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Critiques de Sophie Loubière (1086)
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Obsolète

Attention chef d’œuvre ! Livre à mettre entre toutes les mains !! Mais attention aussi, livre qui bouleverse, interpelle, bouscule le cœur profondément. Et j’en suis certaine, restera à jamais au fond de mon cœur et de mes pensées. Oui je sais mes mots sont forts, mais ce livre l’est bien plus encore. Comment vais-je pouvoir vous en parler sans le dénaturer ? Avant toute chose, je tiens à remercier Yvan pour sa chronique sur « Obsolète » qui a retenu toute mon attention et m’a bouleversée. Sans lui, je passais à côté de ce grand roman, car pour être honnête avec vous, la couverture ne m’attirait absolument pas. Grave erreur. Maintenant que j’ai lu « Obsolète », elle me paraît juste adéquate. J’avais déjà lu deux livres de l’autrice que j’avais bien aimés (« Black coffee » et « White coffee ») mais là, Sophie Loubière en sortant de son domaine de prédilection qu’est le polar, le noir et en s’aventurant vers l’anticipation, prend à mon humble avis, une hauteur et une dimension littéraires incroyables ! Cette histoire se déroule en 2224, pile dans deux cents ans, dans la région du Cap Blanc Nez dans le Pas-de-Calais. Enfin ce qu’il en reste car le Grand Effondrement de la civilisation fossile a tout dévasté avec le changement climatique, les ouragans, les crues, les inondations et toutes les crises qui en ont découlées. Beaucoup sont morts et les survivants ont dû s’adapter, repenser leur façon de vivre, leurs rapports à la nature, au vivant. Tout au long du roman, on va découvrir avec Rachel cette nouvelle civilisation, philosophie de vie et tout ce qui fait désormais partie du quotidien des humains. Pour info, 90% des inventions présentes dans le roman existent déjà. Les aliments proposés dans les assiettes aussi. De même que les vêtements, le mobilier, les habitats etc. Et c’est assez fou de le réaliser car cela semble sortir d’un livre de science-fiction. Et ce qui est encore plus fou je trouve c’est que l’on pourrait déjà, dès maintenant, appliquer une façon de vivre qui serait tellement mieux et plus bénéfique pour l’avenir de notre planète et de l’humanité. Ceci n’est que l’un des aspects perturbants de ce récit. L’environnement a été tellement pollué par l’Homme que la fertilité de l’humanité est en baisse. Parmi les survivants, trop de femmes par rapport au nombre d’hommes et une très grande difficulté à engendrer des enfants viables et fertiles. Pour pallier à ce problème crucial, la Gouvernance territoriale préconise pour les femmes de cinquante ans d’être retirées de leur famille, de leur couple, de la société, lors du Grand Recyclage. Les Retirées (que je n’aime pas ce terme !) sont censées aller rejoindre le Domaine des Hautes-Plaines pour y couler des jours heureux sans plus aucune contrainte, si ce n’est de jouir de leur vie. Le paradis quoi ! Sauf qu’elles ne verront plus jamais les personnes qu’elles aiment… Dès leur plus tendre enfance, les fillettes sont conditionnées à cette idée de Grand Recyclage. Maya l’Intelligence Artificielle qui répond à toutes les interrogations des humains, qui les cajole et les suit tout au long de leur vie, est là aussi pour manipuler les consciences et les orienter vers les directives voulues par la Gouvernance. Je vous avoue qu’ayant dépassé la cinquantaine, j’ai été particulièrement touchée et perturbée par cette obsolescence programmée des femmes. D’autant que dès le début, cette légende du Domaine des Hautes-Plaines m’a parue suspecte. Mais si les femmes ou les hommes d’ailleurs se posent trop de questions, sont perturbés à l’idée du Grand Recyclage, non seulement Maya est là pour les rassurer mais aussi leur Bracelet Modérateur d’Humeur, BMH de son petit nom. Ce BMH est là pour atténuer les émotions, préserver du stress et du chagrin. Il est posé à chaque enfant au moment de la puberté. Du coup, la violence et la criminalité n’existent plus en 2224. Etonnant ! Rachel, une coiffeuse cinquantenaire, est le personnage central du roman. C’est un très beau personnage de femme, intelligente, calme, forte et pleine d’humanité. Elle a aussi des failles qu’elle dissimule à son entourage. Elle est en couple avec un Ecossais, Keen, un archéologue échoué sur les côtes françaises. Ils ont deux enfants, un fils Néo et une fille, Sky. Depuis un an, Rachel et Keen se préparaient à ce Grand Recyclage (un peu comme de nos jours, on fait la préparation à la naissance) mais l’arrivée de la lettre annonçant le retrait de Rachel dans un mois, les atteint profondément, chacun à leur façon suivant leur caractère. Quand Rachel sera partie sans aucun espoir de retour, Keen devra être réatribué pour former une nouvelle famille avec une jeune femme en âge de procréer. La procréation étant l’objectif impératif de tous pour le bien de la communauté, de l’humanité. Rachel va partir avec deux de ses amies proches, Hasna et Odette. Je vais m’arrêter là dans le récit de l’histoire. Je vous laisse le plaisir de découvrir « Obsolète ». Une très belle écriture ciselée, imaginative, instructive, pétrie d’humanité et teintée de féminisme intelligent, la lecture de « Obsolète » a été pour moi un moment intense d’émotions et un énorme coup de cœur. Je remercie vraiment Sophie Loubière pour ce livre en espérant qu’il soit beaucoup lu (mais je n’ai pas de doute là-dessus vu sa qualité) et qu’il fasse bouger les mentalités. Un livre utile.
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Obsolète

