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Critiques de Sophie Loubière (1087)
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Dernier parking avant la plage

Parfois, certains auteurs (autrice, en l'occurrence) se voient offrir une nouvelle chance avec un roman réédité. L'occasion de sortir un livre des oubliettes et, éventuellement, de lui redonner une nouvelle jeunesse en retravaillant le texte, y apportant des modifications, qu'une expérience, de quelques années de plus en écriture, enrichit.

Dernier parking avant la plage de Sophie Loubière fait partie de ces livres qui ont droit à une nouvelle vie.

Des adolescents qui disparaissent sur une plage de Vendée.

Certains qu'on a retrouvés, profondément transformés.

D'autres dont on est encore sans nouvelles.

Catherine arrive justement dans ce village vacances, avec ses deux enfants, son ado de fils, Romain et la petite Pauline.

Histoire de se ressourcer, après une histoire d'amour compliquée, et de se retrouver en famille afin de resserrer les liens.

Ainsi débute un polar où s'égrènent les heures d'angoisse, où la tension monte et le mystère s'épaissit.

Je découvre, avec ce roman, l'écriture de Sophie Loubière.

J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire avant d'être accroché et de passer un bon moment avec un polar sans prétention, autre que celle de distraire, qui pourra faire le bonheur de plus d'un vacancier sur les plages ensoleillées.

Mais, Attention !

Surveillez votre progéniture, le Mal rôde...
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De cendres et de larmes

Je ne vais pas y aller par quatre chemins. J'aime beaucoup Sophie Loubière. C'est une écrivaine sympathique et souriante dont les livres me plaisent énormément. J'ai donc débuté celui-ci avec un certain plaisir. Mais cette fois-ci, mon ressenti s'avère plutôt mitigé.



Dans « de cendres et de larmes », j'ai retrouvé l'ambiance que sait si bien créer l'autrice. Elle nous entraîne dans un cimetière et nous plonge dans son univers particulier. On hume les odeurs, on matérialise l'obscurité, on entend les sons, on ressent les textures. le lecteur s'imprègne du quotidien de la famille et de son environnement. Les personnages sont toujours aussi fouillés. On découvre leurs tracas intimes, leurs métiers prenants, tout ce qui déborde sur leur vie tranquille.



Cependant, j'ai eu du mal à comprendre les intentions de l'autrice. Plus on avance dans l'aventure plus on découvre les secrets de chacun. Une tension invisible naît petit à petit. A partir de la moitié du livre, je guettais donc un évènement ou un élément qui ferait basculer le scénario, mais il n'est jamais venu.



J'ai conscience que je suis passé un peu à côté du texte, par ma faute. Ma frustration vient du fait que je m'attendais à autre chose. Durant ma lecture, avec l'atmosphère qui s'assombrit et l'apparition de phénomènes presque fantastiques, j'ai très vite imaginé un thriller avec des rebondissements, alors que c'était en fait un roman noir, tout simplement.



Avec du recul, ce roman vaut de toute façon le détour pour la belle plume de Sophie Loubière. Toute la dextérité de son écriture est une nouvelle fois à l'oeuvre dans cette aventure oppressante. Malgré ma légère contrariété, je ressors satisfait de ma lecture. Je continuerai à m'intéresser à ses oeuvres qui ont le mérite de m'étonner à chaque fois. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire. Lire ce livre, sans préjugés !
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Écouter le noir

J'aime les nouvelles, cet exercice périlleux qui pousse l'auteur à se dépasser, en peu de pages, réussir à accrocher le lecteur et le surprendre.

Ce talent n'est pas donné à tous les écrivains.



Grâce à "Ecouter le noir", j'ai pu découvrir avec enchantement certains auteurs que je n'avais jamais lu comme Nicolas Lebel ou Romain Puertolas et d'autres que j'ai redécouvert dans ce style. Cela a également permis de me réconcilier avec l'écriture de Barbara Abel ou l'imaginaire de Sophie Loubière qui ne m'avaient pas convaincu dans un de leur roman respectif.

