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Critiques de Vladimir Fédorovski (217)
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Le roman vrai de Gorbatchev

Vladimir Fédorovski, né à Moscou et naturalisé français, conseiller diplomatique de l'URSS pendant la période de la glasnost et ami d'Alexandre Iakovlev, éminence grise de Gorbatchev, considéré comme l'inspirateur de la perestroïka, est bien placé pour expliquer le dessous des cartes d'un jeu initié par l'énigmatique Michael Gorbatchev. Un jeu de manipulation visant à accéder au pouvoir et réformer un pays à bout de souffle, contre le KGB, la nomenclatura et les conservateurs communistes, prêts à tout pour faire perdurer un système soviétique amplifié et verrouillé par Staline. On découvre ainsi pourquoi l'homme qui a fait cesser la guerre froide, encensé par l'Occident quand il était au pouvoir, est aujourd'hui détesté par la plupart des Russes, car selon Fédoroski, si Gorbatchev avait la volonté de faire des réformes démocratiques, et que sur le plan politique son bilan était plutôt positif, trop t'atermoiements l'ont conduit à perdre la bataille économique, essentielle. Reste que Gorbatchev et Yakovlev (bien que communistes), en étant les fossoyeurs d'un régime totalitaire en place depuis plus de soixante-dix ans, resteront dans l'Histoire, écrit Fédorovski, avec leurs faiblesses et leurs forces parce qu'ils ont mis fin au système de la terreur : ils ont cessé de tuer.

Un livre important pour comprendre l'état d'esprit des Russes, en grande partie favorables aujourd'hui à la politique agressive de Poutine, censée leur rendre l'ancienne puissance mondiale incarnée par l'URSS, anéantie par les réformes désastreuses, selon eux, de Gorbatchev.



Merci à Babelio et aux Éditions J’ai lu
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Sur tes cils fond la neige

Erudite et pertinente, cette biographie romancée sur la vie de Boris Pasternark, auteur du roman Dr Jivago, dont l'adaptation cinématographique est mondialement connue, nous éclaire sur la vie de cet auteur russe qui a publié une oeuvre pour laquelle il a risqué sa vie et qui deviendrait prix Nobel de littérature.



Ce livre référence de Vladimir Fédorovski et l'aisance naturelle de sa plume, nous plongent dans la situation politique de la Russie au moment où Dr Jivago a été écrit et nous entraîne dans la splendeur de la Russie éternelle mais aussi dans les rouages de la fièvre révolutionnaire qui allait faire basculer le pays dans l'horreur stalinienne.



Boris Pasternak est le Dr Jivago, ou en tout cas il lui prête beaucoup de ses traits et de ses pensées. Il forge ses personnages sur l'inspiration de Trotski et de Staline et s'approprie le cheminement intellectuel des immenses transformations qui souffriraient la nation russe.



Ses histoires d'amour compliquées font partie de ces passions dévorantes dignes des feuilletons sur fond de tragédies.



La publication de Dr Jivago a été interdite par le KGB et n'a paru en Russie que 3 décennies plus tard, ce qui rajoute un goût de défendu à la découverte de ce récit bouleversant.





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Le roman de Raspoutine

Un livre très intéressant qui m'a permis de découvrir la Russie à la veille de la Révolution. Et m'a fait comprendre après quelques temps, car comme Sylvain Tesson, j'ai moi aussi l'esprit d'escalier, la fameuse prédiction de Raspoutine à propos de la famille impériale. En effet quand il disait si je meurs, vous mourrez aussi ; il sous-entendait que si on tuait un "Saint homme", si les révolutionnaires touchaient au sacré, il n'y aurait plus aucune limite. Et puis, j'ai beaucoup aimé le chapitre sur Tunguska dont je ne connaissais pas toute l'histoire. Vladimir Fédorovski est un grand conteur que je retrouve toujours avec plaisir.
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La volupté des neiges : Les grandes amoureuse..

J'avais acheté ce livre à Vladimir Fedorovski lors de la fête du livre de Toulon en novembre 2019 et eus le temps d'échanger assez longuement avec lui sur la Russie, les années Brejnev et ces amours voluptueuses qu'il a contées dans ce livre.



Sur les cinq histoires présentées, deux m'ont particulièrement séduit : celle de la longue aventure amoureuse entre Catherine II et le général Grigori Potemkine, et celle De Balzac devenu amoureux de son admiratrice Eva Hanska.



