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Critiques de Stan Sakai (130)
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Usagi Yojimbo, tome 8

Le samouraï aux grandes oreilles est une nouvelle fois confronté aux ninjas neko qui veulent s'en prendre au rat Kakera, un maître qui contrôle les forces de la nature. La grande bravoure de Miyamoto Usagi ne suffit pas à protéger Kakera. Ce dernier convoque donc dans ce monde des tortues venues d'ailleurs... les tortues Ninja ! Quatre carapaces et deux longues oreilles, rien de moins pour défendre les innocents ! Dans la suite de ses aventures, Miyamoto rencontre des magistrats sans scrupules, quatre tueurs impitoyables et des brigands prêts à se vendre pour quelques pièces. Lui respecte toujours le bushido, intransigeant code d'honneur des samouraïs. Et même s'il charme toutes les femmes, il ne cherche jamais à en séduire aucune ni à profiter de leur tendresse. On sait bien à qui le cœur du lapin aux fines lames appartient... (Et ce n'est pas à moi, hélas !)



Je suis toujours fascinée par les scènes de combat si bien chorégraphiées. Mais surtout, j'apprécie l'humour très fin de Stan Sakai qui respecte les légendes japonaises tout en s'en moquant candidement. « C'est la dernière fois que je laisse les dieux choisir le chemin à prendre ! » (p. 128) Ainsi se plaint Miyamoto après que le hasard l'a conduit – encore une fois – dans de beaux draps. Mais finalement, il faut croire que sa présence est toujours pertinente et que le destin le mettra toujours sur la route de ceux qui en ont besoin. Le samouraï est généreux et juste. Et l'on comprend comment il s'est forgé cette ligne de conduite, comment il a pleinement fait sien le bushido, grâce à quelques chapitres sur ses années de formation. On rencontre le petit Usagi en apprentissage qui s'enrichit de ses erreurs et de ses mauvaises décisions. L'enseignement prend de nombreux chemins et, même adulte, Miyamoto Usagi ne cesse d'apprendre et de polir son âme noble. Il y a notamment une histoire sans paroles avec des lézards affamés : le lapin d'abord excédé sait montrer sa reconnaissance quand des plus faibles que lui se portent à son secours.



Bref, si vous ne l'avez pas encore compris, je suis raide dingue amoureuse de ce samouraï fictif...
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Usagi Yojimbo, tome 6

Miyamoto Usagi décide de retourner dans le village de son enfance. « Je suis las de ma vie de vagabond. Je veux juste vivre une vie tranquille chez moi. » (p. 109) Il pourra honorer la tombe de son père et retrouver Mariko, son amour de jeunesse. Mais le chemin du ronin aux longues oreilles est comme toujours semé d'embûches. Outre les bandits et les gredins habituels, Miyamoto croise des démons, fantômes, ogres et autres créatures du folklore japonais. « Même les obakemonos devraient être assez sensés pour ne pas attaquer un samouraï » (p. 61) Mais face à l'une des meilleures lames du Japon, les antagonistes ont peu de chances d'en réchapper !



Stan Sakai déploie les péripéties de son héros avec brio. Les échos entre les albums précédents sont de plus en plus nombreux. C'est en fait une gigantesque tapisserie que tisse l'auteur, ou un paravent monumental qu'il peint. Je n'ai pas fini de suivre avec plaisir les aventures de Miyamoto Usagi. D'autant plus quand c'est lui qui les relate à des enfants, le soir auprès du feu. « Après le dîner, je vous raconterai la fois où j'ai rencontré l'infâme vagabond au fromage fondu ! » (p. 78)
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Usagi Yojimbo, Tome 27 : Un village nommé enfer

Miyamoto Usagi arrive dans le village d'Enfer. Le lieu porte bien son nom : depuis plusieurs mois, il est devenu invivable, car Higa et Komo, deux chefs de gangs, s'y disputent violemment le pouvoir. Le guerrier solitaire aurait tout intérêt à continuer sa route sans s'arrêter. « Bon ! Je n'ai jamais fait preuve d'aucun bon sens... » (p. 8) Il ne sera pas dit que Miyamoto laissera des villageois·es innocent·es faire massacrer dans les rues ! Un peu plus loin dans son périple, il nouera une alliance étonnante, mais à bénéfices mutuels entre une incorrigible bavarde et un esprit affamé.



Le samouraï aux longues oreilles fait toujours preuve de noblesse dans les affrontements, de courage face aux dangers, de bonté envers les pauvres et de patience tendre envers les enfants. Je mentirais si je niais avoir un vrai coup de cœur pour cet épéiste hors pair. Au fil des albums, j'apprécie toujours autant les combats chorégraphiés par Stan Sakai : le dessin est toujours dynamique et, même en noir et blanc, on se figure très bien les blessures et le sang qui s'écoule dans la poussière.
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Usagi Yojimbo, tome 15

Le combat des hommes contre les dieux dure depuis des millénaires. Certains humains se pensent plus forts que leurs adversaires, mais s'ils remportent la bataille, c'est toujours au prix le plus fort. Modeste intervenant dans la destinée de l'épée de la déesse du soleil, le brave Miyamoto Usagi reste fidèle à sa promesse de mettre la lame mythique en lieu sûr pour qu'elle ne serve pas de sombres desseins. « Si la faucheuse d'herbe devient une arme politique, le pays va sombrer dans une nouvelle guerre civile ! Je ne peux pas le permettre ! » (p. 78) Pour cela, il affronte les ninjas neko (chats) et komori (chauve-souris), chaque bande ayant des objectifs très opposés. Accompagné de Gen, enfin remis de ses blessures, et du prêtre Sanshobo, le ronin aux longues oreilles recroise le chemin d'anciens amis et de rivaux.



