AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Véronique Ovaldé (1269)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Personne n'a peur des gens qui sourient

Véronique Ovaldé signe avec « Personne n’a peur des gens qui sourient », le féroce portrait d’une femme décidée à fuir face à une menace diffuse qui semble surgie de son passé.

C’est en compagnie de Loulou et Stella, ses filles que Gloria prend la route avec un sac dans lequel elle a placé un révolver au milieu des doudous, tee-shirts et autres pyjamas.

La maison familiale alsacienne sera un refuge bienvenu ou elle pourra se faire oublier, se ressourcer, reprendre confiance.

Véronique Ovaldé révèle les choses au compte-goutte, avec un minutieux aller-retour dans le temps permettant de mieux comprendre la complexité psychologique du personnage de Gloria.

La construction est implacable, les flash-back, les souvenirs, les pensées les plus secrètes de Gloria donnent le rythme.



J’ai été une fois de plus totalement séduite par l’écriture de Véronique Ovaldé et par le caractère ambigüe de son héroïne.





Commenter  J’apprécie          470
Fille en colère sur un banc de pierre

J'ai bien accroché au début de ce roman familial. Puis, je ne sais pas pourquoi, progressivement, je me suis un peu lassée, puis encore plus.... Finalement l'attrait du livre a décru pour moi page après page....

.

Une famille, 4 soeurs. La plus jeune n'aura jamais 7 ans. Les deux aînées, les parents rendent la n°3 responsable. L'histoire commence avec la mort du pater familias. Les 3 soeurs entourent leur mère, toujours persuadée que la benjamine va revenir.

Je ne sais pas pourquoi j'ai ressenti une lassitude progressive à la lecture de ce roman. Je n'ai en fait pas réussi à m'intéresser aux femmes présentées, à la mère, aux deux soeurs aînées, à la cadette victime du reniement familial.

J'en suis d'autant plus désolée, que ma fille cadette qui l'a lu juste après moi, a dévoré ce roman avec plaisir.

Je ne peux donc que vous inviter à lire ce roman afin de vous faire une idée par vous-même !
Commenter  J’apprécie          464
Des vies d'oiseaux

Avec "Des vies d'oiseaux" c'est une première rencontre entre Véronique Ovaldé et moi. Mon jardin , le soleil, les oiseaux et ce livre. Ce fut agréable. Nous sommes quelque part, chez les très riches et chez les très pauvres. La langueur des riches qui se transforme en neurasthénie, en résignation pour Vida. La dissidence pour Paloma , la fille de Vida, qui cherche ailleurs ce qu'elle ne retrouve plus chez elle. Adolfo qui a réussi , disons, à se sortir de son village, de sa misère, de sa rudesse, de ses liens familiaux troublants. Un policier, Taïbo, qui s'est plus qu'abandonné à la solitude. Des personnages qui se croiseront pour leur plus grand bien. Une langue fluide, poétique pour nous parler des troubles de l'âme, des chapitres courts qui servent bien le propos et toujours le chant des oiseaux .
Commenter  J’apprécie          466
13 à table ! 2019

Cette année, c'est la fête !

C'est la fête qui est à l'honneur dans ces 12 nouvelles, rédigées par 13 auteurs (Giacometti & Ravenne sont de nouveau en binôme).

On célèbre les 5 ans de cette collection dont les bénéfices vont aux Restos du Coeur.



Comme les années précédentes, il y en a pour tous les goûts : du bling-bling, de l'épate, de la bonne franquette, de la fête à Neuneu, de la fête neuneu, de la fête qu'on boudera (par contrainte ou par choix), des bulles dans les flûtes, des petits-fours, des victoires à célébrer, des déguisements de Carnaval, de la foule qui - au contraire de celle de Piaf - vous rapproche...



J'ai failli décliner les invitations de Puértolas, TdR, AML et FdE.

C'est finalement Bourdin et Chattam qui m'ont le moins embarquée.

J'ai admiré (de nouveau) le talent de Leïla Slimani, celui trop rare de Karine Giébel dans le registre 'émotions', et l'hommage réussi de Jaenada au grand conteur qui nous a quittés cette année : Pierre Bellemare.