D'abord la grande Catherine, magnifique dans sa puissance obtenue par usurpation mais ayant donné à la Russie un grand règne et à son amant, Grigori une tendresse inépuisable. Vladimir Fedorovski décrit avec passion leur rencontre masquée, leur premier rendez-vous à cheval et la lassitude qui peu à peu s'empare du bel amoureux. Il donne une dimension politique indiscutable à leur longue liaison qu'il inscrit fort bien dans l'histoire de la Russie.



Ensuite, ce brave Balzac, courtaud et dodu, au talent d'écrivain immense, entraîné dans une folle passion par la simple lettre d'admiration anonyme de celle qui deviendra son grand amour. Vladimir Fedorovski mêle savamment les aspects littéraires et sentimentaux ce qui offre une belle visite de l'oeuvre colossale d'un homme mort à 51 ans. Quelle ampleur aurait pris son oeuvre s'il avait eu la longévité de Victor Hugo! Il mourut dans les bras de son amour devenue, enfin, son épouse. Beaucoup d'émotion dans la narration de cette idylle, émaillée des espoirs et déceptions de l'écrivain, de ses difficultés financières, de ses voyages, de sa volonté d'atteindre cette inaccessible étoile en l'épousant.



Les trois autres voluptés sont moins saisissantes tout en étant intéressantes, particulièrement l'amour de ce pauvre Tchekov acceptant les nécessaires séparations d'avec sa belle pour préserver la carrière théâtrale de celle-ci. Lui aussi meurt dans les bras de sa bien-aimée après une ultime coupe de champagne, le rêve! Mais, au terme de tant de souffrances physiques et morales.



Pour, Tolstoï, je retiens surtout la confession finale de ses turpitudes à Sophie et l'aveu de son amour éternel pour elle.



Quant au tsar, Alexandre II, c'est la confusion de ses ébats érotiques (bingerles) et de l'amour avec la belle Catherine Dolgorouki qui émerge des pages que Vladimir leur consacre avec des anecdotes savoureuses notamment sur les dessins réalisés par le tsar de la belle Katia dénudée.



L'histoire, la littérature, la peinture, le théâtre et l'art se croisent sans cesse dans le récit voluptueux de Vladimir Fedorovski qui me donne envie de lire encore Balzac et les écrivains russes que j'aime comme Makine et d'autres à découvrir.
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Le roman vrai de Gorbatchev

Si j'ai choisi ce livre dans la dernière opération masse critique c'est que Gorbatchev a représenté pour moi la possibilité d'aller en Union soviétique.

En juillet 1989, j'ai fait partie d'un petit groupe de français qui est parti à Moscou participer à un chantier international.

Nous étions logés à l'université Lomononsov et notre " travail" consistait à repeindre les logements de fonction d'une usine de textile.

Gorbachev, alors, pour moi comme tant d'autres représentaient le chantre de la liberté.

Je fus très étonnée en me liant avec des russes d'apprendre que celui-ci était haï, détesté par beaucoup de soviétiques. Le décalage qui existait entre l'image que nous avions, était phénoménale avec celle des russes.

C'est pourquoi, j'ai voulu lire ce livre qui tout en nous racontant le parcours de Gorbatchev nous donne bien des éclairages aux pauvres néophytes que certains d'entre nous sommes en politique.

Il faut dire, à ma décharge que je ne suis pas passionnée par la politique russe mais plutôt par sa culture.

J'ai appris en lisant ce livre, des choses étonnantes comme ce téléphone, le vertouchka, en français, le tourniquet. Un téléphone automatique, au nombre d'abonnés restreint installé à l'usage exclusif des membres du gouvernement. Staline le fera installer dans son bureau lui permettant de se brancher sur toutes les conversations des abonnés du " tourniquet". Beaucoup plus tard, ce tourniquet sera piégé par les services secrets américains.



Et, Gorbatchev, me direz-vous ? Quand ai-je retenu ?

Gorbatchev, c'est d'abord un tandem avec sa femme Raïssa qu'il rencontre encore étudiant, une femme qui fait corps avec son époux et la fonction et l'ascension de celui-ci. Une égérie, ce n'est pas rien !

Gorbachev, est un homme né dans un système, dans une idéologie communiste, habitué à la langue de bois, il devra se battre pour émerger et sortir une stature hors pair par rapport à ses prédécesseurs.

