Citations de Thomas H. Cook (526)
Le soupçon est un acide . Il ronge tout ce qu'il touche . Il s'attaque à la surface des choses en y laissant une marque indélébile . (...) Il detruit la confiance niveau par niveau . Et creuse toujours plus profond .
Et voilà, regarde-moi ça, fit Gaylord, dégoûté. Encore une manif sur la Quatrième. Ça tue le commerce, et c'est tout ce que ça fait. (…) J'arrive pas à piger pourquoi y veulent se mélanger avec les Blancs. (…) Ça me dépasse. Tu sais pourquoi ? Pasque les Blancs, y-z-ont toujours l'air de s'emmerder.
Ce n'est pas sans risque que nous éludons certaines questions que l'on traîne ensuite toute sa vie comme un boulet. Ainsi les enfants adoptés quittent souvent ceux qui les ont recueillis pour partir à la recherche de ceux qui les ont abandonnés. Il est facile de vivre sans connaître l'histoire de l'univers, mais très difficile de vivre sans connaître sa propre histoire.
- C'est la chose la pire qu'on puisse faire, hein ? Se décevoir soi-même. (…) Ou décevoir quelqu'un. Quelqu'un qu'on admire. C'est le pire, tu ne penses pas ?
- Non, le pire, c'est d'être déçu par quelqu'un qu'on aime. (…). Ça, c'est vraiment dommage.
Certaines personnes ne sont pas des points de la tapisserie de la vie, mais en sont le motif même, et quand une telle personne nous est retirée, ce n'est pas seulement elle qui nous est enlevée, mais une petite part de tous ceux qu'elle a connus ou a pu connaître.
La vie, c'est la morale de leçons que l'on apprend trop tard.
Le souvenir des joies perdues, ça brise le cœur, surtout quand les lendemains sont porteurs d'un drame en devenir.
La vérité est qu'il y a ceux qui portent leur croix sur leurs épaules et ceux qui s'en abstiennent, et ce sont les premiers qui, sous ce poids hérissé d'esquilles, tiennent entre leurs mains le coeur du monde entier, offrant à l'humanité son unique raison de prétendre à la gloire.
Tout homme est fait des questions qu'il se pose.
Ce n'est pas tant qu'on vieillit, me dis-je, mais plutôt qu'on vieillit dans le déclin de ses facultés intellectuelles doublé de la dégradation physique, et que cette épreuve est d'autant plus cuisante qu'on a conscience que rien ne s'améliorera jamais plus. Aucune aube nouvelle ne sera plus lumineuse que celle qui vient de se lever, et cette tristesse est d'autant plus profonde qu'elle s'accompagne de la peur de la mort.
Après avoir regagné leurs places, les jurés continuèrent soit de regarder solennellement droit devant eux, soit de jeter des coups d’œil à leurs mains ou de suivre la danse d'une hypothétique lumière aux quatre coins de la salle, douze citoyens qui, soudain, furent exactement cela à mes yeux, non pas les provinciaux haineux de l'imagination débridée de Morty, mais des braves gens qui avaient une chose à faire et l'avaient faite de leur mieux.
Quand on vous enlève un père, on vous enlève une jambe.
J'en conclus donc que nous étions des êtres programmés pour espérer coûte que coûte, même face à un destin implacable. Nous rêvons encore de paix au moment où les bombes explosent tout autour de nous.
Nous espérons que notre tumeur ne grossira pas, que nos prières ne se dissoudrons pas dans le ciel. Nous espérons être toujours amoureux, que nos enfants deviendront des gens bien. Et même à l'instant où notre voiture franchit le bord de la falaise, nous espérons atterrir sur un tapis volant.
Et quand c'est vraiment trop tard, les dernières fibres de notre corps espèrent alors une mort sans douleur, voire une glorieuse résurrection.
A ce moment là, sembla-t-il à Frank en lisant le court article en page seize, Hannah avait perdu son ton juvénile. Maintenant, son style était fort, assuré, et empreint d'une conviction farouche...
La justice, ce n'est pas un rassemblement, si nombreux soit-il. La justice, ce n'est pas un salaire, si juste soit-il. La justice, c'est une philosophie de la vie, par laquelle on considère l'autre, et les droits de cet autre, et ce que cet autre fait pour vous et ce que vous faites pour lui. La justice, c'est la façon dont on s'intègre, et la façon dont on permet aux autres de s'intégrer. La justice isolée n'existe pas. La justice solitaire n'existe pas. Aucune oeuvre juste ne peut isoler l'autre. La justice est le grand principe unificateur de toute vie. Une vie isolée peut rechercher le confort. Une vie isolée peut rechercher l'amour. Mais la vie totale, quand elle est vécue ensemble, recherche la justice.
Les hommes sont détruits aussi bien par les petites choses que par les grandes, par les passions les plus intenses que par les besoins les plus triviaux, par des événements aussi considérables qu'une guerre ou aussi minuscule qu'une fausse note.
Il y a la tristesse que l'on éprouve envers sa propre vie et celle que l'on éprouve envers toute vie, et ce fut cette seconde forme du chagrin qui, me sembla-t-il, s'abattit alors sur Martine, le triste et épouvantable fait que les hommes sont juste incapables d'être à la hauteur de la mission d'emprunter le chemin le plus rude, le plus accidenté qui mène à la vision du paradis qui les hante.
Il y a parfois plus d'amour à ne pas donner qu'à donner.
Quelques instants plus tard, nous étions remontés en voiture et reculions dans Plymouth Road. A travers les cordes de pluie qui cinglaient sur le pare-brise, je voyais Mlle Channing sur le seuil du cottage, son visage si paisible et si lumineux tandis qu’elle nous faisait au revoir de la main que je choisis souvent de me souvenir d’elle comme elle était ce premier soir et non telle que je la revis lors de notre dernière rencontre : les cheveux attachés en désordre, le teint brouillé, entourée de l’odeur puissante, humide et froide de la mort.
Peu de gens comprenaient que tous les jours de leur existence conduisaient à un seul but. Ils se dispersaient dans mille directions futiles alors qu'il n'existait qu'une seule véritable direction de l'existence - celle qui passait par la pupille de l'oeil de Dieu, dans la félicité de l'union ultime et éternelle.
La vie joue sans dévoiler ses cartes.