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EAN : 9782823600483
175 pages
Editions de l'Olivier (04/04/2013)
2.95/5   31 notes
Résumé :
On se rencontre. On s’aime. Parfois, on se sépare. Dans l’intervalle, qu’a-t-on construit ? Les sentiments, les projets, les moments partagés, que deviennent-ils après la rupture ? Pour écrire ce livre, Rachel Cusk a puisé dans son expérience, celle de son divorce. Ni confession impudique, ni fiction pure, ce texte est surtout l’histoire d’une femme, écrivain, féministe, mère de deux filles, qui observe ses propres réactions avec la même acuité qu’elle met en scène ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai eu un coup de coeur pour la plume de cette auteure dès ma découverte de Arlington Park, il y a près de dix ans. Un roman que j'ai d'ailleurs relu il y a peu et que j'ai récemment chroniqué. Lors d'un périple en Bretagne, j'ai découvert ce merveilleux petit village : Becherel dont les rues sont si joliment envahies de bouquinistes. Par le plus grand des hasards, je suis tombée sur Contrecoup et sur Bienvenue à Egypt Farm. Ne manquera plus qu'à ma collection Les variations Bradshaw.
Rachel Cusk est décidément bien mal « notée » sur le site du géant Amazon. Et sur Babelio, ce n'est pas mieux. Ma curiosité ne m'a pas poussée sur d'autres sites car peu importe : ses romans me plaisent. Plus que ça : ils me touchent. Il y a de ces auteurs qui pourraient me raconter ce qu'ils veulent tant leur façon de m'embarquer est forte. Les mots, le ton…Une réaction presque inexplicable je dois dire.
Je comprends qu'on puisse ne pas apprécier Contrecoup. Il est très atypique. Je raffole de l'atypique, surtout lorsqu'il s'agit de confessions. Se confesser sur l'échec de son couple est un exercice difficile qui tendrait à vite basculer vers la sensiblerie. Or, ce n'est pas le cas ici. La confusion qui règne à l'esprit de la protagoniste, qui n'est sans doute que l'auteure elle-même ou du moins une grande partie d'elle-même, est parfaitement retranscrite. le personnage vit très mal sa séparation. C'est le chaos dans sa tête. C'est le chaos dans les mots. La femme se lance dans des récits confus, passe d'un sujet à un autre sans transition. Semblable à un journal dans lequel elle déverserait tout son mal être, Contrecoup m'a parfois fait penser à un essai bien plus qu'à un roman. On tente de la suivre mais le labyrinthe est parfois si tortueux qu'on s'y perd. Mais pour ma part, pas longtemps. Rachel Cusk parle parle parle, et moi j'acquiesce quand soudain, au milieu d'une phrase, elle lance une vérité qui me va droit au coeur. Au milieu de mots, en apparence sans grande importance, je reçois un uppercut.
Fiction ? Réalité ? Mélange des deux ?
On retrouve des thèmes chers à l'auteure. le mariage. L'échec du couple. Les valeurs féministes. Et puis, cette terrible culpabilité. Il y a une certaine clairvoyance qui se dégage de cette oeuvre, ce qui n'est pas aisé quand le sujet et soi-même.
Une psychanalyse dont le lecteur est pris à témoin.
Toujours fin. Incroyablement subtil.
Un livre qui, néanmoins, n'est pas à mettre entre toutes les mains.
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Aussitôt commencée, aussitôt terminée... brève fut la lecture de ce livre... je n'ai pas accroché du tout. J'ai trouvé que l'auteure abusait à outrance du féminisme et cela m'a très vite agacée.
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J'avais déjà lu Arlington Park de Rachel Cusk que j'avais moyennement apprécié. Ceci dit je voulais tenter une autre lecture avec Contrecoup, lui donné une seconde chance.
Rachel Cusk s'inspire ici de son histoire personnelle pour aborder le thème de la séparation, du mariage, du couple, du chaos qui suit un choc; c'est le contrecoup (qui est sérieusement un sujet de recherche dans différentes disciplines). Renaitre après avoir tout détruit.

Son livre est intéressant, j'ai pris plaisir à le lire. L'histoire est assez plate, elle raconte les étapes pas à pas, les conséquences, les ressentis des membres de la famille, les dégâts collatéraux... Rachel Cusk apporte sa réflexion sur le sujet, intellectualise la situation avec des citations.

C'est intéressant mais sans plus, cela manque d'un petit quelque chose.
