'identité des loups, il n'y en aura pas, ou très peu, seulement vers la fin : on sait déjà qui sont les trois loups. C'est déjà un peu une déception en soi. Les loups-garous sont de plus totalement détournés de leur rôle d'origine, dont je ne parlerais pas pas pour ne pas spoiler, mais que j'ai trouvé très éloignés de l'ambiance d'origine du jeu… Voire édulcorés. de sang, on n'en verra pas vraiment non plus. Certes, il y a bel et bien une enquête, qui intervient un peu plus tard dans le récit, mais elle est très aisément résolue, si étonnamment simple que c'en est franchement décevant. Je pense que la tranche d'âge visée par le livre ne doit pas induire une simplification à outrance de l'intrigue policière…

Autre point qui m'a gênée : les personnages en eux-mêmes. Ces derniers sont assez plats et ne dépassent pas leur « rôle » dans le jeu ; car en effet, la quasi-totalité des personnages prennent un rôle du jeu, qui va servir à la fois de ligne conductrice dans le récit mais aussi de simplification à outrance de leurs caractéristiques. La « petite fille » est le seul que j'ai trouvé sympathiquement détourné, tout comme Raoul dont la personnalité s'épaissit au fur et à mesure de l'intrigue, mais la plupart des autres restent cantonnés à leur rôle d'origine et à ce qu'on attend d'eux, sans aucune malice ou subtilité (comme pour le « Juge bègue »). D'ailleurs, le fait de multiplier les personnages du jeu a un effet assez étrange à la lecture : d'un côté, on n'y croit plus trop à ce village du XIXe qui abrite à la fois des paysans, un chevalier, un juge, un chasseur, et qui de l'autre semble étrangement dépeuplé…

Lune et Lapsa sont globalement semblables et ne se démarquent que peu l'une de l'autre ; leur amitié manque un peu de naturel par ailleurs. Leur âge paraît assez peu crédible étant donné la naïveté de leurs raisonnements et réflexions ; je n'ai pas compris pourquoi rendre aussi tortueuse l'enquête autour des parents de Lapsa, qui n'a finalement presque aucun intérêt en soi.

On l'aura compris, j'ai été assez déçue par ma lecture, peut-être à cause d'attentes trop élevées étant donné mon attachement au jeu.
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Loups-Garous de Thiercelieux : Lune Rousse

Lapsa et Lune sont deux jeunes filles, amies depuis toujours. A quatorze ans, elles réalisent toutes les deux que la vie n'est pas si simple. Lune est fille de paysans, ses frères et soeurs sont morts très jeunes, elle est donc fille unique. Comme l'année a été très difficile, ses parents voient leur avenir très incertain. La seule façon se s'en sortir serait de marier leur fille à quelqu'un de riche. Cingly par exemple, le frère du baron. Mais Cingly est ... cinglé! Alors Lune rue dans les brancards et se révolte.

Lapsa elle, est orpheline. Sa mère est morte en couches et son père avait été tué peu de temps avant sa naissance. Du moins, c'est ce qu'on lui a toujours dit. Elle vit avec sa grand-mère qui est la guérisseuse du village et avec elle, elle apprend l'art de l'utilisation des herbes.

Et puis il y a Arnoux, un grand gaillard qui travaille à la scierie et dont Lune est amoureuse. Il faut dire qu'il est sacrément beau garçon. Il y a aussi Dib son petit frère que ses parents martyrisent. Et Raoul. Raoul c'est un brave garçon, il travaille chez le boulanger. Il est gentil, secrètement amoureux de Lune lui aussi. Son patron, le boulanger est un fainéant voire même un escroc, et Raoul fait de son mieux pour aider les gens du village. Une bonne pâte ce Raoul. A travers cette aventure c'est tout un groupe d'adolescent qui va passer à l'âge adulte.



