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Critiques de Sophie Loubière (1061)
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L'enfant aux cailloux

Elsa Preau, vieille dame solitaire , va etre le personnage central de ce thriller psychologique.

C'est cette directrice d'ecole à la retraite qui va reperer chez ses voisins un enfant qui semble maltraité et le surnommer " l'enfant aux cailloux".

Tres vite on se pose plein de questions sur la fiabilité de ce temoin.

Cette histoire qui se lit trés vite sort du scénario classique du thriller.

J'ai été tenue en haleine pendant une bonne partie de la lecture de ce trés bon livre .
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Obsolète

« Obsolète », qui n’est plus en usage, désuet, périmé. Qui est irréparable, inutilisable, irrécupérable, perdu, fini.



« Obsolète » projette le lecteur dans le futur, en 2224 où la notion d’obsolescence programmée s’applique aux femmes de 50 ans. Dans ce monde, à cause de l’inaction des générations précédentes face au réchauffement climatique, la société doit repenser sa façon de vivre pour survivre. Il est question d’un événement appelé le Grand Effondrement, qui a, en quelque sorte, remis les compteurs à zéro et obligé les habitants de la planète Terre à repenser leur façon de vivre et de consommer. En 2224, les citoyens du monde n’ont plus le choix : ils doivent économiser les ressources pour survivre. Les villages sont désormais en autosuffisance énergétique, l’eau est devenue aussi précieuse que l’or et nécessite d’être absolument préservée. Pour cela, « La Gouvernance_territoriale », impose l’économie de ressources, l’autosuffisance énergétique, et la valorisation de l’équilibre écologique. Une « société idyllique » pacifique règne, allant jusqu’à réguler les émotions via des Bracelets Modérateurs d’Humeur (BMH).



Mais, dans « Obsolète », la chute dramatique de la fertilité menace la survie de la population, amenant la Gouvernance à promulguer une règle : le recyclage des femmes de 50 ans, remplacées par des plus jeunes, potentiellement plus fertiles. Le récit tourne autour de cette notion de remplacement, explorant les implications pour ces femmes devenues « obsolètes ». Sophie Loubière examine alors comment la société normalise ce processus du « Grand Recyclage » à travers des portraits de plusieurs femmes, dont le personnage central, Rachel. À travers cette loi devenue la norme, elle décortique les usages d’une nouvelle société, comment elle évolue, par quels biais et selon quels modes de pensée.



En premier lieu, je voudrais dire mon admiration pour l’idée brillante qu’a eue Sophie Loubière, en concevant cette idée de l’obsolescence de la femme dans « Obsolète ». Se poser la question de l’avenir de la femme dans 200 ans fait sens, certainement dictée par les problématiques auxquelles font face les femmes de 2024. À l’heure où, aux États-Unis, dans certains États, les femmes n’ont plus le droit de disposer librement de leur corps, et où, en France, on a récemment entendu l’expression de « réarmement démographique », la question n’a jamais été aussi actuelle. Encore faut-il se donner les moyens de ses ambitions… Quelque 500 pages sur le sort des femmes auraient été certes intéressantes, mais à mon sens, insuffisantes.



Or, dans ce roman futuriste, et peut-être visionnaire, Sophie Loubière se donne les moyens de ses ambitions. « Obsolète » est un roman de grande envergure, extrêmement ambitieux, dans lequel l’auteure a fait un véritable travail de réflexions, et de recherches (recherches réellement bluffantes) où elle raconte à quoi ressemble le monde en 2224. Pour coller au plus près de la réalité, faire sentir et ressentir aux lecteurs l’ambiance et le cadre dans lesquels évoluent les humains, il fallait le plonger au cœur de cette nouvelle société. Il fallait l’immerger, lui faire découvrir comment la société s’est organisée pour préserver les ressources, et obtenir la conscience de chacun dans ce processus de recyclage global. En ce sens, « Obsolète » est le roman le plus intelligent et le plus travaillé qu’il m’ait été donné de lire dans le domaine de l’imaginaire. Sophie Loubière a pensé à tout : elle a ouvert tous ses chakras de l’imagination, en s’appuyant sur des techniques ou des objets déjà existants pour construire ce monde futuriste. Quel énorme travail, elle a accompli là !



