Est-ce qu'un coin de ciel se souvient de ta bouche
quand la pluie ouvre tes lèvres ?
-
Il faudrait peindre les plis du silence,
poser du bleu dans la voix
autour des mots
qui pourraient casser.
Combien avons-nous de coeurs pour pardonner
les blessures du vertige ?
-
Dans un réduit sous terre, là-bas,
dans des canots, là-bas,
dans la guerre, là-bas,
des hommes sans voix s'écorchent la mémoire.
C'est pourtant pas si loin, là-bas,
on ne se rend pas compte.
Comment saisir leurs visages et l'en-dedans
que la terre abîme ?
Et dissout.
-
La nuit s'immobilise,
dévorante,
en attente d'un geste,
une nacre pure au bord,
et fauve.
Poèmes accompagnés des gravures de Mikio Watanabe | pp. 30 & 11, 37, 39.
"La nuit se sauve par la fenêtre" et "Des ortolans et puis rien" - Brigitte Giraud.