Tout se met en place doucement dans ce village, jusqu'à la nuit de la lune rousse. Là, la donne va changer. La découverte de masques de loups dans la forêt va inciter certains à se transformer en justiciers. Mais leurs interventions tournent mal. Pourquoi? Comment ? On ne sait pas trop. Il y a quelque chose de maléfique à Thiercelieux et tout le monde sera très rapidement dépassé.



Les points de vue alternent entre Lune et Lapsa. Elles ont chacune leur caractère, chacune leurs problèmes, chacune leur secret ...chacune leur auteur ! Une écriture à quatre mains qui permet de donner encore plus de substance à ces deux personnages. Elles vivent sous vos yeux et comme toute ado, si elles peuvent se montrer franchement agaçantes parfois, elles n'en sont pas moins terriblement attachantes.



C'est une lecture passionnante et très immersive. A tel point qu'à un moment j'avais oublié le jeu. Oui, le jeu ! Les loup-garous de Thiercellieux. Quand enfin, cette petite voix a fait son chemin dans ma cervelle, je me suis mise à chercher. Bon les loup-garous je savais qui c'était, mais la sorcière? la voyante? le chasseur? la petite fille ? Un véritable jeu de piste qui rend la lecture encore plus fun.



Les loup-garous de Thiercelieux est un fantastique roman, ou plutôt un roman fantastique, plein de suspense et de mystère. Inutile de connaître le jeu pour en apprécier toute la saveur. Néanmoins, si vous êtes joueur, la connaissance des personnages du jeu créera un niveau supplémentaire de lecture car vous allez chercher qui est qui. Forcément ! Comme toujours Paul Beorn et Silène Edgar ont réussi leur pari. Je dois reconnaître qu'au début je n'étais pas totalement convaincue par le concept, j'avais peur que les auteurs ne soient gênés par l'aura du jeu. Que nenni! Bien au contraire, ils ont su le transcender et en faire un atout majeur. Chapeau bas, sincèrement!
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Loups-Garous de Thiercelieux : Lune Rousse

Quand j’ai vu que les éditions Castelmore sortait un nouveau roman jeunesse je m’y suis intéressée tout d’abord pour sa couverture, les couleurs étaient de saison, automnales ou sanglantes au choix. Et j’aime le rouge !

Ensuite j’avais adoré 14-14 du même duo d’auteurs alors me rendre compte par moi-même si la magie opérée était toujours là était ma deuxième raison de le lire.

Enfin parce que le résumé a fait tilt et m’a carrément attirée.

Donc lorsque ma fille de 8 ans a vu le bandeau sur le roman et s’est exclamée « ouah le jeu des loups-garous !! Trop bien ! » je me suis sentie carrément vieille et has been car je ne connais pas et n’y ai jamais joué de ma vie.



Du coup je me suis dit, ben tant pis pour le jeu je me renseignerai après et je me suis lancée dans ma lecture. Ou plutôt jetée avec élan car une fois débutée je n’ai pu la lâcher avant la fin.

ce qu’il y a de bien avec ces deux auteurs c’est que l’on ne cherche jamais qui a écrit quoi. Il y a une telle osmose entre eux que toute l'histoire coule, tout est fluide.

Imaginez une balade en bateau sur une rivière. L’onde était transparente ainsi qu’au plus beau jour (aie désolée Mr de la fontaine pour le plagiat). Imaginez ensuite que vous ouvrez ce roman.

La rivière glougloute doucettement autour de vous. Petit à petit vous entrez dans l’histoire et des remous se forment à la surface de l’onde.

La lune rousse s’est levée. Les loups-garous de Thiercelieux ont repris du service avec une nouvelle génération. Et vous, sur votre petite embarcation, vous sentez venir l’orage. Cela bouge de plus en plus, les événements s’enchaînent, les émotions s’exacerbent : tension, colère, révolte sont les maîtres mots.