Le résultat est impressionnant de créativité, d’inventivité, et offre un cadre parfait pour traiter du sort des femmes, qui, dans le roman ne servent plus à grand-chose après 50 ans, puisqu’elles ne peuvent plus donner la vie, et à qui on promet une sorte de retraite dorée dans un endroit décrit comme le paradis sur terre. « Le Grand Recyclage est une étape de la vie. Un passage vers une autre source de joie, un horizon de lumière de tous les possibles. »



Imaginez un peu : vous êtes mariée, vous avez des enfants, un mari que vous aimez, un métier, une vie qui vous satisfait et hop, à 50 ans, vous dégagez et vous laissez votre place à une femme plus jeune, et plus fertile ! Vous devenez « Obsolète » parce que vous ne pouvez plus faire d’enfants, vous êtes ménopausée ! (oh le vilain mot !) Votre existence ne se résumait qu’à cela : repeupler la planète. Quant à votre famille, et vos propres enfants, ils devront composer avec cette nouvelle femme de substitution. Puisqu’on ne parvient pas à « réparer les femmes », il est normal de remplacer les « vieilles » ménopausées par des jeunes dans la fleur de l’âge. « Qu’elles se retrouvent bientôt sur le trottoir tels deux toasteurs mis au rebut était dans l’ordre des choses ». Quid des hommes dans cette affaire ? J’ai aimé le regard percutant sur ces petits rois que l’on éduque en leur faisant croire qu’ils sont essentiels au bon fonctionnement du monde. « Qu’est-ce qu’une femme, au fond, sinon un homme non accompli ? » Je vous laisse le découvrir…



L’une des interrogations centrales d’« Obsolète », qui m’a occupée durant toute ma lecture, concerne l’endroit où sont envoyées « les retirées », le Domaine des Hautes-Plaines. La construction du roman, les apartés en italique avec un personnage en particulier, les inserts liés à la propagande de la Gouvernance, ainsi les titres de parties comprenant un verbe à l’infinitif contribuent significativement à s’interroger sur les desseins planifiés pour ces femmes. Endoctrinement ? Réalité ? Propagande ? Fantasme ? Utopie ? Leurre ? Sophie Loubière pose ici une vraie question éthique et le lecteur est invité à s’interroger sur la nature de cette nouvelle réalité.



Parallèlement, que cache exactement ce nouvel Eden, paradis céleste où tout n’est que calme, ordre, et sincérité ? Où tout le monde accepte le fonctionnement imposé par la Gouvernance et où personne ne semble questionner l’ordre établi ? Sauf peut-être… Rachel qui, bien que sereine, se pose de plus en plus de questions… d’autant qu’un événement étrange va venir bousculer cette belle apathie générale ! L’écrivaine n’oublie pas de tenir son lecteur en haleine en semant les petites graines du doute et en réservant quelques surprises de taille à son lecteur.



À travers « Obsolète », Sophie Loubière compare deux époques : la nôtre, celle de tous les excès « Toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus féroce » et celle de Rachel, débarrassée de tout ce qui est superflu. Ainsi, les enfants dits « les apprenants » apprennent le monde tel qu’il existait avant eux : l’omniprésence du numérique, l’empreinte carbone, l’absence de confidentialité des données, l’ubérisation de la société, la « croissance éternelle, au détriment des ressources de notre planète. » De quoi s’interroger très sérieusement sur notre fonctionnellement actuel…



Alors ? Êtes-vous prêts à découvrir les bio-réfrigérateurs, l’aquaponie, le unwashing, le Bracelet Modérateur d’Humeur, l’art-thérapie, la stimulation visuelle, les cours d’empathie ? Êtes-vous en passe d’être vous aussi « retirée » parce que vous allez avoir 50 ans ou que vous les avez déjà ? L’enterrement de vie de maman, l’euthanasie raisonnée et le centre communal d’humidification vous attendent… Soyons des « Déesses jetables, avec panache. » !



« Obsolète » est une exploration futuriste sur l’obsolescence des femmes, un roman d’anticipation qui dégage un formidable souffle créateur ! Sophie Loubière construit avec brio son histoire autour de cette problématique, interrogeant la société fictive et par extension, notre propre réalité contemporaine. La fiction offre une réflexion percutante sur le devenir de la femme et de la fertilité, mettant en lumière les inégalités de genre et les dérives, s’il y en a, d’une société centrée sur le remplacement des femmes « obsolètes. »



Brillant, subtile, lucide et tout à fait captivant !
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Respirer le noir

Je ressors mitigée de cette lecture même si je suis convaincue que les nouvelles sont de bonne qualité. Comme le souligne Yvan Fauth, « c’est un art de développer une atmosphère, des personnages et une histoire en seulement quelques pages ».

En mettant à l’honneur l’odorat dans ce quatrième tome, certains auteurs (Sophie Loubière, Franck Bouysse) se sont basés sur l’anosmie, symptôme du Covid, et de façon plus large sur la propagation des virus (Dominique Maisons) alors que d’autres ont choisi le biais de la science-fiction (Vincent Hauuy, Chrystel Duchamp) ; l’angoisse étant le facteur commun à toutes ces histoires. Ce rôle est dûment rempli.