Le fil conducteur "écouter" est traité de manière différente et originale. J'ai passé un très bon moment.



Une lecture agréable et distrayante à découvrir !



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De cendres et de larmes

Dès les premières pages l'ambiance est donnée : noire et dramatique .



On fait la connaissance de cette famille recomposée :

Madeline , caporale-cheffe dans une brigade de sapeurs pompiers de Paris . Une femme forte qui sait diriger ses troupes et garder son sang froid malgré les circonstances . Elle qui côtoie toutes les détresses et toutes les tragédies du monde mais dont les absences à répétition dans la famille vont laisser des traces de plus en plus indélébiles .

Christian Mara , son mari ,chargé de l'entretien des jardins à la Ville de Paris et qui est promu conservateur du cimetière de Bercy dans le XIIème arrondissement avec à la clef une maison attenante en guise de logement de fonction . Après avoir côtoyé les plantes , il va devoir apprendre à côtoyer les morts . Pendant son temps libre il s'adonne à sa passion : la peinture même si elle est un peu particulière ...

Michael , le fils de Madeline qu'elle a eu d'un premier mariage . Comme tout adolescent il a la bougeotte et a envie de tenter des expériences nouvelles ..

Eliot , qui se fait harceler par une bande à l'école mais qui va faire une mystérieuse rencontre qui va bouleverser sa vie …

Anna la cadette , curieuse de tout , sans aucun filtre ni complexe .





Habiter dans un cimetière peut être une expérience hors du commun voire cool pour tout fan de Stephen King mais la nuit , quand des sons inquiétants provenant peut être de sombres caveaux ou de visiteurs indésirables qui viennent vous déranger dans votre sommeil , voire même vous offre chaque soir un ticket gratuit pour le retour des morts vivants , il y a de quoi s'en trouver affecté ou déstabilisé à la longue .

Quand par-dessus le marché , cette charmante maison dans laquelle vous vivez , un peu vieillotte , un peu humide , semble avoir une vie propre avec ses revenants, ses voix venues d'outre-tombe , ses bruits inquiétants , ça devient carrément flippant et ça pourrait même vous rendre dingue à long terme .

Christian et Madeline vont donc devoir sérieusement réagir s'ils ne veulent pas que leur chère famille tombent dans la paranoïa et y laissent leur peau .





Ambiance glaçante garantie avec ce roman qui laisse le temps de nous surprendre . Les pièces du puzzle se mettent tranquillement en place pour un final (d)étonnant . Chaque pièce est un représentant de la famille dont les nerfs sont mis à rude épreuve , avec comme pièces maîtresses le père et la mère qui tentent de sauver les meubles alors que le bateau coule et que la psychose s'installe . le couple soudé du début va peu à peu se désagréger comme leur rationalité alors que de nouveaux personnages vont venir apporter une petite dose malsaine supplémentaire .

L'intrigue pourra sans doute en déconcerter certains mais l'auteure tient le cap d'un roman qui laisse place à de belles émotions grâce à cette famille en plein décomposition mais à laquelle on s'attache pour le meilleur et pour le pire .

Un thriller au scénario original, qui montre que Sophie Loubière a plusieurs cordes à son arc quand il s'agit de faire découvrir à ses lecteurs de nouvelles sensations littéraires .

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Black coffee

Black coffee, que dire, sinon, allez-y, démarrez votre prochaine lecture sur la mythique route 66, vous ne le regretterez pas. Vous êtes amateur de thriller, de road-trip, de littérature française, de serial-killer, de super bons bouquins prenants du début à la fin alors n'hésitez pas foncez, foncez, foncez...

Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre, qui démarre dès les premières pages pour ne finir qu'à la toute dernière page (la 601ème) qui d'ailleurs nous incite à foncer dans notre librairie préférée pour acheter la suite White coffee.

J'ai beaucoup aimé cette histoire, les pages ont défilées sans lassitude, ni ennui, les personnages m'ont tous plu, je les ai trouvé tous très crédibles et attachants.