J'avoue , après la lecture de ce roman, avoir une certaine tendresse pour cet homme, voire une certaine admiration. Il a eu beaucoup d'aternoiements dit-on, d'hésitations, commis des erreurs...

Oui, mais il n'était qu'un Homme et son œuvre restera à la postérité.
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Le roman de Saint-Pétersbourg : Les amours au..

Dans le roman de Saint-Pétersbourg, Vladimir Fédorovski nous relate certaines histoires vécues dans cette cette belle ville.



C'est un parcours agréable et distrayant, s'attardant en quelques chapitres sur la naissance de la ville et la personnalité de son fondateur Pierre le Grand, suivi par une succession de chapitres se consacrant aux impératrices Elisabeth et Catherine et à leurs amours pour enfin retracer les événements vécus par Pouchkine, Tourgueniev, Dostoievski, le chevalier d'Eon, Custine, Balzac, et d'autres dans cette ville.



C'est une plongée par petites touches, et sans prétention dans l'histoire et la petite histoire.



Ce fut une lecture facile et légère, fourmillant de petites anecdotes distrayantes sur certains personnages et sur leurs amours.



En résumé un livre un peu trop superficiel à mon goût, que j'oublierai vite sans doute, mais néanmoins un moment de lecture agréable.

Il m'a remémoré enfin le séjour que je fis à Saint-Pétersbourg, ville que j'ai adorée.

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Le roman de Raspoutine

Raspoutine c'est la chanson de Boney M , un méchant de chez Disney, c'est un mythe. Alors Vladimir Fédorovski,lui, a fait le roman de Raspoutine.



Entre le roman historique et l'essai. L'ancien diplomate russe nous fait revivre une partie de l'Histoire de la Russie. Comme Stéphane Bern à la télévision, Vladimir Fédorovski raconte l'Histoire avec passion, ce qui rend son sujet d'autant plus intéressant.

Raspoutine, s'il s'est rendu si célèbre, en dehors de ses frasques d'alcôve, c'est parce qu'il a été un genre de Nostradamus à l'aube du 20ème siècle, et qu'il s'est trouvé pris dans l'engrenage des jeux de pouvoirs plus ou moins malgré lui. Et ce qui a permis à sa "légende" de perdurer est en fait plus l'image que la société russe - et les services secrets occidentaux - se faisaient de lui plus que ce qu'il était réellement. Pour la cour impérial il incarnait une image fantasmée de l'homme du peuple, pour les autres une menace diplomatique excentrique et dépravée.

Fédorovski nous livre un récit chronologique sur le parcours de Raspoutine, ce qui lui permet de démontrer qu'en dehors de la dimension mythique que l'Histoire a retenue, cet homme n'avait absolument rien d'exceptionnel en lui-même. Il n'était que le reflet et le prolongement du pays et de la région qui l'ont vu naître.

En revanche, ce qui rend son destin exceptionnel c'est le fait qu'il s'est laissé brûlé les ailes en se laissant séduire par l'attrait du pouvoir et de la cour impériale, et aussi l'effet qu'il y produisait sur les femmes.... Le chaman aura succombé au péchés de vanité ! Ce qui est tragique, pour Raspoutine, c'est qu'il s'est trouvé à Saint Pétersbourg au mauvais moment du siècle et avec la mauvaise personne (avec un tsar moins autoritaire que les autres, une révolte populaire grondante et la Première Guerre mondiale !).



Mais cette tragédie est ce qui rend cet homme et son histoire si fascinante, même s'il n'est pas, comme on aimerait le croire l'archétype de l'âme russe.

Bien que le raisonnement de l'auteur soit parfois difficile à suivre , et que les liens qu'il fait avec l'Histoire contemporaine ne sont pas toujours évident à suivre, une chose est sûre : c'est un passionné au savoir encyclopédique et on en redemande !
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Le roman de la Russie insolite : Du Transsi..

L'âme russe. Comment la définir et comment les Occidentaux que nous sommes peuvent comprendre la force de ce peuple qui a traversé tant de malheurs ?

La description que l'auteur donne de Pouchkine nous aide déjà :

"Dans la clarté de son coeur, il était capable d'accueillir toutes les contradictions de la vie. Il pouvait être à la fois pro-occidental et patriote, aristocrate et favorable à l'abolition du servage, sentimental et cynique, partisan d'un Etat fort et défenseur de la liberté individuelle, jamais doctrinaire et si souvent prophétique."

