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Critiques de Valentine Goby (1480)
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L'Ile haute

Pour une fois, c'est l'autrice qui m'a d'abord parlé de son livre. A Lyon, l'an dernier dans le cadre de Littérature Live, Valentine Goby évoquait son livre, L'île haute, en parallèle avec celui de Katarina Poladjan. La rencontre avait pour titre "Voir le monde avec d'autres yeux". Je garde de leur dialogue l'idée de réparer les vies par la littérature.

La lecture de l'île haute, pendant ces deux jours entre parenthèses, est en soit une réparation par la douceur des mots malgré la douleur de la rupture, de l'Histoire, des assignations comme le dit si bien Valentine Goby. Effectivement, l'autrice se manifeste parfois, rarement, dans son récit pour corriger ce que le personnage ne peut pas savoir objectivement. Alors, elle rattrape par les cheveux la lectrice que je suis et qui était entièrement plongée dans la subjectivité et les inquiétudes/questionnements du personnage de Vadim/Vincent. Car ce sont ses relations au paysage, aux autres qui sont données à voir avec ses loyautés et ses ruptures.

L'écriture est un souffle continu; l'air passe bien dans le corps de cet enfant asthmatique et l'écriture a la même fluidité. Elle le suit intimement dans sa respiration. C'est très beau et prenant car l'espace s'agrandit au regard de l'enfant/de la lectrice tout au long du livre; Vadim/Vincent se crée une famille et grandit.

Je n'ai pas voulu terminer trop vite ma lecture. J'ai retardé la fin par un sommeil agité et par l'écriture. Je voulais rester en compagnie de ces personnages et de la découverte progressive de toutes les richesses de cet univers montagneux, à travers les yeux de Vadim/Vincent, en toute sensibilité intérieure et avec tous les sens épanouis.

Le suspens est maintenu en sourdine et l'émerveillement est une constante tout au long du récit. Quelle belle performance d'écriture ménagée par Valentine Goby!

De plus, elle parsème son récit de savoirs sur les plumes, les papillons, les étoiles, le travail du bois. Et cela est fait en toute fluidité puisque Vadim/Vincent est un enfant qui apprend et mémorise, qui vit ses premières fois, dans cette vallée qui l'accueille. Il y a aussi ses premiers baisers. Celui avec Moinette qui lui en donne l'idée. Celui avec Olga qui lui en donne le goût.

L'écriture, si fine et poétique, si riche et expressive, transmet à merveille l'identité flottante de Vadim/Vincent jusqu'à la fin du livre où il est difficile de renoncer à suivre cet enfant auquel il est si aisé de s'attacher.

Alors, je réalise encore une fois combien l'écriture, lorsqu'elle est aussi habile, peut être vraiment réparatrice. Et Valentine Goby nous en donne ici un exemple remarquable.

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L'Ile haute

J'ai eu énormément de mal à entrer dans ce livre. L'histoire est indéniablement belle, les paysages aussi. C'était intéressant de revivre cette époque, cette simplicité de vie à la montagne. Mais l'écriture est trop distancée, trop descriptive pour que je me sente emportée et je suis clairement restée sur ma faim avec cette impression de parcourir ce livre page après page, laborieusement, comme on gravit une montagne ?... mais sans la vue splendide au bout.
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Murène

Ce roman aborde la tragédie d'un jeune homme qui subit un lourd traumatisme suite à un accident dans les années cinquante. Le handicap, la résilience par le sport sont traités avec beaucoup d'humanité et force détails dans une langue dense et riche par Valentine Goby. Un roman qui prend aux tripes et laisse une empreinte forte tant par l'énergie qu'il dégage mais aussi par celle qu'il nous transmet.
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Murène

François Sandre a vingt-deux ans, en février 1956, un avenir radieux devant lui, quand il est électrocuté, et que sauvé in extremis, il perd complètement ses deux bras.



Comment peut-on vivre sans bras ?

Comment réagissent la famille et les proches ?

Comment doit-on se comporter quand on perd ses bras : assumer ou cacher son handicap ?

Comment supporter le regard des autres ?

Quelle est la situation des handicapés en France, à cette époque ?



Par le truchement de François, Valentine Goby va nous sensibiliser à la cause des handicapés physiques, dans un récit assez émouvant étayé par une solide documentation, aussi bien médicale, que psychologique ou sociologique.



François est un personnage de fiction mais son histoire s'insère dans le contexte historique de l'handicap, de l'handisport et du paralympisme.



