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Critiques de Vénus Khoury-Ghata (144)
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Lune n'est lune que pour le chat

Recueil de poèmes de la Collection Poés'histoires, la collection de poésie jeunesse des Éditions Bruno Doucey, "quand la poésie prend les enfants au sérieux".



Il s'agit de l'un des 4 premiers recueils édités dans cette collection.



Celui-ci est un hymne à la nature, faune et flore. C'est une balade et une ballade nocturne, avec un chat qui erre au gré de ses rencontres.







La couverture m'avait intriguée, car les éditions Bruno Doucey éditent d'habitude des couvertures unies et colorées, avec motif à rayures.

Ici, les recueils mêlent poèmes et poésie visuelle : les dessins de Sibylle Delacroix sur doubles pages représentent le fauve nyctalope dans différentes situations.



Ce recueil peut aussi bien être découvert par les enfants mais aussi par les adultes, un réel délice à partager.

Certains mots m'étaient inconnus, donc il faudrait je pense guider l'enfant dans sa lecture pour qu'il apprécie au mieux ces textes.
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Une maison au bord des larmes

Un voyage au pays des cèdres, en compagnie de la poétesse Vénus Khoury-Gata. Elle nous parle de sa famille, dans un Liban multiconfessionnel, jouissant tout juste de son indépendance après la fin du mandat français. Une famille déchirée par le terrible destin d’un fils, poète incompris, rejeté par son père et sa communauté, qui après un bref séjour en France finira par être interné dans un établissement psychiatrique. Un récit émouvant, décrivant un monde aujourd’hui oublié, celui d’avant la guerre, cette terrible guerre de quinze ans, jamais vraiment terminée, qui a mis fin au rêve d’un pays où se côtoieraient toutes les cultures, toutes les langues d’un Orient mythique. Une prose fluide flirtant avec la poésie, des images fortes, des sentiments exacerbés que les mots décrivent si bien…
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La fiancée était à dos d'âne

Un roman-conte par la grande poétesse Vénus Khoury-Ghata, qui remonte un pan peu glorieux de l'histoire de France au travers du destin tourmenté d'une jeune fille juive algérienne. Yudah, qui deviendra Judith au fil de ses pérégrinations, va traverser une France louis-philipparde, coloniale et catholique, à la poursuite de l'émir Abdelkader, à laquelle elle a été promise par sa famille à l'insu de l'impétrant, fort de ses quatre épouses selon la règle coranique. N'hésitant pas à enfourcher l'absurde, ou mieux le "drolatique", l'auteure sait néanmoins rendre crédible, et d'autant plus émouvante, la tragédie de cette fillette au coeur simple, qui réussit à franchir toutes les barrières pour tenter d'accomplir la promesse vouée à protéger son peuple. On pense bien sûr à Jeanne, la "pucelle d'Orléans", et à ces fillettes qui ont bravé tous les dangers et souvent donné leur vie pour défendre une cause ou une foi qui dépassait largement leur propre destinée. Derrière le conte, au-delà des mots d'une langue pure et pleine de poésie, se profile une attaque en règle contre l‘injustice et l'intolérance.
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La fiancée était à dos d'âne

Ma critique sera brève car je n'ai pas aimé ce roman. L'histoire d'une jeune fille juive vendue a un homme musulman pour apporter gloire et richesses a sa famille....pendant toute la lecture on attend ce qu'il va advenir de cette héroïne, mais c'est le néant. A part toutes ses errances a travers la France, l’accumulation de malheurs alourdis cet ouvrage.

Très déçue.
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La fiancée était à dos d'âne

J'ai été déçue par cette lecture, je vais essayer de vous expliquer pourquoi.