Je me suis prise au jeu et je les ai suivis dans leurs pérégrinations de justice. J’ai frémi avec eux de leur courage, de leur audace mais aussi d’appréhension. En essayant de découvrir les secrets enfouis, j’ai aussi appris à les connaître. Chacun à sa manière a ses fêlures, sa part d’ombre et ses rêves. Reste à savoir quelle part d’eux-mêmes le loup va mettre en exergue.



C’est aussi un roman sur les superstitions, les peurs enfouies de l’étranger, de la différence. Thierceleux semble rester dans le passé par certains côtés même si le modernisme arrive avec la scierie par exemple. C’est un petit village, de ceux dont le rêve de liberté est souvent de partir à la ville, de ceux dont l’obscurantisme semble toujours tapi dans les ombres. Pourtant l’espoir aussi est là avec les amitiés franches et belles et l’amour.



En bref c’est un coup de cœur. Et maintenant que je me suis renseignée sur le jeu en prime je peux dire que je comprends l’enthousiasme des jeunes pour celui-ci. En veillée familiale ou amicale il doit en faire frémir plus d’uns et donner une belle ambiance. Et le roman en est un reflet vraiment réaliste je pense avec ses personnages et ses situations. Je ne peux donc, fan ou non du jeu, que vous conseiller cette lecture.
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14 - 14

Adrien a 13 ans, est amoureux de sa meilleure amie Marion et vient de fêter le nouvel an 2014.



Hadrien a aussi 13 ans, est amoureux de Simone et vient de fêter le nouvel an 1914.



Qu’est-ce qui les relie en ce début de roman ? Pas grand-chose si ce n’est les préoccupations de leur âge: l’école, la famille, les filles…



En ce jour de nouvel an 2014 Adrien va se déclarer à sa meilleure amie Marion. Ça fait si longtemps qu'il l'aime qu'il est grand temps de lui dire. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Il repart en pleurs sans même l'avoir vu, et jetant son bouquet sur une tombe il prend à partie son occupant en lui demandant de l'aide.



Vous croyez à la magie? A la magie des mots, des vœux ou simplement de la vie?



Dans sa tristesse Adrien va trouver un léger exutoire en écrivant une carte de vœux à son cousin de Corbeny. Mais là où apparaît la magie n’est pas tant dans le fait qu’un gamin de notre époque écrive une lettre plutôt qu’un mail mais surtout que sa lettre arrive miraculeusement quelques jours après dans la boîte d’Hadrien en 1914.



Alors que le contexte historique est tout à fait différent, ils vont se parler ou plutôt s’écrire et partager leurs émotions, leurs espoirs et leurs dilemmes.Même si certains détails de leur correspondance titillent certains de leurs proches, les deux jeunes garçons ne voient que le bénéfice qu’ils en tirent et ce début d’amitié qui éclot.

Rien ne leur laisse présager à chacun de ce miracle qui les relie d’un siècle à l’autre au travers de ces boites à lettres un peu différentes.



C’est ainsi que le lecteur va découvrir la vie d’un jeune paysan du 20e s qui veut sortir de sa campagne et devenir ingénieur pour revenir chercher sa belle et vivre sans trimer comme un fou pour deux francs six sous.

C’est aussi avec l’adolescence chaotique d’Adrien au 21e s que le lecteur va vivre ses premiers émois, ses échecs et ses espoirs déçus.



Leur relation va les lier bien au-delà du temps malgré une correspondance qui démarre assez mal car ils se jettent un peu au visage leurs atouts histoire de voir qui "pissera le plus loin".



Mais un événement va rendre leur échange épistolaire plus franc, plus intime et surtout transformer ce qui était au début une corvée en amitié. Chacun va raconter ses déboires avec l'école, les parents ou les filles. S'échanger des conseils, des avis d'ado du même âge mais à la vision si différente de par leur vie si éloignée.



100 ans les séparent. Un siècle qui a vu passer beaucoup de choses.



Ce roman à quatre mains entre Paul Beorn et Silene Edgar est une merveille, une pépite d'émotions, de partage et d'histoire.



