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Critiques de Sophie de Baere (422)
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La Dérobée

J'ai attendu d'avoir le temps et l'esprit libres pour me lancer dans la lecture de ce premier roman. J'ai bien fait car je l'ai lu quasiment d'une traite ; ayant bien du mal à le poser pour m'occuper des tâches du quotidien. Je suis entrée à pieds joints dans l'histoire de Claire, y projetant un peu de moi-même, de mon propre vécu ; après tout, nous avons le même âge. Et puis, surtout, le même questionnement : « Et si… ? Et si… ? ». le destin, souvent, clôt partiellement une histoire pour nous en faire démarrer une autre, et ce qui reste en suspens déclenche une série d'hypothèses de vie.

Des hypothèses, Claire a eu le temps d'en faire au sujet d'Antoine, son meilleur ami d'enfance devenu son amour d'adolescence. Leur entourage a mis fin à leur histoire pour une raison trop souvent invoquée : ils n'étaient pas du même milieu social.

Elle a donc fait sa vie avec François, issu du même milieu « modeste », et s'est enfermée dans la routine de leur relation tranquille, avec les courses le vendredi soir à Au**an et la penderie renouvelée aux soldes de janvier, comparant son quotidien à un « bain moussant qui tiédit et qu'on hésite à quitter car on s'y est trop alangui ». Le « quitter », verbe d'action aux conséquences souvent dramatiques. Claire va pourtant se poser la question quand Antoine va s'incruster de nouveau dans sa vie en louant l'appartement juste au-dessus du leur. le faste dans lequel il vit avec sa magnifique épouse va faire naître en elle quelques regrets, quelques envies.

« Et si… ? »

Une histoire de vie, de couple, en deux temps : les années 80 et l'année 2014. Avec en arrière fond des évènements dramatiques qui vont démolir plus d'une vie.

Pour un premier roman, c'est vraiment un coup de maître tant au niveau de la qualité de l'écriture que dans la maîtrise du corps de l'intrigue.

Une plume que je vais suivre, c'est sûr !

Lu dans le cadre des 68 Premières fois.

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Les ailes collées

Un récit d’une intensité rare qui vous projette sur la toile du passé, restée en apparence aussi blanche que la robe d’une mariée. Un visage, un instant suspendu et…CLAP-CLAP. Été 1983, la diapositive d’une vie rêvée et cette chanson qui résonne encore dans notre tête 🎶Here comes the sun 🎶. Hors-champ, un père qui regarde au loin sa famille s’étioler sous le poids des faux-semblants et des non-dits. Et puis, un amour naissant,incommodant, pour cette famille parfaite qui déclenche une haine sans nom dans l’entourage de Paul. Une violence aux mots aiguisés qui marquent une âme à vie et des actes proches de la barbarie qui nous déchirent. Des adultes qui font comme si rien n’existait et ne donnent même plus envie de se révolter. John Travolta danse encore sur « Staying Alive » et Paul, lui, il n’a plus envie. Sa poésie, sa musique, c’est Joseph mais personne n’a jamais compris. Peut-on rester toute une vie, blessé, les ailes collées? Qui peut encore nous sauver? Une écriture incisive qui m’a littéralement retournée. Des mots si justes pour des maux si graves. Quand la violence côtoie la plus pure tendresse, les émotions se ressentent d’autant plus intensément et brutalement. Un récit à la fois dramatique et magnifique.
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Les ailes collées

« Toute sa vie on réapprend à vivre ».



Mai 2003, le jour de son mariage avec Ana, Paul retrouve un ami perdu de vue depuis près de vingt ans. Il voit alors ses souvenirs d’adolescence ressurgir violemment dans sa mémoire…



L’été 1983 remonte à la surface avec l’éveil aux nouvelles sensations, les balbutiements d’un avenir encore flou, les moments à refaire le monde, les renoncements aussi.



Les instants de jeunesse sont retranscrits avec force et émotions ; tourments, violence, cruauté, solitude, sentiments amoureux, blessures au cœur, au corps et à l’âme.

Une histoire sur la complexité des liens filiaux et des relations amoureuses qui perdurent toute la vie.



J’ai trouvé de la sensibilité et une certaine poésie dans ce roman d’une autrice que je découvre ici, avec une volonté de dénoncer les intolérances et les jugements portés à l’encontre des différences quant aux « normes » sociales.



Malgré tout je n’ai pas tout à fait réussi à m’attacher aux personnages.

J’ai trouvé le déroulé assez inégal dans les différentes parties du roman, ainsi que certaines redondances, surenchères, traits forcés à l’excès. Certains enchaînements restent assez prévisibles également.



Je ressors donc de cette lecture un peu mitigée malgré un début très accrocheur et des moments que j’ai appréciés.