Nous sommes en 2224, depuis le Grand Effondrement de la Société Fossile, les grandes crises se sont multipliées, les eaux ont monté et ont recouvert les zones côtières. 



La population humaine a été décimée, les habitants regroupés en unités de vie, gros villages ombrés de textiles réfléchissant les rayons brûlants du soleil, et pourvus de capteurs générant l'électricité nécessaire. 



Pour reconstituer une population de taille suffisante et pour pallier à la surpopulation féminine, les femmes ayant atteint leur âge d'obsolescence, 50 ans, sont retirées à leur famille, au fatal 'Jour du Retrait, et embarquent village après village dans des navettes qui les emportent vers "Le domaine des Hautes-Plaines", ce lieu magique, qu'on fait miroiter à tous les enfants depuis leur plus jeune âge. Les hommes sont ensuite invités à convoler rapidement avec une femme plus jeune qui procréera de nouveaux résidents.



La vie est globalement paisible dans les villages, plus de crimes, des bracelets régulateurs d'humeur, et analysant toutes les constantes corporelles sont apposés sur tous les habitants, et les données enregistrées envoyées à des centres de surveillance.



Pas de rébellion, pas d'inquiétudes, parfois une certaine tristesse vite régulée par les injections des bracelets lorsqu'une épouse ou une fille est retirée ...Mais la vie suit son cours paisible.



Nous suivons Rachel et sa famille lorsque à quelques jours du départ, trois fillettes sont retrouvées sans vie dans une grotte ... mais aussi dans la navette qui conduit Rachel et ses amies vers le domaine des Hautes Plaines .... 



Je n'en dirai pas plus si ce n'est que je tiens déjà ce roman pour  l'un des meilleurs lus ces dernières années.



Il amène une réflexion sur notre mode de vie (le recyclage, les économies d'énergie, la durée de vie et la conservation des objets, ...), sur la surprotection des enfants (dont on ne sait jamais quels détours prendront leur imagination et leur compréhension de phénomènes inquiétants).



J'appréciais déjà Sophie Loubière du temps où elle officiait sur France Inter (oh combien de retours du travail en compagnie de sa voix lors des premiers étés de ce siècle ...) , puis en tant qu'auteur de romans policiers .... 



Avec Obsolète elle passe un cran supplémentaire.



Ce roman est extrêmement bien écrit, elle nous plonge sans catastrophisme dans ce monde du futur (qui n'est pas le meilleur des mondes, mais celui qui a été recréé après l'ancien) et les personnages, dans leur diversité de genres, d'origines pratiquent un vivre ensemble réconfortant ! 



Bref, j'ai adoré ! 



Je remercie vivement NetGalley et les Editions Belfond qui m'ont fait parvenir cet ouvrage 



 #SophieLoubière #NetGalleyFrance




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Cinq cartes brûlées

Addiction-folie-manipulation.