L'horizon aussi. Si loin dans ces contrées s'étendant sur des dizaines de milliers de kilomètres carrés. Inaccessible ? Au contraire, il a toujours agit comme un aimant et invite au voyage, à la découverte.

L'homme est si petit dans cette immensité qu'il se sent insignifiant. Mais la foi lui donne la force d'avancer, de supporter. Une foi proche du mysticisme où vieux-croyants, chamans et gourous côtoient et font partie intégrante de la vie du paysan comme celle du tsar.

Cet univers sans fin, d'abord traversé par les fleuves, la Volga, la Neva, la Moscova, puis par les trains engloutissant les 10.000 km séparant Saint-Pétersbourg de Vladivostok aux termes d'un seul voyage, rapproche les hommes et favorise les échanges. Plaines, désert, montagnes défilent à travers les vitres du Transsibérien où l'auteur nous convie, en charmante compagnie d'ailleurs.

C'est à bord de ce train mythique qu'il fera la connaissance de Catherine L., une dame âgée qui acceptera de lui conter sa vie durant le voyage. Française, amoureuse de la Russie, Catherine rencontra Alexandra Fedorovna, la dernière tsarine et Inès Armand, l'amour français de Lénine. Au travers d'histoires insolites de femmes amoureuses, Catherine et l'auteur nous feront traverser ce 20ème siècle qui a connu les plus grands bouleversements. Et cette Catherine, qui a elle aussi réellement existé, est bien mystérieuse ...

Bref, j'ai autant voyagé dans ce Transsibérien que dans le coeur de ces grandes amoureuses.
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Le Roman du Kremlin

Après avoir terminé le Roman de la Russie insolite (celle sur le Transsibérien) avec une petite déception, je suis satisfait de sortir ravi de ma lecture du Roman du Kremlin. Cette forteresse est plus qu’un joyau architectural, c’est un lieu de pouvoir, de mystère, un centre historique. Et le roman commence avec la fondation de Moscou et l’édification de la fameuse place forte, la conquête de la Horde d’Or, Ivan le Terrible, Boris Godounov, le faux Dimitri, etc. Que de grands personnages y sont passés ! Toutefois, l’auteur Vladimir Fedorovski passe rapidement, en quelques lignes, sur l’élection de Michel Romanov et sur les règnes de ses successeurs, comme s’ils avaient eu si peu d’importance. Pareillement pour Alexis 1er, Fedor et Sophie. Extrêment dommage. Même Pierre le Grand ne mérite que quelques pages. Mais bon, c’est lui qui transfère la capitale à Saint-Petersbourg, qui éclipse la vieille ville russe.



Après l’intermède de l’occupation française, sous Napoléon, le Kremlin ne retrouve son importance que vers la fin du règne de Nicolas 1er. Puis vient la Révolution, Lénine et les Bolcheviks, qui ramènent la capitale à Moscou. C’est un lieu de pouvoir, mais il s’y passe beaucoup d’autres choses. Derrière les hautes murailles de sa place forte se cachent des rouages plusieurs fois centanaires : ceux de la police secrète, qui deviendra le fameux KGB.



Le Roman du Kremlin devient alors celui de l’espionnage soviétique. Vladimir Fedorovski retrace plusieurs événements importants de la Guerre froide, tant sous Staline, Krouchtchev, Brejnev, Gorbatchev, Elstine que Poutine. Mais il ne s’attarde pas qu’aux grands, il explique le cheminement de quelques espions russes et mêmes de transfuges anglais. Palpitant.



Ce que j’aime, des romans (si on peut appeler ça des romans) de Fedorovski, ce sont les photos en couleurs des lieux et des personnages auxquels il fait référence. Ça permet non seulement d’imaginer mais de visualiser avec le plus détail. Fascinant et instructif. Il réussit très bien à faire ressortir tout l’exotisme, l’aspect unique de cette civilisation presque millénaire. Moi qui croyais connaître assez bien l’histoire de la Russie, j’ai beaucoup appris.
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Le roman de Raspoutine