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Les ailes collées

Il existe dans la vie des gauchers contrariés, des gens qui naturellement auraient voulu écrire de la main gauche et que l'on a forcé à écrire de la main droite. Paul , le héros de ce roman, n'est pas gaucher contrarié, mais à l'image de ceux-ci, on l'a contraint à vivre sa vie d'une façon opposée à celle qu'il aurait pu vouloir menée.

Le jour de leur mariage, Anna, la femme de Paul, lui fait une surprise. Elle a invité ses amis de jeunesse, qu'il n'a pas revu depuis longtemps. Parmi eux, il y a Joseph. A sa vue, Paul va se replonger dans ses souvenirs, vingt en arrière. Joseph et lui se sont connus adolescents et la connexion entre eux s'est faite immédiatement. Il est complexe de mettre un mot sur leur relation. De toute façon l'époque, les années 80, et leur entourage, ne laisseront pas le choix. Tous autour se placent en tuteur pour remettre dans le droit chemin ce qui doit l'être. Peu importe Paul au final et les séquelles qu'il pourrait en rester.

J'ai trouvé ce livre très beau. Les personnages, Paul, Joseph, Anna, mais aussi les parents et la soeur de Paul, sont très touchants. Leur fragilité, notamment dûe à cette amitié, se ressent réellemnt. J'ai beaucoup beaucoup aimé cette lecture.

J'ai écouté la version audio de ce livre est le narrateur est très agréable. Sa voix est grave, à l'image de l'histoire, mais en même temps très apaisante.

Merci à Audiolib et Netgalley pour cette lecture.
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Les ailes collées

KO debout ! Magnifique. Je referme ce livre, complètement chamboulée par toutes les émotions qu’il a suscitées… Suivre Paul, Joseph et Cécile dans la traversée de leur adolescence à leur vie d’adulte est un parcours poignant, un ascenseur émotionnel. Des personnages attachants, qu’on a envie d’aider, à qui on aimerait souffler de changer leur trajectoire tant on pressent qu’elle sera difficile, alors même qu’on ignore les détails que Sophie de Baere ne nous livre que dans la dernière partie du roman. Silences, faux-semblants, mensonges, solitudes et résilience … les personnages les subiront, se battront pour se forger un destin, se tromperont dans ces vies qui ne leur épargnent rien.

Et ce style magnifique, sensible, qui donne corps à l’histoire, qui cisèle des personnages vrais, dont on se sent tellement proches. Le fait qu’une grande partie du roman se déroule dans les annés 80 participe à la nostalgie que je ressens en reposant ce roman que je ne suis pas prête d’oublier…
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Les ailes collées

Les ailes collées de Sophie de Baere



Paru aux éditions JC Lattès en librairie en février 2022

Merci Sophie d’avoir pensé à moi. Merci aux éditions JC Lattès pour l’envoi.



Premières phrases : « La salle du restaurant se met à chanter, le bois de la table bat sous ses doigts. Ana aussi fredonne. Un air de cet été-là. »



Mes livres avant de les découvrir, je les regarde intensément, et je m’interroge :

« Que caches tu dans tes pages ? Où m’emmèneras-tu ? Serais-je sensible à tes mots, à tes phrases ? »



Le doute est toujours présent… et puis, les premiers mots surgissent et on comprends très vite,qu’…

Il y a des livres qui vous offrent le temps d’un week-end l’éventail des émotions humaines.

Il y a des livres qui vous bouleversent, qui vous emportent sans votre permission.

Il y a des livres qui ne vous quittent pas et vous poussent à presser le pas.

Il y a des livres qui, vous le savez, restent gravés en vous.

Sophie, vous avez l’art de parler de sujets complexes, c’était déjà le cas pour « Les corps conjugaux », avec virtuosité et élégance. Jouant de la plume avec dextérité, vos mots sensibles, cruels, passionnés, crus, amoureux, perdus, d’une justesse maitrisée m’ont touché.

Je vous remercie pour ce moment de lecture puissant.

Pour dévoiler un peu du roman, je dirais brièvement : Joseph regarde Paul, Paul regarde Joseph et l’amour surgit.

Mais en 1983, l’homosexualité est considérée comme une tare, comme une maladie a soigner. Paul et Joseph ont quinze ans et à cet âge-là il est évident que le regard des autres blesse mais ce sont surtout leurs coups qui marquent.



Je ne saurai vous conseillez qu’une chose… découvrez la plume de Sophie de Baere si ce n’est déjà fait.



Emma aime

-Être submergée

-Être émue


Lien : https://www.instagram.com/le..
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Les corps conjugaux

Alice, fille d’immigrés italiens, vit avec sa mère, son frère et sa sœur, depuis que son père les a abandonnés. La mère d’Alice va alors transposer tous ses espoirs sur elle, en voulant en faire une effigie de la mode. Alice décidera de reprendre sa vie en main, et s’échapper loin de sa famille. Elle fera la rencontre de Jean, et entre eux naîtra un amour fort et incandescent, jusqu’au cataclysme.



