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Claude Riehl (Traducteur)Artur Roessler (Éditeur scientifique)
EAN : 9782912042286
61 pages
La Fosse aux Ours (26/10/2000)
3.54/5   14 notes
Résumé :
Condamné pour atteinte aux bonnes mœurs (peu après un voyage à Trieste), Egon Schiele a été incarcéré du 13 avril au 7 mai 1912 dans la prison de Neulengbach (Autriche).

Voici, sous forme de journal, le récit de cette détention.
Vingt-quatre jours en enfer pour cet artiste en avance sur son temps.

Avec cinq dessins d’Egon Schiele réalisés en prison.

1er mai 1912

« Rêvé de Trieste, de la mer, du large... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
24 jours d'incarcération pour Schiele, 24 jours à se demander ce qu'il a fait? pourquoi il est là? Et à souffrir de cet enfermement dans cet endroit où il semble ne plus être un humain.
Ce sont des notes et quelques dessin publiés par Arthur Roesser qui montrent tout le désarroi de cet artiste qui parle art quand les autres parlent de pornographie.
"Ces dessins sont indécents, il faut que je les dépose au tribunal. Pour le reste, vous ne tarderez pas à avoir des nouvelles."
- Je n'ai pas eu de nouvelles mais ils m'ont enfermé ces salauds.
En 60 pages les mots ont une telle force que l'on ressent ce qu'à pu vivre Egon Schiele et ce qu'était la peinture pour lui.
Une histoire impressionnante racontée en 24 jours. 24 jours de terreur pour un homme qui n'avait rien fait, mais qui se retrouve privé de liberté.
Lu d'une traite j'ai aimé découvrir Schiele et un épisode de la vie ( si courte ) de ce peintre en avance sur son temps.
Dommage la postface enlève toute la puissance de ces écrits.
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Aller exhumer ce sconse plus porté sur le cul que sur l'art de la plus mauvaise des façons n'est nullement un souci pour ces bonnes âmes viennoises qui non seulement écartent d'emblée de leur champ les enfants , mais qui font l'apologie du stupre avec comme effet premier la dégradation de la femme
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Arthur Roessler publie un supposé journal tenu en prison par Egon Schiele, durant les vingt quatre jours de son incarcération en 1912. Supposé, car aucune trace n'existe de ce manuscrit. En dépit de son caractère réel ou fictif ce livre met en évidence le caractère artistique de Schiele, son incroyable sensibilité et aborde la question de l'érotisme de son oeuvre. La concupiscence n'existe que chez celui qui regarde le dessin, pour l'artiste, la pulsion sexuelle relève plus de la souffrance que de la perversion. Ce livre est illustré de dessin que Schiele réalisa en prison.
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Loin de transander, ce récit nous plonge de les déboires d'Egon Schiele au début du siècle passé. Ni réalité, ni fiction. La vérité doit se situer entre les deux. le narrateur réussi pourtant à rendre hommage à la grandeur de Schiele et donne envie de se replonger dans l'oeuvre avant gardiste d'un génie total.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Maison d'arrêt de Neulengbach, 16 avril 1912