Mes nouvelles préférées : « Happy world » de François-Xavier Dillard que j’ai lue en apnée et que j’ai trouvée terriblement efficace puis « Petit nouveau » écrite par Barbara Abel et Karine Giebel qui aurait mérité d’être plus longue même si la note des auteures explique pas mal de points.

A vous de vous faire votre propre idée!
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À la mesure de nos silences

A la sortie du lycée, François, à bord de son coupé Volvo, "kidnappe" son petit fils Antoine, jeune geek sédentaire et reclus sur lui-même...

Ayant eu vent de ses difficultés scolaires, le point de rupture étant proche, il va lui proposer un deal : partir avec lui en mission initiatique et au bout choisir : un pactole à 6 chiffres ou reprendre le droit chemin et avoir son bac...

Ce Road trip sur les terres de l'enfance du vieil homme va,à jamais, bouleverser leurs existences, lui permettant de partager ses secrets les plus inavouables, restés enfouis en lui, depuis plus d'un demi siècle.

Une nouvelle fois avec Sophie Loubiere, je suis agréablement surpris par ce roman et ce duo improbable !!

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De cendres et de larmes

À l'étroit de leur appartement parisien, incapable d'offrir mieux à sa famille, Christian accepte le poste de conservateur au cimetière de Bercy et le pavillon de 180m2 en logement de fonction qui va avec...

Madeline, cheffe sapeur-pompier, va tenter de l'accompagner du mieux possible dans ce nouveau job, même s'il est difficile pour elle de pouvoir concilier sa vie professionnelle et privée...

Dans cet endroit assez glauque et insalubre, leurs trois enfants tentent tout de même de vivre normalement, même si les parents semblent être de moins en moins présents pour eux...

Le lieu semblant vouloir faire ressortir la noirceur chez chaque protagoniste, cela donne des situations cauchemardesques et une ambiance terrifiante !!

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À la mesure de nos silences

Je ne sais pas comment j'ai pu passer à côté d'un tel auteur!C'est ce que j'ai pensé dès que j'ai eu terminé la lecture de ce roman,d'une très belle écriture,très fluide à lire.Je le ressens encore plus depuis que j'ai pu rencontrer l'auteur,grâce à Babelio.Je l'ai trouvée intelligente,spontanée,très à l'écoute de ses lecteurs.

Dans son roman,il y a de l'historique(entre autres un épisode "oublié",atypique ,de la Seconde Guerre mondiale à Villefranche de Rouergue),du drame dans la vie des 2 personnages principaux(difficulté à trouver un sens à sa vie pour le plus jeune et tentative de "rattrapage" pour le plus âgé qui culpabilise d'avoir été un père absent).L'affection qui va naître entre les 2 hommes va donner à chacun une raison de vivre à travers l'importance d'exister dans le coeur d'un autre.

Je vais assurément lire ses autres romans.
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L'enfant aux cailloux

L’Enfant aux Cailloux fait partie de ces ouvrages qui occupent encore la tête, longtemps après avoir refermé la dernière page. L’auteur nous livre une histoire cruelle, absurde par de nombreux aspects. Le sujet lui-même est extrêmement difficile. Elle aborde la maltraitance d’un enfant sous un angle étonnant. Est-il un personnage vivant ou fantasmé par une vieille dame à l’esprit perturbé ? C’est la question sur laquelle repose l’intrigue principale : l’enfant existe-t-il vraiment ? L’auteur réussit un tour de force en nous confrontons à la folie de Elsa Préau, vieille dame au passé trouble et dont l’esprit ne cesse de cafouiller et de s’égarer de plus en plus au fil des pages, nous plaçant dans un état de doute constant sur les motivations de cette héroïne atypique.

Bien que le style de l’auteure n’ait, à mon sens, rien d’exceptionnel, elle réussit à tisser les lignes d’une intrigue à plusieurs niveaux qui, en se recoupant, créent une tension psychologique crescendo jusqu’au final explosif.

La fin est très bien vue… Le suspense est à son comble et fait basculer l’intrigue de polar vers le thriller. Je ne pouvais me détacher de cette lecture. Je l’ai dévorée d’un trait.

Succès garanti auprès d’amateurs de sensations fortes.

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Respirer le noir

4ème recueil de nouvelles noires initié par Yvan Fauth. Et c’est grâce à lui que j’apprécie les nouvelles ! J’en lisais rarement et j’appréciais peu l’exercice avant de gagner les 2 premiers volumes ! Je me suis prise au jeu et depuis j’ai diversifié les genres ! Dès que j’ai vu le titre sur NetGalley, je l’ai immédiatement demandé à Belfond et quel qu’en soit mon avis global, j’achèterai le volume la prochaine fois que j’approche de la librairie !