Le credo des Restos du Coeur étant qu'aujourd'hui on n'a plus le droit ni d'avoir faim ni d'avoir froid ♪♫, je m'étonne et regrette de ne pas avoir trouvé de références aux gens qui fuient la guerre et la misère de leur pays, et qui ont faim et froid en arrivant ici... Sujet trop politique ? Evité pour ne pas agacer certains lecteurs ?

A moins que la nouvelle d'Alice Zeniter, en point final du recueil, signale cette absence ? Elle interroge au milieu de tous ces bons sentiments, et laisse mal à l'aise, en tout cas.

____



>> https://www.youtube.com/watch?v=YLrIgGsl0RE
Commenter  J’apprécie          462
La grâce des brigands

Maria Cristina Väätonen a quitté Lapérouse et sa famille pour s'installer à Santa Monica, ville de lumière et de soleil dans les années 70. Elle s'est installée avec une amie, Joanne, dans un petit appartement. Elle écrit des romans autobiographiques, du moins c'est ce qu'elle laisse supposer et elle travaille pour Rafael Claramunt, un écrivain devenu son mentor qui l'a propulsée sous les feux des projecteurs. Mais, voilà que sa maman, dont elle n'a pas eu de nouvelles depuis des années, l'appelle. Elle la presse de venir chercher son neveu, le fils de sa sœur Meena, car elle-même n'arrive plus à s'occuper de lui. Un coup de fil qui la ramène des années en arrière... un père taciturne, la jalousie de sa sœur, la maman un brin désorientée... Devenue maintenant une femme libre et une romancière acclamée, elle décide de faire ce voyage vers Lapérouse...un voyage vers les méandres de sa mémoire...



Véronique Ovaldé nous livre ici un roman atypique sur le parcours de cette jeune femme, de son enfance malheureuse à sa conquête de l'Amérique et de ses lecteurs. Avec son charme envoûtant, son écriture prosaïque et si particulière, ses héros troublants voire inquiétants, l'auteure sait nous charmer avec ses mots, sa poésie et ses histoires fantasques et surnaturelles. On retrouve ici encore une certaine magie, un mélange salé-sucré, une saveur doux-amer. A la fois grave et léger mais profondément humain, ce roman nous transporte vers un passé tumultueux.



La grâce des brigands... élégant...
Commenter  J’apprécie          460
Et mon cœur transparent

Le monde de Lancelot vient de s'écrouler: sa femme Irina vient de mourir dans un terrible accident de voiture qui l'a précipitée au fond de la rivière Omoko. Reviennent alors à la surface les merveilleux souvenirs de leur première rencontre ou leur premier baiser. Il avait eu un véritable coup de foudre pour elle, au point de quitter sa première femme, Elizabeth, du jour au lendemain. Une valise à la main, il est parti s'installer chez Irina. Mais, voilà qu'un second choc va l'ébranler. En effet, Irina ne devait pas se trouver au bord de cette rivière mais en partance vers un pays lointain où elle faisait des documentaires. De plus, elle n'était pas dans sa voiture mais dans celle d'un inconnu dont le coffre contenait de bien mystérieux objets. Lancelot se met alors en quête de réponses et découvrira bien vite qu'il ne la connaissait pas si bien que ça et qu'elle lui cachait certaines choses...



Troublée tout d'abord par ce joli titre qui laisse rêveur, la quatrième de couverture n'en demeurait pas moins séduisante. Mais, parfois, le contenu ne vaut pas le contenant. Loin d'être déçue par cette lecture qui se veut malgré tout plaisante, originale et imaginative, je n'ai pas succombé au charme de Lancelot, personnage assez contemplatif et passif. Le récit prend parfois des tournures étranges et burlesques, les personnages sont tous plus ou moins extravagants. Plus un conte qu'un roman, on se laisse toutefois bercer dans cette ambiance lointaine, rêveuse et poétique. Avec une grande qualité d'écriture et une narration atypique qui peut dérouter au début, Véronique Ovaldé joue avec les mots et les sonorités pour nous offrir un récit décalé, surprenant et fantasque.



