La biographie de
Diane Arbus, que nous livre Violaine Binet, est quelque peu différente de celle de
Patrick Roegiers.
……. Il est toujours intéressant de croiser les sources.
D'autres lumières, d'autres angles, des espaces inexplorés.
Cette biographie est plus intimiste, plus proche. Moins retenue.
On comprend mieux ce qui a porté, nourri, poussé, puis emporté
Diane Arbus.
C'est également une intéressante rétrospective de l'histoire de la photographie américaine, et de New York, entre les années 1950 et 1970 que nous offre l'ex- rédactrice en chef adjointe de Vogue .
La personnalité de l'artiste était complexe, entière, aimante, insaisissable, empathique, déterminée, troublante, tourmentée, absolue, solitaire, séduisante, attachante, singulière.
Un parcours étonnant, respecté, sans concession, sans compromis, sans repos, soumis à un perpétuel questionnement, mais sans cesse activé par l'assurance de l'urgente nécessité de l'oeuvre qu'elle poursuivait.
Marginale et authentique. “Je suis née tout en haut de l'échelle et depuis j'en ai dégringolé aussi vite que j'ai pu.” Comme une pierre qui roule...et ceci volontairement pourrait on ajouter. Ce n'est pas la gloire, ni les ors que cette dernière aurait pu lui rapporter qui l'intéressait. Elle était au-delà. Et voyait par-delà. En marge, toujours, en ayant toujours dans son objectif : la vérité. Et c'est sans doute ce point de vue qu'un certain « système » lui a fait payer. Car les dernières années de
Diane Arbus n'ont pas été facile. Et les portes que certaines rédactions refermaient devant elle non rien arrangés. Ni ses finances, ni ses angoisses , et encore moins sa santé.
Violaine Binet évoque le scandale suscitées par ses photos de Viva, l'ancienne superstar d'
Andy Warhol.
Diane Arbus voulait tout photographier. Aller partout, allant jusqu'à s'exposer elle même, passant la ligne, traversant elle même le miroir. Elle s'immergeait, s'imprégnait. C'était sa force, sa liberté, la marque de son inétgrité, mais si pour cette artiste hors norme le mot image était le sujet de son Art, pour d'autres le mot image était l'objet d'un désir qui devait leur rapporter. Dans un système capitaliste, même la culturelle underground peut devenir un produit d'occulte nécessité.
Le livre de Violaine Binet apporte une autre éclairage, un autre langage, sur une époque que les américains ont incarné , et sur un Art qu'ils ont magnifié .
Astrid Shriqui Garain