Je vous recommande donc volontiers ce livre qui je l'espère vous passionnera autant que moi.
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L'enfant aux cailloux

Que dire ... A part je me suis faite avoir en beauté du début à la fin ...



J'avais peur d'ouvrir ce roman, peur de verser dans le mélo (avouez que les craintes sont légitimes une fois que vous avez lu le pitch), peur de me trouver face à un sujet sensible avec lequel j'ai du mal (coeur de maman tout ça tout ça ). Et pourtant, ce roman, je l'ai dévoré malgré un début désarçonnant.



Quel personnage singulier que cette Madame Préau, ancienne directrice d'école, un peu trop attentive aux enfants et flirtant avec la folie.



Quel "drôle" de contexte que celui de cette famille que la vie n'a pas épargnée et menée par une doyenne excentrique et quelque peu déphasée.



Quelle curieuse vie de famille que celle des voisins d'en face, mais que peuvent-ils cacher?



Ajouter à cela d'étranges phénomènes (réels ou fruits de l'imagination d'Elsa?), des situations préoccupantes, une excellente dose de suspense et des personnages précis. Vous l'aurez compris, tous les ingrédients pour faire un bon roman sont réunis.



Un page turner, un vrai, un de ceux qui vous emportent au bout de la nuit.



Mais aussi une vraie partie de squash avec vous, lecteur, dans le rôle de la petite balle.



Un roman noir qui vire au gris. Un bouquin qui se dévore et qui porte pas mal de choses en lui. Un écrit mené par une plume surprenante qui saura vous saisir entre ces mots. Que l'on aime ou pas, on ne peut rester indifférent au talent de Sophie Loubière tant celle-ci apporte vie et précision à l'action qu'elle veut faire vivre à son lecteur.



Je me suis régalée, moi qui hésitais à me plonger dedans! Une excellente lecture que je ne manquerai pas de recommander.
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L'enfant aux cailloux

De retour des Quais du polar où j’ai eu la grande émotion de rencontrer Sophie Loubière qui m’a dédicacé son excellentissime « Obsolète », j’ai ramené également dans ma besace « L’enfant aux cailloux » dont on m’avait dit grand bien (n’est-ce pas dame Ge !!). Evidemment, je l’ai démarré aussitôt terminé ma lecture en cours. Et ce fut un sacré uppercut en plein cœur ! Sophie Loubière tisse délicatement la toile de cette étrange histoire d’Elsa Préau, jeune fille singulière et énigmatique. Petit à petit, par petites touches, l’autrice nous dévoile la vie d’Elsa… Elle se marie avec son cousin, a un enfant, Martin, puis se retrouve seule. Les années passent. Pendant la majorité du roman, Elsa est une vieille dame solitaire, un peu excentrique, ancienne directrice d’une école maternelle. Après un séjour au loin, elle revient dans la maison de son enfance. Son fils Martin qui est médecin comme son père s’occupe d’elle, mais de manière assez distante. Rapports compliqués entre les deux. On comprendra plus tard pourquoi. Dans la vie solitaire d’Elsa, le dimanche est le jour de la semaine où il ne se passe absolument rien dans le quartier et par ricochet dans sa vie. Elle s’ennuie énormément. Du coup, pour s’occuper, elle observe ses voisins. Un couple avec deux jeunes enfants. Sauf que le dimanche, un troisième enfant apparaît, solitaire, dans un coin du jardin. Il ne joue pas avec les deux autres enfants pleins de vie. Non. Il reste assis seul, malingre et mal habillé, à jouer avec des cailloux. Elsa est intriguée. Puis les dimanches passant, elle s’inquiète pour cet enfant visiblement mal traité par ses parents. L’état de l’enfant aux cailloux comme Elsa l’appelle, se dégrade. Elle en parle à son psychiatre qu’elle rencontre chaque semaine. Puis va voir une assistante sociale. Puis finalement la police. Mais personne ne la croit car après enquête, seuls deux enfants font partie de cette famille. Je ne vous en dirai pas plus. Mais sachez qu’Elsa va faire tout ce qu’elle peut pour sauver cet enfant qui ressemble étrangement à son petit-fils Bastien. Elsa est-elle réellement folle comme certains éléments semblent nous le dire, ou est-elle seulement une personne au grand cœur mais qu’on ne croit pas ? L’autrice joue avec nous sur cette ambivalence jusqu’au bout de l’intrigue. Avec ce roman noir étrange, fort et attachant, Sophie Loubière nous parle de la maltraitance faite aux enfants mais aussi aux femmes. Elle met également en lumière la solitude des personnes âgées, la folie aussi. Je me suis attachée petit à petit à Elsa que je trouvais pourtant au début vraiment particulière voire un peu (beaucoup ?) déséquilibrée. Sa personnalité extravagante est émouvante et parfois malicieuse malgré un contexte dur et noir. Tout au long du livre, j’ai eu envie de la croire tout en me demandant tout de même si elle ne délirait pas plutôt au niveau de son petit-fils (à vous de lire pourquoi je me posais cette question !). Bref, j’ai été vraiment happée par cette histoire douce-amère intrigante et je ne suis pas prête d’oublier mamie Elsa. Un coup de cœur que je vous conseille vivement !
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Obsolète