Laurence Graissac est la souffre douleur de son frère elle en devient obèse. Puis elle devient championne de lancer de marteau et elle épouse son entraineur mais là encore elle n'a pas de chance en amour. Sa mère est en asile , son père est parti et ne veut plus la voir. Elle devient croupière dans un casino. Elle passe inaperçue.

J'ai trouvé le livre long, sans intérêt, à part la première scène très sanglante mais qui me donnait envie de lire la suite. Il ne se passe pas grand chose et je n'ai pas eu d'empathie pour Laurence. La chute de l'histoire est brutale, je n'ai pas trouvé le lien avec le reste du livre. J'ai attendu tout le livre pour rien. Bof!
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À la mesure de nos silences

François, ancien grand journaliste de terrain, est seul chez lui alors que sa femme Clémence est en cure pour soigner son arthrose. Un jour qu'il croise son ex-belle-fille au supermarché, cette dernière lui fait part des difficultés qu'elle connaît avec son fils, Antoine, sur le point d'échouer au bac. Un échange qui va remuer le vieil homme. Alors à la sortie du lycée et sans vraiment préméditer son geste, le grand-père emmène le petit-fils, malgré lui, pour un voyage de deux jours. Une traversée de la France qui sera l'occasion de plonger dans l'histoire du grand-père et d'exorciser le passé.

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Sous la plume délicate de Sophie Loubière, les personnages de ce récit prennent vie avec une justesse bouleversante. Deux protagonistes que deux générations séparent, le grand-père François, et le petit-fils Antoine.

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J'ai d'abord été très émue par François, cet être un peu taiseux, qui se réfugie volontiers dans la solitude, laissant libre cours à ses pensées. On le sent sur le point de fléchir, à la fois physiquement, et psychologiquement. Il dégage une forme de mélancolie, à moins que cela ne soit de la lassitude, qui m'a immédiatement intriguée.

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Antoine, quant à lui, vit au jour le jour sa jeunesse 2.0. Aucune perspective d'avenir ne semble le travailler et c'est à peine s'il compte passer son bac. Dans sa chambre, il s'adonne aux jeux vidéo tandis que son téléphone ne cesse de vibrer, signe extérieur d'une vie sociale bien remplie. Antoine est un adolescent comme tant d'autres, avec une famille recomposée, un peu dysfonctionnelle, qui cherche sa place dans l'existence. Malgré son côté taciturne et son apparente nonchalance, il a su me toucher, et j'ai ressenti sans peine son mal-être, sa colère aussi, reflet d'une grande sensibilité.

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Deux êtres qui se connaissent peu, mais qui vont apprendre à se découvrir lors de ce voyage qui sonne alors comme une résilience, pour l'un comme pour l'autre. Une relation qui va évoluer au fil des chapitres, à mesure que les mots - maux se libèrent. Pour l'Ancien, il devient essentiel de rompre le silence et de transmettre à cette nouvelle génération une partie de sa mémoire. Une partie restée figée en ce mois de septembre 1943, à l'origine de ses choix de vie et de la manière dont il s'est construit. J'ai été troublée par ce pan de la Seconde Guerre que je ne connaissais absolument pas, par ce drame qui aura marqué tout un village, celui de Villefranche en Aveyron. Il aura fallu que je lise une fiction pour combler ce manque.

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Je me suis pleinement laissé porter par le récit, confiante, mais je ne m'attendais pas à ce que ce roman me touche de cette façon. En réalité, mes yeux se sont embués quelques fois et cela tient beaucoup à la profondeur psychologique des personnages. La romancière n'a pas son pareil pour exprimer les sentiments, à tel point que j'étais en parfaite symbiose avec les protagonistes et leur histoire. Un roman fort et émouvant que je vous invite à découvrir.

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Ma chronique est sur le blog.

Caroline - le murmure des âmes livres

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Cinq cartes brûlées

A trop vouloir dérouter le lecteur, on le perd vraiment !



Sophie Loubière a voulu m'entraîner dans une histoire complexe, et je suis descendue de son train… Bien sûr, j'ai lu le roman jusqu'à la fin et je me suis dit : "tout ça pour ça !"