Et mon coeur transparent... et mon coeur balance...
Commenter  J’apprécie          443
Des vies d'oiseaux

Et là... je vais m'attirer les foudres des fidèles de Véronique Ovaldé. Car NON, décidément, je ne suis pas perméable à son univers. Ce que je sais de Vera Candida ne m'avait pas emballée, Des vies d'oiseaux n'a pas fait mieux. le coup du pays imaginaire ne me séduit pas, les personnages sont caricaturaux (flic atypique, bourgeoise neurasthénique, mari despotique, ado rebelle, mauvais garçon etc...) et l'écriture, assez artificielle, mélange visiblement lyrisme et familiarité histoire de se donner un genre.



Seul frémissement notable, l'épisode de la chasse au bison (ceux qui ont lu comprendront). A ce grand moment de délire sauvage et hallucinatoire, j'ai ouvert un oeil (oui, je lis parfois les yeux fermés) et me suis surprise à penser « Tiens, finalement, ce bouquin vaudrait-il le coup ?...» Mais bon, avec douze pages plaisantes sur environ deux-cent trente, même si je suis une quiche en matière de chiffres, me voilà en mesure de conclure que ça fait un peu léger pour un livre, au final, assez inconsistant et vaguement soporifique.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          430
Fille en colère sur un banc de pierre

Je pense n’avoir pas su apprécier ce roman à sa juste valeur. J’ai été, au début, décontenancée par les multiples interventions de la narratrice omnisciente, sous forme de parenthèses que j’ai trouvé digressives, comme l’intervention d’un tiers inopportun s’immiscent trop souvent dans une discussion entre deux personnes , mais il est vrai que, peu, à peu, je me suis habituée à cette écriture, à ces parabases souvent ironiques apportant, effectivement des informations, des précisions intéressantes.

Par ailleurs, j’ai eu du mal à situer l’époque de ce récit (décennie soixante, soixante dix, plus tard ?) et si finalement, l’histoire se déroule de nos jours, plusieurs indications permettent de se repérer dans cette contemporanéité (karcher, écran tactile…) ces données me sont apparues comme autant d’anachronismes tant la vie dans l’île de Lazza semble être enserrée dans une gangue sans datation, une vie faite d’atavismes, de traditions qui empêchent toute modernité. Et pourtant, les femmes de l’île ont gagné quelque liberté…

Les relations familiales, celles des trois sœurs Aïda, Violetta, Gilda, celles de la mère Silvia et d’Aïda, sont décryptées avec un réalisme exacerbé.

Augustin Trapenard a dit de ce roman qu’il « était solaire, plein d’allégresse », j’ai ressenti, pour ma part, une grande tristesse à vivre, à s’épanouir, même si la fin laisse présager un horizon plus serein.
Commenter  J’apprécie          425
À cause de la vie

« Nathalie se situe à l'exact mitan entre Boucle d'Or et Anaïs Nin », annonce l'éditeur.



D'Anaïs Nin, je ne connais que la couverture fessue de son 'Journal', qu'on pouvait voir dans les catalogues France Loisirs des années 80.

Boucle d'Or, par contre, je connais bien, et j'aime beaucoup. Y compris l'interprétation donnée par Bettelheim dans 'Psychanalyse des Contes de fées'.

Le lien entre elles ne me saute pas aux yeux (un lit ?), l'exact mitan encore moins.



Je dirais plutôt que Véronique Ovaldé et Joann Sfar jouent ici à Tim Burton, Mathias Malzieu, et autres auteurs de 'gothique lisse' (?)...

Je me demande à qui s'adresse l'ouvrage. Je l'ai trouvé au rayon 'BD adultes' de ma médiathèque. J'ai d'abord eu l'impression d'être dans un conte pour enfants, mais avec des clins d'oeil trop appuyés aux années 80 pour qu'un jeune public s'y retrouve.

Les épreuves imaginées par cette drôle de gamine mettent rapidement mal à l'aise, évoquant les défis dangereux lancés entre ados sur Internet, rappelant également le film 'Jeux d'enfants' (Yann Samuell, 2003).



Les dessins, c'est du Joann Sfar, pas de bol quand ce sont ses textes qu'on apprécie dans ses BD (série 'Le chat du Rabbin').