Je suis à la fois sidérée, effrayée et admirative en refermant ce livre.

Grande admiration pour Sophie Loubière qui a écrit avec brio ce roman d’anticipation et effroi par rapport à son contenu.

Voilà qu’au XXIIIe siècle les femmes sont devenues obsolètes, des sortes de vulgaires machines devenues inutiles puisque la ménopause les rends incapables d’enfanter et donc de perpétuer cette humanité réduite à quelques millions dans le monde.

Au premier abord c’est choquant mais il n’y a pas que cela qui choque. Les humains restants sont devenus de gentils animaux domestiques qui suivent bien les règles et dont les émotions sont régulées en permanence par un bracelet, incrusté dans leur peau, dispensant des régulateurs d’humeur à tour de bras. Toute cette société bien proprette semble couler des jours paisibles, formatée depuis le grand effondrement de l’ancien monde à respecter les règles édictées par la gouvernance.

Nous suivons donc l’évolution d’un petit groupe de personnes, un cercle amical et familial où évoluent Rachel et son mari Keen, John et Hasna, Odette et Maud.Le vieux Charlus, créateur des tenues vestimentaires que portent les « retirées », le jour de leur départ, Neo fils de Rachel et John. Tout ce petit monde va être confronté à des événements auquel ils ne s’attendaient pas, incompréhensibles pour leur univers bien réglé, calme et bienveillant. Un grain de sable va se glisser dans le rouage bien huilé de leur vie simple et soi-disant heureuse.

Et qu’en est-il du domaine des hautes-plaines, ce lieu paradisiaque où se rendent les retirées ? Est-ce vraiment un endroit merveilleux ? Que vont découvrir Rachel

et ses amies en arrivant là-bas?



Que vont mettre à jour John et keen dans leur village secouer par un drame impensable ?

Ce monde qui se veut éco-responsable, exempt de guerres, de colères, de mauvaises pensées, est-il vraiment ce monde idyllique rêvé par une humanité en sursis? Ou bien encore une fois les humains n’ont -ils rien appris et leurs choix auront des conséquences inattendues ?



C’était une lecture passionnante et sidérante de lucidité aussi. Car oui, c’est un futur possible. On le sait les humains sont capables de tout pour assurer leur survie et c’est ça qui fait peur.
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Frissons noirs

Quelle surprise quand j'ai découvert ce petit recueil de nouvelles qui ressemblait en tout point, (notamment avec sa couverture et les auteurs présentés) à un autre que j'avais adoré.

Et très vite j'ai compris que Frissons noir était une émanations de "écouter le noir".

On retrouve ici aussi 6 nouvelles pour mettre vos sens en péril.

Ici la Nouvelle, vous avez vu j'y ai mis une majuscule, retrouve toute sa splendeur. Car en fiction, la nouvelle est un art compliqué. Un art très codé. C'est une belle façon de faire connaissance avec un auteur. de découvrir un auteur.