En 1956, la recherche sur l'appareillage des mutilés est encore à un stade embryonnaire, donc le héros ne peut pas bénéficier de prothèses. Il est donc condamné à rester sans bras, ou pour l'esthétique, à porter une sorte de lourd corset avec des extrémités difficilement manipulables.



C'est lors d'une visite à l'aquarium de la Porte Dorée, Vincennes, avec sa jeune soeur Sylvia, qu'en observant une murène, François trouve sa voie de salut, la natation.



Il se souvient d'un jeune blond, Philippe Braque, qui lui avait donné sa carte de visite au centre d'appareillage de Paris Bercy.



Justement, c'est en 1954 qu'a été créée la première association handisport de France, l'Amicale Sportive des Mutilés de France (A.S.M.F.), sous l'impulsion d'un jeune amputé fémoral, Philippe Berthe.



Valentine Goby, qui a multiplié les recherches, visites, collecte de témoignages, stage à hôpital des armées de Percy - voir en fin d'ouvrage les « remerciements » -, nous dresse un tableau très complet de l'état des lieux du handicap à la fin des années 50, dont beaucoup d'observations restent encore, malheureusement, dramatiquement d'actualité.



Murène peut être lu comme un manuel à l'usage des handicapés. Il nous renseigne sur les catégories 1, 2, 3 d'invalidité, les différents traitements administratifs pour les blessés civils ou les mutilés de guerre, les adresses utiles…



On peut aussi ne pas s'attarder sur toutes ces informations et s'attacher aux anecdotes qui illustrent le triste sort de François.



François va manger dans un bistrot avec un autre nageur sans bras, Bertrand Gary, qui est prépubère. Ce dernier s'amuse à faire une démonstration de comment mettre sa serviette, boire et manger avec ses pieds ! Je vous laisse imaginer l'indignation des autres clients et la consternation du patron ! Cette scène pourrait porter à sourire si elle n'en disait pas long sur nos préjugés ! J'ai mis des extraits de ce passage en « citations ».



Nous ne pouvons que nous révolter face à la bêtise, voire la méchanceté de nos congénères !



Valentine Goby décrit bien, avec humour, les écueils auxquels sont confrontés les handicapés pour mener une « vie normale ».



Heureusement, il n'y a pas que de la misère : gérer son handicap requiert de grandes doses d'ingéniosité ; l'handisport est un dépassement de soi, une résilience ; la joie des compétiteurs fait plaisir à voir ; des amitiés et une solidarité forte se nouent.



Comme dans ses autres romans, Valentine Goby ne se contente pas de se limiter à une seule thématique, même si le sujet abordé est déjà suffisamment vaste en lui-même.



Avec L'île haute, nous avons eu droit au parler savoyard, avec Kinderzimmer à des acronymes nazis ou des termes allemands. Dans Murène : c'est l'anglais, la mère de François est anglaise, elle s'appelle d'ailleurs Jane, on a droit à une leçon de phonétique sur « Djène », « Djeïne » ou « Dje-ï-ne » - j'ai mis la leçon de phonétique en entier en « citations » -, et aussi le portugais, avec João qui s'est retrouvé en fauteuil roulant après un effondrement d'échafaudage.



En sus de ses distractions linguistiques, il y a l'atelier de couture du père qui permet de confectionner des vêtements adaptés pour François, et dans un tout autre registre, les manifestations contre l'OAS.



Cette dispersion me gêne un peu.



Je retrouve aussi quelques autres thèmes récurrents : la neige, la montagne, la boxe, le quartier des Batignolles, des références littéraires ou artistiques…



Valentine Goby a la particularité d'intervenir dans ses romans.



« Je suis celle qui accable François.

Comme Victor Hugo qui accable Quasimodo au Moyen Age, et Gwynplaine, l'homme qui rit au XVIIème siècle, êtres excessifs et manquants, c'est-à-dire : laids. »



« … et s'il pouvait sans doute, il me fusillerait du regard, moi l'auteure, parce que la désarticulation scapulohumérale ne lui laisse aucune chance et qu'il n'existe pas encore de prothèse myoélectrique pour venir à son secours »



« J'imagine François Sandre devant la télé, cinquante-sept ans plus tard, à la fin de l'été 2016, regardant les épreuves de natation au Jeux paralympiques de Rio… »



Je vous dévoile la phrase de la fin pour que vous puissiez la méditer :

« - Ils appellent ça le kintsugi. L'art des cicatrices précieuses ».