Le ton de cet album est plus sombre que les précédents, en témoigne la première de couverture. Il reste heureusement les bougonnements de Gen pour détendre l'atmosphère, mais le cœur n'y est pas vraiment. La menace qui plane est sérieuse. « Je déteste les belles journées. Elles finissent toujours par mal tourner. » (p. 56) J'ai les albums suivants dans ma pile à lire. Hâte de savoir ce qu'il va advenir de mon cher héros lagomorphe.
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Usagi Yojimbo, tome 9

Miyamoto Usaji croise un moine bouddhiste qui joue du shakukachi, flûte traditionnelle qui reproduit les sons de la nature. « C'est un son mélancolique, il vous hante... Mais il exprime l'esprit de notre terre. » (p. 7) Il paraît également qu'elle permet d'entendre la musique du paradis, et le pauvre moine l'apprend à ses dépens. Comme toujours le samouraï errant rend justice aux faibles et aux innocents. Il libère un village de cruels esclavagistes. Il combat toujours avec une force fine, mesurée et intelligente, ce qui lui assure une victoire méritée sur les brutes et les irréfléchis. La clairvoyance du courageux lapin lui permet aussi de voir quand un adversaire combat pour une cause noble, et de le respecter dans la victoire comme dans la défaite.



Un épisode de cette bande dessinée détaille la fabrication d'une lame d'épée. Cela tombe à propos pour rappeler qu'une arme de qualité ne peut être maniée que par un homme de valeur. Aussi, quand Usagi se fait dérober ses lames, c'est plus que son bien qu'il veut récupérer, c'est son honneur.



C'est avec plaisir que j'ai revu Gen, le samouraï chasseur de prime, ami comme chien et chat avec notre fier et beau lapin en kimono ! Et c'est avec angoisse que j'ai compris que la fin du volume 9 annonce le retour d'une ancienne menace. Prends garde, Usagi, de nouveaux dangers sont à venir !



Dans cet album, Stan Sakai s'essaie à des formes nouvelles, comme des cases plus grandes, longues sur deux pages. Chaque album reste un véritable plaisir de lecture et je reluque déjà les suivants sur les étagères des librairies...
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Usagi Yojimbo, tome 7

Miyamoto Usagi a donc repris son chemin, ne pouvant rester dans le village de son enfance. Il fait la connaissance de la jolie Kitsuné, aussi charmante que fieffée voleuse, et règle un vieux différend avec un parieur. Respectant toujours le bushido, code d'honneur des samouraïs, il porte secours à la veuve d'un seigneur et aide le fantôme d'un général à trouver le repos grâce à la cérémonie rituelle du seppuku, suicide d'honneur des guerriers. Avec le même courage qu'au combat, il affronte les démons du Japon médiéval. « Je n'ai pas survécu à la bataille pour finir dans la soupe d'une sorcière ! » (p. 69) Et sa route croise à nouveau celle de Gen, chasseur de primes dont le passé est bien plus honorable qu'il ne le laissait entendre. Entre ces deux-là, c'est l'amitié vache, de celles qui durent longtemps. « Au fond, t'es qu'un cœur tendre, Gen ! / Dis-le encore une fois et je fais un nœud de tes oreilles ! » (p. 174)



Rassurez-vous, il n'arrive rien aux douces oreilles de mon cher Miyamoto ! J'ai toujours autant de plaisir à parcourir le Japon en sa compagnie et à le suivre dans ses braves aventures ! Il me reste plus de 20 tomes à découvrir et j'ai bien hâte que les librairies rouvrent pour passer une grosse commande auprès de ma libraire préférée !
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Usagi Yojimbo, tome 18

Miyamoto Usagi chemine avec Jotaro, le jeune fils de son amie d'enfance. L'enfant est apprenti samouraï après du maître Katsuichi et aussi impétueux que l'était celui qu'il appelle son oncle. « Ça sert à quoi d'être un excellent épéiste si tu ne te bats pas ? / Si tu es excellent, tu n'as pas besoin de te battre. » (p. 8) Le ronin et le garçon croisent Chizu, l'ancienne cheffe des ninjas neko, désormais traquée par son clan, mais aussi la rusée Kitsune et sa petite apprentie. Les ennuis commencent vraiment quand ils rencontrent Sasuké, le traqueur de démons, qui a maille à partir avec un artiste sinistre qui fait jaillir de son encrier maléfique les créatures les plus abominables. « Le karma nous a mis sur la même route, Usagi. C'est ton destin de m'aider. » (p. 139)



Auprès de Miyamoto, Jotaro apprend la patience, l'humilité, l'obéissance et la simplicité et comprend qu'un vrai samouraï ne se préoccupe pas de la gloire inutile. La ressemblance entre l'adulte et l'enfant est si frappante que personne ne s'y trompe, mais le samouraï aux longues oreilles est-il prêt à la révéler et à l'assumer ? Évidemment, je me rue sans attendre sur l'album suivant !
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Usagi Yojimbo, tome 29

Miyamoto Usagi chemine aux côtés d'un peintre formé à l'étranger et qui se sait recherché par Koroshi, la guilde des étrangers. « Certains considèrent les nouvelles idées et les changements comme une plus grande menace que les biens et les armes étrangères. Notre pays cultive une tradition artistique presque inchangée depuis des centaines d'années. [...] Ce que j'ai appris de mes voyages à l'étranger compromettrait des générations de traditions artistiques. » (p. 15) Le Japon, fermé sur lui-même, reste résolument hostile aux cultures qui ne sont pas la sienne.



Le lapin samouraï , toujours fidèle au bushido, rend hommage aux morts, même disparus depuis des siècles. Une nuit de pluie, dans une auberge, le voilà en présence de très nombreux convives. Et alors que personne ne peut quitter les lieux, deux meurtres sont commis, apparemment sans lien. Le noble ronin prête assistance à l'inspecteur Ishida, représentant du shogun. « Les lois n'ont pas été suivies, mais justice a été faite ! Cette affaire est ée. » (p. 76) Les dettes d'honneur finissent toujours par être payées.