À suivre les vies de chacun des (H)Adrien on se plonge dans leurs quotidiens mais aussi dans celui de leur époque.



La vie n'était pas rose tous les jours en 1914 mais Hadrien à la tête sur les épaules, c'est un battant, un bosseur, il sait ce qu'il veut. Et ce qu'il veut c'est devenir ingénieur, pas paysan comme son père.



De son côté, Adrien a le cœur sur la main. Il sait être ouvert aux autres et c'est lui qui généralement accueille les nouveaux dans leur collège. Il sait les mettre à l'aise dans ce nouvel environnement et sa gentillesse le rend plus que sympathique.



Chacun va par sa personnalité apporter beaucoup à l'autre. Ils vont être le roc sur lequel s'appuyer lorsque tout ne va pas comme il le souhaiterait.



Ce roman est un coup de coeur. Il m'a tenu en haleine tout du long car non ce n'est pas un thriller ou un roman d'aventure mais comment ne pas être touchée par ces deux gamins. Etre apeurée aussi de savoir que l'un des deux vit au début d'une période sombre de notre Histoire. Que l'autre vit à des années-lumière de là sans se douter un seul instant que ce qui les sépare est le temps et non l'espace.



Alors que se passera t il s'ils devinent? Comment ne pas frémir en sachant qu'Hadrien vit dans une zone qui finira sinistrée par la guerre ? Comment ne pas être émue par leurs échanges, leur amitié naissante, leurs espoirs.



J'avais entendu dire que certains collèges le faisaient lire à leurs élèves et je comprends mieux pourquoi. Même sans vivre dans la région concernée par le récit on ne peut que se sentir emporté. Cette période a été tragique dans notre histoire, la région du chemin des Dames est tristement célèbre. Tous ceux qui ont quelques souvenirs de la première guerre savent ce que cela a coûté à notre pays comme vies humaines. Et ces deux auteurs ont su faire ressortir toute l'émotion de ces mois avant le tourment. De ces mois qui ont précédé le début de cette guerre monstrueuse, celle où nos soldats étaient partis la fleur au fusil et n'en sont jamais revenus pour la plupart.



On n'en parle finalement que peu dans ce roman. Puisque ce sont surtout nos deux Adrien/Hadrien qui mènent la danse. Mais elle est là en toile de fond et va apporter son lot d'émotions et de frayeurs à nos yeux de lecteurs.

J’ai apprécié aussi le travail des éditions Castelmore dans la création de dossiers pédagogiques pour les enseignants afin de leur permettre de faire étudier ce roman à leurs élèves. Ils sont complets, intéressants et vraiment adaptés à nos chères têtes blondes. Un plus à découvrir aussi même si vous n’êtes plus concernés juste pour vous plonger plus avant dans cette période de l’Histoire.
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14 - 14

Résumé : Adrien se rend régulièrement au cimetière pour y retrouver Marion. Mais le jour où il compte lui déclarer sa flamme, elle lui envoie un SMS pour lui dire qu’elle sort avec Franck ! Désespéré, le garçon aurait bien besoin de conseils. Sa requête sera entendue. Il va entamer une correspondance avec celui qu’il pense être son cousin, Hadrien, par l’intermédiaire d’une boîte aux lettres un peu ancienne. Mais Hadrien ne vit pas en 2014 mais en 1914. Lui est amoureux de Simone, et souhaiterait pouvoir aller au lycée, mais son père refuse. Tous deux vont apprendre à se connaître et devenir amis. Mais la première Guerre Mondiale va bientôt survenir…



Mon avis : L’idée de faire correspondre deux garçons à 100 ans d’intervalle est originale.