On découvre la vie de l'homme qui a fait parler de lui comme un mythe tant de son vivant qu'après sa mort. Un homme mystique qui va gagner la confiance du couple impérial du dernier Tsar, Nicolas ii, celui là qui va s'opposer farouchement de l'implication de la Russie à la guerre, qui est cet homme aux regards à faire trembler les murs? On découvre la vie de l'homme qui a marqué l'histoire de la Russie et tous les bouleversements qui se sont intervenus après sa mort, dans ce livre à travers les faits simplement historiques dont l'auteur en a fait objet de ses recherches. Alors c'est avec plaisir qu'on ouvre chaque page de la vie de cet homme, un moujik d'une forte personnalité, d'une grande énergie qui a fait parler de lui de diverses manières très controversées. Ayant eu pour alliée, Alexandra, la femme du Tsar, pour exercer son influence sur le Tsar et même sur les affaires de l'Etat, il devient un danger pour tous ceux qui entourent le pouvoir. Il faut à tout prix le mettre à mort...
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Le Roman du Kremlin

De Gengis Khan à Poutine, nous traversons les siècles et débroussaillons la politique de l'URSS, dont les hauts murs du Kremlin, forteresse imprenable, furent les témoins des passages successifs des gouvernants, hormis la période du règne de Pierre Le Grand, ayant fait déménager la capitale de Moscou à Saint-Pétersbourg. De tsars en dictateurs, la Russie n'a connu que des extrêmes, jamais de milieu.



De courts chapitres, de belles photos couleurs, une chronologie et même un dîner moscovite, tout concourt à rendre la lecture plus qu'agréable : rapide. La plume de l'auteur n'y est pas pour rien : simple et efficace, donnant l'impression que l'écrivain est à nos côtés et nous conte une histoire.

Vladimir Fédorovski nous guide ensuite pour une visite du Kremlin. Quelle joie de le suivre car tout y est ! Les lieux importants à visiter, les jours et heures d'ouvertures et l'histoire de ces palais, cathédrales, théâtres et collections rares.



Ce livre fait un tour d'horizon des prises de pouvoir successives, toujours dans la violence ou la barbarie, pour se muter à partir du 20ème siècle, en manipulation de haute voltige. Malgré les épisodes sanglants, les morts par millions, les défaites, les victoires, les mensonges, la Russie est bel et bien toujours présente. Mais d'où tient-elle sa force ? Je sens que je m'approche d'un semblant de réponse avec le 3ème volet en cours de lecture (Le Roman de la Russie insolite). Donc, à suivre...
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Le roman de Raspoutine

Très captivant et fluide. Toujours inquiète dès que je lis un livre d'histoire d'être vite perdue par la complexité, j'ai trouvé ce livre agréable avec de courts chapitres et une progression bien amenée avec une mise en perspective de l'avant à l'après Raspoutine… jusqu'à Poutine sans ras, mais pour autant à marée haute. Toujours.

Une plongée dans la vie du Sibérien et une découverte de la société russe avec sa composante mystique très intéressante, l'influence des starets, que je ne connaissais pas.
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Poutine, l'itinéraire secret

Vladimir Vladimirovitch Poutine est le personnage phare de l'Histoire de la Russie depuis une vingtaine d'années désormais.

Adulé par certains, craint par d'autres, exécré par beaucoup, à l'intérieur de son pays comme à l'extérieur, voilà un dirigeant d'État qui laisse tout sauf indifférent. Ses biographies se sont multipliées, notamment dans le monde éditorial français, pour tenter de mieux cerner la personnalité de cet ancien agent du KGB devenu président de la Fédération de Russie.



Celle écrite par l'ancien diplomate d'origine russe Vladimir Fédorovski n'est, à mon goût, pas la meilleure des biographies. Ou plutôt pas la plus pratique. L'auteur se promène en effet souvent au fil de ses digressions. Et mieux vaut avoir déjà un certain prérequis pour la période qui court de Mikhaïl Gorbatchev jusqu'à la destitution de Boris Eltsine. La décennie des années 1990, en particulier, marque un tournant majeur aux conséquences désastreuses pour le pays, plongeant sa population, son économie et ses institutions dans une crise terrible. Aussi le récit de Vladimir Fédorovski aurait-il gagné à un peu plus de linéarité et de clarté dans sa première partie.



Il n'empêche que l'auteur apporte des éléments biographiques sur Vladimir Poutine, ainsi que son expérience directe en tant que collaborateur de la Perestroïka et diplomate. Sa connaissance des dessous des cartes et des milieux politiques et géopolitiques est un véritable atout... une fois dépassé l'aspect désordonné de son ouvrage. Celui-ci n'est pas plus un pamphlet vilipendant le président russe qu'un panégyrique en son honneur. Si son objectivité est loin d'être absolue, il s'efforce néanmoins de maintenir un certain équilibre.