4,24 est la note de Murène sur Babelio. Comment pourrait-on ne pas saluer une telle entreprise en faveur des handicapés ? Murène a le pouvoir de nous déciller les yeux, de nous mettre en situation d'handicap – qu'est-ce qu'on ferait si on n'avait pas de bras ? -, et de nous inciter à faire preuve d'empathie envers ces êtres humains qui sont fragilisés et luttent pour aller de l'avant.



Je vous fais grâce de tout ce que j'ai appris grâce à Murène !



Je disais dans mon billet sur L'île haute que Valentine Goby a une belle écriture, certes la forme est élégante mais trop académique à mon goût.



Malgré tout l'intérêt que j'ai pris à lire Murène, je ne lui accorde que 3,5*** parce que pour moi il s'agit plus d'une docufiction que d'un roman.



Je suis dans un cycle Valentine Goby. Elle est en résidence d'écriture dans mon réseau de médiathèques. Je m'apprête à la rencontrer samedi 25 mai. C'est le troisième roman d'elle que je lis, après L'île haute (2022), chroniqué le 5 mai 2023, et Kinderzimmer, pas encore chroniqué.
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L'Ile haute

Ecriture poétique. La montagne mise en couleur par un jeune Parisien, sa découverte sensible de la dure vie des Savoyards au siècle dernier, son apprentissage de la vie. Les saisons se succèdent lentement, des amitiés se créent. On comprend peu à peu le rôle joué par sa famille d'accueil qui cache ses origines juives. C'est simple, juste et beau.
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Kinderzimmer

L’histoire est dure mais j’ai eu la sensation d’être plongée dans le même enfer que l’héroïne tout au long du roman tant les descriptions, des lieux, des sévices, des ressentis de ces femmes semblent justes. Le style est un peu spécial à appréhender au départ avec des phrases parfois courtes mais à la construction hachée mais je me suis habituée et j’ai pleinement apprécié la qualité du texte. Une lecture prenante pour un roman nécessaire afin de ne jamais oublier.
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L'Ile haute

« Le froid saisit le garçon à la descente du train ».



Nous voici en route pour l’île haute avec un garçon de douze ans qui arrive avec une bonne sœur, manque de chance, à cause d’une avalanche, le train s’arrête deux stations avant, il va falloir faire le trajet sous la neige, ce qui n’est pas une mince affaire pour ce petit parisien, qui n’a jamais mis les pieds à la montagne !



Il suit l’empreinte de cet homme qu’il ne connait pas, il ne sent plus ses pieds, ni ses mains, il traverse un tunnel, il glisse, escalade, la nuit tombe… Il vient soigner son asthme est-ce la vraie raison ? Car pourquoi doit-il renoncer à son identité, Vadim Pavlevitch, se faire passer pour Vincent Dorselles ?



Ils arrivent à une ferme où l’accueil est chaleureux.



Vadim vient de subir un déracinement violent, il a quitté sa famille, ses repères, l’appartement des Battignoles, il est entrainé dans un tourbillon dont il ne saisit pas les tenants et les aboutissants mais la montagne le sauve, annihile sa capacité de réflexion, il est sous le coup de l’émerveillement, de l’extase.



« La montagne se dresse à contre-jour dans le ciel vert. Ce n’est plus le dôme d’un palais, se dit le garçon, c’est une île, une île dans la neige. Une île haute ». (p.40)



Valentine Goby nous brosse un portrait saisissant de la vie dans une ferme à la montagne. Elle exalte l’éveil des sens et aborde avec sensibilité le passage de l’enfance à l’âge adulte. Sur ce chapitre, je vous invite à vous reporter à la critique de Chrystèle, @hordeducontrevent, qui a signé un de ses sublimes billets, où la plume sensible et subtile fait vibrer les épiphanies.



Voyelles de Rimbaud est souvent évoqué pour dresser des correspondances entre les lettres et les couleurs.



Beaucoup de lyrisme, une belle écriture qui masque la toile de fond, la guerre qui bat son plein.



Je ne me suis pas attachée aux personnages et me demande si la psychologie en fonction des âges de Vadim 12 / 13 ans et de Moinette, 10 ans est plausible.



Les enfants à cette époque feraient toutes sortes de tâches à la ferme. C’est Moinette qui forme Vadim.