Une façon de comprendre sa façon de construire une histoire, de décortiquer sa construction mentale. de découvrir son style, sa patte, son écriture. Une première approche souvent très instructive.

L'auteur n'a que quelques pages pour exprimer tout son talent. Il doit nous convaincre et nous emporter avec peu de mots.

La nouvelle est vraiment un art subtil

Et dans ce recueil, quelques-uns des représentants français de la littérature de suspense jouent le jeu de cet art bien particulier qu'est la nouvelle. Les textes jouent eux aussi avec le thème imposé de l'audition.

Et avec nos 6 maîtres du noir français on n'en voit de toutes les couleurs. Et il nous emporte à tous les coups !


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L'enfant aux cailloux

Ici, on suit Elsa Préau, femme de convictions à la retraite.

Elsa, femme au passé troublé au présent troublant. Institutrice de classe maternelle puis directrice d’école, sa vie aura été consacrée aux enfants.

Alors qu’elle revient dans sa maison en région parisienne après un passage par le Sud, elle doit retrouver ses marques. Elle nous partage son quotidien, ses craintes, ses batailles.



L’enfant aux cailloux nous met face à notre regard envers les personnes âgées, aux préjugés, à leur solitude vis à vis du monde, l’incompréhension réciproque. Difficile d’en dire plus sans rien dévoiler.

Cette histoire interpelle, et pas seulement autour d’Elsa. Autour également de cet enfant, de la société.



Si pendant la lecture je me demandais dans quoi je m’étais embarquée, plusieurs jours après la fin de celle-ci, je reste marquée.
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Respirer le noir

J'avais adoré les trois précédents recueils de nouvelles, Écouter, Regarder, Toucher, normal il y a des plumes incontournables, et j'ai plongé avec délices dans celui-ci aussi, Respirer le noir.



Cela m'a permis de découvrir Vincent Hauuy, Dominique Maisons et François-Xavier Dillard !



J'ai tout aimé, mais plus particulièrement la tendresse présente dans "Les doux parfums du cimetière de Jérôme Loubry".



Excellent moment de lecture !
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Écouter le noir

Le 16 mai 2019, est sorti un recueil de nouvelles noires aux Éditions Belfond,regroupant 13 grands noms du genre : Ecouter le noir.

Ce recueil est un cri d’amour à l’art de la nouvelle.

C’est pas moi qui le dit c’est Yvan Fauth dans la préface. Et si Yvan le dit moi je le crois.

Ce que je sais moi c’est que la nouvelle n’est pas un genre que l’on aime en France. C’est plutôt un art anglo-saxon. Les grands noms du polar américain sont tous passés par la nouvelle. En France, on préfère le roman. Je ne sais pas pourquoi, je ne l’explique pas. Souvent quand on pense nouvelle, on pense à un recueil pour une bonne cause. Comme si la nouvelle était un art mineur tout juste bon à souvenir une association qui aurait besoin d’argent.

Ici la Nouvelle, vous avez vu j’y ai mis une majuscule, retrouve toute sa splendeur. Car en fiction, la nouvelle est un art compliqué. Un art très codé. C’est une belle façon de faire connaissance avec un auteur. De découvrir un auteur.

Une façon de comprendre sa façon de construire une histoire, de décortiquer sa construction mentale. De découvrir son style, sa patte, son écriture. Une première approche souvent très instructive.

L’auteur n’a que quelques pages pour exprimer tout son talent. Il doit nous convaincre et nous emporter avec peu de mots.

La nouvelle est vraiment un art subtil

Et dans ce recueil, quelques-uns des représentants français de la littérature de suspense jouent le jeu de cet art bien particulier qu’est la nouvelle. Les textes jouent eux aussi avec le thème imposé de l’audition.

Et en lisant la préface de mon ami Yvan , vous comprendrez mieux pourquoi ce thème de l’audition a été choisi par notre directeur de projet.