Vladimir Poutine ressort sous sa plume comme un fils des temps soviétiques, marqué par l'histoire parentale et de son pays. Ancien agent du KGB, il a conservé sous Eltsine puis sous sa propre presidence des rapports étroits avec les services spéciaux et leurs méthodes.

Vladimir Fédorovski décrit les buts poursuivis par le chef du Kremlin, tant du point de vue de la politique intérieure que des relations internationales.



L'ouvrage datant déjà de quelques années, les conséquences intérieures et extérieures de l'annexion de la Crimée, de la guerre du Donbass, des interventions en Syrie et du partenariat avec la Turquie de Erdogan n'ont bien évidemment pu être approfondies. Aussi la lecture d'essais complémentaires me sera nécessaire pour mieux appréhender l'Histoire contemporaine du pays.
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La volupté des neiges : Les grandes amoureuse..

J'ai eu la chance d'assister récemment à une conférence de Vladimir Fédorovski. Avec cet ouvrage, l'ancien diplomate aux innombrables ouvrages socio politiques nous fait rêver de l'époque où la culture française rayonnait dans les milieux intellectuels et politiques russes. Et c'est avec son savoureux accent slave dans les oreilles que j'ai lu ce livre qu'il a voulu consacrer aux grandes amoureuses russes au cours des XVIIIème et XIXème siècles : la grande Catherine II et Potemkine, Alexandre II et la toute jeune Katia, mais aussi Honoré de Balzac et madame Hanska, le beau Tolstoï à l'appétit sexuel débridé ou encore Tchekov où l'amour tué dans l'oeuf par la maladie.



Avec son style endiablé et sans fioriture tel une chevauchée de cosaques dans les steppes immenses, il sait nous faire vibrer au rythme de ces aventures amoureuses enflammées pour lesquelles les écarts d'âge, les immensités à parcourir ou les différences de conditions n'offraient pas d'obstacle aux élans du coeur.



Diplomate il a été, francophile il est resté. Lui qui a rencontré tous les plus grands de la planète depuis un demi siècle se montre dans cet ouvrage aussi à l'aise pour évoquer ces grandes histoires d'amour que pour tenir conférence historico politique sans le moindre papier. Sa verve prolixe nous laisse clairement percevoir la nostalgie d'une époque où les sentiments avaient de la ferveur, savaient attendre leur conclusion ou bien au contraire emportaient tout sur leur passage dans la bourrasque du désir.

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Sur tes cils fond la neige

Boris Pasternak est-il le docteur Jivago? Bien sûr, oui, et son personnage a porté sa vie entière, des plus grandes joies aux pires tourments. A travers ce "roman vrai du docteur Jivago", Vladimir Fédorovski retrace les grandes heures de la Russie éternelle depuis le règne du tsar Alexandre III jusqu'à la fin de l'URSS en 1991. La vie de Boris Pasternak traverse cette époque qui en est la toile de fond cruelle. de 1914 à 1953, 55 millions de morts deux guerres et 29 ans de terreur stalinienne.



Pourtant, de la vie de Boris Pasternak, Vladimir Fédorovski retient une passion : il a aimé. Son premier mariage a peu duré, le second jusqu'à la fin de sa vie et il fut fidèle à ses deux amours, Zinaïda et Olga. Entre elles, il n'a jamais pu choisir définitivement car il les aimait toutes deux. Il a renoncé à quitter la Russie, ne voulant et ne pouvant les abandonner.



Cet amour est sans cesse mis en exergue par l'auteur, les références au docteur Jivago émaillant ce récit, mêlant les fils de la vie de Boris et de Youri. Celui-ci est emporté, comme Boris, par l'histoire, la révolution, les espérances de démocratie, l'arrivée au pouvoir des bolcheviks. A Boris, il reste l'amour et son héros.



De nombreuses références culturelles et littéraires étoffent le livre de Vladimir Fédorovski avec Nietzsche, Rainer Maria Rilke et de nombreuses citations qui lui donnent une dimension poétique et rendent inaltérable l'oeuvre puissante de Boris Pasternak avec, notamment, ces vers dédiés à Zinaïda :



"Aimer certains, c'est un fardeau;

Toi, tu séduis sans insistance --

Percer tes charmes équivaut

A voir la clé de l'existence"



La neige a fondu sur les cils de Zinaïda et d'Olga pour ne laisser que leurs larmes.