Comme dans chaque recueil de plusieurs plumes la “qualité” est inégale, pas spécialement pour l’écriture mais plutôt pour nos propres sensibilité et compréhension ! L’exercice est d’autant plus difficile dans ce cas, les auteurs devant se conformer au thème noir sur un des 5 sens !



1 - R. J. Ellory - Le parfum du laurier-rose 4* : Andersen est un ancien policier qui sort de prison après avoir massacré un violeur-tueur d’enfant ! Seuls les souvenirs des odeurs lui donnent encore l’impression d’être vivant : celle de la mort qu'il avait donné ; celle du laurier-rose qui lui rappelle la fillette ! Les odeurs comme souvenir et souffrance ! Dénouement : bis repetita.



2 - Sophie Loubière - Respirer la mort 4* : L’avenir de Willy a été transformé par un incident survenu dans sa jeunesse. Son frère lui avait maintenu la tête dans une bouse fraîche ! Depuis son odorat s’était hyper développé : bénédiction ou malédiction ?



3 - Franck Bouysse - Je suis un poisson 5* : Une nouvelle cynique sur un symptôme réel et qui fait perdre tout sens des réalités à celui qui en souffre jusqu’à perdre son humanité pour arriver à son but : se faire aimer !



4 - Mo Malø - Cristal qui sent 5* : Une expédition au Groënland pour retrouver le carnet d’expédition d’un climatologue disparu depuis 90 ans. Lors de leur périple il trouve une sorte de cristal qui émet une lueur et diffuse une douce odeur. Cette odeur va leur rendre physiquement perceptible l’odeur de tout ce qui existe, aussi infime soit-elle ! L’enfer !



5 - Dominique Maisons - Deux heures et trente minutes 3* : Attentat à l’Elysée ? Arme chimique ? Que cachait le premier mort pour se laisser circonvenir ?



6 - François-Xavier Dillard - Happy World 5* : Atroce mais excellente : en route vers l’apocalypse !!



7 - Adeline Dieudonné - Glandy 2* : Je suis restée totalement hermétique, je n’ai à priori pas compris le rapprochement avec l’odorat !



8 - Hervé Commère - Le monde d'après 3.5* : Air pur pour tous et cliché bien ancré !



9 - Vincent Hauuy - Miracle 3* : Un comateux, un amnésique et un voyage dans les souvenirs : mensonge ou vérité ?



10 - Jérôme Loubry - Les doux parfums du cimetière 5* : Du noir et de la tristesse pleine de tendresse !



11 - Chrystel Duchamp - L'amour à mort 4* : L'apprenti-sorcier !



12 - Barbara Abel & Karine Giebel - Petit nouveau 5* : Les relations sociales : une certaine vision ! (humour... noir)



Parler des nouvelles n’est pas non plus une chose facile, il faut dire sans dévoiler ! Un recueil que je relirais, comme les précédents, les nouvelles sont rapides à lire et tout autant à oublier.



#Respirerlenoir #NetGalleyFrance



Challenge Mauvais Genre 2022
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L'enfant aux cailloux

Elsa Préau, soixante et onze ans, revient vivre dans sa maison de famille, après neuf années d'absence. Seule dans cette grande demeure, la vieille dame ne reçoit pas beaucoup de visites. de temps à autre, il y a bien la femme de ménage et l'infirmière, mais toutes deux sont là par obligation professionnelle et ne sont pas très ouvertes à la discussion. Ses relations avec son fils Martin, médecin très occupé, sont un peu compliquées, ce qui n'arrange pas ses affaires. Aussi, lorsqu'elle n'écrit pas des lettres à qui de droit pour manifester son opinion, Elsa s'ennuie. Particulièrement le dimanche, quand la rue est dénuée d'animation. Alors, elle passe le temp, en observant par la fenêtre les enfants Desmoulins jouer dans leur jardin. Mais très vite, elle est intriguée par le comportement d'un "garçonnet sous le bouleau pleureur".

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Pour moi, toute l'intensité de cette histoire repose sur le personnage d'Elsa Préau. le portrait qu'en dresse l'autrice est volontairement complexe. de ses faits et gestes, de son équilibre psychologique et de son vécu, dépend tout le suspense du roman. Cette vieille dame au comportement quelque peu fantasque, est attachante. Ses agissements et ses réflexions prêtent parfois à sourire, comme sa défiance envers les chats errants, sa propension à la curiosité et sa langue bien pendue. Mais c'est aussi une ancienne institutrice à l'oeil acéré, capable de décrypter avec justesse certaines attitudes. Entêtée, Mme Préau décide de mettre en place un stratagème pour confondre ses voisins, qu'elle soupçonne de maltraitance.