Il est difficile de vous donner un aperçu de ce récit sans vous spoiler les événements qui vont en découler, mais je peux vous dire que ce roman a été un véritable coup de cœur pour ma part. Sophie de Baere a réussi à tisser une intrigue qui fera passer son lecteur par une palette d’émotions fortes et diverses.



Pourtant, avec un début plutôt déroutant et classique, je dois bien avouer avoir été loin d’imaginer à quel point ce roman allait me bouleverser. Sophie de Baere égrène une relation mère-fille particulière et douloureuse, et j’ai pensé que tout le roman tournerait autour de ce point. Il n’en est rien. C’est vraiment l’histoire d’amour entre Jean et Alice qui sera le point d’orgue, et ce, jusqu’à la révélation terrible vers le quart du livre. Une révélation qui fait mal, qui bouleverse et qui remet tout en question.



Dès lors, Sophie de Baere va nous brosser un personnage féminin fort et prête à tout pour protéger les siens, même si ses décisions ne sont pas forcément judicieuses. J’ai eu tant de peine pour Alice qui verra son monde bouleversé à cause de cette révélation.



J’ai suivi cette histoire avec un sentiment de mal-être constant, tant j’avais envie que ces personnages trouvent une solution pour se reconstruire. L’auteure a abordé une thématique très délicate ici, et elle a réussi à trouver les mots justes.



La plume de l’auteure est poétique. C’est une écriture fluide mais recherchée que nous propose ici Sophie de Baere. J’y ai retrouvé caractère et élégance dans le style. Les mots sont choisis avec soin et l’auteure fait beaucoup appel aux métaphores. Les chapitres sont courts, cela donne un rythme soutenu à l’intrigue, et il est très difficile d’arrêter la lecture.



L’auteure va nous narrer un amour soumis à des épreuves terribles, sous une écriture poétique et juste. Les personnages sont forts, et je suis passée par une palette d’émotions. Un roman qui m’aura bouleversée. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Les ailes collées

Paul est un enfant bègue et solitaire.

Jusqu'au jour où sur la plage, il fait la connaissance de Joseph.

Une belle amitié prend forme et se transformera vers quinze ans en relation amoureuse.

Quelle belle histoire, bien qu'elle soit douloureuse.

L'enfance et ces journées interminables où l'on s'ennuie.

Les parents qui se déchirent, la mère qui sombre, la petite sœur à protéger.

La découverte de l'amitié et l'enthousiasme qu'elle suscite. Une renaissance !

L'adolescence et les premiers sentiments amoureux.

Le harcèlement scolaire dont on manque ne pas réchapper.

Un parcours magnifiquement raconté.

Avec tact, finesse, délicatesse.

Les mots sont justes, les phrases précises.

On voit vraiment vivre tous les personnages qui sont décrits avec un rare réalisme.

Et ils sont beaux ces personnages.

Tellement authentiques.

Cette amitié et cet amour sont un véritable cadeau de lecture.

Sophie De Baere a réussi à nous faire entrer dans la tête de Paul, suivre sa solitude, ses rêves, ses souffrances.

On le voit s'ouvrir à la vie.

Arrivera-t-il à décoller ses ailes ?

Il le mérite tellement.
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Les ailes collées

Les ailes collées... un titre magnifique qui m'a immédiatement donné envie de lire ce livre au résumé percutant :

"Suis-je passé à côté de ma vie ? C’est la question qui éclabousse Paul lorsque, le jour de son mariage, il retrouve Joseph, un ami perdu de vue depuis vingt ans.

Et c’est l’été 1983 qui ressurgit soudain. Celui des débuts flamboyants et des premiers renoncements. Avant que la violence des autres fonde sur lui et bouleverse à jamais son existence et celle des siens."



Un titre magnifique - qui prend tout son sens au fil de la lecture - pour un roman bouleversant, évoquant des thèmes vastes, lourds et poignants. Je ne vais pas tous vous les dévoiler, mais l’un d’eux, le harcèlement scolaire, m’a profondément touchée. Le harcèlement scolaire ne date pas d'hier – j’en sais hélas quelque chose - et les blessures qui en découlent – physiques et mentales – durent toute une vie. 



Vers qui se tourner lorsqu’on est adolescent et qu'on a besoin d’aide ? Et comment oser demander de l’aide ? Comment mener une vie d’adulte heureuse et équilibrée lorsque son adolescence a été dramatique ? Comment prendre son envol lorsque ses ailes ont été collées par la méchanceté des autres, par la violence et par la peur ? Les blessures d'enfance peuvent-elles réellement se refermer, comme on aimerait le croire ? 



De la joie et de la peine ; de l'amour et de la haine ; de l'espoir et de la souffrance ; et des larmes....



Des chapitres courts, une structure éclairante, un style à la fois incisif et délicat, un ton très juste.