Le texte, c'est du Véronique Ovaldé. J'ai savouré ses premiers romans, j'ai découvert récemment avec sa nouvelle publiée dans la dernière édition de '13 à table' que la pléthore d'enchâssements dans ses récits est insupportable si on se focalise dessus.

L'alliance des deux m'a paru criarde comme un duo mal accordé, et redondante.



Ce billet totalement bordélique devrait refléter ce que j'ai ressenti pendant ma lecture (déception, ennui, perplexité, malaise croissant) et le goût amer que je garde après avoir refermé l'album.
Commenter  J’apprécie          422
La grâce des brigands

Maria Cristina Väätonen n’est pas née avec une cuiller en argent dans la bouche. L’étoile sous laquelle elle a vu le jour n’est pas si mauvaise que ça, mais Maria Cristina devra patienter 17 ans avant de rencontrer sa « bonne fée » dans un manoir sur les hauteurs de Los Angeles, qui la propulsera dans une autre dimension spatio-culturelle.

Entretemps, Maria Cristina grandit à Lapérouse, Canada, c'est-à-dire pas exactement au centre de l’univers. Son enfance est plutôt « compliquée », entre une sœur aînée jalouse et tapageuse, vaguement complice à ses heures, un père taiseux et mélancolique, et une mère bigote et aussi timbrée qu’un colis à destination de la planète Mars. Aucune destinée autre qu’étriquée ne peut advenir dans cet endroit.

Heureusement, Maria Cristina a une passion, coupable (aux yeux de sa mère) mais salvatrice (selon son père) : les livres, et l’écriture. Maria Cristina, « docile et finaude », douée à l’école, joue profil bas. Elle sait, elle sent que son heure arrivera : « l’apparente docilité de Maria Cristina était en fait un type de résistance. Mais une résistance tranquille et adaptée au contexte. Une résistance à ce que sa mère pensait faire d’elle, une résistance à son milieu. Une sécession silencieuse, en quelque sorte ».

La bouée de secours de Maria Cristina prend la forme d’une bourse pour UCLA, qu’elle décroche à 16 ans. Elle s’envole vers la Cité des Anges pour atterrir par le plus grand des hasards (mais il fait bien les choses) dans les bras de Rafael Claramunt, brillant écrivain à succès. Jouant les Pygmalion (pas tout à fait désintéressé), celui-ci fait publier le premier roman de Maria Cristina alors qu’elle n’a que 17 ans. Amour, gloire et beauté, strass, paillettes et illusions, la jeune fille est lancée dans la « vraie » vie…

Débutant en 1989 alors que Maria Cristina a la trentaine, et s’arrêtant le 17 janvier 1994 à 4h31 du matin, le récit remonte le temps pour retracer la genèse de la famille Väätonen, la vie (et la survie) de Maria Cristina et son adaptation (tant bien que mal) de provinciale godiche en uniforme de collégienne à L.A., ville de toutes les libertés dans les années 70.



Première fois que je lis Véronique Ovaldé, et c’est une bonne surprise.

Beau portrait de femme sauvée de la chape de plomb familiale par les livres (un thème qui me parle…), ce récit raconte drames et violences avec une apparente légèreté, porteuse d’espoir et qui empêche de sombrer dans le pathos. Si les événements sont douloureux pour la plupart, l’humour est néanmoins présent à travers une galerie de personnages décalés. Fluide, le roman vaut aussi pour son écriture faite de phrases tourbillonnantes qui envoûtent, aspirent et emportent dans un monde qu’on voudrait fait uniquement de grâce et de fantaisie.

Commenter  J’apprécie          420
Fille en colère sur un banc de pierre

Lecture en audio au son de la voix de l'auteure elle-même ce qui a ajouté une dynamique et une pertinence aux mots, a l'ambiance.... Quel plaisir d'écoute, je le suis installée sur le banc de pierre sicilien et écouté l'histoire de cette famille marquée par la disparition inexpliquée, il y a 15 ans de Mimi, la plus jeune des filles.

Il s'agit certes de résoudre l'énigme mais surtout une peinture d'un village méditerranéen et de ceux qui y vivent et celle qui a été répudiée, bannie car désignée comme coupable.

