Citations de Virginie Grimaldi (4120)
(…),Louise s'extasiait comme si elle n'avait jamais rien vu, et les parents ont fait tellement de selfies que leur téléphone a préféré se suicider.
si un jour je crois m etre lassé de toi, il faudra que tu fasses tout pour me ramener a la raison,parce que je me tromperai.
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La douleur, c'est comme un boomerang. Si on essaie de l'envoyer loin de soi, elle nous revient en pleine tête.
Mais ce silence-là, il était différent. Il nous réunissait. On venait de se faire mettre KO par la beauté du monde.
Ils ont rigolé en fixant mes fesses, et d'un coup j'ai compris. Ça expliquait le mal de ventre, ma mère m'a raconté plusieurs fois comment marchaient les règles. Il fallait qu'elles arrivent le jour où j'ai mon jogging blanc.
J'ai reculé jusqu'à la porte et j'ai longé le mur jusqu'au vestiaire. j'avais du sang partout, je savais pas qu'on en perdait autant, ma culotte c'était une scène de crime.
- Vous allez à quel étage ?
Marie ne répond pas et appuie sur le F. La promiscuité qu'imposent les ascenseurs l'a toujours mise mal à l'aise. Elle ne sait jamais comment se comporter, où poser les yeux. Regarder ses pieds donne un air timide, se scruter dans le miroir fait narcissique, inspecter son téléphone fait apparaître snob, fixer son codétenu est plutôt malpoli. Et puis, les ascenseurs véhiculent une notion de fantasme qui ajoute au malaise. Quand, en plus, on partage le trajet avec une personnes qu'on n'apprécie pas, difficile de se détendre. Le regard rivé sur le hall d'entrée, elle compte les secondes jusqu'à la délivrance. Même si, il faut bien l'avouer, l'homme aux cheveux gris a une odeur agréable.
"T'as le sourire de Mickey sous ecstasy à chaque fois que tu le vois ou qu'on te parle de lui."
- Mais alors, ça veut dire qu'il faut rester malheureux ?
- Pas du tout ! Ca signifie que, quelle que soit la situation, le positif est là pour ceux qui savent le voir. Une fois qu'on le sait, tout a plus de saveur.
Nous observons en silence les gouttes qui ruissellent sur la vitre. J'ai compris le message. Je ne dois plus avoir peur des orages. Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie.
L'ivresse, c'est l'endroit où vont ceux qui ne veulent être nulle part. C'est l'endroit où on peut mourir un peu, mais pas tout à fait.
J'ai le chagrin égoïste. Je ne partage mon humeur que quand elle est bonne. Je n'aime pas gêner, et le malheur, ça gêne
Je crois de plus en plus que le bonheur est fait de petits bouts ramassés sur son chemin.
- On n'est pas morts, répond Pierre, mais notre vie est derrière nous.
- N'importe quoi! s'exclame Moundir. Mon arrière-grand-daron, il a cent deux ans, et mon petit frère, il est mort quand il avait trois ans. On peut pas savoir combien de temps ça va durer. La vie, elle est là, elle est pas hier, elle est pas demain...
L'eau est tellement froide qu'elle paraît bouillante, je vais me désagréger, on ne retrouvera que mes dents, des enfants les prendront pour des coquillages et s'en feront des colliers. Voilà, je vais terminer en collier. Sur ma tombe, on gravera "C'était un bijou".
C'est vrai : elle aime les tours de magie, elle a toujours aimé ça. Et elle sait pourquoi. Par exemple que la vie, c'est comme un tour de magie. Quand on est enfant, on ne voit que le devant de la scène. C'est fabuleux, on s'émerveille, on se pose des questions, on a envie d'en savoir plus. Et puis, on grandit. Peu à peu, les coulisses se dévoilent, on réalise que c'est compliqué. C'est moins joli, c'est même parfois moche, on est déçu. Mais on continue quand même à s'émerveiller.
Ils n'ont jamais eu de grandes ambitions, mes parents. Il reste peu de place pour les rêves quand on croule sous les contraintes. Boucler les fins de mois, remplir le frigo, assurer les cadeaux d'anniversaires et ceux de Noël, partir au camping.
Que leur fils unique s'en tire mieux qu'eux. Ils n'étaient d'ailleurs pas d'accord sur l'itinéraire de ma réussite, ma mère espérait que je trouve un boulot dans lequel je m'épanouisse, mon père me souhaitait un gros salaire. Moi, je visais pas grand chose, je n'envisageais pas de quitter le milieu dans lequel évoluait ma famille depuís la plus haute branche de l'arbre généalogique. Là où jai grandi, ce n'est pas la passion qui nous tíre du lit. Là où j'ai grandi, on est locataire, on attend la CAF. on entoure les promotions sur les prospectus, on prend les articles sur l'étagère du bas, on a une carte électron, on redoute les appels masqués, on porte les vêtements des autres, on reconnaît la caissière de LIDL, on préfère les débuts de mois, on fait ses comptes, on préfère quand le facteur ne s'arrête pas, on fait tourner le lave-linge la nuit, on attend que les films passent à la télé, on couvre ses cheveux blancs soi-même, on sait où l'essence est la moins chère, on se persuade que « qui dort, dine » est un proverbe valable dans toutes les familles.
-Police nationale, papiers s'il vous plaît.
J'ai envie de répondre "ciseaux", mais pas sûr que ça les fasse rire.
- Trois enfants d'un coup, tu t'y vois vraiment ?
[...]
- Même si on va se serrer la ceinture... Même si mon vagin est plus large que le tunnel sous la Manche... En fait, je n'ai jamais été aussi heureuse !
Je me mets à chialer comme un gosse. Jeanne me prend dans ses bras, et c'est comme si elle mettait des pièces dans la machine à larmes, ça coule, ça coule, j'ai l'impression que ça ne va jamais s'arrêter. C'est justement pour ça que je m'empêche toujours de commencer. […] je sens qu’elle me comprend. Qu’elle me comprend vraiment. Ça me fait un bien fou. C'est trop bizarre, comme si tout devenait moins lourd, vu qu'elle le porte avec moi.
Je ne crois pas trop à l'amour, mais c'est comme pour Dieu, j'espère qu'un jour on me prouvera que j'ai tort.
Je pensais que la lecture et l’écriture étaient des activités solitaires. Je me trompais : ce sont des ponts entre les humains.