Pourtant j'ai acheté ce livre suite à la rencontre avec l'autrice qui m'a paru être une femme de tête, déterminée, ayant du talent…



ATTENTION SPOILER



La lecture est aisée grâce à un style fluide mais l'histoire de cette jeune femme, Laurence, harcelée par son frère dans son enfance, en surpoids, championne de lancer de marteau ; elle épouse son entraîneur qui se révèle être un homosexuel qu'elle agresse le soir même de leurs noces…

Devient croupière dans un casino et entame un régime…



Une maison perdue près d'un pilône à haute tension qui empoisonne l'esprit des habitants, un frère devenu un fardeau suite à un accident, une mère à l'asile…



J'ai eu le sentiment qu'il y avait trop d'éléments, trop d'histoires entremêlées et ceci sans raison.



Vraiment déçue par cette lecture.
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De cendres et de larmes

C’est un thriller pas comme les autres ... angoissant... où le suspens nous tient en haleine jusqu’au bout. On n’en sort pas indemne. Une famille qui semble unie, des parents qui exercent chacun des métiers assez prenants. Un jour une occasion qui semble en or se présente pour cette famille: l’opportunité d’avoir accès à un logement plus grand.. une maison! ... qui se trouve être la maison du gardien de cimetière puisque c’est la nouvelle fonction que va occuper ce père de famille en proie à certains démons intérieurs. On a parfois l’impression d’être plongé dans un roman de science-fiction mais la fin, le dénouement en décidera autrement...
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L'enfant aux cailloux

C'est ma première rencontre avec l'auteure, et un coup de cœur pour ce roman particulier, qui mêle l'ambiance du thriller, le fond d'un drame social, une affaire de secrets de famille et de la fantaisie.



Doit-on regarder dans le jardin des voisins ? Quand on est une dame âgée, un peu désœuvrée, c'est tentant. Et ce qu'on y voit semble clair. Il s'y passe des choses que les autres refusent de voir et d'entendre. Comment faire comprendre que la vie d'un jeune garçon est menacée ?



Très bien mené, le roman creuse le sillon du dérèglement psychique dû à l'âge et à un traumatisme antérieur que l'on comprendra plus tard. Les chocs traumatiques vécus altèrent-ils à jamais la perception de la réalité ?



Et pourtant, il semble bien qu'il y ait de la maltraitance subie par cet enfant dans le jardin des voisins .



A lire absolument, sans chercher à démêler trop vite ce qui relève du réel de ce qui relève du perçu. A moins que les deux se rejoignent, et que l'auteure ne cherche à embrouiller le lecteur ?



Une réussite à tout point de vue.
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L'enfant aux cailloux

En voilà un personnage troublant !! Je suis aide-soignante et croyez moi j'en ai vu des dames âgées démentes ... démentes ? Oui ! Mais folles ? Oh que non !!!

Cette Mme Préau -mamie Elsa- me laisse perplexe ... tantôt vieille dingue, tantôt mamie gâteaux ce livre ne cesse de vous faire douter sur l état mental de cette vieille dame ...

Est elle folle ou au contraire dotée d'un 6ème sens ?

J'ai beaucoup aimé le dénouement de l'histoire ainsi que la touche d'humour qu'utilise l'auteure pour décrire des scènes atroces ... l'humour noir est très bon ! Cependant, il n'y a pas beaucoup d'action ni de suspens jusqu'à la fin du livre ... je le conseille tout de même car il fait réfléchir !
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Dans l'oeil noir du corbeau

Sophie Loubière a un incontestable talent d’écriture et d’imagination.

Pourtant, au départ, j’ai été un peu agacée par ces deux histoires parallèles. Celle d’Anne et celle de Bill.

Les chapitres étant très courts, on s’installe à peine dans une que, paf, on passe à l’autre.

Mais l’intrigue étant très intéressante, ce n’est qu’un désagrément mineur, d’autant qu’à un moment, leurs deux histoires se rejoignent.

Anne vit en France. Elle est animatrice d’une émission télévisée de cuisine. Elle a l’air assez perturbée dans sa vie personnelle.

Bill, lui, est un policier américain à la retraite. Il vit à Sa Francisco. Sa vie personnelle est un fiasco.

Une histoire très prenante, et j’ai pesté à chaque fois que je devais poser mon livre, n’attendant que le moment où je pourrais le reprendre.

Et ça ne manque pas de rebondissements. On est vraiment tenu en haleine.

En prime, une visite assez complète de San Francisco, et un éveil de nos papilles gustatives entre les recettes et les magasins d’alimentation.

Les personnages sont plus que réels. On les voit vraiment.