Et si Yvan a laissé carte blanche à ses auteurs pour décortiquer ce thème, les auteurs ont su s’en emparer et faire leur ce drôle de sujet.

En discutant avec Nicolas Lebel, j’ai appris qu’au premier abord, le thème ne l’inspirait pas plus que ça. Mais que finalement il avait réussi à le dompter et qu’au bout du compte, il avait m^me réussi à écrire deux nouvelles autour de ce sujet. Une seule est donnée à lire dans ce recueil, mais je vous avoue que moi je veux aussi lire la seconde. Et je ne désespère pas que Nicolas ne la donne à lire rapidement.

Sinon que vous dire de plus… Ah si… Il y a deux expériences d’écriture à quatre mains : Jérôme Camut et Nathalie Hug, ainsi qu’une histoire écrite à deux par Barbara Abel et Karine Giebel.

Les autres auteurs présents sont : Sonja Delzongle – François Xavier Dillard – R.J. Ellory – Nicolas Lebel – Sophie Loubière – Maud Mayeras – Romain Puértolas – Laurent Scalese – Cédric Sire.

Que du beau monde.

Et j’espère bien que ce recueil ne soit que le premier volet, que le premier opus d’une collection à venir.

On peut peut-être continuer sur les 4 autres sens, voir aussi avec le sixième.

Et il y a tellement de beaux talents du noir en France.

Et vive la littérature, les littératures et surtout les littératures policières et celles de l’imaginaire.

Bon moi je m’en vais réécouter le noir !
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Respirer le noir

Après avoir lu Toucher le noir l'année dernière, je me suis donc lancé avec confiance dans la lecture de Respirer le noir, cette fois consacré à l'odorat. L'idée de ces recueils de nouvelles autour d'un des cinq sens est à la fois originale et vraiment intéressante, d'autant plus quand Yvan Fauth s'entoure de grand auteurs de polars pour mener le projet à bien.

Chacun des auteurs a traité le thème à sa façon, racontant des histoires très différentes les unes des autres, s'inspirant parfois de l'actualité, ou partant dans un futur imaginaire, voir avec une touche de fantastique.

J'ai vraiment apprécié ma lecture, toutes les nouvelles m'ont plu, offrant aux lecteurs un éventail de sensations fortes, en attendant le prochain (et dernier recueil), consacré au goût.
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Cinq cartes brûlées

Laurence,jeune fille martyrisée par son grand frère trouve refuge auprès de son père, malheureusement, cela va déboucher sur des actes inavouables...

Ayant réussi à rebondir, devnenue championne olympique de lancer de maretau, les traumatismes du passé ressurgissent...

Elle se reprends en main, bien décidée à conjurer le sort, elle qui a tendance à tirer les mauvaises cartes...

Un roman sombre, à la thématique très dure
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De cendres et de larmes

A la suite d'une promotion, Madeline, sapeur-pompier et Christian, jardinier aux espaces verts de Paris, s'installent dans un logement de fonction avec leurs trois enfants. Un logement des plus attrayants : une maison de 180m² dans laquelle les enfants pourront avoir chacun leur chambre, un atelier pour monsieur et surtout des voisins plutôt calmes : pas de risques d'être dérangé quand on vit dans un cimetière. Si on départ, la nouvelle fonction de Christian a de quoi surprendre, conservateur de cimetière, très vite le regard se porte sur les phénomènes étranges qui entourent la maison et la famille.



Une lecture percutante. Un suspens qui monte crescendo.... et surtout différentes thématiques fortes pour émailler ce roman dans lequel on se laisse très vite embarquer.

Les chapitres sont très courts et la lecture se fait à une vitesse folle. A chaque fois le suspens est amené toute en finesse et laisse présager le pire.



Un vrai coup de cœur. Hâte de découvrir d'autres romans de cette merveilleuse auteur.
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De cendres et de larmes

Si je rêvais de passer une nuit dans un cimetière, c’est chose faite avec la lecture nocturne de ce roman : pas de créature sortie d’outre-tombe mais une atmosphère délicieusement oppressante, qui oscille entre conte gothique et drame familial résolument moderne. Un véritable coup de cœur en ce qui me concerne pour cette première lecture de l’auteure.