Au fil des albums, je découvre les traditions, la culture et la spiritualité du Japon féodal. Quel plaisir d'avoir une leçon sur la fabrication du saké ! J'aime toujours autant l'expressivité du visage du lapin qui sait se montrer aussi amical que farouche. Et même enrhumé, il cabotine de manière charmante !
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Usagi Yojimbo, tome 26

L'album s'ouvre sur un épisode la vie du jeune Miyamoto, apprenti auprès de son maître. Il est ensuite question d'une terrible bataille, survenue trois cents ans plus tôt, entre les seigneurs Miyake et Hayashi, dont les fantômes hantent encore le monde. Le ronin doit se battre contre des guerriers morts depuis trois siècles, mais aussi contre des brigands ou des chasseurs de primes furieux qu'il les ait privés d'une forte récompense. Imperturbable, Miyamoto Usage poursuit son chemin à travers le Japon. « Je fais le pèlerinage des guerriers pour améliorer mes compétences en tant que samouraï et devenir une meilleure personne. » (p. 166) Il retrouve un ancien camarade qui, comme lui, était au service du seigneur Mifune, et qui cherche encore à venger leur ancien maître. À ses dépens, ce guerrier apprendra que la vengeance est inutile.



J'aime suivre le lent cheminement du samouraï solitaire. Il a le chic pour se mettre toujours dans des situations impossibles, mais fidèle à son honneur, il ne peut jamais détourner les yeux quand le bien est menacé. Ses lames sont au service de la justice, seul maître auquel Miyamoto répond.



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Usagi Yojimbo, tome 21

Le samouraï sans maître a rejoint la province de Geishu, dirigée par le jeune seigneur Noriyuki qu'il a autrefois sauvé d'un complot. Assisté de la vaillante et loyale samouraï Tomoe, Noriyuki administre ses terres avec justice et bonté. Aussi, quand il apprend que la peste sévit aux confins de son territoire, il envoie Tomoe se renseigner afin d'organiser les secours, sans savoir qu'l se met à la merci de l'intrigant Horikawa. Arrivée sur place, Tomoe découvre des activités illicites bien plus graves que l'épidémie et elle retrouve une vieille connaissance, cruelle et sans pitié, surnommée la princesse de sang. L'arrivée providentielle du lapin épéiste la tire d'affaire, mais la menace n'a pas disparu. « Sois prudent, Usagi ! / Tu devrais maintenant savoir que je suis la personne la plus prudente qui existe. » (p. 70)



Dans ce 21e album, plutôt que de passer d'aventures en rencontres, Miyamoto Usagi ne vit qu'une histoire, riche en rebondissements. Ce format d'album est celui que je préfère, car il pose des bases pour des développements futurs. J'ai déjà le volume 22 dans ma pile à lire. Il faut évidemment que je commande les derniers albums de cette excellente série de bande dessinée !
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Usagi Yojimbo, tome 13

Miyamoto et Gen se remettent de leurs blessures sous la surveillance attentive du prêtre Sanshobo. Dès qu'il se sent suffisamment remis, le ronin décide de partir en reconnaissance du trajet jusqu'au temple d'Atsuna où lui et Sanshobo prévoient de dissimuler la faucheuse d'herbe, cette épée qui menace la paix du pays. Une nouvelle fois, le chemin du brave guerrier est loin d'être de tout repos ! Il croise des démons, des fantômes ou encore le son étrange d'une flûte maléfique. Il se montre toujours juste et protecteur envers les faibles. « Nul n'est au-dessus des lois ! La justice est à tout le monde ou à personne ! » (p. 93) Il aide l'inspecteur Ishida à résoudre des meurtres et vient au secours d'une courtisane d'une grande beauté. Et surtout, il se révèle plus que jamais être un amour avec les enfants. Il leur raconte d'ailleurs une adorable histoire à base de lapin né dans une pêche ! Bref, je suis toujours sous le charme du beau samouraï aux longues oreilles !
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Usagi Yojimbo, tome 33 : The Hidden

Ce tome fait suit à Usagi Yojimbo Volume 32 qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il contient les épisodes 166 à 172 (également référencés 1 à 7 de The Hidden), initialement parus en 2018, écrits, dessinés et encrés par Stan Sakai. Il s'agit d'un comics en noir & blanc. Il bénéficie d'une préface d'une page écrite par Mark Schultz, le créateur de Xenozoic, qui relève l'élégance de la narration visuelle dans un genre difficile à mettre en bande dessinée, à avoir le polar. Les couvertures originales sont regroupées à la fin, ainsi que 7 portraits chacun pour un personnage différent.



Un tokage (gros lézard) sort des frondaisons pour s'avancer sur la route, il bat bien vite en retraite devant l'arrivée en trombe de 2 cavaliers. Ils sont couverts de poussière et portent les marques de la fatigue sur leur visage. Ils se présentent devant les gardes de la porte de la palissade qui entoure la ville et demandent à pouvoir entrer. Les gardes prennent leur papier et vérifient qu'ils sont en ordre. À peine l'un d'eux a-t-il déclaré que tout est en ordre, que les deux cavaliers bondissent à l'intérieur de la ville. Les 2 gardes referment le portail en se disant qu'ils prendront tout leur temps pour examiner les papiers des prochains voyageurs, sans se faire bousculer ainsi. Un groupe de 4 cavaliers arrivent à toute vitesse. Les gardes demandent leurs documents d'identification : le chef produit le symbole du shogun et ils pénètrent sans plus de cérémonie dans l'enceinte de la ville.