On est plongé parmi eux, tout juste si l'on ne ressent pas la chaleur sur la peau, l'odeur des amandiers et surtout Véronique Ovalde, avec son ton, ses remarques personnelles transforme un drame en une chronique distanciée analysant les comportements de chacun avec pertinence et bienveillance.

La résolution de l'intrigue n'a pas été le point essentiel pour moi car j'ai plus été envoûtée par l'ambiance de ce coin de Sicile, ses mystères, ses décors, les relations familiales et ses silences.
Commenter  J’apprécie          400
Ce que je sais de Vera Candida

Véronique Ovaldé m'a encore conquise avec un de ses romans. Ce que je sais de Vera Candida m'a plu et m'a fait voyagé dans des contrées lointaines et imaginaire. Comme dans beaucoup de romans d'Amérique du sud, ici on côtoie une lignée de femmes sur plusieurs générations.



Rose, Violette et Vera vont toutes trois avoir une fille sans pouvoir révéler le nom du père. Ce sont des femmes fortes qui vont se battre et se débrouiller pour élevé leur progéniture. "L'odeur de Monica Rose faisait chavirer Vera Candida. Elle s'asseyait près de sa fille et plongeait le visage dans ses cheveux. Ils sentaient le sel et l'iode, le vent et quelque chose de plus souterrain et mammifère, comme la sueur d'un minuscule rongeur ou bien d'un petit loup. Monica Rose sentait la fourrure. Vera Candida se disait toujours, Comment ferai-je quand je serai une très vieille femme, que je n'y verrai plus, que je tenterai de me souvenir de cette odeur. Elle s'efforçait d'enregistrer comme sur des cylindres d'argile les sensations liées à sa fille : la main de la petite dans la sienne, la façon dont Monica Rose serrait son cou avec ses bras aussi fins que des roseaux, elle serrait serrait en y mettant toute sa minuscule force, et c'était inenvisageable de ne plus être deux un jour, c'était si injuste que cela paraissait impossible."



On suit leurs aventures avec beaucoup d’intérêt et le roman se lit très vite. L'écriture est toujours très belle et fluide.



Mon seul bémol serait la fin du roman et ce qui arrive a Vera... Pourquoi cette fin ? Je l'ai trouvé triste et j'aurais aimé quelque chose de différent, qu'elle retourne sur l'île de Vatapuna pour une autre raison. Mais comme le dit si bien le roman : "Dans la vraie vie, on ne comprend pas toujours tout, il n'y a pas de notice, il faut que tu te débrouilles pour faire le tri."
Lien : https://missmolko1.blogspot...
Commenter  J’apprécie          400
Soyez imprudents les enfants

Pas de doute, « Soyez imprudents les enfants » est un bon cru « Ovaldé »!

Les ingrédients qui lui sont propres sont là :

. le roman d’apprentissage ,

. une jeune héroïne plutôt qu’un héros,

. le milieu hispanique (bien qu’ici on quitte l’Amérique du sud de « Ce que je sais de Vera Candida » ou de « Nos vies d’oiseaux » pour s’ancrer au pays basque espagnol et à Paris. On ajoute aussi une touche de Russie avec un personnage masculin, Vladimir Velevine, la cinquantaine, exilé à paris, professeur aux beaux arts, alcoolique au dernier degré comme le veut la tradition slave…),

. la filiation

. l’exil pour mieux renaître,

. la fantaisie,

. et l’humour (les scènes de vie filmées par un cameraman imaginaire tout droit sorti de l’esprit de l’héroïne, à la manière d’un documentaire, avec des titres à propos m’ont souvent fait sourire).



Notre jeune héroïne, Atanasia Bartolome (pas pratique pour notre Velevine qui la prénommera donc Anastasia) a donc treize ans au début du roman, dans les années 80, dans une Espagne tout juste sortie du franquisme. Nous la suivrons jusqu’à ses vingt ans, en quête d’informations sur un mystérieux peintre disparu de la circulation, Roberto Diaz Ulribe, devenu objet de de son obsession lors de la découverte d’une de ses grandes toiles représentant une femme nue, en sortie scolaire au musée de Bilbao.

