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Citations de Willa Cather (219)


Ce dimanche matin, seules les alouettes peuplaient la campagne déserte et j'avais l'impression que tout le pays se soulevait pour s'approcher de moi et presque me toucher.
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La lumière pâle et froide du coucher de soleil hivernal n'embellissait pas le paysage : elle était la lumière de la vérité.
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Un nuage noir, pas plus grand qu'une barque, partit, solitaire, à la dérive dans l'espace clair, en direction de l'ouest.
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De grosses gouttes de pluie chaude s' écrasaient sur nos visages tournés vers le ciel.
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Le damier sombre des nuages était comme un pavement de marbre et évoquait le quai de quelque ville magnifique au bord de la mer, cité fabuleuse vouée à la destruction.
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Le tonnerre faisait un bruit métallique et prolongé, pareil au vacarme d'une plaque de tôle qu'on agite; les éclairs, traçant des lignes brisées dans le ciel, mettaient en relief tous les détails du paysage et l'objet le plus lointain semblait un instant à portée de notre main.
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Elle relevait la tête dans un mouvement d'orgueil et m'invitait à palper les muscles de son bras brun qu'elle gonflait à mon intention.
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Ce long voyage m’arrachait même à la tendre vigilance des morts. Et le char cahotant m’emportait je ne savais où. Je ne pense pas que j’avais le mal du pays. Je ne m’inquiétais pas non plus de savoir si nous arriverions jamais nulle part. Balloté entre ciel et terre, je m’effritais, je disparaissais. Cette nuit-là, je ne récitai pas mes prières, car ici, je m’en rendais bien compte, ce qui devait arriver arriverait immanquablement.
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Les fermiers américains de notre comté étaient aussi à court d'argent que leurs voisins récemment arrivés des pays étrangers. Les uns et les autres avaient immigré dans le Nebraska avec un capital des plus modestes et sans aucune connaissance du sol dont ils auraient à triompher. Tous avaient hypothéqué leurs terres. Cependant, même dans la plus grande détresse, un Pennsylvanien ou un Virginien n'aurait jamais consenti à laisser sa fille travailler pour les autres. Si elle n'était pas capable de devenir institutrice, elle restait à la maison, inactive et vouée à la pauvreté.
N'ayant pas eu l'occasion d'apprendre convenablement l'anglais, les jeunes Tchèques et les jeunes Scandinaves ne pouvaient pas être institutrices. Bien décidées, pourtant, à aider leurs parents, qui luttaient pour s'acquitter de la dette dont les terres étaient grevées, ces filles n'avaient pas d'autres choix que d'entrer en service. [...] Toutes les filles que je connaissais contribuaient à payer des charrues et des moissonneuses, des truies pour la reproduction, des bœufs à engraisser.
Dans notre comté, cette solidarité familiale, eut, entre autres, cette conséquence : les fermiers d'origine étrangère furent les premiers à connaitre l'aisance. Dés que le père s'était débarrassé de sa dette, la fille épousait le fils d'un voisin, en général venu du même pays. La petite campagnarde tchèque ou norvégienne, qui travaillait naguère dans une cuisine de Black Hawk, possède aujourd'hui une grande ferme et une famille dont elle peut être fière. Ses enfants sont élevés dans de meilleures conditions et ont devant eux un avenir plus sûr que ceux de la dame de la ville chez qui elle avait servi.
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Elle demeura là, à l'endroit où il l'avait laissée, et regarda venir le soir, sans bouger, en respirant à peine. Elle se demandait combien de fois, alors qu'elle descendrait les escaliers, elle le verrait debout à cet endroit, près de la fenêtre, ou en train de marcher dans la pièce que l'obscurité envahissait, ressemblant enfin à ce à quoi il devait ressembler - à ses convictions et au choix qu'il avait fait. Jamais elle ne permettrait que l'on vendît sa maison pour payer les impôts, maintenant. Elle allait économiser sur son salaire pour acquitter cette dette. Jamais elle n'aimerait autant une pièce que celle-ci. Elle y avait toujours trouvé un refuge, pour se protéger de la vie à Frankfort ; et maintenant il y aurait cette silhouette intense et confiante, une image aussi précise à ses yeux que le portrait de son grand-père accroché au mur.
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- Chère enfant!" Pour la première fois depuis sa longue absence, il la prit dans ses bras. " Oui, quelque chose de bon m'est bel et bien arrivé! Et quelque chose de bon, aussi, m'est revenu."