La course-poursuite nocturne continue de plus belle dans les rues désertes de la ville et les 2 cavaliers sont abattus. Mais un voleur parvient à dérober une boîte ficelée sur le cadavre de l'un d'eux, et à déguerpir avant que les poursuivants ne l'attrapent. Les 4 cavaliers mandatés par le shogun décident de rester en ville pour récupérer la mystérieuse boîte et son contenu. Le lendemain, Usagi Yojimbo déambule dans la rue principale qui est très animée. Il doit passer par un point de contrôle qui consiste à passer sur une dalle marquée d'une croix. Une fois de l'autre côté, il est interpellé par l'inspecteur Ishida qui est venu à sa rencontre. Il explique à Usagi que le point de contrôle sert à détecter les tenants de la foi chrétienne, et que la croix est le symbole de leur Dieu qui est venu sur Terre et a été crucifié. Usagi fait observer que la crucifixion est la peine réservée aux criminels. L'inspecteur Ishida indique que leur dieu n'est pas un criminel, et il continue en expliquant qu'ils recherchent la vie éternelle, alors qu'au Japon on cherche plutôt à échapper au cycle de la réincarnation. Il ajoute qu'ils se dirigent vers le cadavre d'un samouraï. Ils sont interrompus dans leur examen du cadavre par l'inspecteur Nii qui vient les avertir de la découverte d'un deuxième cadavre de samouraï dans une ruelle proche. Durant l'examen du deuxième cadavre, l'inspecteur en chef Ito leur demande d'en finir rapidement avec leur enquête et que le rônin déguerpisse de la ville dès qu'ils auront terminé.



Le lecteur qui connaît déjà la série sait qu'il se lance dans une histoire de choix, réalisée par un auteur complet de grande qualité. Il retrouve effectivement ces personnages aux mains à quatre doigts, aux têtes vaguement animales, évoluant dans un Japon féodal en apparaissance simpliste, en réalité très soigné. Il suit l'enquête avec intérêt, observant l'habileté du conteur pour trouver le bon équilibre entre les dialogues informatifs et l'intérêt visuel de la bande dessinée. Il ressent bien le caractère à la fois gentil et dur d'Usagi Yojimbo, et celui plus sage de l'inspecteur Ishida qui dispose de plus d'expérience et qui n'est pas un combattant de profession. Il voit les éléments culturels présents dans les images ainsi que dans l'intrigue. Il sourit en notant la présence du mouchard (personnage récurrent) avec son apparence théâtrale. Il apprécie l'élégance avec laquelle l'auteur raconte un vrai polar historique, à la fois par la reconstitution, à la fois par l'implication d'individus issus de plusieurs couches différentes de la société, à la fois par ce qu'il révèle de ladite société.



S'il découvre la série, le lecteur en apprécie les qualités les unes après les autres. Les 16 premières pages forment une longue séquence d'action, la fin d'un course-poursuite mortelle. Dès la première page, il est confronté au petit décalage de cet univers par rapport au monde réel, avec le gros lézard. Il retrouve ce décalage par la suite avec les étranges têtes des personnages. Il ressent vite que leur apparence tout public ne les rend pas fades ou mignons. Alors qu'ils semblent un peu frustes, les visages sont très expressifs, permettant de ressentir l'état d'esprit de chaque personnage. Alors que chaque personnage peut donner l'impression d'avoir été tracé à la va-vite, sans beaucoup d'affinage, le langage corporel de chacun est juste, qu'il soit dans un registre naturaliste (cas le plus fréquent) ou qu'il surjoue lors d'un état émotionnel intense comme la peur, la surprise ou la douleur. En fait, le lecteur se rend vite compte que Stan Sakai parvient à utiliser les exagérations de visage ou de gestuelle de manière qu'elle soit à la fois une expression d'intensité, et également comique, intégrant ainsi une dimension grotesque dans une narration tout public.



En suivant le déroulement de cette course-poursuite à cheval, le lecteur se rend compte qu'il retient son souffle, happé par le galop des chevaux, les changements de directions, les actions inattendues. L'artiste met en œuvre un impressionnant talent de metteur en scène pour pouvoir ainsi introduire une tension narrative dans une course alors que c'est le lecteur qui maîtrise la vitesse de déroulement par son rythme de progression de case en case, et qu'il n'y a ni blessures sanglantes, ni angle de vue dramatisé à outrance. Alors que sa première impression est celle de dessins simples et faciles à lire, le lecteur découvre qu'ils fourmillent de détails, en particulier historiques. Il peut ainsi observer les toits des maisons, leurs murs, les cloisons coulissantes, le mobilier, l'urbanisme, ainsi que les tenues vestimentaires et constater leur grande cohérence, leur vraisemblance et même leur authenticité s'il est familier de cette époque dans cette région du monde. Sous une apparence simple et accessible, l'artiste fait œuvre d'une reconstitution historique soignée.



À la fin du quatrième chapitre, Stan Sakai consacre une page à l'inspecteur Ishida en train de tracer des idéogrammes sur la paroi d'une lanterne, au pinceau. En 6 cases, le lecteur regarde Ishida préparer son encre sur la pierre à encre, imbiber les poils de son pinceau juste ce qu'il faut, lever délicatement son pinceau pour ne pas perdre d'encre, retenir sa manche pour qu'elle ne frotte pas sur le papier, tracer avec délicatesse, ainsi que les kanjis qu'il a tracés, sans un mot, sans un phylactère. Cette page capture avec une rare élégance ce moment de concentration et savoir-faire, dans toute sa délicatesse. 3 pages plus loin, Sakai réalise une séquence de 2 pages montrant la progression silencieuse d'un ninja d'un toit à l'autre, puis passant par-dessus une clôture avec grâce, une narration tout aussi fluide et naturelle dans un registre tout différent. Le lecteur est aussi fasciné par les scènes de rue que par les moments inattendus comme ceux-ci, ou encore le passage en revue des antiquités de prix chez un marchand de renom, une bagarre de rue, un jeune enfant se jetant sur un hôte endormi dans son lit, les dizaines de portiques de bois du temple Inari, etc.