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La narratrice divorce. Mère de deux filles, si elle analyse avec lucidité et clairvoyance ce qu'elle est devenue, elle passe au crible l'institution du mariage, la soi-disant égalité entre homme et femme dans le couple, le rôle de la femme dans la société. Au lieu de s'apitoyer, elle mène ses réflexions dans des situations concrètes, s'interroge, observe ses filles confrontées à avoir désormais deux maisons. Quel sera le retentissement de la séparation sur ses enfants? Elle se réfère aux mythes grecs littéraires, essaie de comprendre si l'égalité et les principes du féminisme ont joué un rôle. La narratrice subit le contrecoup car son corps refuse de manger, avec l'appréhension d'être invisible au yeux des autres couples et de devenir l'élément qui ne va pas dans le décor. Pour ne pas sombrer, elle se raccroche à ses filles, décide d'aller de l'avant.

Roman où la réflexion a une place importante, l'émotion n'est pas oubliée. A fleur de peau et aussi paradoxalement que cela puisse paraître, splendide et touchant au plus profond.
Dès le premières pages, l'écriture de Rachel Cusk m'a conquise, cette analyse passée à travers différents prismes m'a fascinée ! Un livre devenu hérisson où les nombreux marque-pages témoignent de la richesse et de la profondeur de ce récit !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Une jeune femme, l'auteure sans doute, qui vient de se séparer de son mari, s'interroge sur le couple homme-femme, le rôle de la mère, de l'épouse, de la femme au foyer et de celle qui travaille à l'extérieur; le couple a eu deux filles, elle est écrivain, lui avocat a démissionné pour assurer la part "féminine" qu'elle n'arrivait pas à remplir dans le foyer. C'est intelligent, très finement analysé. Sa mère à elle qui "ne travaillait pas" représentait la dépendance et elle avait détesté cela. Pourtant, elle a recréé la même chose dans son foyer, c'est son mari, non salarié mais apparemment content de son sort qui était dépendant. Une chose qui l'énerve beaucoup c'est que son mari disait qu'il "l'aidait"; ce qu'elle voulait, c'est qu'ils soient à égalité, que les tâches dites féminines ne soient plus considérées comme telles. Il y a dans ce livre des comparaisons intéressantes comme avec la situation de Clytemnestre et d' Agamemnon; des visions, des explications originales, du christianisme par exemple, pour l'auteur basé sur un mensonge (Joseph épouse Marie déjà enceinte ...) ou d'Antigone de Sophocle qui refuse d'obéir à Créon. "Nous n'avons jamais pleinement conscience de ce que nous faisons, ni pourquoi". le contrecoup de cette séparation entraîne cette femme assez loin dans la difficulté de vivre; un point de vue très original et très intéressant, une belle écriture, précise et suggestive.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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critiques presse (5)
Telerama
23 juillet 2014
Livre bouleversant, personnel et universel, Contrecoup rappelle aussi qu'un écrivain se nourrit des sujets les plus intimes pour passer du « je » au « elle ».
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
04 juillet 2014
Mais, au-delà d'un témoignage tout à fait personnel, qui la ramène à sa propre enfance et au couple de ses parents, Rachel Cusk livre une réflexion éclairante sur les rapports hommes-femmes, sur l'attribution des rôles sexués et sur le mythe familial, à la lumière de grandes figures mythologiques comme Antigone, Agamemnon ou encore Abraham.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaPresse
06 septembre 2013
Le ton est froid, distant, et l'écriture métaphorique, rendue de façon brillante par la traduction de Céline Leroy, crée des rapprochements parfois étonnants. Ce parcours intellectuel nous mène au dernier des chapitres, le plus réussi, dans lequel se révèle tout le talent de l'auteure pour l'écriture de fiction.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaLibreBelgique
08 juillet 2013
Rachel Cusk raconte comment elle a survécu, mal, à la séparation. [...] Son livre se termine par un joli conte sur le couple. Comme si Rachel Cusk devait conclure son récit par le retour à son métier d’écrivain pour s’affirmer guérie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Liberation
17 juin 2013
Rachel Cusk ouvre son foyer, dévasté par la séparation, et invoque les grandes figures de la Grèce antique. [...] Et alors qu’on croit l’affaire réglée, changement de cap pour le superbe dernier chapitre, victoire sur soi-même et récompense pour le lecteur. Contrecoup, livre de rupture, œuvre de transition.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Quand j'ai revu mon mari pour la première fois après notre séparation, j'ai compris, à mon plus grand étonnement, qu'il me détestait. Je ne l'avais jamais vu détester personne. : c'était comme s'il était empli d'une chose qui n'était pas lui, contaminé, un littoral défiguré par une marée noire. Pendant des mois, une haine noire et toxique avait coulé de la blessure mortelle qu'avait reçue notre mariage, elle avait coulé par toutes les sources et toutes les issues qu'elle trouvait, imprégnait tout, recouvrait les enfants comme le pétrole recouvre la tête duveteuse des oiseaux de mer. Je me souviens qu'à la fin, j'avais l'impression d'être face à une digue cédant peu à peu, la disparition de la courtoisie et de la circonspection, la perte de la civilité et du contrôle de soi : ces moyens de défense semblent définir le noyau formel du mariage, de la relation, exprimer clairement ce qui sépare deux personnes. Sans eux, nous perdrions notre forme. La forme est à la fois sécurité et emprisonnement, ce qui protège et disjoint : la forme, au bout du compte, masque la vérité comme le corps masque le cancer qui le détruira. La forme est rigide, inviolable, terriblement correcte ; c'est son point faible. La forme peut être brisée. Elle tolère la variation mais pas la transgression. Elle peut être brisée, mais à quel prix ? Et en cas de destruction, par quoi la remplace t-on ? La seule alternative à la forme est le chaos.
