Voici le récit d'une tranche de vie que je vous recommande avec un plaisir d'autant plus grand que son auteure est belge.
J'avais côtoyé
Véronique Albert il y a plus de 20 ans, alors que nos enfants fréquentaient la même crèche et je l'ai retrouvée il y a quelques semaines lors d'une journée regroupant les auteurs du Brabant wallon au château de la Hulpe. Son livre a piqué ma curiosité et je suis heureux d'en relater ici la belle harmonie.
Véronique ne vit pas de sa plume. «
Chante la vie, chante… » est son premier livre, le livre de sa vie. C'est le résultat d'un remarquable travail sur elle-même où, à travers l'écriture, elle se trouve, s'accepte et s'affirme. Elle raconte sa vie, depuis son enfance, avec ses combats et ses victoires. Des combats pour se trouver, des combats contre l'adversité de différences sociales, de maladies, de disparitions d'êtres chers. Pas de quoi en faire une héroïne, non. Mais c'est justement ce qui fait l'intérêt de son livre. Je parlais plus haut d'harmonie car on est à l'opposé de tous ces récits de vie qui tombent dans l'excès: excès de pathos, excès de souffrance, excès d'injustice à la Calimero, excès de poèmes récités d'un air béat. Ici, point d'excès. Les différents épisodes de la vie de Véronique sont présentés avec beaucoup de naturel, signe du fait qu'elle a fini par se rendre maître de ce qui la torturait; je pourrais peut-être prendre l'analogie de la jeune mère de famille qui présente son nouveau-né avec un sourire lumineux qui laisse dans l'ombre les douleurs de l'accouchement.
L'air de rien, ce récit est une magnifique leçon d'optimisme. Une leçon pour des gens comme vous et moi, qui peuvent tirer de la force de voir comment quelqu'un comme eux peut sortir souriante d'embûches qui entravent sa route. On n'y trouve pas de doctes conseils, Véronique ne donne pas de leçons: elle raconte l'exemple d'une vie, la sienne.
Cerise sur le gâteau, le style est fluide et dynamique et on ne voit pas le temps passer en tournant les pages.
Je vous recommande ce livre. Ouvrez-le ! Pas avec la curiosité de découvrir le dernier Prix Machin, mais avec la curiosité de découvrir le beau livre de votre gentille voisine.