Partant d’un moment de vie relativement banal, David Chelsea réussit à le rendre intéressant, passionnant, drôle, émouvant [...]. Et la richesse graphique de ce Chelsea in love confirme que dans le roman graphique aussi les américains sont au top.
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Je suis né à Portland, dans l'Oregon, en 1959, dans une famille d'intellectuels fauchés. Mon père était instituteur et ma mère graphiste. J'ai deux soeurs, Anny est née en 1960 et Teresa en 1962. Depuis tout petit, je dessine tout ce que je vois. J'ai découvert la caricature le jour où mon père a rapporté un exemplaire de Mad confisqué à un élève. Je suis un ennemi de la religion depuis ce jour. En CM2, j'ai intégré une école "alternative", où j'ai passé les huit années suivantes à dessiner des bd. Mes premiers personnages étaient, entre autres, Piggola, un cochon grivois, et Seanso, un bébé baveux et crétin. Au lycée, j'ai commencé à faire des illustrations pour les hebdos underground du coin, payées 5 $ pièce. Après, j'ai glandé pendant un an, fait du théâtre et dragué des actrices plus vieilles que moi, c'est environ à cette époque que j'ai été dépucelé. J'ai fini par être admis à l'école des arts visuels de New York, et j'ai quitté la ville au moment où mes parents se séparaient. L'école d'art m'ennuyait, j'ai laissé tomber à la fin du premier semestre.
- Je ne crois pas être amoureux. Je devrais peut-être, je passe du bon. Elle n'a pas de complexes au pieu, pas comme...
- Je vois.
- Tu avais raison, Minnie, je n'ai jamais été vraiment amoureux de toi. J'ai été flatté que tu me résistes aussi peu. J'ai cru que c'était exceptionnel. Il m'a fallu du temps pour comprendre que tu ne résistais à personne !
- Hé, je couche pas avec n'importe qui !
- Non, seulement avec les mecs qui te le demandent ! L'autre jour, quand j'étais sous acide, je t'ai vue comme un tas de bouts de bois en apesanteur que j'essayais de rassembler. Pour moi c'est impossible. Alors je te laisse poursuivre ton petit bonhomme de chemin !
- David, je ne peux pas être avec toi !
- Oui, j'ai compris
- C'est peut-être injuste mais depuis l'âge de quinze ans, j'ai l'impression d'appartenir à un homme, puis à un autre, et à force, j'en ai marre !
- Et qu'est-ce que tu dirais de n'appartenir à personne ?
- Ce serait bien. Pour un temps, j'apprécierais.