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Si Elsa est plutôt lucide concernant certains sujets, elle semble totalement déraisonnable sur beaucoup d'autres. Dès lors, comment s'assurer du sérieux et de la cohérence de ses propos ? L'acharnement dont elle fait preuve pour alerter le monde autour d'elle, témoigne de la conviction profonde qui l'habite. Mais est-ce la réalité, ou le délire d'une personne âgée esseulée, sous l'emprise de médicaments ? Une question délicate à laquelle se retrouve confronté son entourage. Alors que le doute s'insinue toujours plus intensément au fil du récit, l'étau se resserre sur le passé des protagonistes, faisant monter progressivement la tension. Face à l'atmosphère de plus en plus oppressante, je me suis égarée dans mes suppositions, accablée par la tristesse qui transpire de ces pages. Moi qui avais la prétention de croire que je savais, j'ai perdu toute mon assurance. Et c'est là toute la splendeur des intrigues de la romancière.

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Avec L'enfant aux cailloux, Sophie Loubière traite d'un sujet dramatique, avec toute la sensibilité et la finesse psychologique qui caractérisent son écriture et ses personnages. A l'issue de ma lecture, un sentiment tout-à-fait étonnant s'est emparé de moi, dont je ne peux parler sans vous gâcher l'intrigue.

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Ma chronique complète est sur le blog.
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L'enfant aux cailloux

Deuxième essai avec cette auteure et deuxième déception. Elsa Préau est une ancienne directrice d’école maternelle à la retraite. Elle a des relations tendues et épisodiques avec son fils Martin. Il est médecin comme son père Gérard, qui a quitté sa mère alors qu’il était enfant pour partir au Canada. Son fils y a aussi vécu et est revenu avec femme et enfant. Elsa a diverses manies, elle s’ennuie et se met à surveiller ses voisins, les Desmoulins, ils ont deux enfants, mais elle en aperçoit un troisième qui semble maltraité et veut le sauver.



Je ne peux pas en dire plus pour ne pas spolier le récit, ce n’est pas vraiment un polar, même s’il y a une enquête, c’est plutôt un roman noir. Il présente les mêmes défauts que De cendres et de larmes, lu récemment : Il ne se passe pas grand chose durant pratiquement les deux tiers du roman, l’action peine à se mettre en place et il y a beaucoup de longueurs. Quand on arrive enfin au coeur du sujet, j’avais déjà décroché et j’avais juste envie de terminer ce roman qui m’ennuyait. Je pense que je ne lirai plus d’autres livres de Sophie Loubière. C’est une sorte de roman d’ambiance, on finit par se demander qui est vraiment Elsa, si elle vit complètement dans le délire ou quelle est sa perception de la réalité. Dommage qu’il y ait autant de longueurs et qu’on se perde dans les détails de son passé. Dans le dernier tiers, tout s’accélère et finalement la fin est plutôt bâclée, du moins elle aurait pu être plus développée. Il y a un net déséquilibre entre le début très lent, voire gnan-gnan et la fin expédiée.



Les thèmes principaux sont la solitude des personnes âgées, les relations familiales difficiles, la maladie mentale et la maltraitance. Il y a un certain parallèle entre l’enfant aux cailloux et Elsa qui semble aussi délaissée par sa famille qui l’empêche de voir son petit-fils, même si on comprend à la fin qu’il n’en est rien. La thématique de la responsabilité des malades mentaux lors de crimes aurait gagné à être plus développée. Je n’ai pas trouvé les personnages attachants et dans l’ensemble je trouve ce livre plutôt ennuyeux. Comme il ne s’agit pas d’un service de presse, je n’ai pas envie de trop m’étendre sur ce roman, la rencontre magique n’a pas eu lieu, sans compter que j’apprécie peu les personnages qui massacrent des chats et les mettent dans la machine à laver !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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De cendres et de larmes

L’histoire se passe à Paris, nous entrons dans la vie de Christian et Madeline. Elle est caporale chef sapeur pompier et Christian peine à trouver sa voix.

On lui propose le poste de conservateur du cimetière de Bercy. L’attrait d’une maison au lieu de leur appartement minuscule les conduisent au déménagement.

Madeline enchaine les gardes de nuit tandis que Christian prend ses fonctions et gère les trois enfants. Chacun commence à prendre ses marques... Christian passe son temps dans son atelier, il dessine... mais ses dessins sont de plus en plus sombres. La maison, en très mauvais état, a une mauvaise influence sur la famille. En parallèle nous suivons le destin de deux jeunes voleuses dans le métro.