« Moinette regarde Vincent partir, dépitée, elle aurait voulu venir mais son père a refusé. Il y a les bêtes à s’occuper, il dit et le col est un travail d’homme. N’importe quoi, sûr que Moinette qui soulève seule des marmites, des tommes, des hottes pleines de terre et des bûches pour le poêle pellerait dix fois mieux que Vincent ». (p.130)



« Toute la jeunesse est à la Poya. Les plus petits bergers on six, sept ans. » (p.148).



J’ai du mal avec le contraste bucolique premiers émois et le tragique arrière-plan qui est occulté.



J’ai contemplé l’île haute comme un beau tableau.



Je suis dans un cycle Valentine Goby. Elle est en résidence d’écriture dans mon réseau de médiathèques. Je m’apprête à la rencontrer samedi 25 mai. J’aurais plein de questions à lui poser, dont notamment pourquoi à deux ou trois reprises le « tu » (s’adressant à Vadim), se substitue au « il » point de vue de Vadim.
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L'Ile haute

Quand Vadim/Vincent découvre au matin le paysage qui se déploie devant lui, il n'en croie pas ses yeux .. Les yeux écarquillés, il est fasciné et ébloui. C'est l'hiver , c'est la première saison qu'il va passer à Vallorcine. Qu'il lui semble loin le parc des Batignolles !! D'émerveillement en émerveillement Vincent, puisque c'est ainsi qu'il s'appelle à présent , va aller de découverte en découverte, d'apprentissage en apprentissage sous la férule attentive de Moinette, une gamine de dix ans pense t'il du haut de ses douze ans.

Et puis nous voilà à sa suite découvrant le dur labeur quotidien pour survivre dans le froid, l'isolement et le réconfort d'un sourire . Les jours passent , le printemps se fait attendre mais quand il est là qu'il est beau . Vient enfin l'été la saison jaune où chacun sait quoi faire, comment le faire. du matin au soir chacun s'active . Et Vincent enregistre, note les sons les couleurs et admire toujours et encore sa Montagne, les Aiguilles rouges, son île Haute ..

Voilà je referme ce roman émerveillée. Valentine Goby nous raconte Vadim/Vincent et nous l'écoutons. Les pages se savourent, les mots deviennent sons, les sons des couleurs . j'ai pris mon temps , tout mon temps pour savourer ma lecture.

Vincent /Vadim , Vadim/Vincent : la vie a fait que Vadim est allé se refaire une santé à la Montagne pour soigner son asthme, Vadim a laissé Vincent passer devant lui , découvrir le monde, apprendre , aimer à nouveau . le gamin est devenu adolescent et Vincent a du céder la place à Vadim pour continuer sa route. Il ne connaitra pas l'automne à Vallorcine

Nous sommes en août 1943 .
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Kinderzimmer

Les camps de concentration ont été des moments d'horreur absolue pour l'humanité ; on le sait, et on se demande pourquoi une auteure, elle-même non rescapée de ces camps, a besoin de plonger ses lecteurs avec complaisance dans le plus sordide et le plus abject pour faire partager quel message, en définitive ? On a la désagréable impression que l'horreur des camps est instrumentalisée à son maximum pour en faire un sujet de roman "qui va attirer l'attention". Cette façon de procéder n'emporte pas l'adhésion, pour manier la litote. Quand on compare avec le magnifique livre de Primo Levi (Si c'est un homme), tout en finesse et en retenue, le contraste est saisissant, et le livre de Primo Levi n'a pas eu besoin de se complaire dans le sordide pour véhiculer le message : plus jamais cela. Alors qu'un rescapé aurait eu mille raison de le faire. Par ailleurs, le style de Kinderzimmer, sautillant, est dépourvu de toute qualité littéraire et ne se prête pas au sujet traité.
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Banquises

Dans les années 80 ans, Sarah, 22 ans, part pour le Groenland et ne revient jamais, laissant ses parents et sa sœur dans l’incertitude et l’incompréhension.

C’est cette famille qui tente de se reconstruire (ou pas) autour de l’absente que l’on va suivre. Juste après la disparition mais aussi longtemps après, quand Lisa devenue adulte part au Groenland sur les traces de sa sœur.

Ces parties dans le grand nord sont bouleversantes d’une autre manière, parce qu’elles racontent la vie de ses pêcheurs, dépendants de leurs chiens, du froid et de la banquise. Ce roman a plus de dix ans et décrit déjà le réchauffement climatique et les conditions de vie difficiles qui en découlent, apportant la pauvreté. Je n’ose imaginer la situation actuelle.