Petit rappel de l'histoire : Yudah est une jeune fille juive de la tribu des Qurayzas du désert algérien. Le vieux rabbin Haïm l'a choisi pour devenir la quatrième épouse de l'Emir Abdelkader. Elle quitte sa famille pour la première fois et son cousin amoureux d'elle. Le rabbin la conduit au campement de l'Emir, il la confie à un garde et s'en va. Mais l'Emir est absent, il combat les français. La jeune fille erre dans le campement et suit le mouvement quand il faut prendre la fuite. Elle n'a toujours pas vu son futur mari et commence à douter qu'il est connaissance de son existence. Elle l'attend au milieu de ses fidèles sur l'île Sainte- Marguerite. Parce qu'elle est seule, jeune et qu'elle a failli être violée, les religieuses qui vivent sur l'ile l'accueillent dans leur couvent. Elle y devient Judith et apprend le français avec une jeune novice. Mais son but reste de rejoindre Abdelkhader emprisonné à Toulon. Son périple ne fait que commencer...



Mon avis :

Le roman est court, trop court et les chapitres sont constitués de deux ou trois pages. Il en découle une impression de survol de l'histoire.



L'histoire oscille entre réalité et irréalité. L'auteur semble vouloir ancrer son histoire dans le contexte de l'histoire de la colonisation algérienne au 19ème siècle. Mais le vocabulaire employé est quelque fois à la limite de l'anachronisme et ce n'est que dans les dernières pages que l'on trouve une indication du temps. Est-ce parce que je ne connais pas assez la période évoquée ou que les indices temporels sont trop camouflés ? J'ai pendant ma formation universitaire étudiée cette période et je m'y suis sentie perdue...

Yudah est une fille du désert qui n'avait jamais quitté sa tribu. Elle devient une jeune fille étonnamment débrouillarde, trop pour moi. Il est difficile de croire à toutes les péripéties qui se succèdent. Comment une jeune fille possédant à peine la langue française en quelques mois peut être aussi à l'aise dans un univers totalement différent ?



Elle ne rencontrera jamais l'Emir mais elle va croiser de nombreux hommes. Un jeune moine, un peintre perdu dans sa passion, un acteur chef de troupe, un poète libertin et même Victor Hugo, ivre de chagrin, suite à la mort de sa fille et son gendre. Elle retrouvera même en plein Paris une connaissance de son passé. Pour moi, ce fut la rencontre de trop...



Alors je m'interroge, suis-je passée à côté du livre ? Est-ce que Yudha ne symbolise pas ce vent du changement insaisissable qui traverse l'Algérie et la France à cette époque ? Où est-elle comme une poignée de sable que l'on saisit et qui vous file entre les doigts ?



C'était ma première participation à une masse critique et je ne regrette pas l'expérience.
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Ce qui reste des hommes

Diane a acheté une concession pour deux cercueils alors qu'elle est célibataire. Hors de question pour elle de laisser un emplacement vide . Elle part donc à la recherche de ses anciennes conquêtes dans l'espoir qu'un homme finisse par accepter d'être enterré avec elle.



Merveilleux petit roman qui se lit d'une traite, ce qui reste des hommes est un voyage poétique et doux dans la vie de Diane. Elle nous parle de recherche de soi, de solitude, de mort et de chats.... et oui, car, même si Diane n'a plus de chats à l'instant présent, tout au long de sa vie, on ressent à travers le récit que cela a une importance.

Une écriture pertinente qui m'a permis de passer un bon petit moment de lecture.
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Ce qui reste des hommes

Qu’est ce qui peut bien pousser une femme, certes d’un âge avancé, à se rendre un jour dans une agence funéraire afin de commander une concession ? Une concession pour deux précise l’employé. Précision sans intérêt puisque la personne y sera forcément seule, elle qui a si peur de la solitude.



Forcément ? Peut-être pas finalement.



Diane après avoir pris cette décision farfelue va tenter de trouver une personne qui pourrait l’accompagner dans sa concession, une personne qui pourrait lui tenir compagnie durant le voyage éternel.