Au début, chacun des garçons pense écrire à son véritable cousin, jusqu’à ce qu’ils découvrent, stupéfaits, que l’un vit en 1914 et l’autre en 2014. Tous deux vivent à des époques différentes, mais ont des préoccupations communes : l’école, la famille, l’amour… Chacun va apprendre à connaître l’autre, et tous deux vont se donner mutuellement des conseils qui vont leur servir et les aider à grandir. Mais lorsque Adrien comprend que la Première Guerre mondiale va bientôt éclater, il a peur de perdre son ami. Car le village où il habite va faire partie du Chemin des Dames et va vite être rayé de la carte. Comment faire pour l’aider ?





Chaque chapitre alterne des scènes de la vie quotidienne d’Adrien et Hadrien, ainsi que leurs lettres. Très vite, on oublie l’aspect merveilleux de l’échange de lettres à travers le temps pour se plonger dans la vie de ces deux garçons.



D’un côté, la vie moderne de 2014 avec la difficulté pour Adrien de trouver sa place, de réussir à exprimer ses sentiments, sa révolte contre l’école. De l’autre, en 1914, la vie à la campagne d’Hadrien qui va passer son Certificat et rêve d’intégrer le lycée pour devenir ingénieur, même si son père voudrait le garder à la ferme, la vie quotidienne aux champs et les soins des animaux, et les terribles maladies comme la pneumonie qui emportent des vies. Chacun va avoir besoin de l’autre et trouver des solutions pour venir à bout des difficultés rencontrées. Et surtout Adrien voudrait sauver Hadrien d’une mort certaine s’il ne quitte pas son village avec sa famille. Mais comment faire entendre aux autres que l’on reçoit des lettres du futur ?





J’ai trouvé ce roman poignant, mettant en parallèle la vie de deux garçons qui vont devenir amis. Certaines scènes sont très touchantes et donnent parfois même les larmes aux yeux. Le scénario de l’histoire est original, les lettres pleines de vie, et l’histoire commune des deux amis va permettre à chacun de trouver de l’aide et de trouver le courage de faire face aux difficultés de la vie.



Un livre que l’on referme avec nostalgie.
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Féelure

C’est cet été, lors de la grande opération numérique des éditions Bragelonne, que j’ai acquis cet ebook. Le thème féerique ne pouvait que m’inspirer et c’était aussi l’occasion de découvrir la plume et l’imaginaire de Silène Edgar, auteure dont j’ai souvent entendu parler grâce à ses titres plus historiques et jeunesse parus chez Castelmore (notamment 14/14, écrit à quatre mains avec Paul Beorn).

Je me suis donc plongée dans ce court roman – 88 pages – en compagnie d’Elhyandra. Féelure fut une lecture commune particulièrement brève puisque seulement deux petites heures suffisent pour venir à bout du texte… et ce fut une lecture assez décevante, pour ma part. Explications.



Dès le début, l’intrigue m’a chagrinée car je l’ai trouvée bancale. Le lecteur fait la connaissance de Gwen, bibliothécaire et mère de famille épanouie le jour, fée enquêtrice la nuit. Jusque là, tout va bien et j’approuve. Mais, très vite, Silène Edgar nous apprend que la jeune femme n’est pas consciente de sa seconde identité : en clair, le jour, elle ne sait pas ce qu’elle fabrique la nuit même si elle a l’impression d’avoir une vie nocturne assez agitée et même si les lectures sur le thème des fées l’intriguent ; et la nuit, elle croit se souvenir qu’elle possède une vie humaine assez heureuse, mariée avec deux enfants, mais sans plus. Or, un choix cornélien s’offre à elle : avant le prochain solstice (soit quelques jours plus tard), elle doit décider quelle vie sera définitivement la sienne.

Oui, pourquoi pas, choix très intéressant… si l’héroïne avait toutes les cartes en main ! Comment choisir une vie qu’on ne connaît pas, dont on n’a quasiment aucun souvenir, aucun ressenti ? Pourquoi Gwen ne choisirait pas sa vie de fée immortelle, vu qu’elle n’a quasiment aucune conscience de sa vie humaine ? Quitter mari et enfants ne devrait pas la chagriner plus que ça, étant donné qu’elle n’a que de vagues réminiscences de cette vie ? Vous voyez ce que je veux dire ? Pour moi, dès le départ, ce choix ne tient pas la route et donc, toute la suite m’a semblé maladroite.