J’ai lu ce roman la gorge serrée, par les deux histoires parallèles qu’il raconte. J’ai aussi aimé l’écriture de Valentine Goby que je n’avais jamais lu, à la fois précise, technique et poétique.

M
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L'Ile haute

Quel bonheur de retrouver Valentine Goby, qui à chaque nouvel opus, parvient à se renouveler, et me surprendre.

Valentine Goby aime la montagne, la pratique assidûment, et s’en inspire ici en installant immédiatement une impression qui engage tous les sens.

Vadim est un jeune parisien de douze ans que sa famille envoie prendre le bon air de la montagne pour soigner son asthme. On découvrira au fil des pages que les choses sont un peu plus compliquées que cela. Nous sommes en 1942….

Vadim est accueilli à la ferme loin de la ville, avec les sommets face à lui. Et puis il a Moinette, qui va devenir sa grande copine. Ainsi, Vadim, rebaptisé Vincent, traversera trois saisons, où la montagne offrira ses trois couleurs : le blanc hivernal, le vert du renouveau printanier, et le jaune estival, qui serviront d’architecture à ce roman initiatique.

Tout, à mon humble avis repose sur la prose poétique et ciselée de Valentine Goby qui fait des montagnes un autre personnage de ce roman qui invite le lecteur à rentrer subtilement dans l’intimité de ce jeune garçon et de sa famille alors que la chasse aux juifs bat son plein.

Valentine Goby sème ici ou là une multitude d’évocations de ses précédents romans, tout en nous proposant quelque chose de nouveau et de particulièrement émouvant.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Tu seras mon arbre

Lu en 2019. Un roman graphique à découvrir pour son sujet à la fois particulier et universel.

S'appuyant sur un texte percutant et de belles planches illustrées, la revisite du mythe d'Apollon et de Daphné (ensorcellement, amours incompatibles, allégorie de la nature) nous tient en haleine en peu de pages, nous interpellant sur les thèmes du harcèlement sexuel, du consentement, de la sororité féminine... (dès 13 ans)
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Kinderzimmer

Lu en 2016. Il s'agit d'une bio-fiction basée sur le témoignage d'une française non juive, enceinte et déportée à Ravensbrück pour faits de résistance, avec 400 autres femmes.

Comme la narratrice le raconte, aucun livre d'histoire ne pourra jamais retranscrire la mémoire des déportés. La sienne s'est liée à des visages, des noms, des gestes, des voix, des cris, des odeurs, de l'instantané, et non inscrite dans une chronologie des événements logique et précise. Seuls ceux qui l'ont vécu peuvent comprendre, savent vraiment, mais aucun mot ne sera assez juste pour décrire la réalité...
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Qui touche à mon corps je le tue

Lu en 2021. C'était mon 6e livre de l'auteure (que j'ai eu le plaisir de rencontrer dans ma région lors d'une de ses présentations littéraires).

Dans ce roman, l'on reconnaît une écriture aussi percutante que lumineuse, à travers les pensées et les sentiments de trois êtres frayant avec la mort et luttant pour leur (sur)vie...
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Une preuve d'amour

Lu en 2021. Roman recommandé en 4e ("Individu et société, confrontation de valeurs" et " Dire l'amour", au programme de français).

Une touchante histoire de quête d'identité, de mimétisme, de solidarité et d'amour. le caractère universel de la littérature classique est également bien mis en évidence, à travers les extraits choisis des Misérables. Et malgré une chute un peu facile, ce fut une plaisante découverte.
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L'anguille

Lu en 2020. Un roman jeunesse (dès 9 ans) qui se veut être une adaptation "allégée" de Murène, publié par l'auteure en 2019.

Si L'anguille reprend le thème du handicap physique, la comparaison avec le roman pour adultes s'arrête là, car il s'agit surtout d'une histoire d'amitié à hauteur d'ados, de combat et de solidarité conjointe ainsi qu'une jolie histoire de résilience.
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Des corps en silence

Lu 2016. J'avais assez bien apprécié ce roman choral, au rythme narratif original (un mot de jonction reliant chaque histoire), et à la plume ciselée.

Deux femmes, deux époque. Deux amours, deux destins. Des attentes et des désirs contrariés, la passion comme un leurre. Face au doute, à l'inconnu, à la souffrance, le corps lutte, refuse de se taire, se débat, résiste comme il peut...