Tout au fil du livre, elle relatera ses relations avec les hommes. Son mari Paul, le seul qui ait vraiment compté mais qui est mort depuis longtemps déjà, quelques amants farfelus qu’elle a quitté ou qui sont partis. Elle essaiera de les retrouver pour leur proposer de se joindre à elle au cimetière.



Le livre est émaillé de lettres que son amie de toujours, Hélène, lui fait parvenir du sud de la France. Elle est partie mettre en vente une somptueuse villa qu’elle possède depuis plus de 20 ans, dans laquelle son mari a été retrouvé assassiné, et dans laquelle elle n’allait plus, fermée sur le passé et sur l’horreur qui s’y était produite.



C’est un texte court de 120 pages qui prend une forme inhabituelle. C’est un mélange de mémoires, d’échanges épistolaires et aussi de réflexions sur la vie qui passe, les rencontres, les opportunités que l’on se crée, que l’on saisi ou que l’on rate. Au crépuscule de sa vie, on réfléchi à qui l’on a été, qui l’on a rencontré, on se souvient avec bonheur mais aussi avec regret. C’est un texte qui parle de mort, de solitude et de chagrin mais aussi une ode à la vie par le biais des lettres qu’Hélène fait parvenir à Diane. On comprend que ces désormais deux petites vieilles ont été belles, courtisées, riches et si pas célèbres, en tout cas connues dans le milieu mondain. Et que la vieillesse n’est pas charitable.



J’ai apprécié ma lecture qui m’a beaucoup fait réfléchir sur mon propre sort. Plusieurs raisons à cela : la première, et sans aucun doute celle qui m’a poussé à choisir ce livre, hormis le fait que j’aime beaucoup la plume délicate de l’autrice, le décès récent de mon papa. En plein deuil, lire des textes sur la mort est une façon de continuer à vivre malgré le départ. Puis c’est aussi une façon de réfléchir à sa propre vieillesse, à sa façon d’envisager les années à venir. J’ai lu en parallèle le magazine philosophie dont le thème du mois est : « comment voit-on que l’on a vieilli ». Et bien penser à la mort de plus en plus souvent est un des signes de la vieillesse qui s’installe sournoisement.



A lire cette chronique on pourrait croire que c’est un livre triste, glauque, mais en fait pas du tout. Bien sûr la mort y est omniprésente mais elle est traitée avec recul, humour, légèreté et les deux héroïnes du livre sont suffisamment déjantées pour nous faire passer un moment agréable de réflexion sans nous faire sombrer dans une profonde dépression.



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Ce qui reste des hommes

Diane, certain âge ou âge certain, c’est selon, décide de s’offrir un caveau… Ben oui, ça ne fait pas mourir que de le prévoir et, ainsi, Diane choisit exactement ce qu’elle veut. Marbre rouge méché de gris, malgré l’avis négatif du vendeur « Du marbre rouge alors que les tombes voisines sont noires ou grises, je vous le déconseille madame. » Qu’est-ce qu’il y connaît le mec… Même morte, on vous embête parce que vous ne voulez pas la même chose que vos voisins… »

Oui, mais… bien entendu, c’est un caveau à deux places alors qu’elle est seule. Qu’à cela ne tienne, Diane va se rapprocher de ses anciens amants, des fois que… Je me demande les résultats que donneraient une annonce de ce genre « Cherche homme pour partager caveau... » Une chasse au prétendant très surprenante.

Raphaël entre dans sa vie et la demande en mariage… Oui… Mais…. Il a un tiers de son âge et est un cousin très éloigné. Ils se sont rencontrés à l’enterrement d’une parente commune et, depuis, ne l’a pas lâchée une seule seconde. « Epouse-moi parce que je t’aime plus que ma peau, plus que tous ceux qui te faisaient l’amour pendant que je salivais sur ta photo. Epouse-moi et je te ferai des crêpes tous les matins de tous les jours de ta vie. » Il faut pouvoir résister à une telle demande ! « « Trop beau pour toi, trop jeune pour toi, mais craquant » dirait Hélène si elle le voyait. »