Un roman complet, tant dans la forme que dans le fond. Un dépaysement total, l’espace de quelques jours.

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À la mesure de nos silences

Merci à Babelio, ainsi qu'aux Editions Fleuve de m'avoir fait entrouvrir la porte du monde de Sophie Loubière.

Un monde bâti de jolis mots, de jolies images, des tournures "vintage", une atmosphère littéraire à l'ancienne, qui pourront déplaire à certains, amateurs du modernisme à tout prix dans le style, mais qui m'ont, quant à moi, promenée, portée, bercée par la grande humanité, la tendresse qui se dégage de ces phrases, envers les personnages, envers les lieux décrits, envers les mots eux-mêmes. Les pages défilant, mes yeux ont franchi, marche après marche, les escaliers menant aux étages plus élevés ; plusieurs thèmes s'y trouvaient, finement mêlés, enlacés : un événement paré de grande Histoire, aux teintes rouge sang, rouge coeur, souvenir oublié de la Seconde Guerre Mondiale, que Sophie Loubière me présente, et qui, bien qu'abject, est un fait que nous devrions tous connaître , une histoire familiale finalement assez classique, vêtue de silences, de rancoeurs, d'absences, de colères... une communication boîteuse, maladroite entre les différentes générations, tout un panel de sentiments dans lesquels chacun de nous peut se deviner, hier, aujourd'hui, demain.

Tout ce petit monde est éclairé, illuminé, par la prédominance de la parole, du mot, de l'échange verbal, celui qui avoue, celui qui pardonne, celui qui déclare ce que porte son cœur, l'espoir de transmettre ce que l'on est, qui l'on est, par des mots vrais, des mots si difficiles quelquefois à extraire de leur coffre à secrets, de leur boîte à malentendus, ...

C'est une belle histoire de vie, entre un grand-père trop chargé de mémoire et son petit-fils les bras ballants devant ce monde des adultes qui cherche à l'incorporer malgré lui, toux deux rattrapés, de manière directe ou plus diffuse par les traces ineffaçables d'un Passé traumatique.

C'est une belle et triste leçon, d'Histoire, de Sociologie, de Psychologie, de Géographie aussi, pour laquelle je remercie Sophie Loubière.

Me voilà maintenant très curieuse de la découvrir en Reine du polar, dans ses précédents ouvrages...
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L'enfant aux cailloux

Un thriller étonnant, psychologique et noir. Fait de flash-back, ou plutôt d’impressions du passé en quelques pages, le début du roman nous livre des personnages bien particuliers, au passé lourd qui va les poursuivre dans leur vie future. Elsa Préau, ancienne directrice d’école, est une femme étrange. Elle revient habiter sa maison, après un séjour de quelques années dans le sud de la France. Son fils Martin est médecin, marié à Audrette, une canadienne qu’Elsa n’aime vraiment pas. De sa fenêtre, dans cette vie paisible qui est désormais la sienne, rythmée par la visite hebdomadaire de son fils, celle plus quotidienne de son infirmière et de son aide-ménagère, Elsa surveille la maison des voisins. Elle pense que quelque chose ne tourne pas rond dans cette maison, dans ce jardin où viennent jouer de façon bizarre trois enfants, dans cette famille qui n’en compte que deux. Elle va aller s’en ouvrir aux services sociaux, à la police.

Oui mais voilà, Elsa voit des fantômes, Elsa entend des souris qu’elle ne peut capturer, Elsa semble avoir des hallucinations, qui sait peut-être est-elle simplement folle ? Elsa a aussi et surtout un passé douloureux qui a meurtri sa propre famille, un passé que l’auteur dévoile par petites touches au fil des pages.

L’intrigue se déroule, nous entrainant dans les pas d’Elsa, sous son regard, à travers ses jumelles. Le mystère s’épaissit puis s’éclaircit en partie. Mais les rebondissements ne sont pas là où on les attendait. C’est un véritable suspense psychologique, qui nous tient en haleine jusqu’au bout. Où il est question de vieillir, d’entre-aide, mais également de la relation mère fils, de confiance ou de défiance envers ceux que l’on aime mais que l’on ne comprend pas toujours. Où est la vérité ? Quelle est la connaissance que les êtres ont les uns des autres ? Et quelles difficultés à dénoncer la maltraitance des enfants, sujet poignant et particulièrement intéressant.