Autant de questions soulevées, autant d'émotions suscitées. On est bousculé, interpellé. C'est intense, violent et humain à la fois, et très bien écrit : 

« La jeunesse peut être une guerre silencieuse, un champ de bataille où des enfants d’à peine quinze ans sont capables de tuer à bout portant leurs camarades. Et cela, sous les yeux des adultes qui sont censés les protéger. »



Je préfère ne pas dévoiler plus l'intrigue. Ce roman se lit, ce roman se vit. C'est tout...

Et puis il se partage, pour que cela n'arrive plus... 
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Les ailes collées

Un mariage, c'est joyeux comme début d'un roman. C'est joyeux, comme un début d'un conte de fée. Et c'est ainsi que commence celui de Sophie de Baere, au titre éloquent "Les ailes collées". Mais voilà, la vie réserve parfois des surprises. Et quand arrive Joseph que le marié n'attendait pas, n'attendait plus…ce n'est plus la même histoire.



Nous sommes le 17 mai 2003 et Paul, en effet, se marie. Il épouse Ana. Il est heureux. Mais l'arrivée de Joseph, un ancien ami, invité à son insu par sa femme va tout chambouler. Ce roman est magnifiquement construit qui déroule une pelote vieille d'une vingtaine d'années. Ponctuée d'une playlist à se damner – la musique est présente tout au long des pages – l'histoire relate la vie de Paul et de ses camarades de classe. Il n'est pas simple, adolescent, de se rendre compte qu'on est tombé amoureux d'une personne du même sexe. C'est ce qui arrive à Paul quand il rencontre Joseph et "…ce qu'il sait avec certitude, c'est que lorsqu'il rouvre les yeux, un drôle de garçon, frange brune, regard moiré et perçant, est posté face à lui...mais avec son maillot bariolé un peu lâche et son jean évasé en bas, il est habillé avec au moins dix modes de retard." Et, lorsque dans une soirée ils se font surprendre par d'autres élèves de leur classe, c'est le début de l'enfer.



Sophie de Baere nous livre là un roman d'une grande beauté à la fois amère et magique. Elle décrypte avec finesse et intelligence les sentiments à la fois familiaux et amoureux, leur ambiguïté, leurs non-dits. Elle dresse le portrait intime d'un garçon enlisé dans une triste vie entre un père absent, une mère qui noie sa dépression dans l'alcool et une petite soeur qu'il cherche à protéger. Hélas personne ne le soutient, lui, lorsqu'il va devenir le souffre-douleur de ses camarades incapables de l'accepter tel qu'il est. Un roman qui traite, simultanément, des rapports familiaux, de l'homosexualité, du harcèlement scolaire. Un roman à l'écriture sensible et élégante, toute en délicatesse et émotion. Un roman d'une force incroyable qui m'a laissée sans voix, la gorge serrée, les larmes au bord des yeux et dans l'impossibilité pendant une journée d'ouvrir un autre ouvrage. Un roman aux allures d'appel au secours, d'appel à la vigilance des adultes face à des enfants malmenés.



"Les ailes collées", un ouvrage d'une grande beauté, mais aussi d'une grande utilité.

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La Dérobée

La dérobée, ce n’est pas une petite histoire. C’est un entrelacs de vies et de destinées, l’histoire d’amour d’une vie entière. Un amour immense et contrarié, parce qu’il faut souvent des années pour comprendre : l’amour était là, tout près.



Claire a plus de quarante ans lorsqu’Antoine, son amour de jeunesse, vient s’installer à Nice, dans le même immeuble qu’elle.

Tous deux ont fait leur vie, Antoine est marié avec Paola depuis vingt ans, et elle avec François.

Claire n’a jamais eu la vie aisée, ses parents, deux villageois taciturnes, ne l’ont pas élevée dans le luxe ni le faste. Pour Antoine, avocat comme son père, la vie a été différente, voyages et jolies femmes. Et pourtant entre eux deux, il y a l’évidence.

Avec le retour d’Antoine, les fantômes du passé refont surface, et il leur sera alors impossible de se dérober…



Entre amour de jeunesse, drame, meurtre, déni, passion, adultère, « La dérobée » déborde de sujets délicats et romanesques. Elle est aussi une réflexion sur la vie, le temps qui passe, le poids des choix et des valeurs familiales. J’ai beaucoup d’admiration pour cette fiction, car les personnages, m’a confié Sophie, sont le pur fruit de son cerveau droit. Le vocabulaire est soigné et les pages se tournent à toute vitesse.
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Les ailes collées

Paul et Ana sont sur le point de se marier. Pour la cérémonie, cette dernière convie Joseph, un ancien ami d'enfance de son futur époux, pensant lui faire une merveilleuse surprise. Mais la présence de Joseph va provoquer chez Paul un grand bouleversement émotionnel, faisant resurgir une multitude de souvenirs enfouis. Particulièrement ceux de l'été 1983.



