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EAN : 9782818502181
320 pages
Fayard (16/05/2012)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Sans confiance entre les individus, c’est toute notre société qui s’écroule. Apparaissent la peur, la déraison, la faillite, la guerre, la paranoïa. Et pourtant, la judiciarisation des rapports contractuels, le désir de contrôle, le refus d’offrir à l’autre une part de vulnérabilité humaine, sans laquelle la confiance n’existe pas, engendrent une société de défiance.
L’essai magistral de Michela Marzano, offre une double perspective, historique et philosophiq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un bouquin épatant!
C'est riche, intelligent, sensible, pertinent.
On n'en ressort pas sans se poser des questions sur nos choix d'existence. Et c'est bien le but de la philosophie.
Le sujet est fondamental mais difficile à saisir. À trop vouloir définir la confiance, l'enserrer dans des règles immuables ou la décréter, on la perd. En même temps, elle est indispensable à tout rapport humain digne de ce nom.
Michela Marzano commence par montrer que la confiance ne peut pas s'identifier au crédit ou au contrat. Certes dans ce type de rapports un minimum de confiance est nécessaire pour accorder du crédit (monétaire ou moral) ou pour conclure un contrat. Les contraintes en cas de non respect de la parole donnée ne sont pas suffisantes. Mais en même temps, elles manifestent que la confiance est limitée, que des garanties juridiques sont nécessaires, que la défiance l'emporte sur la confiance. Quant au crédit (monétaire), il permet le déploiement de potentialités apparemment infinies, qui donnent l'illusion de la confiance en soi.
Car aujourd'hui c'est le maître mot: il faut avoir confiance en soi, notamment dans les prescrits managériaux des entreprises. La concurrence génère des individus bulles qui ne compteraient que sur eux-mêmes. Sauf que cette confiance aussi est illusoire. Il ne peut y avoir de confiance sans rapport à l'autre. Cette confiance en soi solipsiste ne peut que conduire à l'échec, lui-même rejeté comme comme un signe de manque d'assurance.
La confiance n'est pas non plus la foi. La foi en un dieu tout-puissant et donc d'une fiabilité absolue ne peut servir de modèle aux rapports entre humains faillibles. À force de vouloir rechercher quelqu'un à qui on peut faire une confiance absolue, comme c'est souvent le cas dans les rapports amoureux, on court systématiquement à se sentir trahi un jour ou l'autre.
C'est que la confiance s'accommode mal de garanties, elle est un pari, un saut dans l'inconnu. Elle comporte en elle-même le risque de trahison. Pour autant, elle n'exclut pas le discernement. Il est utile de connaître la personne à qui on accorde sa confiance, mais la part d'incertitude est irréductible. C'est sur elle que comptent les pervers et les manipulateurs qui gagnent la confiance d'autrui pour en abuser et augmenter leur propre illusion de puissance.
Pour traiter tous ces aspects, et encore d'autres, de la confiance, Michela Marzano convoque évidemment de nombreux philosophes, mais aussi une large culture littéraire et cinématographique. Et l'on se prend à regretter quelquefois qu'elle passe un peu vite sur telle analyse, qu'elle n'approfondisse pas la pensée de tel auteur. Mais c'est le rôle d'un livre clé, d'un livre qui nous ouvre des portes, que de nous pousser à chercher plus loin dans les directions indiquées pour poursuivre notre propre chemin.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je voudrais montrer dans ce livre que la confiance, à la différence du crédit, renvoie à la fois à quelque chose de fondamental et de dangereux.
Elle est fondamentale car, sans confiance, il est difficile d'envisager l'existence même des relations humaines: des rapports de travail jusqu'à l'amitié, en passant bien évidemment par l'amour, toute relation semble devoir s'appuyer sur un noyau minimal de confiance mutuelle. (...) Elle nous permet de parier de nouveau sur nous-mêmes, sur les autres, sur l'avenir, en cassant le cercle vicieux de l'angoisse.
Mais la confiance est dangereuse aussi: elle implique toujours le risque que le dépositaire de notre confiance ne soit pas à la hauteur de nos attentes. La confiance est un pari humain.
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La confiance renvoie à l'idée qu'on peut se fier à quelqu'un ou à quelque chose. Le verbe confier (du latin confidere: cum: "avec", et fidere "fier") signifie qu'on remet quelque chose de précieux à quelqu'un, en s'abandonnant à sa bienveillance. Lorsque je pense être avec un ami, avec quelqu'un que j'aime et qui m'aime en retour, je peux décider de lui avouer mes craintes ou de lui révéler mes secrets.
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Mais je peux aussi croire trop facilement à ce qu'on me raconte et finir par devenir crédule: je peux me fier aux apparences et être trompé. D'où les liens étroits qui existent, du moins au niveau étymologique, entre la confiance, la confidence, le crédit, la crédulité, la foi, la fidélité. (.....) Qu'est ce alors que la confiance?
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Videos de Michela Marzano (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michela Marzano
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