Alternent aux chapitres consacrés à Atanasia (dont elle est le plus souvent la narratrice), les récits sur ses ancêtres tels que sa grand-mère paternel lui avait racontés.

On remonte ainsi jusqu’au XVII ème siècle, avec des personnages parfois proches de contes et légendes, dont l’histoire a été transformée par la tradition familiale.

Tous les personnages de la famille d’Atanasia ont été « imprudents », désireux de changer leur destin et parfois la destinée tout court et c'est manifestement chaudement recommandée par l'auteure.

On l’aura compris, l’écriture singulière et le propos de Véronique Ovaldé m’ont encore une fois séduite (même si "Ce que je sais de Vera Candida " reste mon opus favori) et je ne peux que souhaiter à « Soyez imprudents les enfants » la très bonne rentrée littéraire qu'elle mérite.

Commenter  J’apprécie          390
Ce que je sais de Vera Candida

« Ce que je sais de Véra Candida » est un roman d’une vitalité incroyable. Véronique Ovaldé nous transporte dans un lieu imaginaire, quelque part en Amérique du Sud et on suit avec un plaisir jubilatoire, trois femmes d’une même lignée. Son écriture est colorée, rythmée, les chapitres sont courts, pétillants, teintés d’une légère mélancolie, elle nous tient sous le charme de Rose, Violette et Rosa Candida. Rose était la plus belle prostituée de l’île de Vatapuna mais à quarante ans elle décida d’habiter une petite cabane en bois et de pêcher tranquillement des poissons volants. Fichu destin, le flamboyant Jeronimo vint construire sa villa au-dessus du village….

Bien des années plus tard, sa petite fille, Véra Candida s’enfuyait de l’île de Vatapuna à quatorze ans pour se délester de l’histoire familiale aux filles sans pères… A Lahomeria, où elle décida de faire table rase du passé, elle trouva sur son chemin, Itxaga, journaliste à L’Indépendant, venu mettre son nez dans le foyer d’hébergement pour jeunes mères abandonnées où elle résidait. A partir de là, rien n’arriva comme prévu.



Mais « Quand on lui apprend qu’elle va mourir dans six mois, Véra Candida abandonne tout pour retourner à Vatapuna ».



On comprend mieux pourquoi en lisant ce conte merveilleux qui parle avec une apparente légèreté et beaucoup de grâce de sujets lourds et de l’amour.









Commenter  J’apprécie          390
Personne n'a peur des gens qui sourient

Gloria fuit avec ses deux filles, Stella et Loulou. Elle s'installe en Alsace, dans l'antique maison de sa grand-mère et de son enfance. Mais que fuit-elle ? Fille de parents désunis, une mère qui s'est envolée, un père décédé trop tôt, Gloria a été élevée par Tonton Gio, l'associé de son père. A ses dix-huit ans, elle a hérité de la fortune paternelle, gérée par Santini, un avocat corse. Au grand dam de Tonton Gio, elle s'est amourachée de Samuel, un petit trafiquant, qui deviendra le père de ses filles, et dont on comprend qu'il est décédé. Gloria fuit, et quand Tonton Gio meurt, elle est persuadée que Santini l'a tué, et demande protection à la gendarmerie alsacienne. Mais que fuit Gloria ? Il faudra lire jusqu'aux dernières pages pour le découvrir.



Véronique nous conte une histoire envoûtante, où le présent, la fuite de la jeune femme, et le passé, sa jeunesse dans un monde d'homme, s'entremêlent en permanence, entretenant l'attention et le suspense.



La psychologie des personnages est assez simple et stéréotypée, à l'exception de celle de Gloria, dont on découvre progressivement la complexité. Ensemble, ils donnent du corps et de la vie à un récit qui nous entraîne jusque dans les profondeurs de l'âme de Gloria.



Petite déception : je n'ai pas retrouvé toute la qualité d'écriture que j'avais beaucoup appréciée dans "La grâce des brigands". La forme du roman est très intéressante, mais le style de l'écriture est un peu plus banal.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
Commenter  J’apprécie          380
La grâce des brigands

L’écriture de Véronique Ovaldé m'envoûte. Mais c’est encore meilleur lorsque je me laisse aussi porter par l’histoire, a fortiori si elle a des allures de conte. Ce fut moins le cas ici qu’avec ses deux précédents récits ('Ce que je sais de Vera Candida' et 'Des Vies d’oiseaux'), beaucoup plus enchanteurs.