Nous allons vivre l'histoire à travers Paul, alternant entre son existence actuelle et ses souvenirs d'enfance. Issu d'un milieu bourgeois, avec un père dentiste, Paul n'a pourtant pas eu la vie facile. C'est un garçon qui a clairement manqué de tendresse, pris en étau dans une famille dysfonctionnelle, avec des parents qui ne s'aimaient pas, ou plus. Des parents qui se sont mariés trop jeunes, un peu par obligation, la mère étant tombée enceinte. Son père Charles préfère fuir la maison et trouver du réconfort auprès de ses maîtresses, tandis que sa mère Blanche, malheureuse, a tendance à se réfugier dans l'alcool. Une conjoncture qui n'est pas sans conséquence pour Paul, qui porte l'insidieux fardeau de la culpabilité. La culpabilité d'être né, d'être celui qui a brisé les rêves de la jeunesse.



Paul est un garçon un peu à part, qui aime la musique et danser. Il n'a pas vraiment d'amis, d'autant qu'il bégaie, ce qui n'arrange pas les choses. Jusqu'au jour où il va rencontrer Joseph, un adolescent qui mène, avec sa mère, une existence peu commune. Joseph a cette liberté de pensée et d'agir qui fait tant défaut à Paul et qui impose le respect. Il est la bouffée d'air qui lui manquait dans son monde étouffant. Deux âmes qui se reconnaissent et se comprennent. Ensemble, ils vont partager des moments forts, des expériences nouvelles, vivre les premiers émois de l'adolescence, et le drame qui les désunira.



Il ne faut pas oublier que nous revivons le passé à travers les souvenirs de Paul, aujourd'hui âgé d'une trentaine d'années, et dont le regard est désormais modelé par l'expérience de la vie. Si j'ai ressenti une empathie quasi immédiate pour l'adolescent, l'adulte m'a paru plutôt distant, un peu égoïste, comme exempt de tout sentiment ou presque. Mais, une fois Joseph retrouvé, on ressent toute la passion qui l'anime, la vie qui l'envahit à nouveau.



On suit le fil de ces réminiscences, qui vont le conduire à s'interroger, à faire son introspection. L'indifférence des parents, le poids du conformisme, le harcèlement des camarades, la violence des mots et des actes sont autant de sujets qui nous touchent et nous révoltent. Sous un éclairage nouveau, certains évènements révèlent un manque de communication, qui conduit à des jugements trop hâtifs, et les répercussions tragiques qui en découlent. Par ailleurs, j'ai aimé les personnages, finement ciselés, et lesquels, par leur imperfection terriblement humaine, m'ont profondément touchée.



Avec une plume délicate, Sophie de Baere nous plonge dans un récit fort, poignant, non dénué d'une certaine violence. J'ai beaucoup aimé suivre le cheminement de Paul, qui va tenter d'enfin déployer ses ailes pour prendre son envol.



Mon avis sur la version audio :

Le comédien Bernard Gabay prête sa voix à la version Audiolib, interprétant à la perfection ce récit raconté du point de vue de Paul. J'apprécie beaucoup le timbre de Bernard Gabay, que j'ai déjà eu l'occasion d'écouter dans « Cinq cartes brûlées » de Sophie Loubière, ou dans l'excellent roman « La route » de Cormac McCarthy. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai choisi d'écouter la version audio et je n'ai pas été déçue. Son interprétation du texte met en lumière toute la délicatesse de la plume de Sophie de Baere, et j'adore ! Il a cette diction calme et posée qui permet de s'imprégner pleinement de l'histoire et de laisser libre cours aux images qui nous viennent instinctivement. Une réussite !



Ma chronique détaillée est sur le blog.

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Les ailes collées

Une fois de plus, Sophie de Baere nous propose un roman d'une grande sensibilité et incandescent sur la complexité et la force des liens filiaux et amoureux. Tout commence par une belle journée de noces. Paul épouse Ana. Cette dernière a réservé une surprise de taille à son promis, elle a convié Joseph, l'ami d'enfance de Paul. Voici des années qu'ils ne sont pas vus. Dès lors, tout le ramène en 1983.

Paul raconte l'enfant chétif et bègue qu'il était. Parce qu'il butait sur les mots, il était la honte de son père, le souffre douleur de ses camarades de classe. Il raconte les déboires familiaux. Un père infidèle et toujours absent, une mère trop occupée à noyer son chagrin dans l'alcool, incapable de s'occuper de Paul et de sa petite sœur. Heureusement ce dernier trouvera son salut après de Joseph, un garçon libre, qui croque la vie à pleines dents. Les deux enfants se lient d'amitié. Et puis lors d'une soirée, tout bascule.



Avec Les ailes collées non seulement Sophie de Baere décrit avec beaucoup de finesse la fragilité des adolescents, leurs doutes, leurs quêtes, leur cruauté, mais également les adultes qu'ils sont devenus, tout ce à quoi ils ont renoncé. Sa plume est tel un scanner, elle révèle tout ce que les âmes de ses personnages contiennent de plus intime et de plus douloureux. C'est un très beau roman qui ne se raconte pas, il se vit. Il faut le lire pour comprendre l'émoi qu'il suscite.
Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Les ailes collées

Quel roman magnifique!