Hélène, son amie, sa sœur « Pareilles à deux vases communicants, Hélène et toi êtes fusionnelles jusqu’à ne plus savoir si tel homme fut son amant ou le tien. » voit la vie autrement. Elle collectionne les amants, les aventures sexuelles. D’ailleurs, elle le dit à son amie « Tu ferais mieux d’embaucher un vivant, un grand costaud capable de réchauffer ton lit et tout le reste... »

Le ton est donné et j’ai adoré l’humour grinçant de Diane et Hélène, irrévérencieuses mais jamais pathétique, attachantes même dans leurs gros défauts.

Hélène s’offre aussi une petite histoire d’amour-sexe avec celui qui squatte, pardon, surveille, sa maison dans le sud. Très bien dans la genre veuve joyeuse….

Oui, vraiment réjouissant. Une façon iconoclaste de parler, de représenter les femmes d’un âge certain, de mon âge (peut-être), de leur solitude, de la mort.

Une belle récréation


Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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Eloignez-vous de ma fenêtre

🪟 « Pourquoi a-t-elle gravé des rides sur la table

muré sa porte

ouvert la cage de l’oiseau

et pourquoi l’homme qui rentre la nuit marche sur led débris

de son silence

pourquoi appelle-t-on l’oiseau pas la femme

et se demande ce qu’il ferait du reste de sa vie si elle s’élançait par la fenêtre à la poursuite de l’oiseau »

(P.75)



🪟 A travers ces pages, un univers gorgé de crépuscules, de terre et de chair, un monde tragique sur lequel l’homme n’a plus aucune emprise, dont il est tour à tour l’esclave, la proie, la cible. Le verbe est dur, sévère, autoritaire ; il reflète le pouvoir suprême de la mort sur le maigre privilège qu’est la vie, l’âpreté de la souffrance, le désarroi de la tristesse inconsolable.



🪟 Construit en trois parties, l’auteure évoque successivement la solitude et la mort, la fatalité du quotidien, des gestes répétés, vides de sens et enfin le drame que connût Beyrouth le 04 août 2020. Nul doute que cette plume acerbe et virulente, mais néanmoins sublime et poétique, renferme les trésors d’une âme tourmentée, l’amour d’un pays meurtri, la quête d’une identité perdue entre deux nations, et une vérité aussi glaçante que troublante sur les affres et les tourments de l’être humain.



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La maison aux orties

On vogue à travers le temps, l'espace....

On accompagne la narratrice ou plutôt, elle nous accompagne dans notre mémoire à la recherche de ceux qui sont partis trop tôt, trop mal ... elle nous aide à les retrouver au travers d'un mot, d'un rayon de soleil, d'un bruit ... les retrouver pour mieux les accompagner dans leur dernier logis.

Chacun de nous peut se souvenir d'une mère qui n'a pas pu tout nous dire, d'un frère de sang ou de cœur que nous avons laissé sur le bord de notre route à un moment donné de notre vie, d'un homme qui a pu être pour nous, un mari, un ami, un voisin ou un amant qu'un beau jour nous avons abandonné pour pouvoir continuer à exister par nous mêmes sans nous soucier de ce qu'ils allaient devenir.

La maison aux orties nous invite à une belle ballade poétique dans notre mémoire avec des images qui après nous avoir déstabilisé en évoquant le passé ... nous rassurent et nous ouvrent la porte de notre avenir.

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Les derniers jours de Mandelstam

Le poète russe Ossip Mandelstam se meurt au milieu d’autres condamnés dans un camp stalinien. C’est un de ses écrits qui l’a mené jusqu’à cet enfer. Hanté par le visage et la voix de Staline, il replonge, pendant cette lente agonie, dans son passé, au milieu de ses anciens amis, de son épouse, éternel soutien et de son oeuvre, rempart de liberté contre la dictature.

