« Nathalie se situe à l'exact mitan entre Boucle d'Or et Anaïs Nin », annonce l'éditeur.
D'Anaïs Nin, je ne connais que la couverture fessue de son 'Journal', qu'on pouvait voir dans les catalogues France Loisirs des années 80.
Boucle d'Or, par contre, je connais bien, et j'aime beaucoup. Y compris l'interprétation donnée par Bettelheim dans 'Psychanalyse des Contes de fées'.
Le lien entre elles ne me saute pas aux yeux (un lit ?), l'exact mitan encore moins.
Je dirais plutôt que Véronique Ovaldé et Joann Sfar jouent ici à Tim Burton, Mathias Malzieu, et autres auteurs de 'gothique lisse' (?)...
Je me demande à qui s'adresse l'ouvrage. Je l'ai trouvé au rayon 'BD adultes' de ma médiathèque. J'ai d'abord eu l'impression d'être dans un conte pour enfants, mais avec des clins d'oeil trop appuyés aux années 80 pour qu'un jeune public s'y retrouve.
Les épreuves imaginées par cette drôle de gamine mettent rapidement mal à l'aise, évoquant les défis dangereux lancés entre ados sur Internet, rappelant également le film 'Jeux d'enfants' (Yann Samuell, 2003).
Les dessins, c'est du Joann Sfar, pas de bol quand ce sont ses textes qu'on apprécie dans ses BD (série 'Le chat du Rabbin').
Le texte, c'est du Véronique Ovaldé. J'ai savouré ses premiers romans, j'ai découvert récemment avec sa nouvelle publiée dans la dernière édition de '13 à table' que la pléthore d'enchâssements dans ses récits est insupportable si on se focalise dessus.
L'alliance des deux m'a paru criarde comme un duo mal accordé, et redondante.
Ce billet totalement bordélique devrait refléter ce que j'ai ressenti pendant ma lecture (déception, ennui, perplexité, malaise croissant) et le goût amer que je garde après avoir refermé l'album.
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Je m'attarde à la première page lors de la description de l'immeuble parisien avec l'appartement sous les combles d'où on peut apercevoir le sacré coeur (derrière le Château d'Eau ) .... souvenir .... j'ai rencontré un agent immobilier qui connaissait très bien son boulot, un appartement anciennement composé de chambres de bonnes qui avaient été reliées ... nous aussi en montant sur un tabouret, nous pouvions avoir vu sur le superbe clocher de l'église sainte croix doré à l'or fin .... souvenir !
Lecture silencieuse, parfois un sourire à l'évocation d'une bêtise, un décryptage du dessin pour le raccrocher aux textes .... symbiose du dessin et du texte avec juste ce qu'il faut de fantaisie.
Remonter dans le temps, se souvenir des années passées, pour Nathalie-Sucre de Pastèque c'était les années 80, pour moi c'était les années 50...
Se souvenir du lieu, pour Nathalie-Sucre de Pastèque c'était la rue céleste Cannard, pour moi c'était la rue Juliette Dodu...
Nostalgie quand tu nous tiens, j'ai lu, j'ai parfois traîné un peu, soupiré, et un saut dans le temps m'a réveillée ... pour apprécier ce moment d'éternité quand on se retrouve dans les lieux de son enfance, face à ses souvenirs, face à ce que la vie fait de nous et ce qu'elle a fait des autres.
C'est je crois pour ce retour en arrière que j'ai apprécié cette lecture .... ne pas oublier de se souvenir .... pour sourire et aimer encore et toujours la vie !
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Une histoire qui méritait mieux. A lire cependant ! Je trouve que l'enfance est fantasmée, loin parfois des vrais sentiments éprouvés par les enfants ,mais que par moments on y s'en approche...L'écriture est un peu trop simpliste .Beaucoup de personnages caricaturés. (La concierge , et bien d'autres...) L'histoire n'a pas pris l'envol que j'espérais . Quant aux illustrations que Joan Sfarr dont j'aime bcp le travail par ailleurs...(Le chat du Rabbin et Klezmer particulièrement ), là...Il semble hésiter entre reprendre mot à mot des pans du récit ou s'en affranchir. Il eut mieux valu s'en affranchir, car sinon ça frôle fort la redondance . Dommage, l'idée était bonne . Décevant.
