Citations de Viktor E. Frankl (201)
... Maria von Ebner-Eschenbach ; "Sois le maître de ta volonté, et l'esclave de ta conscience morale." C'est de cette phrase, de cette exigence éthique que nous partons pour éclairer ce que nous avons désigné sous le nom de "transcendance de la conscience morale".
Nous nous sommes efforcés de montrer que la vie a le caractère d'un problème, mais en même temps que l'existence a le caractère d'une réponse : nous déclarions que ce n'est pas l'homme qui doit poser la question du sens de la vie mais que c'est l'inverse, c'est-à-dire que l'homme lui-même est l'interrogé, il a lui-même à répondre, à donner une réponse aux différentes questions qu'éventuellement sa vie lui pose ; seulement une telle réponse est toujours une réponse "en acte" : c'est uniquement en agissant qu'on répond vraiment aux "questions vitales" - nous y donnons réponse en prenant chacun la responsabilité de notre existence. et même l'existence n'est en somme nôtre que dans la mesure où elle est existence dont on a pris la responsabilité.
Pour prendre un exemple très simple : je ne peux pas rire sur ordre. Si quelqu'un veut me faire rire, qu'il tâche de me raconter une histoire drôle, capable de me faire rire.
Il en va de façon analogue de l'amour et de la foi : ils ne se laissent pas manipuler. Phénomènes intentionnels, ils ne peuvent se manifester que si apparaissent un contenu et un objet adéquats.
La façon dont un être humain accepte son sort et toute la souffrance que cela implique, la manière dont il porte sa croix, lui donnent amplement l'occasion - même dans les circonstances les plus difficiles- de donner un sens plus profond à sa vie. Il peut alors agir avec dignité, courage et désintéressement. Mais il peut aussi, dans sa terrible lutte pour survivre, manquer de dignité et se conduire comme une brute.
Il n'y a pas que le plaisir et la créativité qui donnent un sens à la vie. Et si la vie a un sens, il faut qu'il y ait un sens à la souffrance. La souffrance, comme le destin et la mort, fait partie de la vie.
Mais l'expérience la plus forte et la plus exaltante, pour l'homme qui rentre chez lui après avoir vécu ces souffrances inoubliables, est le sentiment merveilleux qu'il n'a vraiment plus rien à craindre excepté Dieu
Une vie active permet à l’homme de réaliser ses valeurs à travers un travail créatif, tandis que celui qui mène une vie passive et qui vit pour son plaisir peut faire l’expérience de la beauté, de l’art ou de la nature. Mais il est également possible de poursuivre un but même si l’on n’éprouve aucun plaisir à vivre, même lorsqu’il n’y a aucune possibilité de libérer sa créativité et lorsque la vie ne permet qu’une possibilité : celle d’agir dans le sens de la morale, en appréhendant l’existence avec des considérations morales qui deviendront prioritaires. Le plaisir et la créativité sont alors interdits. Mais il n’y a pas que le plaisir et la créativité qui donne un sens à la vie. Et si la vie a un sens, il faut qu’il y ait un sens à la souffrance. La souffrance, comme le destin et la mort, fait partie de la vie. Sans la souffrance et la mort, la vie humaine demeure incomplète.
La façon dont un être humain accepte son sort et toute la souffrance que cela implique, la manière dont il porte sa croix, lui donnent amplement l’occasion – même dans les circonstances les plus difficiles – de donner un sens plus profond à sa vie. Il peut alors agir avec dignité, courage et désintéressement.
Notre génération est réaliste car elle a appris à connaître l’être humain tel qu’il est vraiment. Certes l’homme a inventé les chambres à gaz d’Auschwitz, mais c’est lui aussi qui y est entré, la tête haute et une prière aux lèvres.
A human being is not one in pursuit of happiness but rather in search of a reason to become happy, last but not least, through actualizing the potential meaning inherent and dormant in a given situation.