Vénus Khoury-Ghata prend les derniers jours de Mandelstam pour revenir sur les longues épreuves où ses écrits l’ont mené. Avec une écriture vive et acérée, le lecteur se retrouve juste à côté de cet homme qui s’épuise au fur et à mesure de sa lutte artistique. L’auteure décrit tout le parcours d’Ossip et sa femme, Nadejda à travers la Russie pour tenter de vivre malgré la dictature et la haine de Staline. La force de ce texte est de nous perdre dans la chronologie comme devait l’être Mandelstam lui-même. Son esprit tellement martyrisé ne pouvait plus se souvenir de sa propre vie et de son déroulé. Le lecteur erre ainsi dans l’âme de ce poète. Des extraits de ces créations ponctuent le récit de cette chasse à l’homme. Le poète est traité dans ses deux états, celui d’homme et celui d’artiste. L’auteure nous décrit les traumatismes physiques (l’incapacité à parler, à écrire) et ceux moraux (la peur de la nourriture). Le texte est fascinant par toute la description faite de l’acharnement sur cet homme et son entourage. En prenant les exemples d’autres personnages notamment ceux emprisonnés avec Mandelstam, l’auteure parvient à décrire tous les cas très différents de cette entreprise de destruction. Le rythme de ses phrases courtes agit comme des soubresauts d’une liberté tentant de résister au rouleau compresseur. Venus Khoury-Ghata présente les moyens utilisés par toutes ses victimes pour résister. Il s’agit surtout d’une résistance intellectuelle car le corps est complètement marqué. A la fin, le poème responsable de ces derniers jours nous est livré, preuve du combat mené par la veuve de Mandelstam pour que les mots restent et témoignent de cette résistance. A l’image de cet homme qui ne voulait mourir que le lendemain du décès de Staline (pour pouvoir lui cracher au visage), Nadjeda a parcouru toute la Russie pour réunir les textes de son mari. Ce livre contient la force, l’énergie et la détermination de ses formes de résistances.
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Marina Tsvétaïéva, mourir à Elabouga

Vénus Khoury-Ghata nous livre ici un bel hommage à Marina Tsvétaïeva, qu'elle tutoie et interpelle dans ce court roman.



Les scénettes romancées ou réelles de la vie de Marina défilent, mettant en scène sa vie familiale écorchée, ses relations chaotiques avec ses pairs et sa fuite insoutenable de Moscou à la République tchèque, puis à Berlin, et enfin Paris ; fuite qui la plonge sans cesse plus avant dans la pauvreté.



Portrait pas toujours flatteur d'une femme dont les seules préoccupations étaient l'écriture et l'amour, Marina Tsvétaïéva, mourir à Elabouga permet de mieux esquisser la persécution dont les poètes et écrivains russes furent l'objet après la Révolution de 1917 ; condamnés à une sorte d'errance géographique comme littéraire, et à subir les privations imposées à leur famille en guise de rétorsion. On y croise avec plaisir Anna Akhmatova, Boris Pasternak, Rainer Maria Rilke, Ossip Mandelstam et tant d'autres ; aucun d'entre eux ne parviendra à satisfaire l'insatiable dépendance émotionnelle d'une Marina souvent dépeinte comme rebelle, sauvageonne, rancunière, et profondément solitaire, son triste destin paraissant au fil des pages de plus en plus inéluctable.



Un beau et triste portrait pour quiconque s'intéresse à Marina Tsvétaïeva.
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Ce qui reste des hommes

Deux amies, Diane et Hélène toutes 2 veuves en quête de compagnie, de douceur et d'espoir.

Diane ne voulant laisser les autres gérer ses obsèques le moment venu décide de réserver un emplacement au cimetière. Mas cet emplacement prévu pour 2 cercueils va l'amener à reconsidérer ces dernières liaisons amoureuses ; parmi ceux qui l'ont quitté n'y en a t-il pas un qui accepterait d'être enterré avec elle ?

