Dans The healing brain, Robert Orstein et David Sobel rapportent une expérience : la vision d'un documentaire sur Mère Térésa accélérant l'activité du système immunitaire des spectateurs. Inversement, on sait que le fait d'entendre parler d'insécurité ou de terrorisme tous les jours à la télévision peut finir par rendre les gens craintifs et, par exemple, influencer leur vote.
Partie 2. Le sens : sur le pouvoir du drama et des images.
L'immense majorité des histoires d'amour décrivent en effet le moment qui précède ou qui suit immédiatement la rencontre.
La suite, comme dans les contes de fées, implique que le couple vivra uni et heureux jusqu'à la fin de ses jours.
On sait tous que dans la vraie vie, cela se passe rarement ainsi.
On le voit, même dans les circonstances les plus terribles, l'être humain a besoin qu'on lui raconte des histoires. Ce n'est pas un besoin superflu. On peut vivre sans faire de sport, sans voir du pays, sans faire d'enfant...On ne peut pas vivre sans histoire. Le récit, qu'on l'adresse à soi-même ou aux autres, qu'il soit rapporté de la réalité ou inventé, que sa forme soit littéraire ou dramatique, réaliste ou symbolique, (...) est aussi vital à notre psychisme que l'oxygène à notre organisme.
On ne peut pas être juste si on ne défend pas tout le monde.
Red Smith, journaliste sportif américain, a eu un jour ce mot, assez célèbre dans le monde anglo-saxon : "écrire, c'est facile. Il suffit de s'asseoir à sa machine à écrire et de s'ouvrir les veine". La formule est jolie mais incomplète. Il ne suffit pas de s'ouvrir les veines, il faut aussi canaliser le flot.
- C'est ton père qui te l'a donné ?
- Oui
- Avant de mourir ?
- ... ben oui, pas après.
La question dramatique est directement liée à la notion de suspense, au sens classique du terme, c'est-à-dire d'attente angoissée.
Quand on manque de force, il est beau de montrer du courage.
Pour pouvoir conduire une automobile, on doit suivre une formation et obtenir un permis. Pour exercer la médecine, on doit suivre une longue formation et obtenir un diplôme. Pour évaluer une œuvre dramatique, on doit... euh... aimer le théâtre ou le cinéma et savoir lire sa langue maternelle. En gros, comme un enfant de CE1.
Tout le monde le sait, la réussite, c'est 5% de talent et 95% de travail. C'est donc la limite de cet ouvrage (comme de tout traité) : il ne suffit pas de l'avoir lu et compris pour devenir aussitôt un bon auteur dramatique. Ce serait trop facile.