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3.47/5 (sur 108 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Fonthill , le 01/10/1760
Mort(e) à : Bath , le 02/05/1844
Biographie :

William Thomas Beckford, né le 1er octobre 1760 à Fonthill, Wiltshire et mort le 2 mai 1844 à Bath, était un critique d'art, homme politique et écrivain anglais.

Né dans le manoir possédé par son père, maire de Londres, William Thomas Beckford hérita de lui à l'âge de dix ans une fortune colossale, estimée à 1 million de livres, des terres et des plantations de sucre en Jamaïque. Il épousa en 1783 Lady Margaret Gordon dont il eut deux filles. Elle décéda en couches trois ans plus tard. Beckford était bisexuel, et eut plusieurs aventures avec des hommes et des garçons.

Il voyagea en Italie en 1782 et publia rapidement, l'année suivante, un livre intitulé Dreams, Waking Thoughts and Incidents. 1786 fut l'année de son œuvre la plus célèbre, le roman gothique Vathek, écrit en français, récit de voyage initiatique ; il rédigea ensuite les trois Épisodes de Vathek, qui ne furent découverts qu'en 1909.

Ses autres œuvres incluent un ouvrage satirique, Memoirs of Extraordinary Painters (1780) et un livre de voyages Letters from Italy with Sketches of Spain and Portugal (1835), sans doute inspiré d'un séjour au Portugal en 1793.

Il eut également un siège au Parlement de 1784 à 1793, puis de 1806 à 1820.

Il mourut à son domicile de Lansdown Crescent à Bath, laissant à ses deux filles un capital amoindri, s'élevant tout de même à 80 000 livres.
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Essouflés d'avoir monté si vite onze mille degrés, au désespoir que leurs seaux soient presque vides, ils n'étaient pas plus tôt arrivés que l'éclat des flammes et l'odeur des momies offusquèrent tous leurs sens à la fois : ce fut dommage, car ils ne virent pas le sourire agréable avec lequel les muets et les négresses leur passaient la corde au col ; mais tout n'était pas perdu, car ces aimables personnes ne se réjouissaient pas moins d'une telle scène. Jamais on n'étrangla avec plus de facilité ; chacun tombait sans résistance et expirait sans pousser un cri ; de sorte que Vathek se trouva bientôt environné des corps de ses plus fidèles sujets, qu'on jeta sur le bûcher.
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C'est un grand mal que d'envisager les hommes d'un oeil trop clairvoyant ; on croit vivre avec des bêtes féroces et on le devient soi-même.
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Je poussai un hurlement effroyable en me voyant enlever ma proie et finis l'horrible blasphème qui sortait de ma bouche au milieu de la foule maudite où je fus précipité et avec laquelle je vais bientôt, ainsi que vous, ô mes malheureux compagnons, tournoyer sans cesse en portant dans mon coeur l'affreux brasier que j'y ai moi-même allumé !
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- Serait-ce là Gulchenrouz ?
- Souverain du monde, répondit-elle (Nouronihar), épargnez mon cousin, dont l'innocence et la douceur ne méritent pas votre colère.
- Rassurez-vous, reprit Vathek, en souriant. Il est en bonnes mains ; Bababalouk aime les enfants et n'est jamais sans dragées ni confiture.
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Son orgueil parvint à son comble lorsqu'ayant, pour la première fois, monté les onze mille degrés de sa tour, il regarda en bas. Les hommes lui paraissaient des fourmis, les montagnes des coquilles, et les villes des ruches d'abeilles. L'idée que cette élévation lui donna de sa propre grandeur, acheva de lui tourner la tête ; il était prêt à s'adorer lui-même, lorsqu'en levant les yeux il s'aperçut que les astres étaient aussi éloignés de lui que lorsqu'il était au niveau de la terre.
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Tel fut, et tel doit être le châtiment des passions effrénées et des actions atroces ; telle sera la punition de la curiosité aveugle, qui veut pénétrer au-delà des bornes que le Créateur a mises aux connaissances humaines ; de l'ambition, qui, voulant acquérir des sciences réservées à de plus pures intelligences, n'acquiert qu'un orgueil insensé et ne voit pas que l'état de l'homme est d'être humble et ignorant.
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(Préface de Stéphane Mallarmé)
Voilà une rare aventure littéraire, sinon seule : le transport, avec sa fleur où nul déchet, que subit intact un Livre, d'une littérature à une autre.
Traduction, pas cet ordinaire moyen; mais publication directe du texte même.
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Une nuit que ces deux belles étoiles resplendissaient avec un double lustre dans leur champ azuré, Filouï, inspiré par le feu inconnu qui agitait ses sens s'écria :
─ O ! Heureuses étoiles, je vous envie. Premièrement à cause de votre inséparable union, secondement...
Il n'en pu dire davantage. Il fut saisi d'un éblouissement qui lui fit perdre ses idées. En vain, il tâcha de se les rappeler. Furieux, il descendit de la tour, fit appeler son Vizir, et, après lui avoir conté son aventure, lui dit :
─ Tu sais que tu dois servir ton maître en toutes choses, ainsi je veux que tu aides ma mémoire et finisses l'apostrophe que j'allais faire aux deux étoiles. Je les enviais pour trois raisons. J'en ai oublié deux, trouve-les ou je te fais couper la tête.
─ Sire, dit le Vizir tout interdit, les pensées de votre Majesté sont trop sublimes pour qu'elles viennent si aisément dans cette pauvre tête dont elle se soucie si peu. Mais qu'elle me donne du temps et je ferai de mon mieux pour la contenter.
─ Je te donne jusqu'à demain matin, répartit le Roi. Il ne me convient pas d'attendre un seul jour de plus ce que j'ai droit d'exiger d'un esclave.
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Assurément, se disait-elle à elle-même, un si beau cimetière est hanté par les Goules ; et cette espèce ne manque pas d'intelligence :
- Comme j'ai, faute d'attention, laissé mourir mes bêtes de guides, je demanderai mon chemin aux Goules, et pour les amorcer, je les inviterai à se régaler de ces corps frais.
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Alors, il ne fut plus question que de boire et de se régaler. Les crapauds sortirent de tous les côtés pour partager le repas. Messac aimait beaucoup ces animaux dégoûtants qui, dans ce pays, étaient domestiqués. Elle avait son favori parmi eux, qu'une diète de sang caillé avait merveilleusement gonflé. Ses beaux jours pourtant étaient un peu troublés par l'asthme, mais en dépit de cette incommodité, il paraissait vif et rebondi. La main de sa maîtresse l'avait orné de petites clochettes d'argent. À tout prendre, c'était un animal fort mignon.
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