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Poutine, l'itinéraire secret

C'est l'homme le plus puissant de la planète, selon le magazine américain Forbes. il a un visage insaisissable ou plutôt ses multiples visages vous empêchent de vous faire une idée précise.

La biographie de Vladimir Fedorovski, diplomate de grand renom longtemps en poste à Paris est excellente car elle nous permet de mieux cerner ce chef d'Etat qui est le plus souvent au centre de l'actualité internationale.

Un parcours intéressant: Poutine est un enfant de la classe moyenne, il a grandi à Saint Petersbourg, à l'époque appelée Leningrad; son père travaillait à l'usine, et la famille Poutine habitait un appartement communautaire.

Il a failli basculer dans la délinquance mais grâce à un entraîneur de judo il va découvrir l'importance de la discipline et va découvrir de nouvelles motivations.

Son attirance pour le métier d'espion lui vient très jeune.

Fraîchement diplômé de l'université de droit, il fut choisi par le KGB car il était l'un des meilleurs étudiants.

Sa carrière s'enchaîne très vite ensuite: postes en Allemagne, ensuite à la direction du KGB de Leningrad, avant de devenir adjoint du maire de Leningrad Anatoli Sobtchak. Ensuite il fera partie du cabinet de Boris Eltsine avant de lui succéder.

Les raisons de sa popularité chez les Russes?

Plusieurs éléments interviennent: sa capacité à jouer des peurs, peur des Russes d'être assiégés par les forces hostiles de l'extérieur Tchétchènes, économie de marché., sa capacité à traiter avec les oligarques, son objectif de rendre à la Russie sa grandeur d'antan.

La biographie est excellente et nous permet de mieux comprendre les enjeux de la Russie d'aujourd'hui.
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Le roman de la Russie insolite : Du Transsi..

La collection « Le Livre de Poche » offre une belle série de l’écrivain Vladimir Fédorovski que je ne voulais surtout pas rater (en plus les couvertures sont magnifiques). Ayant déjà apprécié « Les Tsarines », j’ai décidé de lire tous les romans de cet auteur russe. Avec lui, je découvre la Russie, son histoire, ses villes, ses personnages et surtout « l’âme slave ».

Ce n’est pas une histoire que nous conte Fédorovski mais des histoires tissées l’une a l’autre comme une longue tapisserie aux couleurs bleu et doré, couleurs des églises de la Moscovie.

Dans le Transsibérien, on traverse les villes et on s’attarde avec de grands noms de la littérature russe comme :

Nicholas Gogol : Les âmes mortes, ca vous dit quelque chose ? une œuvre écrite en 17 ans.

Fédor Dostoïevski : sorti de l’Ecole des ingénieurs militaires de St-Petersbourg. Condamné, exilé puis libéré et pardonné.

Léon Tolstoï : et son magistral Anna Karenine.

Le roman de la Russie insolite raconte le destin de trois femmes Catherine, Inès et Alexandra. Chacune d’elle dévoile la Russie qu’elle aime et qu’elle rêve.

Lire ce roman c’est voyager, parcourir les steppes et longer la Volga. Un dépaysement total à ne pas rater.



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Le roman de l'Orient-Express

Quelle amusante coïncidence d'exhumer des profondeurs de ma Pal ce livre de poche oublié, alors que je viens de visiter la jolie exposition de L'Orient Express à Paris.



Dans la série de ses romans sur les lieux mythiques ( Saint-Petersbourg, Le Kremlin ou la Russie insolite ), Vladimir Fedorovski évoque des destinées humaines, des tranches d'actualité pour les mettre en lumière. Ces personnages symboliques illustrent ainsi diverses époques, racontant la grande ou la petite Histoire des lieux.



Et s'il est un lieu insolite, c'est bien ce train de luxe, lieu communautaire de toutes les nationalités pendant des décennies.

Il faut reconnaitre que l'auteur trompe un peu son lecteur en évoquant plutôt des figures emblématiques de leur époque et assez peu du train: on apprend donc beaucoup de choses sur Laurence d' Arabie, Diaghilev, directeur des Ballets russes, Marlène Dietrich, Agatha Christie...