C’est une belle découverte et un vrai plaisir de lire Sophie Loubière, rencontrée au salon du polar de Montigny-Lès-Cormeilles.


Lien : https://domiclire.wordpress...
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Obsolète

Mais que voilà un roman extraordinaire, qui sort de toutes les cases des romans dits “de genre”. Dystopie, certes. Thriller aussi. Roman noir sociétal et féministe, également.

2224, en Côte d’Opale … ce qu’il subsiste de l’humanité semble s’être adaptée aux conséquences du réchauffement climatique, de la pollution. Des villages se sont organisés, loin de la violence, de la surconsommation, dans un idéal de coopération. Finalement, ça pourrait être pire, n’est-ce pas ? Mais au-delà des apparences, qu’en est-il ?

Que se passe-t-il vraiment, au Domaine des Hautes-Plaines ? Nous allons le découvrir avec Rachel.

Le meurtre, la violence, ont-ils vraiment été éradiqués ? La Gouvernance territoriale est-elle vraiment aussi bienveillante qu’elle ne le paraît ?

Ce qui est vraiment terrifiant, c’est que le monde du futur décrit par Sophie Loubière ne fait pas appel à des technologies inconcevables, non, il est le prolongement très possible de technologies d’aujourd’hui. Et le sort des hommes et des femmes dans ce roman est tellement plausible, tellement angoissant … Les hommes ne sont pas les héros tout puissants, invincibles, trop souvent décrits dans la SF. Les femmes ne sont pas réparties entre les nunuches et les masculinisées, elles ont leur personnalité, forte, singulière. Des personnages fouillés, attachants, une vraie réflexion sur notre société et ses dérives… le tout, fort bien écrit.

En conclusion, lisez vite Obsolète, ce roman est formidable, intelligent, original.
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De cendres et de larmes

Sophie Loubiere est une auteure que, à la fois à l’écrit et humainement parlant, j’adore! J’ai été ravie de retrouver ici toutes les caractéristiques de sa plume , et une histoire qui sur le papier était alléchante : famille , maman pompier , papa gardien de cimetière , maison qui grince, ado en crise …

Tout pour me plaire.



J’ai eu beaucoup de mal à le lâcher , voulant à tout prix connaître le finit de cette histoire. Malheureusement plus les pages avançaient moins je voyais une fin pleine de révélations ou encore à suspense. Et ce fut pour moi un manque dans ce récit. J’ai regretté le dénouement que j’ai trouvé banal, une montée en tension qui retombe comme un soufflé. C’est dommage mais je continuerai à lire cette auteure !
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Obsolète

Quel bouquin étonnant ! J'en sors fasciné, effrayé, admiratif et plein de questions. Les questions que pose Sophie Loubière et auxquelles elle apporte certaines réponses. Si vous vous attendez à un polar ou un thriller, vous faites fausse route. Sophie Loubière sort des sentiers qu'elle connaît bien et nous offre une incroyable dystopie.

2224.. La Terre est difficilement habitable, parfois pas du tout, le climat est bouleversé, les mers ont monté considérablement engloutissant parfois des capitales et la population mondiale s'est effondrée à 900 000 000 d'habitants. le Grand Effondrement a eu lieu et les humains ont un gros problème : la fertilité. Repeupler. Avant que l'espèce humaine ne s'éteigne. Alors, à 50 ans, les femmes sont obsolètes. Elles sont retirées de leurs familles et remplacées par des plus jeunes plus susceptibles d'enfanter. Les Retirées sont envoyées au Domaine des Hautes Plaines où leur est promise une existence sans soucis faite de joie et de liberté. Dans cette société à la fois hyperécologique et connectée, tout est basé sur l'économie des ressources et le recyclage. le Grand Recyclage est la finalité pour toutes ces épouses, mères et grands-mères.

Alors, on pense bien sûr à Soleil Vert, le classique de la SF des années 70. Ici on est plutôt dans l'anticipation. Tout est possible ou existe déjà. Sophie Loubière développe en détail un modèle de société sans violence ni police ni crimes où tous ont leurs émotions régulées par un bracelet connecté qui joue sur leurs hormones, tout est lissé.