A l’étroit dans leur appartement parisien, Madeline et Christian rêvent d’offrir à leurs trois enfants un logement plus approprié où chacun aurait son espace, mais les prix du marché de l’immobilier sont pour eux hors de portée. Artiste-peintre à ses heures, Christian vit de petits boulots, mais lorsque l’occasion se présente pour lui d’obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de taille conséquente, il n’hésite pas et s’y installe avec sa famille au début de l’été 2019. Malgré leurs réticences premières, les enfants s’habituent à ce que leurs fenêtres donnent sur le cimetière voisin. Madeline est caporale cheffe sapeur-pompier, un métier prenant, qui lui permet de sauver « les vivants », tandis que Christian désormais veille les morts. Celui-ci se laisse peu à peu envahir par la solitude imposée par ce métier si particulier: les toiles qu’il peint dans la cave prennent une place de plus en plus importante dans son quotidien. Une menace semble peser sur la famille : vient-elle du cimetière ? De la maison ? Ou des membres de la famille?



Une histoire comme je les aime : on côtoie le surnaturel sans véritablement y être confronté. L’auteure a un talent incroyable pour stimuler notre imagination: imaginez cette famille qui s’installe dans une vieille maison mystérieuse dépendante d’un cimetière parfois bizarrement animé, un père qui perd les pédales façon Jack Torrance, une mère qui a un métier des plus valorisants mais qui est souvent absente et des enfants à l’imagination débordante qui perdent leurs repères… Tous les ingrédients sont réunis pour créer un huis-clos parfaitement anxiogène, on s’attend à ce qu’il se passe certains évènements étranges… Et pourtant l’auteure a un autre talent, celui de nous surprendre, car plus d’une fois on se demande où elle va nous emmener et on est surpris du résultat! Cette façon de faire est parfois déroutante mais surtout séduisante. Clairement, on va là où on ne s’y attend pas!



Les personnages sont atypiques et attachants : Madeline a un métier d’homme, sauve la vie d’autres enfants pendant que les siens sont à la maison, c’est une femme forte mais sensible, qui aura le don grâce à cette sensibilité de sauver sa propre famille du danger qui la guette. Je ne dirai pas la nature de ce danger pour ne pas divulgâcher mais vous serez surpris… Roman ancré dans le réel et l’actualité : l’incendie de Notre-Dame, le mouvement des gilets jaunes, les immigrés clandestins… Et en parallèle cette maison aux allures de manoir hanté en plein Paris, accolée à ce cimetière où un dédale de tombes et chapelles anciennes servent d’abri à ceux qui souhaitent s’y cacher… L’écriture de l’auteure, descriptive et ponctuée d’envolées poétiques est parfaitement adaptée au lieu dépeint. Bref une très belle découverte : j’ai quitté à regret cette histoire envoûtante que je ne suis pas prête d’oublier!



Je remercie les Editions Fleuve ainsi que la plateforme Netgalley pour la lecture de ce roman.
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L'enfant aux cailloux

La préface de ce roman fait office d'avertissement et l'impression que j'ai ressentie en la lisant se confirme dès les premières pages. L'auteure "balade" le lecteur avec un plaisir non dissimulé et avec énormément de talent. Les fausses pistes, les indices, les mélanges d'époques, l'alternance de lettres, de citations contribuent à instaurer un suspense grandissant et à rendre la lecture complètement addictive. En tant que lectrice, je me suis vraiment sentie concernée par le sort de ces personnages que l'auteure parvient à rendre réels, attachants, et je suis parvenue à mettre de côté leur mal-être L'auteure aborde un sujet grave puisqu'il s'agit de maltraitance infantile et bien qu'il soit traité avec justesse et réalisme, elle parvient à en parler avec discernement et suscite chez le lecteur empathie et émotions. A noter que beaucoup d'autres thèmes sont abordés tout aussi délicats, actuels. Le climat angoissant est vraiment bien rendu grâce aux descriptions détaillées, précises, toujours placées au bon moment. Mais par-dessus tout, j'ai apprécié le personnage de cette vieille dame. Coupable d'être '"trop". Trop sensible, trop clairvoyante, trop intelligente, trop aimante. Un roman qui marque, qui perturbe, qui m'a poursuivie.
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L'enfant aux cailloux

C'est une vieille dame dans une vieille maison qui observe ses voisins.