La maison, le cimetière auront-ils raison de cette famille ?



Un roman vraiment sombre, on sent bien l'évolution négative de toute la famille. Peu à peu les mystères et secrets se dévoilent. Sophie Loubiere construit son intrigue avec une grande habileté.

Je m’attendais à plus d’angoisse, mais la noirceur et le mystère sont bien présents.



Merci à Fleuves éditions et Netgalley pour l’envoi de ce titre de Sophie Loubiere.
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L'enfant aux cailloux

Elsa Préau est retraitée. Autrefois elle était directrice d'école.

Maintenant elle vit seule dans une maison et observe ses voisins....

Elle constate la présence d'un petit garçon étrange, et s'inquiète de le voir toujours seul, alors que deux autre enfants batifolent dans le jardin.

De là, Elsa construit une histoire, écrit et téléphone à l'assistante sociale à la police , aux autorités, rencontre les enseignants, se confie à son fils, à son médecin...

Quel est donc cet enfant qui ressemble tant à Bastien, son propre petit-fils?

Quel mystère se cache derrière les bruits étranges entendus la nuit?

Mais en fait qui est donc Elsa Préau? Une vieille dame atteinte de démence ? Une femme qui souffre? Une mère abandonnée?

C'est un roman très bien ficelé...Jusqu'à la fin le lecteur est tenu en haleine. Je retiens le nom de Sophie Loubière. Elle ne m'a pas dit son dernier mot!

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Un accident est si vite arrivé

22 nouvelles courtes - pas plus de 5 pages et percutantes autour des ondes de choc et des accidents de la vie

Une lecture très rapide mais souvent efficace, idéale pour l'été!!
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Cinq cartes brûlées

Une enfance plombée, entre un frère tyrannique, une mère pas vraiment équilibrée et un père avec lequel la relation est très ambiguë. Puis, un mariage précipité et basé sur le mensonge. Il n'y a pas à dire, Laurence, devenue désormais croupière, ne semble pas avoir tous les atouts en main pour réussir convenablement sa vie...



Je découvre, avec "Cinq cartes brûlées", l'écriture de Sophie Loubière, laquelle s'est notamment inspiré, pour ce roman, d'un fait divers ayant eu un certain retentissement dans mon coin (l'agglomération nancéienne) il y a quelques années. Le récit est fort, mais particulièrement sombre, avec un ou deux aspects plutôt sordides. L'histoire, où le mal-être et la folie dominent, se révèle toutefois plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord, et offre ainsi une conclusion assez inattendue. Une lecture prenante malgré sa grande noirceur...
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Un accident est si vite arrivé

Écrire une nouvelle est un exercice délicat. Dans tous les sens du terme. Difficile à appréhender, exigeant, et à faire avec finesse. Sophie Loubière y rajoute l’élégance.



Écrire une nouvelle de vingt ou trente pages demande déjà beaucoup de talent pour faire dans la concision, créer un univers et des personnages en quelques mots, et arriver à marquer les esprits. Les nouvelles noires sont particulièrement adaptées à l’exercice.



Le challenge relevé par Sophie Loubière est encore plus audacieux. Ce petit recueil de moins de 150 pages propose 22 histoires. L’affaire est donc bouclée en trois à cinq pages ! Un vrai défi.



Alors qu’un long roman enivre (ou saoule pour certains…), la nouvelle d’une trentaine de pages peut s’apparenter à un cocktail (parfois explosif). Ces mini histoires-là sont comme des shots d’un alcool fort. Ça vous brûle le gosier immédiatement et vous fais tourner la tête sans sommation.



Je suis un grand amateur des histoires courtes, mais j’en lis peu d’aussi brèves. J’étais donc très curieux et un brin circonspect.



L’écrivaine m’a vite convaincue. C’est court mais c’est fort, c’est succinct mais c’est prenant, c’est serré mais bien écrit. Pas besoin d’une foultitude de mots quand on a un talent, de plume et de conteuse. Changeant, forcément irrégulier, mais clairement attrayant.



L’auteure puise son inspiration dans les faits divers, des actualités parfois banales. C’est vrai, Un accident est si vite arrivé. Son imagination fait le reste.



C’est un vrai exercice d’équilibriste, de jongleur (et un peu de magicien) que d’ainsi créer une atmosphère en quelques pages. En sachant varier les ambiances.



Ces histoires ont été écrites sur plusieurs décennies, depuis 1995, certaines pour la radio (parce que Sophie Loubière est aussi une Voix). Une collection éparpillée, opportunément regroupée dans ce recueil, à picorer de temps en temps ou à lire d’une traite, selon l’humeur.