Je n’ai donc pas su m’attacher à Gwen dont je n’ai pas su saisir les émotions et réactions. Tout sonnait faux à mon goût et je n’ai jamais ressenti d’urgence ou de doute quant à son choix final, puisque, l’un ou l’autre, finalement peu importe, ça n’aurait que très peu de conséquences sur son bien être. La brièveté du récit n’aide sans doute pas à s’attacher à l’héroïne, tout se passe très vite, aussi bien les actions que les pensées qui peuvent apparaître dans son esprit alors difficile d’y voir vraiment clair.

Les personnages secondaires souffrent eux aussi de la longueur du texte. Là encore, il n’est pas évident de dépeindre des figures riches et complexes en si peu de pages. Elles sont nombreuses, loin d’être inintéressantes mais trop vite rencontrées et donc esquissées. Elles ornent les scènes, font partie du décor, mais sans plus. Dommage car il y avait du potentiel.



Outre cette histoire de choix, l’intrigue s’attarde également sur une enquête dans le monde féerique. Des fées disparaissent, Gwen et son ami fée Arthur (lui aussi confronté au futur choix qui modifiera sa vie), doivent résoudre l’affaire en allant interroger plusieurs créatures de ce monde parallèle. C’est l’occasion pour le lecteur de faire la connaissance – encore une fois brièvement – d’une certaine mythologie féerique que j’ai trouvé intéressante mais trop peu abordée.

Quant à l’aspect policier de l’histoire, c’est vraiment très secondaire et n’a pas du tout retenu mon attention. Je suis d’ailleurs bien incapable de vous citer le nom du coupable, trois semaines après ma lecture, ni même de vous résumer l’enquête.



Enfin, et là encore c’est un élément avec lequel je n’ai pas réussi à accrocher : la plume de Silène Edgar. Disons plus justement que j’ai accroché à moitié. J’ai aimé l’aspect humoristique et presque burlesque grâce aux nombreux jeux de mots dispersés de-ci de-là dans ces 88 pages, jeux de mots tournant généralement autour de la base « fée » (le titre est un parfait exemple). C’est généralement très bien trouvé et amusant, rien à redire de ce côté-là.

Malheureusement, j’ai eu du mal avec l’utilisation du présent et du passé composé pour le récit. De façon générale, c’est un emploi qui passe ou qui casse et qui est finalement beaucoup plus difficile à maîtriser que le récit aux temps classiques du passé (passé simple et imparfait). Ce choix m’a dérangée plus d’une fois, je butais sur les phrases et j’ai, en plus, relevé quelques problèmes de concordances de temps. Alors peut-être est-ce moi qui délire mais en tout cas, la lecture n’a pas été fluide et ne m’a pas embarquée dans son intrigue, trop gênée que j’étais par la forme.



Je suis la première déçue par ce constat car j’avais très envie de lire un nouveau roman féerique qui m’aurait embarquée dans ce monde à part que j’aime tant. A mon sens, toutes les difficultés que j’ai pu relever sont issus d’un seul et même problème : la trop grande brièveté du texte. Les bases de l’histoire sont intéressantes, elles ne sont juste pas développées d’une façon et dans un sens satisfaisants, à mon avis.

Ce qui ne m’empêchera pas, si l’occasion se présente, de lire un autre roman de Silène Edgar pour ne pas rester sur cet échec !
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14 - 14

Étonnant. J'aime l'Histoire, mais je ne suis pas très branchée autour de l'histoire du 20e. de ce fait, les guerres mondiales m'intéressent moins qu'une autre époque. Pourtant, comme pour Max et tant d'autres, je me suis laissée prendre aux jeux de tous ces commentaires positifs le concernant. J'en ressors conquise et touchée, il est étonnant et atypique, riche et unique. Ce fut une très belle découverte.