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La romancière fait confiance à sa jeune héroïne. Cela donne « A cause de la vie », roman tendre et grave qu’allègent les dessins de Joann Sfar.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Coup de coeur pour ce conte écrit par Véronique Ovaldé. L'auteure de Ce que je sais de Vera Candida fait ici équipe avec l'illustrateur Joann Sfar, qui traduit parfaitement en images le monde de Nathalie-Sucre de Pastèque et d'Eugène, l'enfant bègue.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Pourquoi, pour paraître intelligente, faut-il être maigre et porter des pantalons (et du coup ressembler plus ou moins à un garçon) ? Nathalie remettra ce diktat en question quand elle sera assez grande pour le faire. Pour le moment, elle suit le mouvement, elle ne mange pas de beurre, elle retire le gras du jambon et dort sur le ventre les bras serrés contre sa poitrine pour que ses seins ne poussent pas.
(p. 13-15)
[ 1984 ]
Monsieur Lefèvre est un homme doux, sans grande ambition professionnelle, il cultive une forme d'humour difficile d'accès (il aime les charades), il est discret, il porte des pantalons en velours côtelé, des mocassins à glands et des cravates des années 1970 (qui ont un côté tellement psychédélique sur ses chemisettes à carreaux que c'en est émouvant), il est inventeur, c'est ce qu'il demande à Eugène de mettre sur les petites fiches que celui-ci remplit au début de chaque année scolaire, PROFESSION DES PARENTS, et madame Lefèvre lui reproche de faire dire n'importe quoi à son fils, et elle conseille à Eugène d'écrire CONSEILLER CLIENTELE comme tout le monde.
(p. 49)
Il y avait au 12, rue Céleste-Cannard un immeuble de six étages qui ressemblait à pas mal d’immeubles parisiens de six étages – balcon au deuxième et au cinquième, sixième étage avec multiples chambres de bonnes aux murs abattus à la masse pour former, selon les agents immobiliers qui connaissent la partie et détiennent le lexique adéquat, un grand appartement traversant avec vue sur le Sacré-Cœur (très loin, mais malgré tout reconnaissable derrière le château d’eau), parquet en chêne partout sauf au rez-de-chaussée (pas de coquetterie genre point de Hongrie : du chêne en lattes parallèles, du solide, du classique), cage d’escalier à vitraux, tapis de marches bleu à constellation jaune, quelques pancartes rescapées dans l’entrée (carrelage d’époque) qui stipulent que le gaz est bien à tous les étages mais que l’eau courante, par bon sens, n’est plus disponible l’hiver entre 20 heures et 6 heures du matin.
Nathalie cultive une forme de nostalgie imaginative qui lui fait regretter des événements qui ne se sont pas encore déroulés (elle fait partie de ces gens qui vivent leur existence avec une petite voix dans leur tête qui raconte chacune de leur journée pendant qu'ils sont en train de la vivre. Du coup tout prend systématiquement la couleur du souvenir). Cette particularité, cela va sans dire, a tendance à isoler ceux qui en sont affligés. p. 38
Nathalie déteste la matière grasse, ce qui est parfait vu que toutes les héroïnes des livres qu'elle lit sont maigres. Pourquoi, pour paraître intelligente, faut-il être maigre et porter des pantalons (et du coup ressembler plus ou moins à un garçon ?)
Dans cet épisode hors-série animé par Jacques Braunstein, rédacteur en chef à Livres Hebdo et Laure Adler, journaliste et figure incontournable de la culture, plusieurs éditeurs se sont réunis à la librairie 7L à Paris, pour présenter quelques-uns des 459 ouvrages qui feront la rentrée littéraire cet été et tenter de répondre à cette question qui est au coeur de la création littéraire : pourquoi avoir eu envie de publier ce livre ? Dans cette quatrième et dernière table ronde, Livres Hebdo a le plaisir d'accueillir : Adrien Bosc, des éditions Julliard ; Dorothée Cunéo, des éditions Denoël et Véronique Ovaldé, des éditions Albin Michel.
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