Hélène n'a toujours pas fait le deuil de son mari abattu froidement dans leur maison de villégiature il y a 20 ans. Les assassins n'ont toujours pas été retrouvés et elle n'a pu se résoudre à se séparer de la villa tant que l'enquête n'est pas résolue.



Hélène s'amuse de la décision de Diane de convaincre un de ces ex de se faire enterrer dans son caveau. Puis lassée de cette quête insensée elle décide de se rendre dans sa villa sur la Riviera pour enfin tourner la page et organiser la vente.



Vénus Khoury-Ghata dépeint la solitude et le deuil avec beaucoup de finesse.

Avec humour et une certaine forme de dérision, l'autrice raconte l'esprit indépendant et parfois un peu provocateur de ces 2 amies qui tentent de faire parler leurs défunts maris en interpellant les esprits, qui font fis des racontars et qui malgré la douleur de la perte conservent une forme de légèreté.



Le style est fluide, les chapitres sont très courts. Les propos d'Hélène sont issus des lettres qu'elle adresse à Diane dès son retour à la villa abandonnée 20 ans plus tôt. La vie de Diane est racontée par une observatrice qui parle d'elle et de sa quête en la tutoyant.

L'alternance des 2 formes narratives est très agréable.

Un très bon moment de lecture



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La Maestra

Ce petit roman si mexicain, Vénus Khoury-Ghata l'a écrit avec un bonheur qui n'exclut pas la gravité. Elle entraine sa Maestra dans un tourbillon de situations émouvantes. Une bonne lecture que je conseillerais.
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L'adieu à la femme rouge

Comme toujours, Vénus Khoury-Ghata nous offre un bijou de style et de poésie qui valorise une histoire poignante.



Zina et Zeit sont jumeaux, leur mère les a laissés pour suivre un photographe fascinée par cette « femme d’argile du fond du désert. » Lorsque leur père se décide à retrouver sa femme, il emmène les enfants, abandonne l’oasis, traverse l’Afrique et se retrouve à Séville. Là, ils retrouvent trace de la mère qui étale sa nudité sur les murs, se fondent dans le paysage et s’intègrent dans la petite communauté de clandestins dirigée par Baobab.



La mère empêche qu’ils soient expulsés mais le lien familial n’existe plus. Les enfants sont envoyés dans un pensionnat dont ils s’échappent, Zina devient mendiante et Zeit pickpocket alors que leur père a trouvé un idéal en promenant des chiens.



La mère perd de sa gloire de mannequin vedette, accepte des jobs alimentaires et tombe gravement malade alors que Zina se prend de passion pour l’image du Christ et s’éloigne de son frère, cette obsession devient maniaque et pathologique. Zeit, tagueur clandestin, est pris en charge par une galeriste et devient peintre recherché mais, au fil de ses toiles, recherche toujours l’image de sa sœur perdue.



Ce livre redoutablement puissant se déguste à petites gorgées. Les nombreux thèmes qui courent dans ce livre, la maternité, les migrants, la recherche de la notoriété, sont évoqués avec beaucoup de sensibilité, loin des démonstrations pesantes.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Le moine, l'Ottoman et la femme du grand ar..

Un jeune moine, Lucas, est chargé de retrouver Marie, la femme du grand argentier de Saint-Jean-d'Acre, qui s’est enfuie avec son amant Jaafar, un homme déjà marié; celui-ci est un grand seigneur ottoman, favori du sultan. Tout en poursuivant le couple illégitime à travers l’Espagne et l’Afrique du Nord, Lucas découvre le monde extérieur à son monastère et, même, il tombe amoureux de Marie; il est aussi confronté à l’Islam, qu'il ne connaissait que de manière théorique. Il retrouve Marie dans les Aurès (en Algérie), au milieu d’une confrérie soufie. Jaafar, persécuté par le fantôme de sa femme légitime, l’a laissée pour revenir dans l’Empire Ottoman, au péril de sa vie, car un nouveau sultan le tient en disgrâce. Marie, enceinte, part à son tour vers la Turquie, accompagnée de son esclave et amie Yakout... Je ne révèlerai pas la fin de l’intrigue.