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La mère au foyer se dit souvent chanceuse : c'est son pitch, sa réplique, si jamais quelqu'un - une mère qui travaille, par exemple - venait à lui poser la question. (…) Jamais on n'entend un homme dire qu'il a de la chance de pouvoir aller travailler tous les jours. Alors qu'un mère au foyer en parle souvent comme d'un privilège, d'avoir la "permission" d'effectuer des tâches domestiques traditionnelles et tout à fait ordinaires. Elle est sur la défensive, bien sûr - elle ne veut pas qu'on la croie paresseuse ou sans ambition - et comme toute personne sur la défensive, elle dissimule (à peine) un noyau d'agressivité.
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Mais un homme ne commet pas d'hérésie particulière contre son sexe en étant un bon père, et travailler fait partie de la définition du bon père. La mère qui travaille, en revanche, diffame quotidiennement son rôle dans les mythes fondateurs de la civilisation - il n'est donc pas étonnant qu'elle soit un peu tourmentée. Elle essaye de défier sa relation profonde à la gravité. J'ai lu quelque part qu'une station spatiale ne cesse de chuter lentement vers la Terre, et que tous les quelques mois, elle doit être propulsée par une fumée pour s'en éloigner de nouveau. Il en va presque de même pour une femme à jamais soumise à l'attraction imperceptible du conformisme biologique. Sa vie est inexorablement itérative et elle doit dépenser de l'énergie pour rester en orbite. Elle s'exécutera année après année, mais s'il arrive qu'une année, la fusée ne se déclenche pas, alors ce sera la chute.
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Et tu te prétends féministe, me répétait mon mari avec dégoût durant les semaines amères et brutales qui ont suivi notre séparation. Il croyait avoir endossé le rôle de la femme dans notre mariage et semblait attendre que je le défende contre moi-même, l'oppresseur masculin. Il pensait que c'était le rôle de la femme de cuisiner et de faire les courses, d'aller chercher les enfants à l'école. Pourtant, c'était en effectuant ces tâches que je me sentais la plus asexuée. Ma mère ne m'avait pas paru belle dans l'exercice de ses devoirs maternels : ces derniers ne semblaient pas exacerber sa féminité mais au contraire la menacer.
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En fait, j'aurais besoin d'une femme, blague la féministe carriériste et stressée, et tout le monde rit. La plaisanterie montre que les féministes, en cherchant à acquérir les valeurs masculines, ont conduit les femmes au bord de l'exploitation. C'est toute l'ironie. Vous comprenez ? La féministe méprise cette créature idiote et complice, la femme au foyer. Il se peut que sa première action, en tant que féministe, ait été de vouloir libérer sa propre mère femme au foyer, pour découvrir, au bout du compte, que le sauvetage n'était ni demandé ni voulu.
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Vidéo de Rachel Cusk
D'un côté le récit d'une anglaise qui s'éveille à la sexualité dans les années 60, de l'autre celui d'une romancière entre deux âges, bouleversée par l'arrivée chez elle d'un artiste qu'elle admire. Remise en cause des sentiments et des idéaux dans les romans des deux écrivaines britanniques.
Rachel Cusk, La dépendance (Gallimard), Tessa Hadley, Free love (Bouquins)
Une rencontre entre les deux écrivaines, interprétée par Dominique Hascoët, le 11 septembre 2022 au palais du Gouvernement.
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