Ce livre, je l'ai repéré sur le site Babelio. Je l'ai pointé dans ma liste d'achats. Après lectures, il sera donné à des jeunes, frères, soeurs pour faire leur bonheur. Je l'ai acheté également parce que fin des années quatre-vingt, j'ai suivi des cours de type court et la méthode Freinet était abordée. Il y aura matière à me rafraîchir la mémoire.
Aleksi Cavaillez, nom associé au livre est celui du dessinateur que je trouve de grand talent. Cet homme est devenu muet à l'âge de cinq ans. Il s'exprime par le dessin. N'est-ce pas, pourrait-on dire, créer des ressources à partir des contraintes ?
J'aime beaucoup la couverture : Des garçons et des filles à l'enseignement de
Célestin Freinet. Nous sommes en 1936. La mixité n'est-elle pas une révolution pour l'époque. Personnellement, je n'ai pas connu l'enseignement mixte dans les années cinquante et soixante.
En 1920,
Célestin Freinet est engagé comme jeune professeur à Bar-sur-Loup. Très vite il dit : « Je croyais naïvement qu'il suffisait d'appliquer les programmes pour enseigner ». Plus tard, il dira : « Je veux changer l'école pour changer le monde. »
Voyons comment il captive l'attention de ces élèves.
― Aujourd'hui, nous allons faire classe dehors. Vous prêterez attention à l'environnement, aux couleurs, aux odeurs à tout ce qui est autour de vous.
Il interpelle une cueilleuse d'oranges.
― Je suis l'instituteur du Bar-le-Loup. Nous faisons un cours de sciences naturelles. Pouvons-nous suivre votre travail ? Freinet est attentif à conserver une trace de ce que ses élèves ont vu dehors.
Des élèves, Freinet en a de milieux populaires, de toutes langues et cultures.
Freinet apprend à ses élèves à imprimer. Cela les amusent mais il apprennent en même temps. Cette approche favorise à la fois l'expression collective et individuelle des élèves.
Elise lit dans un journal, un compte rendu de la méthode Freinet. « Ne bourrons plus les crânes, nous avons trop vu ou cela nous mène … Aussitôt, elle écrit à
Célestin Freinet. « Votre pédagogie me touche et me remplit d'espoir. J'aimerais vous aider dans ce combat. Ils se marient, coopèrent dans une volonté d'améliorer la pédagogie. Ils auront une fille, Madeleine.
Freinet et son épouse Elise comprennent que le dessin initie les enfants à faire des choses avec goût et minutie. le dessin est une discipline créatrice.
Quelques aspects de la pédagogie Freinet.
- Elle est axée sur l'expression libre des enfants. Textes libres, dessins libres, correspondance interscolaire, imprimerie et journal scolaire diffusé qui ne pourra que valoriser les enfants.
- Elle place les élèves comme acteurs de leur apprentissage. Elle les invite à chercher, inventer et apprendre par eux-mêmes.
- La disparition de l'estrade. le professeur ne dois pas dominer la classe, mais se mettre à son niveau. L'autorité n'est plus considérée comme incontournable. le professeur accompagne les enfants et leurs donne les moyens de se construire un avenir personnel.
- L'organisation spatiale d'une classe est intimement liée à la pédagogie mise en oeuvre. Exemple : Une aire de travail accueille l'apprentissage coopératif, collectif des élèves.
Les enfants ont l'air très enthousiaste en classe en aval des méthodes Freinet.
A l'assemblée nationale, dans les débats, il est question de Freinet aux ordres de Moscou ….
Après la séance, Barbusse dit au Ministre de l'éducation nationale : L'endoctrinement, de gauche ou de droite, est à l'opposé de l'éducation telle qu'il la conçoit. Il est respecté par les grands intellectuels de toute l'Europe,
Gabriel Péri,
Adolphe Ferrière, Romain Roland, …. Barbusse demande au ministre de ne pas céder aux pressions.
NB :
Henri Barbusse est un écrivain, qui s'est noué d'amitiés avec
Célestin Freinet en 1919.
Malgré les bons offices d'
Henri Barbusse, le directeur de l'école de Saint-Paul-de-Vence renvoi son instituteur
Célestin Freinet.
A cette suite, Elise et
Célestin Freinet qui avaient créé leur propre école à Vence, une petite « République des enfants », un établissement laboratoire … vont recevoir un refus d'exploitation du ministre de l'éducation nationale. Ils allaient accueillir les réfugiés du franquisme.
Elise Freinet, très volontaire déclare à son mari : « Ne nous laissons pas intimidé par ses gens-là », et l'école démarre. Plus tard, ils recevront un télégramme du nouveau ministre de l'éducation nationale stipulant l'école Freinet de Vence légale.
A la mort de
Célestin Freinet, en 1966, l'école sera gérée par Elise, puis par sa fille Madeleine. En 1991, l'école sera rachetée par l'Etat deviendra une école publique.
Les expressions des visages des personnages : fâché, réjouis, anxieux, attentif, étonné, enthousiaste sont fort bien rendues par le dessinateur. Ce livre est une belle découverte !