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I don’t think I was homesick. If we never arrived anywhere, it did not matter. Between that earth and that sky I felt erased, blotted out. I did not say my prayers that night : here, I felt, what would be would be.
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Quand on croisait un vieillard, on ne voyait rien de son visage sauf un nez rouge qui dépassait entre une barbe gelée et un bonnet en peluche. Les jeunes hommes sautillaient en marchant, les mains dans les poches, et se risquaient parfois à esquisser une glissade sur le trottoir glacé. Les enfants, eux, avec leur cagoule et cache-nez de couleurs vives, ne marchaient jamais : ils couraient toujours, dès l'instant où ils sortaient de chez eux, en battant leurs flancs de leurs mains couvertes de mitaines
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Les beaux-fils, manifestement, étaient destinés par la providence à prendre la place des maris lorsque ces derniers avaient cessés d'être des amants.
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Le sentiment qu'il approchait du moment de conclure sa vie était une conviction instinctive, pareille à celle que nous pouvons nourrir lorsque nous nous réveillons dans le noir et savons immédiatement que le matin est proche ; ou quand nous traversons la compagne à pied et savons tout à coup que nous sommes près de la mer.
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Ivar trouvait satisfaction à la solitude qu'il avait recherchée. Il n'aimait pas les déchets des demeures humaines : nourriture rompue, morceaux de porcelaines brisée, vieilles chaudières et vieilles bouilloires à thé jetées dans le carré de tournesols. Il préférait la propreté et la netteté de la terre herbue et sauvage. Il disait toujours que les blaireaux avaient des maisons plus propres que celles des gens et que le jour où il engagerait une femme de ménage, son nom serait Mme Blaireau. La meilleure façon dont il exprimait sa préférence pour sa ferme des libres étendues consistait à dire que sa Bible, en ces lieux, lui paraissait plus vraie. Que, debout sur le seuil de sa grotte, l'on contemplât la terre inégale, le ciel souriant, l'herbe bouclée, toute blanche dans la chaude lumière du soleil ; que l'on prêtat l'oreille au chant ravissant de l'alouette, au margaudage de la caille, au bruissement des sauterelles s'élevant sur le fond de ce silence immense, et l'on comprenait ce qu'Ivar voulait dire.
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[Mandy] plaça les pieds de grand-maman dans le tub et, accroupie à côté d'elle, lentement, doucement, elle se mit à frotter les jambes gonflées. Mandy était fatiguée aussi. Mrs Harris était assise, un bonnet de nuit sur la tête et un châle sur les épaules, les mains croisées sur la poitrine. Elle ne réclamait jamais ce moment d'apaisement ; c'était Mandy qui, n'ayant rien d'autre à offrir, lui en faisait cadeau. Si une comparaison entre deux absolus était chose possible, on eût dit que la plus nécessiteuse des deux était Mandy, mais c'était elle la plus jeune. La cuisine était tranquille et plongée dans l'ombre, sans autre lumière que celle d'une vieille lanterne. Elles ne parlaient ni l'une, ni l'autre. Mrs Harris s'endormit de bien-être et c'est à demi endormie elle aussi que Mandy se livra à l'un des plus vieux rites de compassion qui soient au monde.

Bien que le canapé de Mrs Harris fût privé de ressorts et que seul un mince matelas de coton la séparât des planches en bois, elle s'endormait dès qu'elle posait la tête sur l'oreiller. Tout ce qu'elle demandait, c'était de ne plus être debout sur ses jambes, d'être allongée, de réciter le psaume qui commençait par "Le Seigneur est mon berger." Vers quatre heures du matin cependant, elle commençait à sentir la dureté des planches sous son dos. La lourdeur des vieux duvets confectionnés à la maison lui pesait sans dégager de vraie chaleur autour de son ventre. Alors, elle prenait sous son oreiller le petit réconfort (comme elle l'appelait) que lui avait donné Mrs Rosen [l'une des rares à se rendre compte de l'égoïsme qui entoure Mrs Harris]. C'était un doux chandail de laine brossée dont l'une des manches était toute déchirée.
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La vie de certaines gens se ressent de ce qui arrive à leur personne ou à leurs biens : mais pour d'autres, le destin est ce qui survient dans leurs sentiments et leurs pensées - cela et rien d'autre.
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Du fond de la ravine, une palombe faisait entendre sa longue plainte, et quelque part dans les fourrés un hibou hululait.
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L'écorce des chênes prenait les teintes rougeâtres du cuivre.
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