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EAN : 9782232123856
266 pages
Editions Seghers (19/02/2015)
3.75/5   4 notes
Résumé :
La Ménagerie de verre, Un tramway nommé Désir, La Chatte sur un toit brûlant... Tout le monde connaît l'oeuvre de dramaturge de Tennessee Williams, lyrique, exaltée, adaptée au grand écran avec la postérité que l'on sait. Pourtant, en privé, l'homme se définissait avant tout comme un poète, un poète inspiré de la lecture de Keats, Shakespeare, Rilke et Rimbaud. Lorsqu'il publia Dans l'hiver des villes, en 1956, sa célébrité en tant qu'auteur dramatique était déjà te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Depuis plusieurs années, je tente de combler une lacune en m'éduquant - car je pense que c'est bien de cela dont il s'agit - à la poésie, y allant doucement au gré des recommandations d'une telle ou d'un autre. Et globalement, lentement, ça fonctionne.

Mais parfois, tel un padawan-lecteur un brin présomptueux, un livre me rappelle mes limites dans le genre. Et c'est exactement ce qui m'est arrivé avec Dans l'hiver des villes de Tennessee Williams, traduit par Jacques Demarcq.

Pourtant, la conjonction d'éléments favorables était prometteuse : l'éditeur, Seghers ; l'auteur, Américain ; et une version bilingue mise en page de belle façon en textes opposés.

Si quelques textes m'ont parlé, principalement dans les dernières parties plus tournées vers ses poèmes amoureux – Contrats, Matins sur Bourbon Street, La Tête sur l'oreiller – je ne suis jamais parvenu à entrer dans l'univers particulier de Williams, ce que je regrette bien.

Un univers souvent fantasmé où le réel est magnifié, où la vieillesse et la mort tiennent le haut du pavé, où l'autre surgit parfois, où le sentiment de tristesse et de solitude m'a souvent glacé.

Pas grave, je persévèrerai !
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Si tout le monde connaît Tennessee
Williams en tant que grand romancier, peu de gens connaissent ses poèmes. Avec le sublime recueil intimiste, qu'est Dans l'hiver des villes, ce sera chose faite.
Ce récit poétique est construit comme un magnifique journal intime, un album d'images personnelles de la vie de l'auteur.
De l'enfance à l'âge de la sagesse, il fait défiler ses souvenirs avec tendresse et émotion, en particulier lors des passages concernant sa famille. Puis il nous entraîne dans ses pérégrinations, au travers des Etats-Unis, de New-York au vieux sud ou il a vécu sa jeunesse, jusqu'au Mexique, carnet de voyage introspectif où se mélange les lieux, les atmosphères et les rencontres insolites.
Ce recueil est aussi l'occasion pour l'auteur, de parler ouvertement de son homosexualité, de ses désirs, fantasmes et déclarer sa flamme au "Mâle", qu'il sait si bien exhalé dans un ton poétique plein de compassion et d'admiration.
Avec sa poésie, il fait une étroite synthèse avec le reste de son oeuvre, où là aussi de manière plus subtile, il montre des êtres rebelles, asociaux, des rapports amoureux, complexes, ambigus face au désir féminin, masculin, et tous les corollaires qui en découlent.
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Je termine cette année 2022 riche de découvertes poétiques.
"Dans l'hiver des villes" est un titre séduisant et sobre. J'aime beaucoup. J'aime aussi la première de couverture des Editions Seghers qui proposent une photo de l'auteur dans une nuance vieux rose.
Tennessee Williams est un dramaturge et écrivain américain du XXe siècle. Il est plus connu pour ses pièces de théâtre, certaines ont été adaptées au grand écran comme "La chatte sur un toit brûlant" avec le couple Elizabeth Taylor et Paul Newman. J'ai aimé le film de Mankiewicz "Soudain l'été dernier".
Sa poésie est belle. Elle est comme un baiser voluptueux. Elle a aussi un goût de sous-bois et de soleil. C'est une jouissance et une réjouissance. C'est intime et intense. La sexualité est dite avec élégance tantôt passion. Il évoque les amis, l'amour et la mort dans des villes mystérieuses et parfois menaçantes. Il fait allusion à la guerre - nous sommes dans les années 40.
J'ai vraiment passé un excellent moment.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
car tu dois apprendre, même toi, ce que nous avons appris,
qu’il est des choses destinées par leur nature à ne pas se réaliser,
mais seulement à être désirées et poursuivies un temps puis abandonnées.