Ovaldé a l'art des jolies phrases qu’on lit et relit, pour le propos ou pour le rythme, la sonorité, la poésie : "Dès lors elle a posé chaque composante de sa vie autour d’elle comme autant de petits trésors (…)" (zut, hors contexte, je perçois un côté cucul) ou "Il y a une certaine grâce chez les perdants, les plagiaires et les brigands".



Bien que l’auteur affectionne (ou tente d’exorciser ?) certains sujets, je n’ai jamais l’impression de lire la même histoire d'un roman à l'autre. On retrouve ici : relations mère-fille conflictuelles, toxicité familiale, nécessité de s’en extraire pour ne pas sombrer, pour devenir adulte et oser ses rêves. Et quelques éléments récurrents dans ses décors : une villa froide, un vieil homme... ceci épicé d’Amérique latine.



Je déplore d’avoir rencontré de-ci de-là trop de similitudes avec quelques ouvrages lus récemment : un Jeanette Winterson (mère bigote et destructrice), le Joël Dicker (le côté Pygmalion d’un vieil écrivain, son attirance pour les jeunes filles, l’imposture littéraire), 'L’embellie' (un bout de chemin avec un enfant inconnu), et un soupçon du 'Cherche-Bonheur'.



Un (presque) beau livre, il y manque juste la magie et l’originalité auxquelles Véronique Ovaldé m'a habituée avec ses derniers romans. Lecture un peu frustrante de ce fait, mais très agréable.
Commenter  J’apprécie          370
Ce que je sais de Vera Candida

Très beau roman à l'écriture fluide. Un texte qui se lit très bien. C'est un livre captivant, prenant, qui n'offre pas de longueurs. Belle découverte.
Lien : http://araucaria20six.fr/
Commenter  J’apprécie          374
Ce que je sais de Vera Candida

Quand je pense que j'ai failli rendre ce livre à la bibliothèque sans le lire: à côté de quel bon moment je serais passée!...



C'est la quatrième de couverture qui m'a fait un peu peur, lorsqu'elle me parlait d'"Amérique du Sud imaginaire".



Et puis, dès les premières pages, j'ai été embarquée pour cette destination lointaine, à la suite de Véra Candida et de sa grand-mère, Rose Bustamente.

L'ambiance m'a évoqué celle du Soleil des Scorta, de Laurent Gaudé, qui, de même, nous parle de malédiction originelle et de pays chaud mal défini.

Finalement, c'est cette imprécision dans le lieu qui donne un goût de fable universelle à l'histoire. Tout le long de ma lecture, j'ai eu la sensation de lire un conte, pour adultes certes, mais quand même: une belle histoire dans laquelle l'héroïne décide de briser la chaîne de fatalités qui poursuit toutes les générations de femmes de sa famille et de partir pour assumer son propre destin.

Avec bonheur, j'y ai lu une magnifique histoire d'amour, entre Vera Candida et un homme qui l'aime pour ce qu'elle est, un homme que je rêverais de rencontrer. Fatalement, malgré toutes les épreuves terribles déjà évoquées dans le livre, que cela concerne les femmes de la lignée ou bien le journaliste Itxaga, c'est cette belle histoire qui m'a émue aux larmes...



Enfin, ce que je retiendrai aussi de ce très bon moment de lecture, c'est la découverte pour moi de l'écriture de Véronique Ovaldé: des phrases très longues par moments, qui donnent l'impression que l'esprit s'emballe et n'a pas le temps de mettre la ponctuation, des descriptions imagées au langage parfois cru, langage qui donne un contraste étrange à cette fable que l'on sent de portée universelle...



Finalement, une très belle découverte pour moi: une histoire et un auteur, dont je ne tarderai sans doute pas à essayer de découvrir les autres écrits!
Commenter  J’apprécie          370
Le 1 nouvelles - 2017

Ailleurs...Ce mot évoque irrésistiblement pour moi les merveilleux nuages de Baudelaire. Et plutôt que vers un espace géographique lointain, il m'emmène dans les méandres du rêve et de l'imagination.