Enfin! - Enfin! - Enfin! - voici qui soulagera un peu mes souffrances! Enfin du papier, des crayons, des pinceaux, des couleurs pour écrire, pour dessiner. Quels tourments que ces heures grises-grises, monotones, informes, qui se ressemblent toutes, grossières, confuses et vides, que je fus obligé de passer nu, dépouillé de tout, comme un animal, entre ces murs froids et nus!
Quelqu'un de plus faible intérieurement serait devenu fou sur le champ, et moi aussi à la longue, à force d'être hébété jour après jour; c'est pourquoi, déraciné avec violence de mon terreau créatif, pour éviter de devenir vraiment fou, je m'étais mis à peindre avec mon doigt tremblant humecté de ma salive amère des paysages et des têtes sur les murs de la cellule en me servant des taches dans le mortier; puis je regardais comment ils séchaient petit à petit, pâlissaient et disparaissaient dans les profondeurs des murs, comme effacés par une main invisible, puissante et magique.
À présent, par bonheur, j'ai à nouveau du matériel de dessin et de quoi écrire; on m'a même rendu le dangereux petit canif. Je peux travailler et supporter ainsi ce qui serait sinon insupportable. Pour l'obtenir, j'ai dû courber l'échine, je me suis rabaissé, j'ai déposé une demande, prié, mendié et j'aurais gémi si ce n'eût été possible qu'à ce prix. Ô Art tout-puissant - que ne serais-je capable d'endurer pour toi!
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En enfer! Non. Pas l'Enfer avec un grand "e". C'est dans un enfer bien précis, vil, abject, sale, misérable, humiliant qu'on m'a jeté sans délai.
De la poussière, des toiles d'araignées, des glaviots, des flots de sueur, de larmes aussi, ont éclaboussé le mortier galeux qui s'émiette. A l'endroit où la couchette touche le mur, les taches sont plus nombreuses et l'enduit de chaux est abrasé; des morceaux de briques rouge sang ressortent là tout lisses et brillent d'une couleur graisseuse, comme polis. Je sais à présent ce qu'est un cul-de-basse-fosse - tout ressemble ici des oubliettes. Quand on voit cette porte épaisse, brutale, massive, avec sa grosse serrure solide, qu'aucun coup d'épaule ou de pied ne saurait ébranler, le judas avec le clapet, ce qu'on appelle le banc ou la couchette assemblé à partir de poutres grossièrement équarries, ces vieilles couvertures rêches en lambeaux - un cheval frémirait d'horreur si on lui couvrait le dos avec - qui sentent curieusement le phénol ou le lysol et la sueur des hommes avec des relents de moisi et de laines bestiales - quand on prend conscience de tout cela, on vit et on revit tous les culs-de-basse-fosse de tous les temps, ces puits d'horreur creusés dans le sol de l'ancien château fort, de l'ancien hôtel de ville, dans lesquels on jetait et laissait pourrir les prisonniers.

EGON SCHIELE EN PRISON - 17 avril 1912
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Quel jour? - ?!?! -

Interruption, changement. J'ai été transféré dans la maison d'arrêt de St. Pölten.
Le gendarme s'est montré très aimable. Un brave homme. Il ne m'a pas enchaîné. J'ai même été autorisé à fumer, pourvu qu'on ne me voie pas.
Mais le plus agréable a été le voyage en chemin de fer. Je pouvais m'imaginer être en vacances. Je regardais par la fenêtre et voyais les champs verdir à mesure que le train avançait. C'était un train qui roulait lentement, ce qui cette fois m'a réjoui parce que je voulais regarder lentement et beaucoup. Je vis de belles choses: le ciel, des nuages, des oiseaux qui volaient, des arbres ébouriffés et des maisons tranquilles aux confortables toits rembourrés.
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« Depuis combien de temps suis-je déjà encalcifié dans ces murs rendus lépreux par la misère des hommes ?
Depuis combien de temps n’ai-je plus senti les vents blancs et berceurs au-dessus des verts ondoyants ?
Depuis combien de temps n’ai-je plus vu les nuages d’ouate molle, les rosées matinales, les soirs aux crépuscules d’azur ? Je ne vois plus que des nuits noires et noires.
Dans son altier essor, le soleil roule-t-il encore son gigantesque disque d’or incandescent au-dessus de la Terre frémissante ?
Autour de moi toutes les couleurs sont éteintes. C’est effrayant. Sans couleurs: c’est ainsi que doit-être le monde des damnés. Un enfer brûlant et rouge, plein de feux ardent serait beau ! - et comme toute beauté rend heureux, nous ravit, cet enfer en flammes ne serait pas une punition; - seuls l’infinie monotonie grise-grise et l’ennui sont la réelle, terrible et satanique punition. »
Combien de temps s’est écoulé depuis que je suis un prisonnier ? Moi qui suis un des plus libres par nature, attaché uniquement à cette loi qui n’est pas celle du plus grand nombre.-
Beaucoup, beaucoup de temps - une infinité est passée. - La durée du temps varie. Le temps peut durer ou se précipiter; c’est une notion réelle à différents niveaux, c’est selon.
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Promenade dans la cour de la prison. Roller est certainement un grand artiste mais sa cour de prison dans Fidelio n'est que du théâtre, alors que la peinture Cour de prison de Van Gogh est une vérité des plus saisissantes, du grand art.
( p36)

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