Et là, on pense à L'âge de Cristal, autre référence culte des années 70, un monde où l'âge est éliminatoire. Etre réduit à sa fonction reproductrice. le mâle peut vieillir, il est presque toujours apte à féconder. La femme non. Alors dans cette société "idéale" quand Keen et John découvrent les cadavres de trois fillettes, des questions se posent : qui et comment est-ce possible ? Mais non, nous ne sommes toujours pas dans un thriller. le but est ailleurs. Et c'est ce qui fait de ce livre un futur classique.

Que se passe-t-il au moment du Grand Recyclage ? Que deviennent les Retirées ? La réponse est horrible mais pas celle à laquelle vous vous attendez. Horrible et pleine d'espoir. Paradoxal. Une dystopie sombre avec de l'espoir selon les mots mêmes de l'auteure. Un monde où le soleil brûle les peaux, décolore les pommes et où les terres sont polluées, où Paris et d'autres villes sont en ruines, où sur la Côte d'Opale on cultive des palmiers et des cocotiers, où la Gouvernance est présente mais lointaine, où Maya une I.A. omniprésente répond à toutes vos demandes.. sauf à celles que vous vous poserez à la fin. Un monde idéal ? Oui mais.. Une obsolescence programmée des individus ? Oui mais.. Une anarchie bienveillante ou une dictature qui ne dit pas son nom ? Vous verrez !

Un livre marquant, un classique en puissance. J'ai pensé aussi à Ravage (de René Barjavel), le monde est presque détruit qu'en ferons-nous ? Nous fonçons dans le mur, disent certains. Sophie Loubière répond : et que se passe-t-il de l'autre côté du mur ? Changer de planète ? Changer la planète ? Changer l'Humanité ? A quel prix ?

Des héros attachants, Keen l'archéologue à la recherche des traces de la société passée, Rachel sa femme coiffeuse et quinqua en attente de la Collecte des Retirées, leurs enfants, les enseignants, les amis.. Un mode de vie paisible avec des défauts.. On en sort en se demandant : alors Grand Recyclage ou pas ? A titre personnel, je ne sais pas... et vous ?
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De cendres et de larmes

Madeline, sapeur-pompier, Christian, son mari, et leurs enfants emménagent dans un pavillon de fonction. En effet, Christian a accepté le poste de conservateur du cimetière de Bercy. Mais l’harmonie familiale qui régnait chez les Mara se dilue dans ce lieu de recueillement.



Après Cinq cartes brûlées que j’avais aimé, j’ai choisi ce roman au Saint-Maur en poche suite à mon échange avec l’autrice et je ne regrette pas ce choix. J’ai aimé ce roman et me suis très vite attachée aux membres de la famille Mara. Pourtant, il ne s’agit pas d’un thriller avec des rebondissements à toutes les pages. Non, ici, nous sommes dans un roman noir où l’autrice distille le poison de la noirceur dans cette famille pourtant soudé. Ce roman décrit la vie des pompiers et, à travers des interventions de Madeline, la vie de notre société, bien loin d’être rose. Madeline qui sauve les vivants tandis que Christian veille les morts. Et au travers du personnage de Christian, nous avons le reflet de notre société sur notre relation avec la mort, nos morts. L’autrice entremêle différents fils narratifs et nous montre que le basculement vers l’horreur peut vite arriver. Elle mène son lecteur par le bout du nez car elle m’a fait croire des choses et mon palpitant s’est bien accéléré en fin de roman.
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De cendres et de larmes

Madeline et Christian sont unis et amoureux. Le jour où Christian accepte le poste de conservateur de cimetière avec un pavillon de fonction, Madeline est surprise mais finalement se rend aux arguments de son mari, d'autant plus que leurs enfants Eliot et Anna auront ainsi chacun leur espace, de même que Mickaël, le fils que Madeline a eu d'un premier mariage.

Madeline est cheffe sapeur- pompier et aime passionnément son métier.

Petit à petit la situation familiale se dégrade, Christian devient taciturne, toujours sur le qui vive, et ses enfants ne reconnaissent plus le papa tendre et aimant qu'ils ont connu. Madeline est inquiète pour son couple.

La maison fait peur.

Un suspense terrifiant pour ce roman de Sophie Lubière que j'ai découverte avec " L'enfant aux cailloux".