Le plus émouvant reste la voiture dans laquelle fut signée l'Armistice de 1918, et qui fut réutilisée par les allemands pour la capitulation française de 1940 à la clairière de Rethondes. Celle qui y est encore exposée en est une similaire, l'originale ayant été détruite à Berlin en 1945.



En suivant les rails du train de la fin des empires, voici donc un livre bourré d'anecdotes, de rappels historiques, de visions politiques. Une lecture aisée et fluide, qui peut se lire par petites étapes, de gare en gare...
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Au coeur du Kremlin : Des tsars rouges à Pout..

Intéressante plongée au coeur des arcanes du régime communiste depuis Staline jusqu'à son anéantissement avec l'arrivée de Boris Eltsine. L'écriture est très accessible mais ne donne pas toujours l'impression d'aller au fond des choses, même si Vladimir Fédorovski détaille certains épisodes qu'il a lui-même vécus au cours de sa carrière.



Il s'intéresse surtout aux personnalités des dirigeants de l'ex-URSS et l'on peut s'interroger à nouveau sur les capacités intellectuelles et physiques de plusieurs d'entre eux. Il insère très bien leurs parcours respectifs dans l'histoire de la Russie avec de nombreuses analyses des relations avec les chefs des états de l'ouest.



Une partie assez détaillée relate le fonctionnement de l'espionnage et du contre-espionnage qui ont été le quotidien de l'activité de protagonistes très variés, y compris en Occident. Les russes avaient le panache de se suicider lorsqu'ils étaient démasqués tandis qu'à l'ouest les comportements s'avéraient plus lâches.



Vladimir raconte aussi l'histoire du peuple russe sur ces soixante-dix années de communisme, au travers des guerres, des déportations, des expulsions de grands talents comme Soljenitsyne par exemple. Lui-même a été porté par un régime qu'il a bien dû soutenir, bon gré mal gré, avant de se consacrer à l'écriture.



C'est donc un livre très bref compilant les souvenirs et perceptions de l'auteur sur une époque avec l'intérêt du vécu. Il convient sans aucun doute d'aller vers des ouvrages plus étoffés pour entrer dans l'histoire aussi complexe et secrète de cet immense pays, de la Russie éternelle.
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Le roman de Raspoutine

Vladimir Fédorovski replonge la vie de Raspoutine, qui comme le titre l'indique, est un véritable roman, dans la Russie de l'époque pour montrer que derrière le mythe, la réalité du personnage et sa fin tragique sont tout à fait explicables et qu'il est temps de réhabiliter la mémoire de cet homme qui a été accusé de tout, principalement d'avoir précipité la chute de l'empire.



Raspoutine est d'abord un homme du peuple, un Sibérien, donc né dans une région au climat rude mais où la population bénéficie de plus de liberté que dans le reste du pays. Son mysticisme, mêlant la religion orthodoxe, le chamanisme, des restes de paganisme animiste, n'a rien de surprenant. Raspoutine est illettré mais profondément croyant, et on peut penser qu'il a un don particulier de prémonition. Il est partagé entre une nature sensuelle qui le porte sur les femmes, l'alcool, la fête et des aspirations religieuses, profondément mystiques. Il guérit plusieurs fois le jeune tsarévitch hémophile, ce qui peut s'expliquer scientifiquement par l'arrêt de prise de médicaments, particulièrement l'aspirine, dont on ne connaissait pas les effets à l'époque, ou par la confiance absolue que la tsarine mettait en lui.



Raspoutine s'est trouvé au cœur de complots et de manigances, dont celles de services secrets allemands et britanniques, et l'amitié que lui ont témoigné la famille impériale a fait de lui un bouc émissaire idéal. Son pacifisme l'a fait accuser d'être pro-allemand et a servi la cause de Lénine. Son influence sur le tsar, et surtout sur la tsarine, lui a été fatale car il a été assassiné par des proches de la famille impériale.



Le personnage de Raspoutine n'est pas extravagant dans la mesure où il existe une forte tendance chez les Russes à se passionner pour l'occulte, les médiums, l'astrologie. D'ailleurs son histoire est intimement liée à celle de son pays, à ce qu'on peut appeler "l'âme russe". Et une chose est sûre, au delà de ses frontières, il continue à nous fasciner. Comme nous hante le monde disparu dont il a été à la fois le gardien et le fossoyeur involontaire...
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