Ce roman, qui se place au début du XIXème siècle, est d’abord un livre d’aventures plein de rebondissements. Dans un contexte historique que la plupart des lecteurs connaissent sans doute mal, on s’attache aux deux principaux personnages: Lucas, et surtout Marie. Celle-ci, amoureuse folle de son amant, bravant mille dangers pendant ses pérégrinations, rencontre de nombreuses mésaventures. De plus, la religion musulmane est ici considérée à travers l’œil neuf du jeune moine, ce qui dans ce contexte la rend intéressante.

Je ne connaissais pas l’auteur, V. Khoury-Ghata, qui est d’origine libanaise mais qui vit présentement à Paris. Son roman est, de mon point de vue, un livre tout à fait recommandable.

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Une maison au bord des larmes

Un très beau livre où l'auteur, libanaise, écrit comme on crie....
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Les fiancées du Cap Ténès

Décembre 1802. Un navire de guerre français, Le Banel, fait naufrage au large de Ténès, village de pêcheurs algérien. La plupart des marins périssent, noyés ou massacrés par la tribu des Bani Haoua, descendus de la montagne. Seules survivantes : cinq femmes. Cinq femmes que la France oublie, que les Bani Haoua convoitent et qui seront distribuées au plus offrant. Parmi elles : Laouza, la petite blanchisseuse de Toulon, qui séduira le dey d'Alger, Hélène de Coutavray, première enseignante française sur le sol algérien . Il y a aussi Marie, seconde épouse d'un cultivateur du rif et Elise, mariée à douze ans au fils de l'émir d'un ksar. Mais le destin le plus lumineux demeure celui de mère Jeanne, dite "Yemma B'net", devenue guérisseuse et membre du conseil des sages du village. A sa mort, les Bani Haoua lui érigent un sanctuaire, aujourd'hui considéré comme un lieu saint. Vénus Khoury-Ghata, qui confirme ici son talent de conteuse, brosse des caractères romanesques éblouissants. Son récit, inspiré de faits authentiques, compose la plus envoûtante des fresques où s'entremêlent avec bonheur les couleurs et la puissance épique du monde méditer- ranéen. Vénus Khoury-Ghata, d'origine libanaise, signe ici son dixième roman. Son précédent livre, La Maîtresse du notable (Seghers) vient de recevoir le prix Libératur du roman étranger de la foire de Francfort. La société des gens de lettres lui a décerné son Grand Prix en 1993 pour l'ensemble de son oeuvre poétique.
Lien : http://www.chapitre.com/CHAP..
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Où vont les arbres ?

Des textes qui sont très proches des sensations et qui évoquent beaucoup d'images pour définir les générations. La place de la mère est fondamentale et l’éclectisme des différents points de vue sur ce personnage ne la rend que plus humaine d'un côté et divine de l'autre avec l'évocation de la nature.
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Une maison au bord des larmes

Poétesse et Romancière libanaise, Venus Khoury- Ghata, auteure de 'Une maison au bord des larmes" nous saisit avec ce court roman poignant.

Découvrez une oeuvre remplie de sentiments extrêmes qui raconte sa vie et celle de son frère, le souffre douleur de la famille. Rejeté par son père, adoré par sa mère, ce fils va devenir toxicomane et sera enfermé dans un asile pendant 10 ans. Il est libéré à l'éclatement de la guerre au Beyrouth parmi le reste des patients à l'hôpital psychiatrique . Laissés à leur guise dans une ville où il faut éviter les obus, les balles et les francs tireurs, c'est chacun pour soi.

J'ai passé un bon moment avec cette lecture qui se lit très vite, même s'il y avait des moments tristes. C'est un style qui m'a ému et vous??
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