Tu dois apprendre, même toi, ce que nous avons appris,
la passion qui existe en ce moment pour le déclin,
l’impulsion à tomber qui succède au jaillissement de la fontaine.

for you must learn, even you, what we have learned,
that some things are marked by their nature to be not completed
but only longed for and sought for a while and abandoned.

And you must learn, even you, what we have learned,
the passion there is for declivity in this world,
the impulse to fall that follows a rising fountain.

La descente d’Orphée / Orpheus Descending
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Finalement, faute d’autres arguments, je lui ai dit :
Regarde-moi !
C’est une chose que je n’avais jamais rêvé de faire.
Il me semblait être né en sachant que je devais me cacher
là où les autres consentent ou cherchent à être observés.
À présent, sans préparation, sans même un essai en privé,
je dois exposer,
les chaudes chairs meurtries par-dessous
et lui indiquer
les délicates mutilations,
le maillage des veines
qu’a brisé une soudaine congestion,
où le sentiment a fait tournoyer
ces petites bobines obscures en moi !

I said to him, finally, other arguments failing,
Look at me!
This was a thing I had never dreamed of doing.
It seemed I was born with knowing I had to be covered
as others from birth accept or seek out watchers.
Now, without preparation, without even trials in private,
I had to expose
the hot bruised flesh underneath
and point out to him
the delicate mutilations,
the webs of veins
that had broken from sudden congestion,
where feeling had whirled
those tiny dark spools in me!

Les Peintres dangereux / The Dangerous Painters
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À quinze ans ma soeur
ne m’attendait plus
en trépignant au coin de la pharmacie White Star,
elle plongeait tête la première dans la découverte, l’Amour !

Puis elle a complètement disparu –

car une explosion d’amour, considérée comme une démence
précoce,
a dévoré de lumière son coeur transparent toute une saison
jusqu’à le brûler, lampion de papier !

– arraché de sa corde !
– dégringolé sur une tente !

vacillant trois fois, paraissant presque crier…
Ma soeur a été plus rapide que moi en tout.

//

At fifteen my sister
impatiently at the White Star Pharmacy corner
but plunged headlong
into the discovery, Love !

Then vanished completely –

for love’s explosion, defined as early
madness,
consumingly shone in her transparent heart for a season
and burned it out, a tissue-paper lantern!

– torn from a string!
– tumbled across a pavilion!

flickering three times, almost seeming to cry…
My sister was quicker at everything than I.

Recuerdo, III. Lampion de papier / Recuerdo, III. The Paper Lantern
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Le sucre en canne

Je suis le poivre rouge dans sa membrane,
Le pain qui attend le boulanger.
Je suis le sucre doux dans la canne,
Que rien sinon la pluie n'a touché.
Si tu me touches que Dieu te sauve !
Ces jours d'été sont bleus et chauds.

Je suis des patates pas encore mâchées,
Un chèque qu'on n'a pas encaissé.
Je suis une fenêtre avec un store,
Tu ne peux rien voir depuis dehors.
Si tu le fais Dieu sauve ton âme !
Les nuits d'hivers sont bleues et froides !
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De fer est l'hiver

De fer est l'hiver, verrouillé côté sud,
fermé à la montagne où le printemps se nourrit ;
mais toujours notre sang est sacré ; de l'aimé
la bouche et la langue nous sont pain bénit.

D'acier est le glacier et les champs de neige
sont enclos de sapins que ne perce aucun bruit ;
ces forêts respirent, leurs géantes narines blanches
soufflent le givre aux clochers ; la ville dort tranquille.

Les héros gelés dont les terribles blessures
sont des roses sculptées dans la mer de glace
somnolent tels des enfants aux calmes chambres bleus,
et leurs lèvres sourient de conseils incroyables.

Qui est cet arrivant qui vient détruire la neige,
dont la trace apparaît triangulaires et vaste ?
Entraperçu, le démon à face de robot
explose dans la pensée à l'instant où il passe.

Nous n'entendons d'alarme, mais nous nous éveillons ;
au-dessus de nous crie à tue-tête l'infini ;
la terre s'ouvre, nos corps se rencontrent et brûlent
et dans nos bouches nous dégustons le pain bénit.
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