Je ne connaissais pas cette autrice…

Quel écriture ciselée et si près de tous les sens.

Je me suis précipitée pour obtenir ses autres bouquins!

L’histoire de Paul a tout du drame aux couleurs qui tachent l’enfance.

Entre beauté et indignation ce roman saura vous conquérir.

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Les corps conjugaux



J'avais beaucoup aimé le premier roman de Sophie de Baere et j'avais hâte de lire ce deuxième et j'ai retrouvé la sensibilité qui m'avait séduite dans « La dérobée ».

Un texte pour lequel je ne peux trop en dire sous peine de spoiler. Disons juste qu'il y ait question d'amour et de mensonges, que l'on passe du conte de fée à la tragédie grecque, que si quelques invraisemblances m'ont parfois chipoté, j'ai tourné avidement les pages, portée par l'écriture et le sens aiguë de la construction de l'autrice.

A lire si vous avez envie de secrets de familles et de romanesque.
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Les ailes collées

J'attendais depuis tellement longtemps de lire ce roman dont je n'ai lu que de très bons retours. J'avais quelques appréhensions car du coup j'en attendais beaucoup mais je n'ai vraiment pas été déçue ! Ce roman m'a touchée en plein cœur j'ai été subjuguée par la plume douce et précise de l’autrice, hypnotisée par la fragilité et l'authenticité des personnages. Nous sommes plongés dans les années 80 où l’autrice nous retranscrit avec justesse les sensations, les odeurs, les images d'une enfance abîmée. Un père absent, une mère noyée par le chagrin, et un harcèlement scolaire qui prendra une ampleur malheureusement bien trop grande. Nous nous immiscons au sein de cette famille parfaitement imparfaite qui s'aime et se déchire. La complexité des relations intrafamiliales est ici savamment traitée. J'ai été bouleversée par cet harcèlement synonyme de violences, de perte de confiance, d'isolement... Bouleversée par ce drame mais également par cet amour puissant, dévorant qui vous prend aux tripes, un amour comme il y en a qu'un. Un amour hors norme à l'épreuve du temps traversant les époques et les changements de mentalités. C'est une lecture marquante dont les personnages me colleront longtemps à la peau. Je ne peux que vous le recommander si vous ne l'avez pas déjà lu :-)
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Les ailes collées

J'étais assez méfiante au moment de me lancer dans ce roman. Il faut dire aussi que le résumé ne disait pas grand chose sur l'histoire que je m'apprêtais à découvrir (en soit, ce n'est pas bien grave : ce n'est que depuis que je me suis mise à lire des livres numériques que je lis le résumé avant de me lancer dans un livre… Vu qu'ils y sont souvent glissés à la deuxième page !) mais , surtout, que j'associe les couvertures unies jaune coquille aux lectures un peu intello des concours littéraires. Perso', j'ai une préférence aux lectures légères plutôt que prise de tête (clairement, au cinéma, c'est totalement l'inverse !). En plus, je venais de vider mon forfait 4G en essayant de télécharger ce livre ainsi qu'un autre sans succès en prévoyance des 6H de route qui m'attendais le jour-même pour rentrer de mes congés. Cela dit, heureusement que Timothée a un forfait internet totalement indécent ce qui m'a permis de télécharger celui-ci (le partage de connexion, c'est le feu ! - comme dirait ce dernier) : visiblement, le manque de place sur mon téléphone a été suffisant pour que cela n'aboutisse pas avec l'autre bouquin (mais c'est réglé depuis). Bref, tout ça pour dire qu'en lançant la lecture, je ne savais pas du tout à quelle sauce j'allais être mangée et que je n'étais pas franchement à l'aise.



Pour le coup la surprise a été bonne. J'aime beaucoup les histoires qui grandissent avec les personnages et c'est totalement le cas pour celle-ci où l'on suit Paul de sa tendre enfance dans les années 70' à ses 35-40 ans. J'ai aimé le fait que l'auteure alterne sans cesse les époques tout en respectant une certaine chronologie : d'un côté, son mariage avec Anna et les années qui s'en suivent ; de l'autre, les bancs de l'école et ses études supérieures. J'ai aimé la manière dont les deux époques se répondent, nous permettant de deviner certains évènements à venir et de comprendre, avec plus de recul, certains mystères.