Cette histoire réserve de nombreuses surprises visuelles, apportant une diversité et une richesse conséquente. Cette particularité atteste de la maîtrise de l'auteur : en effet l'enquête policière est difficile à réussir en bande dessinée. Ce genre repose sur les différentes étapes d'une enquête, sous forme de dialogues et de réflexions, d'essais et d'erreurs. La construction de l'intrigue ne donne jamais l'impression de passer d'une scène de dialogue à une autre, d'enfiler mécaniquement les dialogues d'exposition nécessaires pour caser toutes les informations. Du début à la fin, le lecteur éprouve l'impression de suivre Usagi et Ishida dans leur vie, avec les différents à côté qui n'ont pas d'incidence directe sur l'enquête mais qui font d'eux des individus à part entière, et pas des personnages superficiels, sans identité, interchangeables avec n'importe quels autres, sans que cela ne change quoi que ce soit au récit. Au contraire, le déroulement de l'enquête est fonction de leur personnalité, de leur histoire, des lieux, de l'époque, de la culture, un vrai polar.



Dans ce tome, Stan Sakai propose une histoire complète parfaitement exécutée. Le lecteur retrouve avec plaisir Usagi Yojimbo, ses qualités de bretteur, mais aussi d'observateur, assistant un policier expérimenté sans être blasé ou cynique dans une enquête se déroulant dans un Japon féodal, beaucoup plus fidèle à la réalité que ne le laisse supposer l'apparence des personnages. La reconstitution historique est toujours aussi discrète qu'exacte, les personnages incarnés, l'environnement bien représenté, et les meurtres révélateurs d'enjeux politiques, spirituels et personnels.
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Usagi Yojimbo, tome 29

Ce tome fait suite à Scorpion Rouge (épisodes 132 à 138) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient les épisodes 139 à 144, initialement parus en 2011/2012, ainsi que les histoires courtes parues dans Dark Horse Presents 7, 35 et 36, et dans les sketchbooks 3 & 9. Stan Sakai réalise l'intégralité de chaque récit : scénario, dessins, encrage et lettrage. Ces histoires sont en noir & blanc. Ce tome commence par une introduction de Guy Davis mettant en avant que Stan Sakai ne réalise que de bons épisodes de la série Usagi Yojimbo, que ça dure depuis le début en 1984, et que bien souvent ces épisodes ne sont pas bons mais excellents. Le lecteur découvre ensuite un avant-propos sous la forme d'une bande dessinée réalisée par Stan Saki, où il se met en scène interviewant Miyamoto Usagi de manière humoristique.



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- The artist - Dans un espace dégagé en bordure du chemin, Yoshi est en train d'effectuer un dessin d'Usagi qui pose pour l'occasion. Il utilise une technique qui n'est pas traditionnelle, car il a étudié auprès d'occidentaux venus au Japon. Alors qu'ils se sont arrêtés dans une maison pour la nuit, ils sont attaqués par un groupe d'individus armés.



Ce n'est pas la première fois que Stan Sakai met en scène un individu complètement impliqué dans son art (la fois précédente, c'était un fabriquant de tambour dans le tome précédent), mais comme à son habitude, il apporte des particularités qui rendent l'histoire unique. Il évoque ici l'artiste totalement impliqué dans sa création, au point d'en devenir oublieux de la réalité qui l'entoure, mais aussi les relations difficiles du Japon féodal avec les étrangers, du fait d'une culture insulaire. L'histoire peut se lire comme un simple drame humain, avec comme toujours des dessins en apparence très simple, mais portant les émotions avec une réelle intensité, et montrant les individus et les environnements avec efficacité.



Cette histoire peut également se lire comme un commentaire sur la résistance au changement et la défiance vis-à-vis de l'étranger, jusqu'à tuer l'étranger pour éviter d'être changé par lui. En seulement 16 pages, Stan Sakai a raconté une histoire dense et intense, avec le naturel et l'aisance dont il est coutumier.



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- Buntori - Le soir venu, Miyamoto Usagi s'arrête au bord du chemin et s'apprête à passer une nuit à la belle étoile. Il se rend compte qu'il s'est arrêté sur le lieu d'une bataille célèbre : la bataille des Feuilles Vertes. Il est bientôt tiré de son sommeil par deux soldats fantômes en train de se battre.



En 8 pages, Stan Sakai construit une intrigue très simple sur la base d'un combat à l'épée entre 2 soldats qu'Usagi ne peut pas arrêter car ce sont des spectres intangibles. Il utilise ses talents de metteur en scène pour donner vie aux différents coups, ses talents de directeur d'acteur pour montrer l'implication d'Usagi. Au-delà de ce qui semble n'être qu'une anecdote destinée à rappeler au lecteur de l'anthologie Dark Horse Presents que des numéros de la série Usagi Yojimbo continuent à paraître, l'auteur évoque également la force de la haine qui peut avoir des conséquences après la mort des individus concernés, se répercutant sur les générations suivantes.



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- Murder at the inn - Chemin faisant, Miyamoto Usagi arrive en plein milieu d'un affrontement opposant l'inspecteur Ishida et ses aides, à un groupe d'individus armés. À l'issue du combat, Usagi décide d'accompagner l'inspecteur Ishida (dont les 2 aides sont morts pendant la bataille) pour aller livrer le bandit Haya (son prisonnier) à l'autorité représentant l'empereur dans la ville la plus proche. Du fait d'une pluie drue, ils décident de passer la nuit dans une auberge qui abrite un marchand de papier, sa fille et son assistant, ainsi qu'un poète issu d'une riche famille et son garde du corps. Un meurtre a lieu pendant la nuit. L'inspecteur mène l'enquête.



Le lecteur passe à une histoire se déroulant sur 2 épisodes, à l'intrigue plus ambitieuse. Si c'est un habitué des enquêtes en lieu clos, il repère tout de suite les conventions du genre : de la présentation des personnages, à leur interrogatoire à tour de rôle, jusqu'aux révélations finales écartant un suspect après l'autre jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le coupable. Il sait qu'il s'agit d'un genre de récit très codifié et que Stan Sakai s'est imposé un défi délicat : donner de l'intérêt visuel à une histoire qui repose avant tout sur les dialogues.