L’écrivaine a d’ailleurs une ambition, elle en parle dans la préface. Dans ce monde de l’immédiateté, où tout doit aller vite, c’est de convaincre aussi les jeunes lecteurs qu’on peut lire (un peu) et ressentir des émotions.



Il n’y a bien habituellement que les anglo-saxons à savoir et oser s’aventurer dans une telle aventure. Sophie Loubière va à l’essentiel, droit au cœur, avec émotion, imagination et souvent adresse. Les histoires d’Un accident est si vite arrivé sont courtes, mais frappantes. Avec de nombreuses chutes étonnantes.



Un exercice périlleux, mais maîtrisé avec un brio, en variant les plaisirs.
Lien : https://gruznamur.com/2020/0..
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Cinq cartes brûlées

Cela fait maintenant plusieurs années que je tourne autour de Sophie Loubière. En effet, je vois régulièrement passé un grand nombre de bonnes critiques concernant ces écrits. Qui plus est, je l’avais rencontré en 2017 lors d’un salon et sa sympathie, couplée à son charme naturel m’avaient convaincu dans mon envie de découvrir son œuvre. Je suis ravi d’avoir enfin pu tenir ma promesse.



Dans ce roman, on suit le destin de Laurence. Un destin fait de hauts et de bas. Dès l’enfance, son parcours est semé d’embuches. Elle subit une relation douloureuse avec son frère, des rapports ambigus avec son père, des problèmes de poids, le divorce de ses parents, un accident grave… Autant vous dire, que tout ne va pas être rose pour elle. Mais au fil des rencontres, elle connaît aussi de bons moments qui vont lui redonner le goût à la vie. Elle se redresse à chaque fois, mais jusqu’à quand ?



A travers ses péripéties, le livre traite des traumatismes qui interviennent après les drames. Si La personne est forte, elle peut l’affronter et vivre avec. Le cas échéant, deux solutions s’offrent à elle. Elle peut soit effacer les évènements de sa mémoire, soit modifier les souvenirs pour les rendre acceptables. C’est face à ce dilemme que se retrouve l’héroïne.



En parallèle de son histoire, un personnage secondaire apparaît par moment. Son destin, qui semble lié à celui de l’actrice principale, entretient un suspense tout au long des pages. Grâce à cette construction, on est psychologiquement sur le qui-vive, à attendre le dénouement de cette aventure.



Avec sa plume agréable, ses personnages torturés, ses revirements de situations, Sophie Loubière m’a totalement conquis. « Cinq cartes brûlées » est un roman noir réussi, qui vous transmettra des émotions fortes et saura vous manipuler. Maintenant que vous avez les cartes en main, c’est à vous de jouer ! Vous ne le regretterez pas.
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L'enfant aux cailloux

Un thriller psychologique lent à se développer mais les courts chapitres en font une lecture très plaisante. J'ai beaucoup aimé suivre notre protagoniste Elsa Préau. Est-elle folle? Peut-on dissocier le vrai du faux dans cette folie? Multiples questions comme celles-ci s'imposent au lecteur tout au long du récit jusqu'aux révélations finales qui le laissera bouche bée. Une belle réussite.
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À la mesure de nos silences

Le 17 septembre 1943, à Villefranche de Rouergue, un bataillon de pionniers de la 13 division SS, composé de croates et de bosniaques, se rebelle, exécute cinq officiers allemands, prend en partie le contrôle de la ville avant que la révolte ne soit réprimée avec l'assistance du SS-imam Halim Malkoc.

Cet épisode méconnu de la seconde guerre mondiale sert de trame au superbe roman que Sophie Loubière vient de nous offrir.



« A la mesure de nos silences » confronte François, qui a vécu cette répression, et son petit fils.

Antoine, en situation d’échec scolaire et familial, noyé dans son téléphone et ses war games est « enlevé » par son grand père pour une escapade de 48 heures qui va les conduire sur les traces de la tragédie et va leur permettre sur ce long itinéraire de se connaitre, s’apprécier, et finalement se découvrir eux mêmes et de retrouver un sens à leurs existences chaotiques.



Ecrit dans une langue superbe, parfaitement rythmée, ce roman révèle une France provinciale, enracinée dans sa longue histoire, fière de ses idéaux de liberté et confronte deux personnalités attachantes et chacune caricature de sa propre génération.



Mais le mesure de nos silences est avant tout un cri de révolte contre l’abrutissement d'une génération privée d’éducation familiale et de culture historique et géographique.