Même si cela apparaît dans le résumé, je n'avais pas compris que ce roman traitait de l'homosexualité. C'est un des sujets auxquels je suis particulièrement sensible. J'ai eu la chance d'aller dans un lycée très ouvert d'esprit où beaucoup de jeunes se sentaient libres d'aimer et de s'afficher avec une personne du même sexe, sans jugement des camarades de classe. Ce que Paul et Joseph subissent à l'école m'a donc profondément choquée. Je ne doute pas que cela se passait comme ça à l'époque ou que cela puisse être encore le cas dans certaines communautés mais, clairement, c'est tellement éloigné des messages avec lesquels j'ai grandi que ça me paraît dingue de subir autant de sévices - notamment sexuels - pour oser aimer quelqu'un. D'un autre côté, c'est difficile d'être étonné quand on voit comment un coming out peut être reçu dans le cadre familial par les personnes les plus âgées ou celles estimant avoir une image familiale à préserver. #çasentlevécu

Dans l'histoire entre Joseph et Paul, j'ai aimé le fait que Paul soit amoureux de Joseph parce que c'est Joseph. Je ne sais plus quel est le terme mais, au fond, je ne pense pas qu'il soit réellement gay. J'allais dire que c'est d'autant plus terrible qu'il subisse tout ça pour quelque chose qu'il n'est pas mais ce serait injuste pour ceux qui souffrent d'actes homophobes : personne n'a à subir ça. Bref, tout ça m'a rappelé Le Bleu est une couleur chaude (qui a inspiré le film La Vie d'Adèle mais la BD est 10000 fois mieux - sans exagérer) où l'héroïne est un peu dans la même configuration : non attirée par un genre mais sous le charme d'une personne. Je trouve que, du coup, ça a vraiment un côté "ça peut arriver à tout le monde" et rappelle que l'amour ne se commande pas.

Tout le roman est empli d'une certaine tristesse et de nostalgie, le rendant assez difficile à écouter par moment. Du coup, je suis passée par beaucoup d'émotions : de la révolte face à l'homophobie, au soulagement en voyant l'apaisement de Paul lors de sa rencontre avec Anna; à l'inquiétude de revoir Joseph et à la colère face à ces deux relations qui rentrent en collision. J'ai également compris l'agacement de Cécile, la sœur, face aux plaintes incessantes de Paul ainsi qu'à son refus d'avancer dans la vie. Et, bien évidemment, j'ai été triste face aux deuils que doit faire Paul. Il n'y a pas à dire, cette histoire est vraiment poignante tant elle est sombre et que Paul subit tout, sans réellement prendre part à sa vie. Pour le coup, c'est assez rageant.



Même si j'ai eu une certaine sympathie pour Paul, sa manière de passer à côté de sa vie m'a assez déçue. Je crois qu'il essaye d'être quelqu'un qu'il n'est pas et que ça lui dessert plus qu'autre chose. C'est assez difficile de se mettre à sa place, tant par les horreurs qui a subit plus jeune que par sa passivité.

Joseph m'a davantage plu. Pour le coup, même s'il ne fait pas toujours les bons choix, il prend sa vie en main. J'ai aimé sa fragilité assumée à travers les âges.

J'ai également apprécié découvrir la famille de Paul et ses fêlures. Malgré ses défauts, j'ai trouvé sa maman très touchante et à l'écoute. J'ai également apprécié la droiture de Cécile même si elle lui fait perdre en sympathie au fil du temps. Pour le coup, elle a le mérite de savoir replacer l'église au centre du village.



J'ai trouvé l'écriture de Sophie DE BAERE agréable. J'ai aimé son rythme lancinant et mélancolique ainsi que sa manière de ne pas tourner en drama ce qu'il se passe dans ce livre : ce détachement est finalement assez positif puisqu'il permet de garder une certaine distance et donc de se protéger contre les atrocités décrites.

De même, j'ai apprécié la narration du lecteur du livre audio tout en douceur et en calme. J'ai aimé son ton presque monocorde qui donne de la douceur à ces phrases parfois difficiles.

Une histoire prenante.
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Les ailes collées

J'avais lu et apprécié le premier roman de Sophie de Baere, La Dérobée, découvert pour la rentrée littéraire 2018 quand je participais aux 68 premières fois.

Naturellement, je ne pouvais que m'intéresser à son troisième livre, Les Ailes Collées.



Je retrouve avec plaisir un titre tout en métaphore comme je les aime. Eh oui, il va être question d'envol manqué, de liberté bridée, de contention morale et sociale, de non-dits familiaux…

Ce roman évoque beaucoup de problématiques entremêlées : le harcèlement scolaire, l'homosexualité refoulée, les conventions sociales, la norme, le rôle des institutions, les relations de couples, l'éducation des enfants, le regard des autres, les liens familiaux, la différence… Les sphères intimes et sociales se mélangent, se heurtent.

Il y a celui dont on a collé les ailes sans lui donner la moindre possibilité de choix, celle qui se les est laissé coller sans se rebeller, celles et ceux qui ont vu, qui ont su, mais ce n'étaient pas leurs ailes…



Sur le plan narratif, j'ai approuvé le retour en arrière depuis le mariage du héros, Paul. Ainsi, les lecteurs savent d'emblée que son histoire avec Joseph a été freinée dans son envol. Ils comprennent aussi que, depuis les années 1980, l'autrice nous ramènera au présent et à l'avenir, que peut-être ce qui n'a pas pu être pourrait renaître.