L'introduction par un affrontement dans les bois apporte un peu de variété, avant le huis clos dans l'auberge. En embrassant les codes narratifs de ce genre d'enquête, il arrive à les utiliser avec rigueur, évoquant les mécaniques impeccables des romans d'Agatha Christie, tout en faisant vivre les personnages. À nouveau sa direction d'acteurs et la rigueur de ses plans de prise de vue permettent d'insuffler de la vie et de faire ressortir la personnalité de chacun des protagonistes. Dès sa première apparition le lecteur éprouve une envie irrépressible de gifler le poète du dimanche du fait de sa suffisance. Il compatit avec son garde du corps, très conscient de l'attitude d'enfant gâté de celui dont il assure la sécurité. Il partage l'enthousiasme du marchand de papiers pour la qualité de ses produits. Il ressent la volonté de l'aubergiste de faire honneur à ses hôtes malgré sa difficile situation personnelle, etc. À l'opposé d'une mécanique policière froide et artificielle, il réussit le tour de force de d'impliquer le lecteur, malgré le cadre contraint d'une telle histoire.



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- Two hundred jizo - Dans un village, Masa, un sculpteur, a reçu une vision du bouddha lui enjoignant de réaliser 200 petites statues de Jizo Botatsu afin de débarrasser le village des malandrins qui y ont élu domicile et qui rackettent les villageois. Après avoir aperçu les jizo, Miyamoto Usagi bénéficie de l'hospitalité du sculpteur.



Comme souvent, le lecteur apprécie le confort de la répétition des entames de récit, à savoir qu'Usagi arrive dans un nouveau village pour apporter une issue à une situation conflictuelle qu'il découvre. Il apprécie tout autant de découvrir les spécificités de cette situation, toujours contenté par l'originalité de chaque histoire. À nouveau Stan Sakai a su concevoir une dimension très visuelle au conflit, avec ces presque 200 statuettes. Il montre simplement, sans jugement, la conviction inébranlable de Masa à sculpter 200 statuettes du même boddhisattva, aussi connu sous le nom de Kshitigarbha.



Bien sûr l'issue du récit ne fait pas un pli, mais comme à chaque fois, le lecteur s'insurge contre la manière dont les malandrins imposent leur volonté et leurs désirs par la force. Il ressent les bienfaits de la catharsis lorsqu'Usagi punit les méchants. Il observe la conviction de Masa qui relève de la croyance en des interventions divines qu'il faut susciter par sa piété.



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- Ice runners - Miyamoto Usagi progresse sur un chemin, quand il voit sur un chemin voisin 4 jeunes homes en train de courir, 2 d'entre eux portant une grande boîte suspendue à un bâton reposant sur leurs épaules. Il leur vient en aide quand le groupe est attaqué par des individus armés. Les survivants lui expliquent qu'ils apportent un bloc de glace d'une montagne au seigneur d'un fief voisin, cadeau promis par leur propre seigneur. Ils sont dans la dernière journée de leur course de 507 kilomètres (parcourus en 4 jours).



À nouveau une intrigue très linéaire racontée en 1 épisode, à nouveau une trouvaille et une narration vivante et concise. Lorsque le lecteur découvre la distance à parcourir par les porteurs, il reste un peu dubitatif, surtout dans le temps annoncé. Il sourit aussi gentiment devant les attaques bien pratiques d'un clan adverse pour empêcher le cadeau d'arriver en temps et en heure. Dans les 2 pages de postface, Stan Sakai explique d'où provient cette anecdote authentique et apporte la justification de la distance et du temps de parcours. Il réussit toujours aussi bien à donner vie aux personnages, même s'ils n'apparaissent que le temps d'un seul épisode. Le lecteur se rend compte qu'il espère que l'expédition réussira, et qu'il ne peut pas envisager une seule seconde que Miyamoto Usagi ne parvienne pas à les protéger. Avec le recul des siècles passés, il ne peut que réfléchir sur l'inanité d'une telle expédition, sur le prix à payer par des individus qui ont placé leur fierté au service de l'honneur de leur clan, au prix de leur vie. Il s'agit d'individus qui se retrouvent prisonniers des coutumes de leur société, qui participent volontairement à leur aliénation. Cela ne peut que renvoyer le lecteur à ses propres comportements, à son investissement, à la part d'implicite imposé par la société dans laquelle il évolue.



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- Shoyu - Miyamoto Usagi arrive de nuit dans une ville, et il voit un groupe d'individus louches devant lui. Il passe son chemin, mais constate qu'un incendie s'est déclaré dans l'entrepôt devant lequel il vient de passer. Il donne l'alerte et participe à la chaîne de seau d'eau. Puis Mitsui, le propriétaire de l'entrepôt, vient le remercier), accompagné par son assistant Kanai. Il indique à Usagi qu'il est un marchand et un fabriquant de sauce soja, et que l'incendie criminel a certainement été commandité par Hata, son rival en affaires.



Dernière histoire du recueil, et encore une surprise. Stan Sakai explique dans la postface que lui aussi ne s'est intéressé à la fabrication de la sauce au soja que très tardivement et que cela lui a fourni tout naturellement matière à une histoire. Au contact de Mitsui, Miyamoto apprend comment se prépare une sauce au soja, et le lecteur avec lui, en douceur, de manière naturelle. Stan Sakai se sert de la concurrence imposée par le système capitaliste, ainsi que de la volonté de posséder, pour nourrir la dynamique du récit. Le lecteur apprécie qu'il mette en scène un artisan dont le fruit du travail trouve preneur pour ses qualités, plutôt que pour un prix plus bas, ou une stratégie de vente agressive. Comme dans tous les autres récits, il se prend d'amitié pour le fabricant de sauce soja, à la fois du fait de son apparence sympathique, mais aussi de ses saines valeurs. Il se doute bien de la résolution du conflit, mais cela n'enlève rien au plaisir de partager ces moments avec ces individus agréables, et de savoir que le bon droit triomphera grâce à l'aide d'Usagi.



