A l'instar de Tristant et yseult ou de Roméo et Juliette, La châtelaine de Vergy et son chevalier connaissent un amour à l'issu tragique.
L'amour courtois impose un certain nombre de codes à respecter, parmi lesquels le secret: personne ne doit connaître la passion que se vouent les amoureux car "il en résulte un tel malheur que leur amour nécessairement sombre dans le désespoir".
Aussi, lorsque la duchesse de Bourgogne apprend que le chevalier dont elle est tombée amoureuse aime la nièce de son époux (elle a percé leur secret à force de perfidie), elle s'arrange pour faire savoir à la jeune châtelaine qu'elle est au courant.
A l'époque, les gens avaient une faculté inouïe pour littéralement mourir de désespoir aussi la jeune femme pousse -t-elle son dernier soupir en se lamentant sur son sort, brusquement.
Le chevalier, découvrant le corps sans vie de son aimée, se transperce le cœur avec une épée.
Le duc, comprenant que c'est sa femme qui est à l'origine de tout cela, prend l'épée et va la tuer en plein bal.
N'est-ce pas tragique comme situation?
Je ne peux, par ailleurs, m'empêcher de souligner la violence d'une telle histoire: la châtelaine meurt de désespoir sur un lit, mais une petite fille se trouve dans la pièce et assiste à la scène. Elle est toujours là lorsque le chevalier se transperce le cœur avec l'épée; enfin, le duc assassine sa femme en pleine cérémonie devant donc un grand nombre de personnes!
Ce livre est un formidable témoignage de ce qu'était la littérature courtoise Au Moyen Age, une littérature riche et si particulière!
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Je n'aurais pas classé ce recueil dans l'éditions folio junior. Pas sûr que nombre de ces textes parlent à des juniors...
Il y a une centaine de "poèmes", la plupart en rimes, hélas pour moi pour qui les rimes brisent presque le sens des mots et des phrases. Mais pas tous.
Essentiellement des hommes. Sans blague, sans surprise...
J'ai quand même trouvé des extraits bien plaisants à mes yeux, à mes oreilles, ou à mon esprit. Ne parlons pas d'âme, n'exagérons pas. Supervielle, Soupault.
On sent, dans son introduction et ses courtes bios, que Georges Jean qui a assemblé ces poèmes en aime profondément chacun de ses auteurs.
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Encore un très beau catalogue publié par les éditions du Centre Pompidou-Metz en complément de la passionnante exposition consacrée à Jacques Lacan et aux liens entre l'art et la psychanalyse !
En plus d'un contenu riche organisé sous forme de dictionnaire ce qui permet de mieux comprendre les concepts lacaniens illustrés dans l'exposition, l'objet-livre est très beau lui aussi avec une couverture audacieuse et réussie.
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Des contes à lire car ils sont imbriqués dans la culture occidentale dont les auteurs se sont abondamment servis dans les sagesses anciennes extra-européennes pour créer leurs propres fables et contes à commencer par La Fontaine qui reconnaît sa dette.
On remet ainsi en perspective la notion de culture européenne : nous sommes influencés par bien d'autres cultures que celle de la Grèce antique ou la tradition chrétienne.
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La collection Cartooning for Peace propose des dessins de presse d'auteurs du monde entier sur un sujet.
Ici, les Droits de l'enfant : santé, éducation, justice...
Les problèmes sont souvent inextricablement liés : voir le pack 'guerre, enfants soldats, orphelins, pénuries, malnutrition, exil'...
Ou encore pauvreté (dans les pays défavorisés, ou les plus démunis dans les pays riches), éducation, travail, exploitation, mariages précoces.
Les combinaisons sont hélas multiples.
Poésie, émotion, humour noir... le ton varie avec des auteurs comme Chappatte, Plantu, Lasserpe, Willis from Tunis, Mix & Remix...
Bravo à Amnesty International pour sa contribution indéfectible. On peut déplorer en revanche que cette ONG relance X fois ses 'généreux donateurs' en envoyant en cadeau des sacs en toile 'made in China'... On sait qui coud, dans ce pays (enfants, Ouïghours, voire enfants Ouïghours).
Je trouve dommage également que la préface soit signée Jacques Toubon, nommé 'Défenseur des droits' en 2014 ; il y a certainement des 'people' plus légitimes pour s'exprimer sur le sujet, s'il faut absolument un nom connu sur la couverture.