Un récit fortement introspectif, qui dissèque le couple et l'amour conjugal au scalpel.
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Murène

Lu en 2020. L'écriture de Valentine Goby (7 romans lus à ce jour), sensuelle, lumineuse et profondément incarnée, m'avait touchée par son humanisme et sa véracité en traduisant parfaitement les sentiments des protagonistes.

Un scénario qui place le corps et le désir au coeur même de nos représentations (mentales, affectives et sociales), à travers un parcours de vie aussi douloureux que courageux d'un jeune-homme amputé par accident. Le récit met également en exergue, dans la seconde partie du roman, l'émergence du handisport (jusqu'à sa complète légitimité aux Jeux paralympiques de Tokyo de 1964).

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L'Ile haute

Voici un roman qui nous entraine à hauteur d'enfant à la découverte des Alpes, dans l'émerveillement des premières fois, des premiers émois. Vadim fuit Paris, son air impossible à respirer pour un asthmatique et son époque, mauvaise pour celui qui a des ascendances juives.

C'est un livre à déguster pour la joliesse de sa langue, la poésie de ses images et le goût des mots qui roulent sous la langue. Il est éclairé par la gouaille d'une fille-oiseau, Moinette au cœur élargi, la tendresse d'une mère de substitution et la générosité de tout un village.

L'autrice réussit à nous montrer que, même au milieu de la tourmente, les enfants, rois de l'instant et de la découverte, se créent une île sur laquelle jouer, l'île haute.
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L'Ile haute

Vallorcine, Barberine, le mont Blanc, donc aussi, inévitablement, Chamonix, ces seuls noms suffiront aux amateurs de montagne et de nature pour lire ce livre qui déroule trois saisons passées par un jeune garçon juif de douze ans passées au pays du mont Blanc en 1942-43 pour être à l'abri des nazis.



Trois saisons : hiver, printemps, été. Pourquoi pas l'automne? le mieux est de lire ce joli livre plein de nature, de poésie et de romantisme pour connaître la réponse à cette question.



Vadim, alias Vincent, arrive au village dans le coeur de l'hiver. La nature est figée, la neige a tout englouti. Lui, petit parisien, va découvrir un autre monde, pastoral, aimable, protecteur où la montagne règne en maîtresse incontestée, déclenchant les avalanches dont les vallorcins savent se protéger, en ayant construit là où il n'y a pas de risque, en traversant très vite, vers la fin de l'hiver les pentes où les coulées peuvent survenir. La montagne et le froid enserrent le village, nouveau lieu de vie de Vincent.



Il va peu à peu se familiariser avec ce nouveau décor fait d'aiguilles ouatées de blanc, de mélèzes décharnés, de glace, de froid. Au fil des semaines, il approfondit sa connaissance du milieu montagnard et sera saisi par l'éclatement progressif du printemps avant l'éblouissement fantastique de l'été.



Valentine Goby décrit dans le détail tout cet environnement, s'attardant sur la vie quotidienne, la semaine de labeur, le dimanche de repos, sauf au temps des fenaisons si l'orage menace, la naissance d'un veau, les courses des chèvres et des moutons sur les pentes. Elle déploie tout le florilège de la montagne et c'est indiscutablement, pour ma part, la première raison d'apprécier ce livre.



L'histoire de Vincent est celle de différents enfants juifs qui ont réussi ou non à échapper à l'horreur, notamment à ces gendarmes français collaborateurs pas toujours malgré eux, inféodés trop souvent à un régime honteux. Vincent est devenu presque un vallorcin. Il doit ses connaissances à Moinette, une fillette de deux années sa cadette, qui va lui présenter tout cet inconnu, avec humour et amour. Son corsage n'a pas encore les rondeurs de celui d'Olga qui attire Vincent mais c'est Moinette qui est unique, suscitant ses remords d'adolescent, lui faisant admirer la Voie lactée, les constellations et les étoiles filantes lors de leur ultime rencontre. Moinette, c'est la future femme, la future mère, ce qui inquiète bien Vincent qui a vu la grossesse de Blanche, celle qui l'a accueilli, le risque de la mort avec l'enfant à naître, tout le mystère de la vie qui se renouvelle ici au coeur des montagnes, prenant même une dimension bien plus forte que dans les villes.



C'est donc un beau roman de nature, d'amitié, d'amour que Valentine Goby a inscrit dans l'un des plus beaux cadres pour n'importe quelle histoire, une île haute, celle de la montagne.
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