Corey vient de chaparder trois dollars à un ivrogne et se dirige vers le Hangout pour les boire et les jouer au poker. Boire lui permet d'oublier sa déchéance. Sa femme, qui ne supportait plus de partager sa vie avec un alcoolique, l'a quitté. Un mois plus tôt, pris en flagrant délit de racket, il s'est fait virer de la police. Arrivé dans la salle de poker, l'accès à une table lui est refusé. L'humiliation est totale quand soudain, deux hommes armés entrent dans l'établissement dans le but de kidnapper le parrain local. Corey qui a conservé quelques réflexes de son ancienne profession s'interpose avec efficacité. Son courage opportun a été remarqué. Il est embauché par le parrain reconnaissant mais aussi... par le "night squad", une unité de police proche de notre "BAC". C'est ce qui s'appelle avoir le cul entre deux chaises. Stimulé par la cupidité, Corey va affronter toute une série d'événements armé de sa seule ruse. Mais une douleur intermittente à l'aine semble aiguillonner sa bonne conscience.
Le roman a pour cadre le quartier populaire du Marais qui porte un nom prédestiné tant ses habitants y semblent englués, s'enfonçant peu à peu jusqu'à disparaître. Tous les trafics sont dirigés par Grogan, un caïd installé depuis plusieurs décennies qui a su s'acheter la bienveillance des forces de l'ordre.
Ami du roman noir, tu trouveras dans ce roman tout ce que tu aimes : délinquance, alcoolisme, mafia, pauvreté, corruption. On suit avec empathie le parcours de cet anti-héros aux prises à la fois avec la pègre et la police. le roman est très agréable à lire. Le récit doit avoir pas moins d'une douzaine de rebondissements. "Ceux de la nuit" est un grand classique du roman noir diablement efficace réédité par les éditions Rivages dans une nouvelle traduction intégrale. Il faut les féliciter une nouvelle fois pour leur travail de dépoussiérage.
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Du pur roman noir . Un quartier immonde , le Marais, mis en coupe réglée par un chef de bande impitoyable ,Grogan . Un groupe de policiers « La Night Squad » adeptes de la justice expéditive. Entre les deux Corey Bradford , ex flic déchu , alcoolique ,en quête de réhabilitation . de quel côté penchera-t-il ? Des coups de poings et de flingues , une femme fatale , un très gros paquet de dollars .. du classique , quoi ..mais tellement bien fait !
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Un policier qui travaille dans le Marais a deux solutions. Soit il joue le jeu et il récolte des pots-de-vin pour détourner les yeux, soit il récolte les plaies et les bosses, le sang, les os fracturés.
Autre chose, les nanas, les professionnelles. Je ne parle pas des allumeuses, des idiotes qui boivent tout ton fric, mais se contentent de mettre du thé dans leur petit verre, et à qui le barman file ensuite leur pourcentage. Je ne parle pas non plus de celles qui vous escroquent, celles qui vous roulent, celles qui vous font tabasser dans une pièce où Danny sort d’un placard et vous balance un coup-de-poing américain dans la mâchoire. Je ne parle pas d’elles, je parle des vraies professionnelles qui vous en donnent pour votre argent, et qu’on quitte satisfait.
De la part de Corey, il ne s’agissait pas d’une négligence ; il était toujours très calme et mesurait chaque geste. Il ne s’agissait pas non plus de malhonnêteté. Il avait des rapports amicaux avec tous les arnaqueurs et les petits truands du quartier, les joueurs de bonneteau et les vendeurs de bibine sans licence, les prostituées et les banquiers des tables de jeu. Quand il se fît épingler, ce fut uniquement dû à l’insistance et à l’énergie de certains enquêteurs de l’hôtel de ville.
Le peu d’argent qu’il passait essentiellement en cigarettes et en alcool, surtout en alcool. Ce n’est pas qu’il était inquiet, ni déprimé. Il n’était jamais vraiment inquiet ni déprimé, en tout cas il n’en était pas conscient. C’était seulement que le fait de boire de l’alcool lui donnait quelque chose à faire. Ces temps-ci il n’avait plus de travail, et il n’avait rien d’autre à faire à la place.
De nos jours, avec tous ces sales types, ces cinglés, ces maniaques qui courent en liberté c’est vraiment dommage qu’il n’existe pas plus de maisons où ils puissent aller, sortir leur fric et lâcher la vapeur. Parce que ça ne fait de mal à personne.
La Collection Cinéma Cinémas : épisode 7
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