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[Prologue. L'une des caractéristiques de ce qu'on appelle les classiques, surtout anciens, c'est d'être accompagnés d'un appareil critique aussi surdimensionné qu'érudit. Je ferais bien de m'en tenir à un aphorisme que j'avais lu il y a plusieurs décennies et que je cite donc très approximativement, de mémoire : « La préface est ce qui est écrit après le texte, imprimé avant, et ne devrait être lu ni avant ni après ». Je tombe pourtant toujours dans le piège, je lis, me sens passablement ignare et cependant je me trouve en désaccord avec beaucoup... À bon entendeur, salut !]
Voici une satire misogyne qui date sans doute de la première moitié du XVe siècle, impossible à attribuer. Ce n'est pas un recueil de quinze nouvelles ; en effet, tout semble indiquer que les personnages principaux, le mari et la femme, sont uns, sinon identiques, des variantes d'eux-mêmes, ainsi qu'unique est leur identification sociologique : la maison est dotée de plusieurs domestiques, le mari n'a d'autre occupation que la gestion de son patrimoine et propriétés même éloignées de son domicile, il est un gentilhomme qui peut être appelé à guerroyer occasionnellement, il est caractérisé par la mansuétude et l'effacement ; la dame reçoit beaucoup, chez elle la « viande » (= nourriture) et le vin abondent, sauf pour le mari et ses invités, elle est passionnée de toilettes à la mode et de parures de joyaux à exhiber à l'église et aux nombreuses « festes », elle est souvent bien plus jeune et issue d'une famille de rang plus élevé que son mari, elle voyage beaucoup sous forme de pèlerinage – toute occasion étant bonne pour ces vacances en famille élargie... –, dans son langage Dieu, les serments et naturellement les parjures tiennent lieu de prise de souffle, et surtout elle n'a de trêve d'ourdir des machinations afin de consommer l'adultère. Présence obsessionnelle des amants.
Hormis dans les premiers chapitres, le récit n'est cependant pas construit selon une progression chronologique systématique. À ce sujet, je voudrais donc faire usage d'une métaphore musicale, et appeler ce recueil une « Suite de variations » sur un thème : la métaphore du mariage conçu comme une nasse, à l'intérieur de laquelle les hommes-poissons, après y avoir nagé autour, s'efforcent de se laissent emprisonner, et se persuadent, faute d'en pouvoir sortir, que leur situation est enviable, alors qu'ils vivront au moins certaines d' « ycelles joyes » dans cette captivité où ils « demourront tousjours et finirons miserablement leurs jours » : excipit de chaque chapitre.
La satire se base donc sur l'antiphrase, et ce à différents niveaux : par « joye » (l'intitulé de chaque chapitre), il faut comprendre « malheur » du mari, par apologie des femmes – auxquelles l'ouvrage est dédié – l'éloge de leur perfidie, et surtout, du point de vue stylistique-littéraire, je suppose que l'ouvrage tourne parfaitement en dérision le genre nommé Exemplum, qui avait une vocation moralisatrice : pourtant il ne s'agit pas que de contre-exemples ou de subversion de la morale du mariage, contrairement à ce que l'on a pu doctement suggérer, pas plus que le récit ne vise à l'exhaustivité par rapport au sujet traité : il s'agit juste de faire rire, avec intelligence. D'où la question de savoir s'il est ironique, ou parodique, ou satirique ou polémique paraît complètement oiseuse, car l'effet demeure : les siècles ne l'ont en rien diminué. J'en retiens au contraire, outre la jubilation, la certitude que les clichés misogynes sont bien demeurés inchangés, que les mêmes procédés stylistiques produisent les mêmes effets comiques, que les modes de vie (d'une certaine classe sociale) n'ont au fond pas tellement changé (sauf qu'en moyenne on travaillait moins et s'esbatoit plus !)...
La traduction en français moderne est à front du texte d'origine, par ailleurs presque toujours transparent. Ainsi, j'ai pu constater que les problèmes (ou les défauts) de la traduction franco-française sont identiques à ceux qu'on essaie d'éviter, à grand peine, depuis les autres langues : trop de mots, trop d'explications, un souci d'explicitation qui, en ôtant les aspérités et diluant ce qui était concis à l'extrême, mène à la platitude. On trouve aussi, inversement, des cas de surclassement du registre linguistique, ou de rajouts d'expressions proverbiales (modernes donc anachroniques). Dans tous les cas, le rythme change, la mélodie devient tube.