Encore une fois, je salue le travail sur les personnages, sur la durée de l'intrigue, sur leur évolution. Sophie de Baere retrace des situations de harcèlement scolaire avec un profond réalisme : oui, les adolescents sont capables du pire… C'est l'effet de bande ou « l'effet de masse » pour reprendre le titre d'une chanson de la jeune Maëlle. L'autrice nous parle aussi d'amour avec finesse, brutalité, mettant à jour les faux-semblants, les erreurs, les maladresses, les violences…



Les Ailes collées n'est pas un livre facile à lire ; je le déconseillerais aux personnes déprimées tant la montée en puissance de l'adversité est exemplaire.

Cette lecture m'a pesé sur la durée ; je la reprenais toujours avec appréhension me demandant quand redescendrait l'effet crescendo de ce texte complexe et cruel, du déroulé de ces vies qui pourraient bien être les nôtres.



Ce livre est vraiment réussi mais il laisse un goût amer.

Je vais attendre un peu avant de me procurer Les Corps conjugaux qui figure aussi dans mes intentions de lecture.



#Lesailescollées #NetGalleyFrance


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Les ailes collées

Le roman s’ouvre en 2003 lors du mariage de Paul et Ana, la trentaine. Paul est heureux. Il regarde sa femme et l’admire. Et puis Ana lui a réservé une surprise. Elle a invité des amis perdus de vue, certains qu’il n’a pas vus depuis l’adolescence. Parmi eux il y a Joseph…

Et le roman fait un bond dans le passé de Paul. Nous sommes alors dans la France des années 1980, il a 14 ans. Paul raconte des souvenirs d’enfance avec sa petite sœur, Cécile. Puis il parle de ses parents, de leur couple, de leurs déchirements, de sa mère qui boit trop, des absences de son père. Sa vie prend une autre teinte quand il rencontre Joseph. Ils deviennent les meilleurs amis jusqu’à l’événement qui fera basculer leur vie. Mais chut ! je ne vous en dis pas plus. C’est à vous de découvrir leur histoire.

Comme dans chacun de ses romans, Sophie de Baere touche le lecteur en plein cœur. Un très beau roman qui aborde beaucoup de thèmes que j’ai listé sur le blog mais que je ne citerai pas ici pour ne pas divulgâcher. Une fois commencé, vous ne pourrez plus lâcher ce livre avant de l’avoir terminé. Impossible de laisser Paul à son triste sort. Vous le regarderez se débattre ou au contraire baisser les bras. Et vous aurez envie de le prendre dans vos bras.

Un roman puissant et sensible, avec des personnages attachants, beaucoup d’humanité, des secrets et une belle plume, bref tout ce que j’aime.

Ce livre est en lice pour plusieurs prix dont le Prix Orange du livre.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Les ailes collées

Après avoir aimé La dérobée, puis plus encore Les corps conjugaux, je peux vous dire que Les ailes collées est désormais numéro un sur mon podium personnel des ouvrages de Sophie de Baere

Un coup de coeur immense ! ❤



Il y a d'abord la plume qui a atteint une belle maturité. Elle s'est épurée, délestée de tout superflu, ce faisant elle a gagné une précision, une force et une intensité remarquable. C'est ce qui m'a saisie dès le début de ma lecture.

Avec ce troisième roman, Sophie de Baere ouvre une fenêtre sur l'âme de ses personnages et atteint une profondeur d'une justesse déchirante. Elle explore la complexité des liens filiaux et amoureux avec cette sensibilité folle qu'on lui connaissait déjà, et qui résonne ici avec une intensité décuplée, les ravages des non-dits, la difficulté de se construire avec une famille défaillante et dans une société corsetée par les préjugés, l'intolérance et la cruauté des enfants et des ados sous le regard d'adultes indifférents ...



J'ai profondément aimé Paul, Joseph, Cécile, Blanche et Richard...Leur histoire est terriblement douloureuse mais que c'est beau !

J'ai abordé ce livre sans rien en savoir ou presque, et j'ai adoré ce que je découvrais. J'ai pris le temps. C'est un festival d'émotions puissantes du début à la fin avec encore une déflagration page 327. Et la fin... 💔



Alors je n'ai pas très envie de vous résumer l'histoire. D'autres l'ont fait et le feront. Si vraiment vous voulez un résumé vous n'aurez aucun mal à le trouver.

Croyez-moi sur parole, précipitez-vous sur ce roman, en librairie aujourd'hui, installez-vous tranquillement et savourez....

Merci Sophie pour ce roman bouleversant d'une intensité rare, aux sujets universels d'une actualité toujours brûlante...

C'est parfois si compliqué de déployer ses ailes...



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