Et puis son petit-fils lui manque. Pourquoi, on l'empêche de le voir, lui parler ?

Son fils s'occupe gentiment d'elle mais, si elle ne prend pas ses médicaments, elle ira en maison de retraite pour ne pas recommencer. Recommencer quoi ?

Bref, il y a plusieurs entrées dans ce livre : de la maltraitance, de la folie, de l'amour filial, des services sociaux qui n'écoutent pas, ...

Le style est rythmé, les chapitres courts et les personnages ambivalents. On aime bien cette vieille dame, puis pas du tout, puis on doute.

Les seuls bémols sont les 3/4 dernières pages qui, même si elles n'enlèvent rien au dénouement, me semblent superflues mai cela reste un bon thriller psychologique qui vous tient en haleine jusqu'au bout.
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Cinq cartes brûlées



Laurence est obèse. Depuis l’enfance. Issue d’une famille très modeste, elle est tyrannisée par son frère, une espèce de bon à rien avec qui elle partage son quotidien alors même que l’âge adulte est installé. Devenue croupière, elle rencontre un addict au jeu. Elle va alors prendre son destin en main.

Ah là là : lu d’une traite, j’ai été complètement happée par le devenir de cette jeune femme stigmatisée par tous grâce à une belle finesse de l’analyse psychologique. D’une progression narrative sans faille, le roman nous emmène au plus profond de la psyché de Laurence où règne un chaos indescriptible.

A ne pas manquer

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Obsolète

Un grand merci à @netgalleyfrance et @editionsbelfond pour cette pépite !



Quel merveilleux roman d'anticipation tout en subtilités et en finesse !



Je ne suis pourtant pas une adepte de ce genre. Apocalypse, chute des civilisations, retour à des instincts primitifs, c'est plutôt anxiogène.



Mais vu l'obsolescence des femmes de 50 ans, cela a titillé ma curiosité. Approchant doucement mais sûrement cet âge, quel sort allait me réserver @sophieloubiere ? Me faire manger comme dans Soleil Vert ?



Tout aussi brillant que la Servante écarlate.

Même crédo : éviter l'extinction de l'espèce humaine.

La chute de la natalité, stérilité, malformations génétiques, tout concourt à la fin de l'Homme.



Le grand effondrement a eu lieu en 2050, bien sûr lié aux conséquences de notre consumérisme, de la pollution...



200 ans plus tard, la Gouvernance (aidée de Maya, intelligence artificielle) prend toutes les décisions et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont pensé à tout.

- structure des maisons

- cultures

- contrôle des émotions

- conditionnement de la population

- recyclage : y compris celui des femmes n'étant plus en âge de procréer.



L'auteure expose toutes ces idées avec détails et intelligence. Cette société futuriste (et l'évolution des mentalités) est très crédible.



Pourtant dans la sérénité de cette société, on découvre un triple homicide. Qu'a-t'il pu se passer ? Comment va être géré cet assassinat de trois petites filles ? Une enquête palpitante !



J'ai aimé suivre Rachel et ses amies dans leurs vies, leurs parcours. Ce sont des personnages attachants dont la psychologie est bien ciselée.



J'ai adoré découvrir le mystère sur le grand recyclage.
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Quiz sur le livre "L'enfant aux cailloux" de Sophie Loubière.

Comment s’appelle la retraitée de l’histoire ?

Elsa
Laurie
Isabelle

10 questions
34 lecteurs ont répondu
Thème : L'enfant aux cailloux de Sophie LoubièreCréer un quiz sur cet auteur

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