Sophie Loubière rappelle que l’homme est un héritier et que notre avenir exige une transmission des valeurs pour lesquelles ont su mourir en 1943 ces jeunes croates.

Superbe ouvrage sur le devoir de mémoire que j’ai lu d’une traite et qui m’oblige à lire les autres ouvrages de ce grand écrivain découvert grâce à Babelio.
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L'enfant aux cailloux

Ce drame psychologique m’a tenté dès que j’en ai lu le résumé apéritif. Un zest de suspens, un soupçon de voyeurisme, une rondelle d’originalité, un trait d’histoire de famille… il avait tout pour me plaire. Et il m’a plu.

Ce récit est tour à tour intimiste, dramatique, humoristique…

Il dresse en tout cas, un beau portrait de femme, puisqu’il nous relate, par petites touches impressionnistes, la vie d’Elsa. Une femme forte, autrefois, en proie à la violence ordinaire, à la solitude, à ses petites manies, à la vieillesse et à la maladie. Sans aucun pathos, sans apitoiement, il parvient à émouvoir et à secouer le lecteur, installant crescendo un suspens qui fait froid dans le dos. Elsa est-elle folle ? A-t-elle des hallucinations ou est-elle simplement manipulatrice ? Obstinée, vieillissante et défaillante aussi, elle n’aura de cesse de convaincre son entourage qu’elle n’est pas sénile, qu’elle n’a rien inventé.



Au fil des pages, on passe par toute une gamme de sentiments avant d’être retourné de manière magistrale par des rebondissements qu’on n’avait pas vu venir.

Un roman noir, d’une grande tendresse et une écriture efficace qui tient en haleine jusqu’au bout.

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À la mesure de nos silences

« Je te dépose quelque part? »



C’est où, quelque part? C’est où, quelque part dans une conversation d’hommes, dans une relation intergénérationnelle, dans une histoire? C’est où que l’on arrête de se taire, de faire taire, de se terrer dans un secret d’Histoire? Certainement, au croisement d’un décrochage scolaire ou vital, encore faut-il bien, le vouloir…À la mesure de nos silences, c’est l’histoire émouvante d’un grand-père qui tend la main vers son petit-fils, c’est l’errance de la vieillesse qui rencontre celle de l’adolescence, c’est l’oubli qui se réveille dans un sursaut tonitruant. Le silence éloigne, coupe, mitraille, tranche ou tue. C’est jusqu’à où, que ces deux taiseux vont devoir aller pour enfin, parler, se connaître, se transmettre, s’aimer? Partons alors avec eux, à Villefranche de Rouergue, déterrer une histoire bien poisseuse: je vous promets, ça vaut le détour!



C’est un road-trip très intéressant que nous donne à lire Sophie Loubiere. Du rapprochement des corps, des cœurs ou du passé de ces deux membres d’une famille, on part, aussi, à la découverte d’un fait historique tragique, étouffé indécemment. C’est parce que l’un ouvre la porte, que le voyage est possible, les éventualités diverses et les cartes redistribuées…C’est parce que l’autre adhère, que l’échange est fructueux. Mais c’est tellement difficile pour eux, de trouver une accroche quand tant d’années les séparent, et pourtant, il le faudra bien: d’un parce que le temps est compté et de deux, parce que l’Histoire veut reprendre ses droits, après toutes ces années à se gangrener comme ça dans le silence. Les massacres n’aiment pas l’indifférence, ils ont leurs volontés propres, il me semble parfois, et bien que ça prenne du temps, beaucoup de temps, ils trouveront toujours le moyen de rejaillir, d’une manière ou d’une autre. Et là, c’est le choc. Et une fois, que c’est dévoilé, que c’est sorti au grand jour, aucun retour en arrière n’est possible. Alors bien sûr, qu’on est reconnaissant pour le travail minutieux et essentiel de ces journalistes investis, comme peut l’être, François ou Sophie Loubiere…Et Merci à eux d’ailleurs, de nous permettre de connaître ces horreurs sans nom qui se cachent dans les recoins sombres de la Seconde Guerre Mondiale…



J’ai fini ce livre, le 17 septembre 2023. 80 ans après les faits, il me semblait juste, de passer du temps avec la vibration de mémoire, de mesurer à la hauteur de ce silence, la violence inouïe de ce massacre oublié. Mais même avec cette tragédie qui plane, j’ai passé un très bon moment avec Antoine et François. Ils sont attendrissants dans leurs pudeurs mais aussi, dans cet effort qu’ils ont l’un envers l’autre, à tenter de bâtir quelque chose sur des ruines…Et je crois bien, qu’à eux deux, ils réussissent à ranimer l’espoir, quelque part, en moi…
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