J'aime l'originalité du concept. J'avais beaucoup aimé Adèle et les noces de la reine Margot de Silène Edgar, et je retrouve un concept toujours aussi intéressant à lire. Hadrien et Adrien peuvent entamer une correspondance alors qu'ils ont un siècle d'écart. Si l'idée semble folle et sans fondement « scientifique » ou « magique », l'idée tient la route et se révèle formidable.



Les lettres sont bien présentées, une écriture simple pour Adrien, le garçon de 2014, une écriture typique des années 1900 pour Hadrien. J'ai beaucoup aimé le soin apporté à l'esthétique des lettres, pareil pour les images qui concluent certains chapitres et dévoilant un peu cette époque que fut la Première Guerre mondiale (carte, images, photographies). Cela rejoint mon avis concernant la couverture, juste très belle, avec ces enveloppes et cet aspect cahier dans la texture.



On alterne sur deux points de vue, 2014 et Adrien ; 1914 et Hadrien. Les deux garçons nous apparaissent comme différents à cause de leur époque bien distincte et pourtant, bien des événements les rapprochent : l'école, le camarade de classe moqueur, l'amour, la maladie. Si au départ, les deux adolescents sont distants et menteurs, ils finissent par trouver un terrain d'entente, se dévoiler et apprendre plus qu'ils ne l'auraient espéré.



Les chapitres se lisent à une vitesse folle ! Je l'ai lu en peu de temps et quelle belle lecture ! Adrien aime Marion, celle-ci sort avec un autre, Adrien devient ami avec Sarah. Il a une petite soeur malade, des rapports distants et conflictuels avec son père, il manque de confiance en lui, l'école n'est pas son truc. Ses échanges avec Hadrien vont le changer, il va apprendre, il va retrouver sa motivation, ses envies, ses espoirs. J'ai apprécié ce collégien loin d'être un super héros, un dragueur bad boy ou antihéros par excellence. Il est humain, sensible et amical, il fait des erreurs, il s'écroule, mais il apprendra à se relever. J'ai adoré lire ses chapitres.



Hadrien est lui aussi très captivant à lire. Son époque éloignée de la nôtre le rend attachant, c'est un enfant brillant à l'école, mais que sa condition de paysan va freiner. Il veut continuer ses études, reprendre la ferme de son père ne l'intéresse pas, il ne s'entend pas vraiment avec. Il aime Simone, mais ses aspirations le poussent à oublier un peu son entourage. Son amitié avec Adrien va lui permettre de sauver sa famille, de revenir aux choses essentielles sans oublier de rêver à la réussite. Hadrien est quelqu'un d'attachant et de sympathique, il fait lui aussi des erreurs, mais il apprend vite.



L'amitié est le point central de ce récit. de la méfiance à la confiance, la correspondance est très agréable à suivre, elle ne représente qu'une partie du roman. le récit narratif nous dévoile des événements intéressants, deux vies quotidiennes se transformant au fil des lettres. J'ai adoré en apprendre plus sur 1914, la vie dans le village de Coberny, le travail à la ferme, les conditions de vie pour Hadrien et Simone. le récit a un aspect pédagogique subtil. Parce qu'il est bien écrit, la plume est fluide et travaillée, les personnages principaux et leurs familles sont bien décrits. J'ai apprécié me plonger dans ce roman.



En conclusion, c'est un petit coup de coeur pour ce roman atypique et fort en émotions. Une belle amitié en lettres, entre deux garçons d'époques différentes que tout semble à la fois opposer et rassembler. Les nombreux rebondissements sont prenants, le récit possède un bon rythme, les personnages sont attachants. L'écriture est soignée, l'histoire se révèle captivant chapitre après chapitre, j'ai passé un excellent moment de lecture.
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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