Les quatre cit. qui suivent ont ainsi été choisies autant pour leur goût intrinsèque que pour exemplifier ces problèmes traductologiques :
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Le titre de cette anthologie résume de manière claire son sujet : la première rencontre, le début d’un amour, qui peut être à sens unique (comme dans Le jeune homme, la mort et le temps ou Phèdre) ou au contraire un coup de foudre partagé (Roméo et Juliette, L’étudiant étranger), totalement inattendu et insolite (Le Hussard sur le toit, Harold et Maude). Les différents textes rassemblés ici proposent ainsi une belle exploration de ce thème, entre grands classiques et créations plus récentes mais non dénuées d’intérêt (les livres d’Alessandro Baricco ou de Philippe Labro, par exemple). Les extraits (principalement de romans) rassemblés sont de qualité inégale, mais offrent une belle vue d’ensemble du sujet.
Évidemment, c’est un ouvrage à éviter si les histoires d’amour vous agacent. Mais cette anthologie n’a rien de gnangnan et risque surtout de vous donner envie de vous procurer la version intégrale des textes présentés.
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Une deuxième gourmandise d'été à 2€. Folio a regroupé les plus belles rencontres de la littérature. Le choix des textes permet aux lecteurs de se rendre compte que les auteurs du XXème siècle n'ont rien à envier aux écrivains des siècles précédents, notamment du 19 ème. Alexandre Dumas, Charles Baudelaire, Gustave Flaubert, Stendhal, Racine, Shakespeare, entre autres anciens côtoient Sébastien Japrisot, Philippe Labro, Marguerite Duras, Alessandro Baricco, Ernest Hemingway, Jean Christophe Rufin. Tout est délicieux
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Un petit peu tiède ce recueil, j'en attendais un petit peu plus,
Conquise, cependant, par certains passages tirés de romans d'une autrice et de 22 auteurs illustres !
De jolis émois et de belles rencontres surprenantes.
La couverture m'avait attirée,
* deux petits poissons s'aimaient d'amour tendre ...
Cela m'a fait penser, tout naturellement, à cette chanson interprétée par Juliette Gréco "Un petit poisson , un petit oiseau ......
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J'ai lu ce court recueil des rencontres durant mon année de seconde, au lycée. Pas très friande des lectures que nous proposait notre enseignante, j'ai beaucoup apprécié la lecture de cette anthologie, car cela m'a ouvert des pistes de lecture. J'ai notamment enchaîné aussitôt sur "Les trois mousquetaires" que je n'avais, à l'époque, jamais lu et que j'ai dévoré en trois jours !
Aujourd'hui, je me souviens encore des extraits qui m'ont donné envie et qui m'ont marqué "La Belle du Seigneur", "Harold et Maude" ...
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des passages des plus belles histoires d'amour de la littérature. des rencontres insolites à quand cela commence mal en passant par l'espoir,la passion. à lire ou relire pour le plaisir,par amour ...........
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Un peu difficile de donner un avis sur des extraits de romans connus.
Le recueil est divisé par catégorie de rencontre, mal parti, coup de foudre.
Certaines de ces rencontres je les ai déjà lus, d’autres non et m’ont bien donné envie de découvrir. Par contre, certains auteurs je ne suis pas sûre de lire, ils ont un style un peu trop imagé pour moi.
Ce genre de recueil peut-être bien pour découvrir ou redécouvrir certains auteurs.
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Une compilation de quinze textes courts, extraits d'une oeuvre plus importante : le plus ancien nous vient d'Homère ; les plus récents du début des années 2000 ; le plus célèbre est le fameux poème "If" De Rudyard Kipling, traduit en français par "Tu seras un homme, mon fils".
Trois chapitres structurent ce petit livre qui se lit rapidement :
1. Tu seras un homme, mon fils.
2. Est-ce que tu m'aimes, Papa ?
3. Mon père, ce héros au sourire si doux.
Du futur père, pendant la grossesse, au père devenu un vieil homme, l'ouvrage illustre différentes étapes de la condition paternelle. Il montre aussi une large palette des qualités d'un père. Comme toute compilation, l'ensemble est parfois inégal, mais il ne se lit pas sans une certaine émotion, soit qu'on s'y retrouve soi-même, soit qu'on y retrouve la figure de son propre père.
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