Une écriture prenante, une analyse fine des personnages.
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L'enfant aux cailloux

Presque un coup de coeur pour ce thriller, dans lequel nous suivons Mme PREAU, directrice d'école primaire à la retraite, qui passe beaucoup de temps chez elle. Les semaines sont assez chargées, mais le dimanche, c'est le calme plat. Et que fait une personne âgée qui s'ennuie ? Et bien elle regarde par la fenêtre et si elle le peut, elle épie ses voisins, Mme PREAU n'échappe donc pas à la règle, et ce qu'elle va découvrir la met hors d'elle, ses voisins ont un petit garçon caché, qui semble être leur souffre douleur.

Mais voilà, comment réussir à convaincre les autorités de l'existence de cet enfant, M PREAU va tout tenté pour le faire mais est-ce que cela sera suffisant ?

J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman, les chapitres courts rendent le récit palpitant, les personnages tous crédibles donnent une humanité extraordinaire à ce récit et le suspense grandissant donne envie au lecteur de connaître rapidement la fin que j'avais deviné malgré tout ce qui explique ce presque coup de coeur.
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Frissons noirs

Six trés bonnes nouvelles dans cet ouvrage .

Ma préférée est celle écrite à 4 mains , Barbara Abel et Karine Giebel .

Mais celles de R.J . Ellory , Sophie Loubière , Maud Mayeras , Laurent Scalese et Cédric Sire sont vraiment chouettes .

Un bouquin sympa à dévorer en une soirée .

Bonne lecture . 🤠
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De cendres et de larmes

Depuis "l'enfant aux cailloux" , je suis SOPHIE LOUBIERE et je n'ai jamais été déçu.

Ce roman ne fait pas exception:

* les personnages sont très attachants

* L'histoire est prenante

* C'est très bien écrit : c'est un "détail" à souligner, car certains écrivains écrivent sans soigner leur prose !



Je ne peux pas dire pourquoi je n'ai attribué que quatre étoiles au lieu de cinq sans dévoiler la fin ; mais je ne peux que vous recommander chaudement la lecture de ce roman!
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De cendres et de larmes

« Quelque chose était en train de basculer ici et partout ailleurs.»

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Me voici à nouveau transportée par un roman de Sophie Loubière, dans lequel j'ai retrouvé cette plume délicate, cet art de la présentation et ces personnages subtils qui caractérisent chacun de ses livres.

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Nous suivons une famille recomposée, dont Christian, le père, vient d'être nommé conservateur du cimetière de Bercy. Eux qui vivent à cinq dans un petit appartement, vont pouvoir emménager dans un logement de fonction, une vieille bâtisse de presque 180 m² située à l'intérieur du cimetière. Mais la vie en ce lieu ne sera pas aussi paisible qu'ils auraient pu l'imaginer.

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Durant les premiers chapitres, on ressent l'engouement positif, notamment envers la mère, caporale-cheffe sapeur-pompier. Un métier prestigieux, qui lui vaut l'admiration sans borne de son entourage. Christian, lui, n'est pas un carriériste, et aspire à une vie tranquille, centrée sur sa famille. le poste de conservateur est pour lui une évolution, sans pour autant empiéter sur sa vie personnelle.

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L'apparence ordinaire de cette famille rend perméable à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, Sophie Loubière analyse la façon dont parfois tout peut déraper, imperceptiblement.

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Peu à peu, la communication entre les membres de la famille va devenir difficile, chacun étant absorbé par ses propres soucis. Madeline enchaîne les astreintes, et ses horaires décalées deviennent rapidement source de frustration pour ses enfants et son mari. Christian, cherche à se libérer du poids du passé par le biais de l'art, et se montre de plus en plus irritable et instable. Les enfants réagissent aux contraintes de cette nouvelle vie du mieux qu'ils le peuvent. A travers eux, le récit prend parfois des accents fantastiques, trouvant leur source dans une imagination aussi fertile qu'intarissable.

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L'atmosphère anxiogène engendrée par la maison, et le comportement fiévreux du père, ne sont pas sans rappeler le déclin psychologique de Jack Torrance au sein de l'Overlook Hotel. La tension, grandissante au fil de l'histoire, atteint son paroxysme vers la toute fin du récit. L'air m'a manqué et j'ai retenu ma respiration, angoissée par ces lignes que je savais décisives.

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De cendres et de larmes est un roman qui oscille entre les genres. Thriller psychologique ou roman fantastique, la quatrième de couverture crée la confusion, offrant ainsi un suspense au tournant inattendu.

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Ma chronique complète est sur le blog.
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