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- Postface & Sukanku - En 17 pages de bande dessiné, Stan Sakai présente comment lui est venue une idée d'histoire, et sa méthode de travail jusqu'à l'histoire finalisée elle-même.



En supplément des récits parus dans les épisodes de la série, Stan Sakai se met en scène pour exposer sa méthode de travail à ses lecteurs, et potentiellement à d'autres artistes. Il dessine de manière un peu plus lâche que ses pages habituelles, sans la phase d'encrage. Le lecteur peut donc assister à la naissance de l'idée du récit, suggérée par Sergio Aragonés (le créateur de Groo) lors d'un séjour à Barcelone. Il voit ensuite comment l'auteur découpe son récit en pages, allotissant le nombre de pages par scène dans un déroulé manuscrit très synthétique. Puis Sakai présente les facsimilés rapides de chaque page, établis à petite échelle, et enfin le résultat final. Cette partie permet au lecteur de découvrir comment un artiste travaille, ainsi que les différentes étapes permettant de structurer la narration en bandes dessinées. C'est très facile à lire, et plus ou moins instructif en fonction du degré de familiarité du lecteur avec ce métier.
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Usagi Yojimbo, tome 3

Je poursuis ma lecture des aventures du brave ronin aux longues oreilles. Ce garde du corps, c'est un peu le Kevin Costner des lapins, voyez-vous : impossible de résister à son charme ténébreux. Et encore moins quand il met ses fines lames au service des innocents, des opprimés et des laissés pour compte. « Fléau des bandits et des tyrans, c'est le guerrier samouraï au glaive cinglant, celui que de nombreux voudraient réduire en ragoût de lapin. » (p. 94) Au début de l'album, il sauve un tokayé (ce lézard bizarre aux airs de mini-dinosaures...) qu'il nomme Tachtu. La bestiole le suit dans son errance et l'aide avec reconnaissance, mais il lui manque une sérénité que Miyamoto ne peut pas lui offrir. Alors, le sage samouraï le laisse partir avec un compagnon plus approprié. Notre usagi (lapin) retrouve d'anciens amis, comme le rhinocéros Gen qui dévoile enfin un cœur aimable et désintéressé, mais il affronte aussi d'anciens adversaires et des chats ninjas aussi féroces qu'impitoyables. Et cerise sur le gâteau, il croise Léonardo, une des quatre Tortues Ninja !



Bref, c'est toujours aussi divertissant et agréable. Et il ne faut jamais manquer une occasion de lire une histoire avec un lapin dedans !
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Usagi Yojimbo, tome 2

Pendant une grande partie de ce deuxième volume, nous suivons les années d'apprentissage du samouraï, auprès de Katsuichi, vieux senseï aussi sage qu'exigeant. « L'épée est l'âme du samouraï et le symbole de sa position. Apparaître en public sans elle est une disgrâce, car derrière l'âme se trouve l'esprit. Quand tu frappes, frappe d'abord avec ton esprit. » (p. 18) On voit le jeune Miyamoto avec ses oreilles encore libres du catogan des samouraïs (et c'est absolument trop mignon !). Il raconte sa jeunesse à Gen, compagnon plus ou moins gredin dont il ne cesse de croiser la route. « Tu n'es pas un ami ! Tu es un tricheur et un manipulateur, indigne de confiance et... / OK, j'accepte tes compliments. Maintenant, je te laisse m'offrir un verre et tu pourras continuer à me raconter ton histoire. » (p. 54) Le lapin ronin détaille également les circonstances qui l'ont conduit à entrer au service de maître Mifune, seigneur auquel il est resté fidèle jusqu'à la mort de celui-ci, et même au-delà.



Ce tome d'apprentissage est plutôt sombre et s'attarde un peu sur les agitations politiques du Japon, mais moins que le précédent. Il s'agit surtout de comprendre comment Miyamoto est devenu un ronin et pourquoi il reste fidèle au code des samouraïs. « Pourquoi l'as-tu tué ? Pour l'argent ? / Bien sûr que non ! C'était une dette d'honneur. / Ah ! L'honneur ? Je ne connais pas ce mot ! L'argent, ça, je peux comprendre ! » (p. 8) Parce que l'honneur, c'est également savoir punir ses amis quand ils trahissent le bushido. Cependant, cette bande dessinée ne manque pas d'humour et d'une certaine légèreté. Stan Sakaï introduit des créatures du folklore japonais, comme des fantômes qui offrent l'hospitalité ou des kappas, ces démons aquatiques dont le crâne ouvert rempli d'eau ne doit jamais se vider. Et Miyamoto croise aussi la route d'un étrange dragon cracheur de feu nommé Zylla, ou peut-être Godzylla...



Il y a bien des animaux dans ces pages : lapin évidemment, phacochère, rhinocéros, lion, chat, ours, loup, renard, blaireau, tigre ou encore souris. Et toujours ces sortes de lézards/dinosaures sortis d'une époque préhistorique. Entre parenthèses sont proposées les traductions des mots japonais utilisés. C'est bien plus pertinent qu'un lexique en fin d'ouvrage ou que des notes de bas de page, car cela ne brise pas le rythme de lecture de cases en cases.



