Citations de Xavier de Moulins (346)
J'ai expliqué que même si le petit chat avait un sérieux problème de batterie, il n'était pas un téléphone pour autant.
On ne change pas l'irremplaçable, on apprend à vivre sans.
Et tant pis si c'est douloureux.
[...]
Les hommes ont peur d'être seuls, en tête-à-tête avec eux-mêmes, alors ils en rajoutent. Ils se remplissent jusqu'à l'indigestion ; y a qu'à voir la tête de leur agenda.
"Remplace-le direct !
- Non."
[...]
Si un jour, un chat est de retour dans la maison, il n'aura pas le grade de remplaçant, mon adjudant.
Il n’y a pas d’âge pour renaître.
Nous passons trop de temps à faire des plans pour l’avenir, à dépendre d’événements qui n’arriveront pas, ou trop tard, à nous souvenir. On réprime trop de choses par crainte des représailles et de l’humiliation, et il faut parfois beaucoup de courage pour exprimer ses sentiments. La seule chose que nous ayons réellement, c’est aujourd’hui, et personne ne nous doit rien.
Ce n’est pas ta faute, mon enfant, si ta femme est morte. Se sentir coupable est ce qu’il y a de pire. Traîner sa culpabilité, ce n’est pas respecter sa vie. Le cœur a besoin d’amour pour guérir et cet amour doit avant tout émaner de soi.
Aucun cheval n’accepte pour chef quelqu’un qu’il ne respecte pas.
L'équilibre de la relation amoureuse, c'est la liberté. Plus tu étends la liberté de celui qui tu aimes, plus tu limites les risques de le perdre.
Rien n'est plus merveilleux que la vie à condition de ne pas oublier de la vivre
Je regarde ta photo posée sur l'étagère du salon.Tu es debout, les pattes sur la fenêtre, tes yeux jaunes transpercent la buée jusqu'à l'immeuble d'en face. Tu es beau. Je suis triste de ta disparition, je suis surtout reconnaissant à la vie de t'avoir mis sur mon chemin.
La peur de tomber, sans doute, empêche les hommes d’être chats, la peur de ne pas être à la hauteur les retient de s’étirer sur les paliers de leur existence, de bien tailler la zone, d’être libres et légers.
A l'école, les filles se sont depuis longtemps simplifié la vie. Quand on leur demande le métier de leurs parents, elles répondent artiste peintre énervé et banquière d'Angleterre, et ça leur suffit.
Les jours sombres, elle a parfois pensé que ce silence utérin était mérité, sans en éclaircir le mystère. Elle s'est accablée, puis une fois la crise passée, elle a lu et relu pendant des heures le livre de son existence. Sa vie, elle la voit droite, faite de travail et d'envies, de projets et d'amour. Une vie remplie de jolies valeurs. Alors pourquoi elle ? Pourquoi ce vide dans son ventre, et cette folie qui lui gangrène le corps et l'esprit , Pourquoi elle, et pas sa mère ?
(…) rêver c’est comme avoir des sentiments pour une personne qui ne les partage pas. Ça ne sert à rien.
C'est que les vieux sont des miroirs que l'on fuit pour ne pas avoir à penser à demain et éviter encore un peu le chaos irréfutable qui nous tend les bras.
« J’ai l’impression d’avoir, peut-être un peu trop tard, trouvé un trésor en poussant la porte de la résidence des Lilas, ouvert l’accès qui me faisait défaut jusqu’ici, celui de l’héritage et de la transmission
A la fin d’une histoire, on devrait toujours partir en se disant merci pour les bons moments.
Vis au présent, aime au présent, c'est la seule solution pour ne pas tomber malade.
Mouna a peur de mourir, moi, j’ai peur de vivre
Alice, Laurence, Mouna, une chaîne de montagnes, trois sommets, trois visions différentes, du monde, de l’amour, des hommes, et ma pomme en dénominateur commun. Peut-être que c’est ça une famille, se faire trait d’union entre des étrangers.
Entourée par cette saloperie de solitude la vie des vieux prend des allures de mégots ; je me dis que Mouna est en train de fumer le filtre et qu’elle le sait.
Mouna ne connaît pas les Doors et moi, je n’ai pas fait la deuxième guerre mondiale.
Ca ne nos empêche pas de nous aimer d’amour, ma grand-mère et moi, et de nous regarder sans parler en roulant droit vers la mer.
En général, les parias du troisième étage n’ont plus jamais de visites, ils vivent dans l’antichambre du paradis en enfer précisément, reclus, les yeux dans le vague, dépendants comme des nouveau-nés. Même quand leurs pyjamas sortent de la machine à laver, ils semblent sales. Les résidents du troisième sont seuls comme des rats.
Une fois, à trop croquer le fruit défendu, un pensionnaire a chopé la chiasse et tout le monde s’est moqué de lui quand il s’est fait dessus liquide, dans l’ascenseur. Ca a coulé sur ses pantoufles et il est reparti la morve au nez en chialant, de honte et de solitude, une main tremblante sur la rampe, l’autre sur son dentier.