C'est le mot à partir duquel les différents auteurs réunis dans ce recueil ont écrit une nouvelle ( à l'exception des textes de le Clézio et Orsenna qui proviennent d'oeuvres antérieures). Toutes ces nouvelles ( 11 en tout) m'ont plu, certaines ont bien sûr eu plus de résonance en moi.



Les "rats de rue" de le Clézio, enfants mexicains passant la frontière par les égouts , nous serrent le coeur. En écho, " La jetée", de Nathacha Appanah présente de façon sensible le destin cruel de jeunes pauvres, dans un pays indéterminé, dont le seul moment de joie est leurs retrouvailles sur la jetée, leur ailleurs.



Deux autres textes ont capté particulièrement mon attention : tout d'abord, la très émouvante " fin de l'insouciance" de Karine Tuil, où elle trace avec amour le portrait de son père, disparu justement après la publication de son livre " L'insouciance" . Et la magnifique rencontre du personnage féminin de Catherine Poulain avec un chevreuil, au sein de la forêt canadienne.



Lydie Salvayre et Véronique Obaldé n'ont pas , à proprement parlé, écrit une nouvelle, ce sont plus des réflexions, fort intéressantes, sur cet écartèlement ambivalent entre la recherche d'un ailleurs et la volonté de rester ici.



Véronique Obaldé note:" Ailleurs, pour moi, depuis l'enfance, c'est l'autre nom du désir et du rêve ". Je suis assez proche de cette définition. Et pour vous, qu'est-ce que l'ailleurs?
Commenter  J’apprécie          360
La grâce des brigands

Que se passe-t-il le 17 janvier 1994 qui nécessite qu’on reprenne depuis le début l’histoire de Maria Cristina Väätonen ? Nous ne le saurons qu’à la toute fin du roman. Maria Cristina a grandi à Lapérouse, entre un père taciturne et une mère trop religieuse. Dès qu’elle a pu, elle a fui ce Grand Nord aride pour Los Angeles, après l’avoir fui si souvent dans ses lectures. « Il ne faut pas que tu restes, tu n’auras jamais rien ici, tu ne seras rien, il faut quitter Lapérouse et aller vers le Nouveau monde, n’écoute rien de ce qui te sera dit pour te retenir, file droit dans tes bottes et n’obéis jamais. » (p. 97) Grâce à son premier roman, très largement autobiographique, la jeune femme acquiert un succès qui ne se dément pas. Dans la cité angelena, elle commence enfin à vivre et rencontre Rafael Claramunt, auteur qui attend le prix Nobel et qui lui ouvre bien des portes. « La présence de Claramunt légitime Maria Cristina partout où elle va. Cela fait très longtemps qu’il n’a rien publié lui-même, mais étrangement la main qu'il a posée sur son épaule fait d’elle un écrivain. » (p. 209) Mais Claramunt est-il un menton bienveillant ou un pygmalion envahissant ? Libérée de sa famille, Maria Cristina ne s’est-elle pas trouvé une autre chaîne ?



Si j’ai retrouvé dans ce roman l’élégance du style de Ce que je sais de Vera Candida, je n’y ai pas trouvé la puissance narrative. Trop de pistes sont esquissées et trop peu aboutissent. On aimerait que Claramunt soit vraiment l’ogre que l’on pressent. On aimerait que la sœur folle de Maria Cristina soit autre chose qu’une ombre. On aimerait que le viol de Maria Cristina ne soit pas seulement une péripétie de plus dans son existence déjà bien secouée. On aimerait qu’il y ait un peu plus de sens entre chaque chose et que le patchwork, à défaut d’être harmonieux, ne se détricote pas par tous les bouts.

Commenter  J’apprécie          360




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Véronique Ovaldé Voir plus

Quiz Voir plus

Ce que je sais de Vera Candida, de Véronique Ovaldé

Qui est Rose Bustamente ?

La mère de Vera Candida
La tante de Vera Candida
La grand-mère de Vera Candida

10 questions
166 lecteurs ont répondu
Thème : Ce que je sais de Vera Candida de Véronique OvaldéCréer un quiz sur cet auteur

{* *}