Je poursuis avec bonheur ma découverte du brave Usagi Yojimbo avec ce deuxième volume et les suivants m'attendent déjà dans la pile à lire !
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Usagi Yojimbo, tome 23

Le Koroshi, la ligne des assassins, attente à la vie d'un marchand. Les samouraïs s'en prennent aux mendiants et perdent de vue le bushido. Les tueurs à gages ne peuvent pas changer de vie. Tous les habitants d'un village cherchent la fortune perdue d'un riche marchand. Le karma semble lourd sur chacun. « La plupart de ces voyous sont des paysans qui pensaient que la vie serait plus facile en tant que criminels. Ils sont trop lâches pour se faire vraiment mal. / Mais ils passeront leur colère sur les habitants de la ville. » (p. 83) Miyamoto Usagi, lui, ne peut jamais s'empêcher de venir en aide aux faibles et aux innocents. Quand Mayumi, servante d'auberge, demande à le suivre pour changer de vie, il n'ose pas refuser, mais il sait que son existence de samouraï errant n'est pas faite pour une femme. « J'attire le danger partout où je vais. Et le danger s'étend à tous ceux qui voyagent avec moi. » (p. 140)



Après de longs mois sans lire les aventures du beau ronin aux longues oreilles, je retrouve avec bonheur ce Japon féodal où les esprits et les démons marchent sur la terre. Je ne me lasse pas de suivre le noble guerrier aux deux épées, solitaire et vaillant. « Je ne peux pas être responsable de tous les malheureux de ce monde. J'ai ma propre vie. Je ne peux pas veiller sur quelqu'un d'autre. » (p. 85) La suite des péripéties, que j'ai déjà lue, donne raison à Miyamoto Usagi.
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Usagi Yojimbo, tome 1

Le tome se structure en une succession de petits histoires. Pendant son errance, il tombe soit sur une personne qui a besoin d'un coup de main ou soit il se met au service d'un individu. L'ennui n'est pas son compagnon et par chance les vilains ne manquent pas. Qu'importe pour qui ils travaillent ou ce qu'ils défendent, avec son épée il fait justice. On s'amuse assez bien en tournant les pages. Et surtout lorsqu'on prend le temps de bien regarder les personnages. Parfois, ils font de ces grimaces que l'on est passé dans le monde du comique. C'est assez dynamique. Par contre, le format rend parfois la lecture moins agréable. La taille de police est vraiment toute petite. L'univers graphique appelle à notre imaginaire qui possède une bonne base de données. D'ailleurs, ce n'est pas si hasardeux que Netflix l'a adapté en dessin animé. En tout cas, cela mérite de découvrir le tome 2.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Usagi Yojimbo, tome 20

Miyamoto Usagi a laissé son fils Jotaro sans lui révéler qu'il est son père. Il a repris sa route, toujours prêt à faire le bien, même si c'est parfois contre son gré. Il croise de nouveau l'inspecteur Ishida qui a maille à partir avec Nezumi, bienfaiteur masqué qui agit pour les pauvres. Il accompagne une vieille femme acariâtre et rencontre un médecin inventeur. « Je méprise cette politique de nous séparer des étrangers. Pensez à tout ce qu'on pourrait savoir en plus si on pouvait échanger nos connaissances. » (p. 112) Pendant ce temps, le rhinocéros Gen continue de traquer Inazuma, la terrifiante guerrière possédée par un démon.



Au fil des épisodes de ce volume, l'auteur explore l'histoire du Japon féodal qui a fermé ses frontières au reste du monde, mais pourtant gagné par la diffusion du christianisme, tandis que les mythes et traditions millénaires restent présents dans le quotidien, avec des manifestations concrètes qui laissent le rationnel au placard. C'est toujours un doux bonheur de lecture de cheminer en compagnie du ronin aux lames prestes et aux longues oreilles.
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Usagi Yojimbo, tome 17

L'automne arrive. Le ronin Usagi est attendu au temple de Kitanogi pour assister au duel qui oppose son ancien maître, le valeureux Katsuichi, et Nakamura Koji, un guerrier qui vit uniquement selon les principes du bushido, le code des samouraïs. Le second a provoqué le premier pour déterminer lequel d'entre eux est le meilleur combattant, car ainsi le veut le bushido. Mais avant d'observer ce sinistre rendez-vous, Miyamoto Usagi aide le samouraï Koyama à venger son père, toujours dans le respect du bushido, mais également de la loi puisque le shogun délivre des autorisations signées pour rendre justice par soi-même. Plus loin sur sa route, il retrouve le petit bouc, Gorogoro, séparé de son père, et fait son devoir de guerrier d'honneur en protégeant cet innocent. « Te mêle pas de ça, samouraï ! Ce ne sont pas tes oignons ! / Si on menace un enfant, c'est les oignons de tout le monde. » (p. 34) Et parfois, le brave lapin est desservi par cette loyauté qu'il conserve envers le code d'honneur des samouraïs, face à ceux qui l'utilisent à ses dépens. Au bout du chemin, il retrouve son neveu Jotaro, le fils de sa tendre amie d'enfance.



Bon, vous l'aurez compris, cet album insiste plus fortement que les précédents sur l'honneur des samouraïs. Ça lui donne une gravité supplémentaire non déplaisante, d'autant qu'elle annonce des révélations et des changements dans la vie du beau ronin aux longues oreilles.
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Usagi Yojimbo, tome 16

L'épée mythique de la déesse du soleil est enfin à l'abri. Miyamoto Usagi reprend son chemin. Il est attendu au temple de Kitanoji pour assister au duel que son ancien sensei doit relever. Mais les routes du Japon féodal sont loin d'offrir uniquement de tranquilles excursions. Aux côtés du brave – mais bougon – Gen, le lapin ronin offre ses services à un village déchiré par les affrontements de deux clans rivaux. « Oh non ! Ce regard, je le connais ! Tu vas encore intervenir, pas vrai ? Tu fourres toujours ton nez là où il ne faut pas ! » (p. 17) Et plus loin dans leurs pérégrinations, les deux compères sauvent une nouvelle fois la jolie Kitsune, artiste de rue et voleuse filoute.



La fin de l'ouvrage est consacrée à des notes historiques pour remettre en contexte certains événements et péripéties des albums passés et préparer ceux des albums suivants. C'est aussi passionnant que ludique ! Et c'est sans attendre que j'ai poursuivi ma lecture des aventures du brave samouraï sans maître !
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