(A Auschwitz) Soudain je me vis sur l'estrade d'une salle de conférence. Il y régnait une atmosphère chaude et agréable. Devant moi des spectateurs attentifs étaient assis sur des sièges confortables et capitonnés. Je donnais une conférence sur la psychologie des prisonniers des camps de concentration ! Je décrivais, je revoyais, j'expliquais d'un point de vue scientifique et détaché tout ce qui m'avait opprimé à ce moment-là. Grâce à cette méthode, je parvins à m'élever au-dessus de la situation, au-dessus des souffrances du moment, et je les observe comme des choses du passé. Je devins le sujet d'une étude psycho-scientifique. Spinoza ne dit-il pas :« La souffrance cesse d'être souffrance sitôt que l'on s'en forme une représentation nette et précise. »
L’accomplissement de la personne est fonction de trois groupes de valeurs :
1. les valeurs d’expérience (Éros) ;
2. les valeurs de créativité (Pathos) ;
3. et les valeurs d’attitude (Ethos).
Tandis que les valeurs d’Éros représentent ce que le sujet peut « prendre du monde », les valeurs de Pathos constituent ce qu’il « apporte au monde », tandis que les valeurs d’Ethos correspondent avec les attitudes qu’il est capable d’adopter pour lutter contre la souffrance.
"Comme chaque situation représente un défi pour chaque personne, la question du sens de la vie peut en fait être posée à l'envers. En fin de compte, la personne ne devrait pas demander quelle est sa raison de vivre, mais bien reconnaître que c'est à elle que la question est posée. En un mot, chaque personne fait face à une question que lui pose l'existence et elle ne peut y répondre qu'en prenant sa propre vie en main. C'est pourquoi la logothérapie considère la responsabilité comme l'essence même de l'existence humaine."
« La logothérapie (…) se penche tant sur la raison de vivre de la personne que sur ses efforts pour en découvrir une : ces efforts, à mon avis, constituent une force motivante fondamentale chez l’être humain.» p. 124
« Notre responsabilité dans la vie consiste à trouver les bonnes réponses aux problèmes qu’elle nous pose et à nous acquitter honnêtement des tâches qu’elle nous assigne.
Ces tâches, qui donnent un sens à la vie, sont différentes pour chaque homme et à chaque moment. Il est donc impossible de définir le sens de la vie d’une manière générale. » p. 103
C'est aussi pour cette raison qu'inversant les termes d'un lieu commun bien établi, Frankl ajoute que "ce n'est pas nous qui questionnons la vie, mais la vie qui nous questionne". Cela indique deux choses : la première, c'est que notre existence, avec ses occasions et ses contextes chaque fois uniques, nous somme d'affronter des défis qui nous sont lancés ; la seconde, c'est que nous ne choisissons pas tout dans l'ordre de ce qui nous advient. Notre seule latitude, et c'est à cela que tient notre liberté--la liberté de notre volonté-, consiste à pouvoir reconnaître dans chaque situation, et dans chaque contexte, les possibles, en y discernant des alternatives, qui seront à l'origine de nos choix. À cet égard, le choix, dans sa concrétude même, est le lieu de fusion de la volonté de sens et du sens de la vie.
Pour un sujet désireux de trouver sa place, de se connaître et d'être reconnu par les autres, sans pour cela sacrifier sa singularité, il est proprement insupportable de devoir se faire une raison contre toute raison.
Trois avenues permettent de révéler un sens à la vie :
1) Accomplir une œuvre ou une bonne action ;
2) Connaître et aimer quelque chose ou quelqu’un ;
3) Assumer dignement une souffrance inévitable.
Celui qui a un "pourquoi" qui lui tient lieu de but, peut vivre avec n’importe quel "comment". Albert Camus
La condition humaine comporte bien des souffrances inévitables et le médecin devrait se garder, face à de telles données existentielles, de faire éventuellement le jeu de la tendance à la fuite chez le malade.
Aucune situation de la vie humaine n'est véritablement dépourvue de sens. C'est dire que les aspects apparemment négatifs de l'existence humaine, en particulier la triade tragique de la souffrance, de la faute et de la mort, peuvent se métamorphoser en réalité positive, en authentique accomplissement humain, pourvu que nous les abordions avec l'attitude et l'état d'esprit qui conviennent !