Citations de Yann Moix (600)
Ce n'est pas le malheur qui nous ronge, mais le bonheur, qui ne cesse pas de ne jamais arriver. On a peur que le bonheur s'achève alors qu'il n'a pas commencé.
Longtemps, je me suis considéré comme un bon Claude François. Longtemps, moi, Jean-Baptiste Cousseau, alias couscous, j'ai fait autorité entre Saint-Ay et Huisseau-sur Mauves. Et puis un jour Bernard a déboulé : j'ai du m'incliner. Il avait le feu sacré, moi pas.
Le monde est là pour multiplier le monde. C'est la quantité qui compte. Pourvu que ça naisse. La foule fournit sans cesse plus de foule. On naît au carré.
Je suis sorti du seul ventre possible : celui de ma mère. Je me souviens plus comment c'était à l'intérieur : il faisait chaud, comme dans toutes les mères. Dans les pères en général il fait plus froid : on viendrait au monde enrhumé. Ce n'était ni une bonne ni une mauvaise mère : une simple mère, toute bête, biologique et humaine, qui fait des grimaces à la clinique, vous impose des manies, vous façonne une vie pour la vie.
Je ne suis pas mort à la naissance, du coup je mourrai à la : mort. Mon nom est Ian Moaks, Johann Mohaqs, Yan Moixe, Hans Moïse, Jean Moâ. Igrékem. Johannes Climaxus... Johannes Climoixus. Yannemoixe, Ian Moax, Johannes Moixus, Johann Mohaks... Pas facile de trouver un pseudo : si ça continue je vais prendre " Yann Moix ".
On pourrait désormais faire de moi ce qu'on voudrait, je possédais un pouvoir irrévocable : écrire.
"Ce ne sont pas les pays qui dépaysent, mais les événements."
"Aimer une femme de 50 ans ? Ça, ce n’est pas possible. Je trouve ça trop vieux. […] Elles sont invisibles. Je préfère le corps des femmes jeunes, c’est tout. Point. Je ne vais pas vous mentir. Un corps de femme de 25 ans, c’est extraordinaire. Le corps de femme de 50 ans n’est pas extraordinaire du tout"
Pour Noël, je commanderai une bêche avec laquelle, dans un compartiment herbu du jardinet, un trou où s'enfoncerait le couple qui m'avait fait naître. Ce serait une béance de belle dimension, profonde comme la nuit, où je les jetterais de toutes mes forces après les avoir empoisonnés.
La méchanceté foisonnait en elle. " Jamais tu n'aurais dû naître. Jamais. Tu comprends, petit enculé ? Est-ce que tu comprends, dis ?"éructait-elle en me secouant. (...).
Ma naissance était, chez ma mère, synonyme d'angoisse et de désespoir. Elle luttait sans trêve contre l'idée de me noyer dans l'eau mousseuse du bain ou de m'étouffer sous l'oreiller de mon petit lit. Elle espérait secrètement (...) qu'il m'arrivât sur le chemin du retour de l'école un de ces prodigieux accidents qui closent les vies inutiles.
On pourrait désormais faire de moi ce qu’on voudrait , je possédais un pouvoir irrévocable : écrire .
Cela n’a pas marché (…) Livré à ma nature, je recommence à salir ce qui est propre, à souiller ce qui est beau. Je suis un enlaidisseur de beauté. Je suis un gâcheur d’amour. Je suis un casseur de jeunesse et de fraîcheur. Toutes les superbes créatures qui m’ont approché sont reparties en miettes, ébréchées, cassées, traumatisées, défaites. Démembrées.
Elles réclament un petit corps dans leur corps. C'est à partir de ce poids qu'elles se sentent légères si légères, qu'elles disparaissent à l'hélium dans les cieux là-haut. Chaque femme enceinte est un ballon qui s'élève dans l'azur. Nous les apercevons sans mal par beau temps. Puis elles disparaissent derrière le bleu nébuleux où commencera le monde et d'où, dit-on, on assiste aux crépuscules initiaux.
Quant aux larmes, ces poèmes du corps, elles finiront dans ces zones intéressantes de la mémoire qu'on appelle l'oubli.
La haine qu'on éprouve pour quelqu'un qu'on hait n'est rien à côté de la haine qu'on ressent pour quelqu'un qu'on aime
On construit sa vie pour une personne et quand enfin on peut l'y recevoir, cette personne ne vient pas, puis meurt pour nous et on vit prisonnier, dans ce qui n'était destiné qu'à elle.
Quand je croise un autre Claude François, je peux pas m'empêcher de penser que c'est surtout moi qu'il imite.
Bernard Frédéric
Je ne commets des fautes que pour le plaisir de les avouer.
J'allais naître. Pour moi, l'enjeu était de taille. Si c'était à refaire, je naîtrais beaucoup moins - on naît toujours trop.
Le point fort des faibles est de savoir détecter les points faibles des forts.
Les mots meurent comme les hommes, avec les hommes et à cause d’eux.